AccueilS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

 

 Archipel Aquatique

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Joey Kirks
Fruit Meister
Joey Kirks


Messages : 3114
Age : 26
Emploi/loisirs : Enquêter et RP
Humeur : Fatiguéééé

Archipel Aquatique Empty
MessageSujet: Archipel Aquatique   Archipel Aquatique EmptyMar 11 Fév - 22:32

Contrairement à la plupart des archipels, délaissées et ravagées par le passage des Légendaires, l'archipel aquatique se portait dans l'ensemble mieux que les autres. Si Suicune avait bien effectué une grande épuration en tuant la famille royale et ses associés, il avait vite mis en place de nouveaux gardes et gérait les différentes îles de façon à ce que son autorité soit reconnu et affirmé sans pour autant appauvrir la population avec de nombreuses taxes comme avait pu le faire Rayquaza sur Hauteur. De manière général, les quartiers étaient sûrs et prospères, si ce n'est quelques îles du sud est qui étaient réputées pauvres et mal famées depuis toujours, comme Amaras. Même là, depuis presque un an, la criminalité semblait chuter. Les habitants étaient en majorité satisfait de leur sort, surtout ceux qui avaient eu l'occasion de voir les ravages que d'autres archipels avaient pu subir. Au fond d'eux, chacun savait que cette situation était semblable à un miracle. Et surtout, chacun savait que si cette prospérité était possible, c'était grâce à un groupe de Gijinkas qui faisait régner la sécurité et la paix dans chaque quartier... Les miliciens.

Après la mort de Suicune et la destruction de sa garde royale par les Rebelles et la disparition du chef de la milice, Sylvain Icegton, ces Gijinkas qui étaient les seuls à être armés et à être entraînés au combat de façon professionnelle auraient bien pu prendre le pouvoir de façon tyrannique mais une nouvelle chef s'était imposée très rapidement et, sous ses ordres, les miliciens avaient continuer leurs patrouilles en attendant le retour du dernier membre de la dynastie des Légions.

Cette chef, c'était Sayaka Umiken. Une femme-Sharpedo de petite taille mais à l'air redoutable qui se baladait dans les rues des différentes villes de l'archipel, chacun la reconnaissant maintenant, que ce soit pour sa peau grise et terne qui faisait ressortir ses yeux rouges aux éclats sauvage et sa chevelure bleue et hirsute qui lui donnait des airs de renégats, pour le harpon qu'elle avait toujours accroché dans son dos, pour son caractère intransigeante et pourtant impulsive ou pour ses hauts faits depuis qu'elle avait pris le contrôle de la milice.


Spoiler:

Elle se trouvait en ce moment même au cœur de la capitale, assis en tailleur sur le rebord d'une fontaine, regardant l'immense rocher qui trônait au centre du bassin, une pierre mystique qui permettait au Prince de devenir Roi.

-J'étais là quand le petit Ismaïl est devenu un Roigada il y a quelques années.

La milicienne jeta un coup d'oeil en arrière pour apercevoir un homme-Maraiste qui portait aussi l'insigne des miliciens.

-Ah, c'est toi, Julio... Ismaïl, hein. S'il a appris la mort de son père, il doit s'appeler Basile maintenant... Nous vivons sans Roi depuis trop longtemps maintenant et je ne sais pas combien de temps encore nous pourrons maintenir l'archipel dans cet état. Le peuple a besoin d'un symbole.

Le dénommé Julio eut un sourire compatissant en entendant la femme formuler ses craintes sur l'avenir, chose extrêmement rare qu'elle ne se permettait jamais d'habitude.

-Tu es leur symbole en ce moment.

La femme-Sharpedo s'apprêta à répondre quelque chose, lorsqu'elle entendit un cri venant de la place marchande. Les deux coéquipiers s'échangèrent un regard entendu, Sayaka se levant tout en s'étirant avant de déclarer :

-Tu me le laisses ? J'ai besoin de me défouler un peu.

En un instant, la Sharpedo se mit à courir à toute vitesse, son corps semblant aller de plus en plus vite jusqu'à atteindre une centaine de kilomètres heure, la milicienne passant en quelques secondes de la fontaine à l'échoppe où une marchande criait au voleur, pour finalement se retrouver devant le brigand, son harpon à la main pointé vers l'adolescent-Tentacool qui lui faisait face, le regard déterminé de la chef des miliciens confirmant qu'elle était prête à tirer à n'importe quel moment. D'un coup, le jeune homme lâcha son sac de victuailles et fonça vers la milicienne, prêt à en découdre mais avant même qu'il ne puisse comprendre ce qu'il lui arrivait, il s'était retrouvé plaqué contre le sol, le pied de la Sharpedo écrasant son visage tandis que la pointe de son harpon était à quelques millimètre de son oeil. La jeune femme lança un rapide coup d'oeil vers le sac pour voir qu'il contenait principalement de la nourriture.

-... Tout ça pour des pommes, bordel c'est les crétins dans ton genre qui me font perdre du temps. J'vais te les payer et tu vas travailler à la milice pour me rembourser. Au moindre faux pas je t'éclate le crâne, c'est compris ?

Les passants et les marchands regardaient la scène, tous plus ou moins habitués maintenant aux méthodes de Sayaka. Depuis sa montée en grade, les effectifs de la milice avaient triplé et pourtant aucun de ces membres recrutés sur le tas ne s'était mal comporté après avoir rejoint les ordres. De loin, Julio la regardait, l'air rêveur, avant de déclarer, se parlant plus à lui-même qu'autre chose :

-On a de la chance qu'elle ait vite remplacé Sylvain... Grâce à elle, l'archipel restera en sécurité encore longtemps.

Alors qu’il prononçait ces paroles, sa supérieure s’avançait vers lui tout en traînant derrière elle le Tentacool, en lui faisant une clé de bras pour l’empêcher de s’échapper.

-Bon, Julio, va falloir emmener l’autre guignol au poste et lui trouver un insigne, tu peux t’en occuper ? Et toi la tronche de poulpe c’est pas parce qu’il a l’air molasson que tu peux croire que t’arriveras à te barrer… Attendez, taisez-vous.

https://www.youtube.com/watch?v=SIuJr5kuesk

Chacun se figea sur place, sans prendre la peine de faire remarquer à Sayaka qu’elle était la seule à parler. D’un coup, l’ambiance avait entièrement changée, le visage des deux miliciens se crispant de plus en plus, l’air tendu. Les cloches des églises et des tours de gardes sonnaient. Rapidement, la chef des milices fit un tour sur elle-même pour regarder aux quatres points cardinaux, voyant à plusieurs endroits des colonnes d’eau s’élever dans les airs, au loin, signe qu’il se passait quelque chose dans les environs de la capitale. Rapidement, d’autres miliciens arrivèrent et se précipitèrent vers leur chef, les casernes de la capitale se vidant peu à peu, tout le monde semblant anxieux, même Sayaka. Une femme-Milobellus s’approcha d’elle un peu plus que les autres et prit enfin la parole :

-Sayaka… Nous sommes attaqués. Tout le monde attend tes ordres, tu devrais...

Elle marqua une pause, son visage devenant plus sombre tout à coup :

-Tu devrais aller voir ce qui se passe depuis la tour de guet.

La femme-Sharpedo croisa les bras, l’air indécise, jusqu’à ce que son regard croise ceux des différents miliciens. Ils comptaient tous sur elle. Elle devait savoir ce qui se passait. Lentement, elle acquiesça et disparut en un instant, courant encore plus vite que tout à l’heure pour arriver à l’autre bout de la capitale, entrant dans la plus haute tour de l’archipel. Enfin, elle ouvrit la porte du poste d’observation qui offrait une vue perçante sur les différentes îles. Cependant, rien n’aurait pu la préparer à ce qu’elle voyait en ce moment, quelque soit son pragmatisme. Des dizaines… Des centaines… Des milliers de soldats se tenaient autour de la capitale, courant vers celle-ci sans attendre et prêts à se battre. Mais ce qui était le plus choquant… C’était que tous ces soldats se ressemblaient. Des hommes Fermites, avec la même tenue, les mêmes couleurs, avançaient avec unité vers la ville, dans une masse grise impitoyable, un véritable tsunami les encerclant et s’apprêtant à se déferler d’ici quelques dizaines de secondes sur eux. Un des gardiens de la tour s’approcha d’elle, semblant attendre un ordre. Il avait raison. Elle devait agir le plus vite possible.

-Faites taire les cloches et frappez les tambours de guerre. Ceux qui peuvent se téléporter doivent ramener le plus de miliciens possible dans la capitale puis évacuer le plus de civils possible. Demandez à tous les gardes d'enclencher la barrière. La vie du peuple est plus importante que la nôtre. Ce sera tout.

En un instant, elle disparut pour se retrouver à nouveau en face du palais royal, où des centaines de miliciens s’étaient maintenant réunis. Malgré leur rapidité, elle savait qu’ils ne seraient jamais assez nombreux. Elle lança un rapide coup d’oeil vers chaque tour de défense de la ville, des trombes d’eau se mettant à jaillir de celles-ci pour former un épais mur autour de la capitale grâce aux efforts combinés des différents gardiens qui concentraient tout leur pouvoir dans la création et le maintien du mur. La femme-Sharpedo regarda ses différents alliés, l’air sombre, jusqu’à ce que son regard passe de la résignation à la détermination.

-Mes amis, nous faisons face à une menace que les mots peinent à décrire… Mais c’est la raison d’être de cette milice. C’est un beau jour pour mourir pour les siens.

Tout en prononçant cette dernière phrase, elle leva son harpon dans les airs, chaque milicien levant son poing ou son arme en même temps. Au même moment, un autre milicien semblable à un messager arriva en courant pour informer la chef :

-La barrière fonctionne parfaitement, nous avons de quoi gagner du temps pour que tous les miliciens arrivent dans la capitale. Les Fermites ont compris tout de suite qu’ils ne pouvaient pas traverser, ils attendent devant le mur.

-Parfait.

-Cependant, le maintien du mur demande énormément d’énergie aux gardiens… Combien de temps doivent-ils tenir ?

-Jusqu’à ce qu’ils meurent de fatigue.


La phrase était tombée avec la rigueur et la brutalité d’une mise à mort. Le messager se contenta d’acquiescer avant de disparaître pour passer le mot aux différents gardiens. La femme Sharpedo fronça les sourcils avant d’indiquer aux miliciens, qui étaient de plus en plus nombreux :

-S’ils tiennent assez longtemps, nous aurons trois à quatre heures pour mettre les civils en lieu sûr. C’est notre mission pour l’instant, répartissez-vous sur l’ensemble de la v… Impossible.

La chef de la milice avait prononcé ce dernier mot avec un ton d’inquiétude et de désespoir que les autres n’avaient jamais entendu. Chacun pouvait comprendre pourquoi. Les murs d’eau autour de la capitale n’avaient pas encore disparu mais ils s’étaient réduit de moitié d’un coup, comme si la majorité des gardiens ne pouvaient plus alimenter en magie la forteresse qu’ils avaient créés.

Le messager qui devait leur annoncer la mauvaise nouvelle, en arrivant à la tour principale de la capitale, poussa un cri d’effroi en arrivant au sommet de la tour. Les gardiens étaient tous à terre, blessés sans être tués, leurs tendons sectionnés aux niveau des jambes les forçant à se tenir agenouillé en maintenant le haut de leur corps à la force de leurs bras. Autour d’eux, un homme-Scalpion, debout, qui lui tournait le dos, trop occupé à parler dans un dispositif semblable à un talkie-walkie pour lui prêter attention.


-Scalpion : Les hommes de la tour centrale sont tombés. Terminé.

-Talkie-walkie : Les hommes de la tour est sont tombés. Les hommes de la tour nord sont tombés. Les hommes de la tour sud sont tombés.


Au fur et à mesure que ces paroles résonnaient dans la pièce, le mur se faisait de plus en plus fin, de moins en moins dense. Alors que le messager s’approchait à fuir, le Scalpion se retourna vers lui, son regard froid et déterminé paralysant le milicien sur place.

-Préviens tes alliés qu’il est trop tard.

-Talkie walkie : Les hommes de la tour ouest sont tombés.


Au même moment, comme pour appuyer les propos de l’homme Scalpion, la barrière magique tomba complètement, et sans attendre une seconde que les miliciens puissent réagir, des troupes entières se jetèrent férocement sur la ville. Pénétrant dans les rues, détruisant les portes de maison, rentrant dans chacune d’elles avec une rigueur et une efficacité effrayantes, comme s’ils s’étaient entraînés toute leur vie pour ça. Homme, femme, enfant, les soldats Fermite se jetaient sur chacun d’entre eux pour les capturer et les neutraliser, les plaquant à genoux arme dégainée prêts à leur trancher la gorge au moindre faux pas. Toute personne cherchant à se défendre contre eux recevaient un traitement très différent, les envahisseurs les tuant sans forme quelconque de procès. Engloutissant ainsi la ville, les premières troupes Fermites arrivèrent au devant du front des miliciens, leur fonçant dessus sans craindre la mort. Une voix masculine en écho émana alors des troupes, chaque soldat parlant à l’unisson dans une synchronisation aussi parfaite qu’effrayante, pour dire dans un son puissant et macabre résonnant dans toute la vie :

-Rendez-vous tous. La moindre tentative de résistance sera châtiée par la Mort.

Cet avertissement lancé, les premiers Fermites arrivaient à quelques mètres des premiers miliciens, déterminés et impitoyables, et ne s’arrêtant pas dans leur lancée quoiqu’il arrive. Sayaka répondit en un puissant cri :

-La Mort… Dans la liberté et pour la patrie !

Des centaines de cris poussés par chaque milicien firent écho à ses paroles tandis que les deux camps se fonçaient maintenant l’un vers l’autre, aucun ne semblant hésiter à se jeter dans la mêlée. Le fracas fut d’une extrême violence, la majorité numérique écrasante des Fermites emportant sur son chemin tous les Gijinkas trop faibles pour y résister, se faisant pourfendre de nombreux coups au moindre signe de relâchement. De leur côté, les hommes Fermite essuyaient aussi des pertes, mais ne flanchaient pas d’un pouce, les soldats vaincus tombant au sol, mais étant remplacés immédiatement par de nouvelles troupes. Pour les miliciens, c’était comme devoir empêcher une chute d’eau de couler à mains nues, alors que les envahisseurs pénétraient de plus en plus dans les défenses de la garde et continuaient à prendre le contrôle de chaque bâtiment qu’ils atteignaient. Sayaka regardait avec rage ses alliés tomber un par un tandis qu’elle tuait rapidement tous les Fermites qui pouvait l’approcher. Les miliciens étaient plusieurs centaines, peut-être six cent ou sept cent mais combien de milliers de Fermites y avait-il ? Et sur ces centaines de miliciens répartis sur l’archipel, combien avaient pu rejoindre la capitale ? Les rares miliciens qu’elle voyait encore étaient ceux qui faisaient parti des meilleures éléments, pour la plupart des anciens membres de la garde royale qui avaient été rétrogradé au rang de milicien après l’arrivée de Suicune. Une seconde d’hésitation faillit lui coûter la vie, lorsque Julio apparut et asséna un violent coup de poing au Fermite qui allait l’attaquer.

-Julio : On se fait attaquer de toutes parts, nos troupes sont décimés. On ne pourra plus tenir longtemps !

Tout en continuant à se battre avec la férocité que ses collègues lui connaissaient, Sayaka répondit :

-On tiendra aussi longtemps qu’il le faut et surtout, on se lâche. Les plus faibles sont déjà morts, lancez des attaques de grande ampleur, on n’aura que des Fermites pour blessés.

Le harpon de la chef des miliciens se mit à briller, s’entourant d’une aura dense et puissante qui montrait qu’elle s’apprêtait à lier le geste à la parole lorsque soudain, surgissant des hordes de Fermites, une vingtaine de Scalpions apparurent, chacun attaquant les miliciens encore en vie pour les attaquer. Prise de cours, la femme-Sharpedo essaya tant bien que mal de contrer le coup mais ses adversaires étaient trop précis, trop rapide. Elle pouvait ressentir des années d’entraînement, de discipline et de combats dans chacun de leur coup, tandis que les blessures faites à ses ligaments et à ses tendons l'obligeaient à planter son harpon dans le sol pour ne pas tomber au sol, les quelques dizaines de miliciens n’ayant pas succombé à l’assaut des Fermites se trouvant dans la même situation, tous mis au sol sans être tués. Immobilisée et une larme sous la gorge, Sayaka ne put plus rien faire à part finir de regarder la ville être envahie et conquise, sous ses yeux emplis de rage et de désespoir.


______________________________________________________


Quelques minutes seulement après le début de la bataille, celle-ci était déjà terminée, chacun des Fermites ayant neutralisé et pris en otage chaque moindre habitant de la capitale, en tout cas moindre habitant encore vivant. Sayaka et la vingtaine de miliciens ayant été maîtrisées par les Scalpions, avaient été traînés et alignés côte à côte le long de la rue, les Fermites n’ayant pas de prisonnier retirant un maximum de corps du chemin pour libérer le passage. Puis, ils attendirent, tout comme les Scalpions, dans un silence solennel. Julio regardait autour de lui, l’air perdu. Il avait été placé aux côtés de Sayaka et, en voyant les différents civils encore en vie qui étaient à genoux au sol, il lui dit dans un murmure :

-Ils n’ont pas tués tout le monde à l’aveuglette. Ils ont épargnés tous ceux qui se sont rendus dès le départ.

??? : Vivre à genoux face à la gloire de Dieu ou mourir dans l’hérésie...



https://www.youtube.com/watch?v=_nbZZaICuvI

Soudainement, dès que ces paroles brisèrent le silence, l’armée de Fermites et les troupes de Scalpions s’écartèrent, se scindant en deux pour laisser passer deux hommes et deux femmes. Les prisonniers avaient du mal à voir les deux Gijinkas qui étaient plus à l’arrière mais pouvaient voir très distinctement ceux qui s’approchaient d’eux. Il y avait parmi eux un homme-Scalproie qui jeta un regard froid et calme vers les corps jonchés ça et là puis sur les prisonniers avant de finir sa phrase :

-Tout le monde fait ce choix consciemment et doit être traité en conséquence.
-??? : Nous avons clairement énoncé l’ultimatum en arrivant. Dominer ou être dominé. Être dominé ou mourir. Le choix me semble simple, pourtant.


La voix qui avait appuyé les propos de l’homme Scalproie était une voix féminine, mais emplie de force et de charisme, avec un petit timbre rauque lui donnant du caractère. Ce son venait de la personne juste à côté, une femme Fermite à l’allure ferme et hautaine. Tout inspirait chez elle le charisme, un charisme violent, tyrannique et impitoyable, ses yeux rouges brillants contrastant avec sa sublime chevelure grise. Chaque Fermite s’agenouillait immédiatement au fur et à mesure qu’elle passait à côté d’eux, et alors que l’homme Scalproie se glissait sans un mot derrière le milicien prisonnier le plus près de lui, la femme se mît à parler d’une voix froide et solennelle, inspirant la crainte à tous rien que par son aura :.

-Je me nomme Suzan Carter. Cet homme, Shokugeki Mihiro. Nous sommes les chefs des armées qui vous ont décimés et par extension, vos souverains dès aujourd’hui. Toute rébellion ou hérésie envers Missingno sera immédiatement réprimée par la Mort. D’ailleurs, la seule raison pour laquelle vous êtes encore en vie malgré votre comportement, c’est pour vos compétences.

La femme se tourna vers le premier milicien, se postant fièrement et sans la moindre perturbation sur son visage face à lui. Puis elle continua :

-Vos talents pourraient être utiles à l’expansion de l’empire que nous cherchons à créer. C’est pourquoi on vous laisse une seconde chance. Soumettez-vous, ou mourrez. Vous avez cinq secondes pour répondre.

La femme Fermite dévisagea de son regard impitoyable le premier milicien, laissant couler les cinq secondes qu’elle venait d’énoncer.

-... La mort.

-... Suivant.


Au moment où elle prononça ce mot, Shokugeki, qui s’était glissé silencieusement derrière le milicien interrogé, passa doucement, d’un coup bref et rapide, son index sous la gorge du soldat, ouvrant une plaie béante dans celle-ci et le tuant d’un coup avant de se déplacer tranquillement pour se mettre derrière le prochain milicien, Suzan faisant exactement le même mouvement par devant, les mains agrippés dans le dos montrant son contrôle total sur la situation. Le milicien choisît également la mort, et fut exécuté tout aussi froidement.

-... Suivant.

Le duo impitoyable avança vers le milicien juste après, celui-ci faisant le même choix que ses prédécesseurs. Mais cette fois-ci, Suzan leva la main vers son partenaire dans le dos de la victime.

-Attend.

L’attention de la femme Fermite avait été attiré par la voisine du condamné à mort, la femme-Milobellus qui avait alerté Sayaka et qui, l’air terrorisé, répondit :

-M-Missingno, je choisis de suivre Missingno, je le jure !

-Vraiment ?


Suzan se plaça lentement face à la femme Milobellus, la jugeant du regard comme on jugerait de si un être méritait de vivre ou de mourir. Puis elle lâcha froidement :

-Dans ce cas, tue ton voisin. Sur le champ.

La jeune femme écarquilla les yeux, en même temps que l’autre milicien qui s'apprêtait à protester mais n’en eut pas le temps, la Milobellus bougeant avec peine son bras et posant sa main sur l’épaule de son camarade. Aussitôt, des cloques semblables à des brûlures se formèrent partout sur son corps tandis que sa peau flétrissait et que son corps maigrissait et fumait, une partie de l’eau naturellement présente dans le corps semblant s’être mis à bouillir. Malgré la souffrance, le milicien à moitié mort s’exclama :

-A...Arrêtez ! Moi aussi je voudrais servir Missingno ! J-j’ai changé d’avis.

-L’indécision est une marque de faiblesse.


Le milicien essaya à son tour de lever la main vers la Milobellus, comme s’il rassemblait toutes ses forces pour l’attaquer, mais son corps tomba au sol, mort et déshydraté. La milicienne releva le visage pour plonger son regard dans celui de la Fermite avant de déclarer :

-Je vous ai obéi, j’obéirai à Missingno.

-Suzan : … Bien. Acceptée. Suivant.


La femme Fermite et l’homme Scalproie enchaînèrent ainsi leur défilé macabre, passant par chaque milicien avec une patience effrayante, les exécutant froidement ou les laissant s’entretuer au fil de leurs choix. Puis finalement, Suzan arriva face à l’avant-dernier milicien, Julio, alors que Shokugeki se glissait derrière lui.

-Suivant.

L’homme-Maraste prit une profonde inspiration, ses années à servir l’archipel semblant défiler sous ses yeux. Il prononça enfin d’une voix apaisée :

-La mort.

Shokugeki s’avança et leva sa main en l’air, prêt à l’abattre sur la nuque du milicien pour le décapiter, lorsque la voix de Sayaka retentit violemment :

-Attendez ! Vous avez tué mes meilleurs hommes mais c’est moi qui leur ai demandé de vous combattre. Julio est un homme droit et fort qui ne mérite pas la mort à cause de mes erreurs. Tuez moi à la place et épargnez-le.

Le Scalproie s’arrêta pile au moment où il allait toucher l’hérétique, qui tourna son visage surpris vers la femme-Sharpedo avant de lui sourire tristement.

-Je préfère mourir pour les Légion qui m’ont tout donné que de vivre pour un Dieu qui ne m’intéresse pas, j’aurais combattu même si tu nous avais dit de nous rendre.

-Non !


La voix de la chef de la milice était forte et chargée d’émotions, toute la culpabilité qu’elle devait ressentir face à cette hécatombe surgissant d’un coup dans ses paroles :

-J’aurais dû comprendre tout de suite en voyant l’armée qu’on aurait pas pu gagner, j’ai fait preuve de stupidité et mes hommes en ont payé le prix. Faites de moi un exemple pour toutes les autres armées qui vous feront face et tuez-moi à la place de cet homme.

La femme Fermite resta silencieuse quelques secondes, regardant d’abord Sayaka puis Julio, puis finalement, détourna son visage de ce dernier pour continuer sa marche.

-Suzan : L’allégeance n’est pas échangeable.

Pour la première fois, l’homme-Scalproie fronçait légèrement les sourcils, semblant agacé par la proposition de la femme-Sharpedo et par les paroles de Julio. En entendant les paroles de Suzan, il releva son bras et au lieu de viser la nuque le trancha directement au niveau du crâne, fendant celui-ci pour trancher le corps du milicien en deux, sous le regard terrorisé et horrifié de Sayaka qui ne put s’empêcher de pousser un cri d’effroi auquel l’Inquisiteur répondit froidement :

-C’est ce qui arrive quand on insulte Missingno. Tu le rejoindras bien assez tôt.

Tout en prononçant cette dernière phrase, Shokugeki leva à nouveau son bras en l’air et s’apprêta à l’abattre sur sa victime lorsque, en un instant, quelqu’un s’interposa entre les deux et saisit le poignet de l’Appelé. La milicienne releva la tête pour apercevoir un colosse de deux mètres, avec une épée presque aussi grande que lui et un chapeau de mousquetaire. Sayaka put alors comprendre que le deuxième homme du groupe qui était passé entre les rangs était Terrakium. Elle ne pouvait cependant pas reconnaître la femme qui s’était elle aussi rapprochée mais sans intervenir et qui était en fait Spiritomb. Le Mousquetaire déclara enfin d’une voix ferme et autoritaire, s’interposant cette fois-ci avec les mots :

-Assez. Shokugeki, Suzan, ce spectacle est insoutenable. Ce n’est pas… Ce n’est pas ce que Missingno voudrait. Laissez-la, elle a compris de toute façon.

Le Scalproie tenta de forcer son coup, la main de Terrakium se changeant alors en pierre et immobilisant complètement l’Appelé qui prit un air véritablement contrarié cette fois-ci, lançant un regard de défi et de dégoût au Mousquetaire qui signifiait clairement qu’il voulait être relâché. Au même moment, comme pour prouver sa détermination, il bougea sa main libre et, d’un coup net et précis, sectionna la pierre qui se fendit en plusieurs morceaux pour le libérer complètement, le chef des Scalpions s’écartant du Déchu qui se regénérait. Toujours sans un bruit, il se tourna vers Suzan, les deux Appelés s’échangeant un regard lourds de sens, Shokugeki semblant lui demander silencieusement son avis. Celle-ci fixa Sayaka, puis Terrakium, avant de lui demander toujours aussi froidement :

-Suzan : Tu penses qu’on devrait l’épargner malgré son insolence ?

Sans hésiter, le Mousquetaire répondit, d’une voix honnête et impartiale :

-Oui, car elle a fait ce qui lui semblait être juste. Elle voulait simplement protéger les siens.

-Je vois. C’est une vision intéressante. Elle a voulu donner sa vie pour ses camarades après tout.


Il y eut un léger silence, la femme Fermite observant de nouveau Sayaka, puis finalement, Suzan lança un regard entendu à Shokugeki, s’éloignant du groupe de miliciens en leur tournant le dos, pour reprendre sa marche, Terrakium la suivant du regard alors que Shokugeki en profitait pour s’approcher doucement de la femme-Sharpedo, l’air sombre.

-Suzan : Dans ce cas… Honorons sa volonté jusqu’au bout.

*SLASH*
Revenir en haut Aller en bas
Annie Panda
Capitaine du Space Mountain
Annie Panda


Messages : 2092
Age : 29

Archipel Aquatique Empty
MessageSujet: Re: Archipel Aquatique   Archipel Aquatique EmptyMar 26 Mai - 23:56

https://www.youtube.com/watch?v=RyUiu_2jjP8

La capitale de l’archipel Aquatique avait totalement changé en l’espace d’une semaine. Les lieux étaient devenus bien plus lugubres, bien plus mécaniques, alors que la fumée s’élevait de tous les points stratégiques de la ville. Celle-ci était en cours de complète remodélisation, des hommes Fermites appliquant des plaques d’acier sur tous les murs afin de renforcer la défense. De nombreux bâtiments avaient été transformés en des forges, lieux de construction pour armes de défense, ou encore en salles d’entraînement pour les soldats Fermites. Les habitants, eux, étaient tous mis à profit en tant que ouvriers, que ce fut homme, femme, ou enfant. Ils travaillaient toute la journée, avec seulement six heures de sommeil et le strict minimum comme repas, toutes les forces de la ville étant consacrées à l’amélioration de son armée conquérante alors que la capitale se transformait petit à petit en véritable bastion. Tout gijinka osant prendre une pause non autorisée se faisait fouetter par l’un des contremaîtres Fermites, ces derniers hurlant des ordres dénués de sentiments dans une ambiance de feu et de métal.

En parallèle de cela, la garde restait constante, des dizaines et des dizaines d’archers Fermites patrouillaient sur les remparts de la ville, passant à côté, au fur et à mesure de leur traversée, de grands piques d’acier avec en leur sommet les têtes des miliciens décapités se décomposant légèrement, celle de Sayaka étant reconnaissable parmi celles-ci. Au milieu de ce bastion de fer se trouvait le palais d’Aquatique, subissant tout autant des modifications que la ville elle-même, toute la beauté et l’élégance des lieux étant progressivement détruite pour laisser placer à l’efficacité et à la solidité des défenses que représentaient le bâtiment. Ainsi, tous les murs étaient recouvertes de plaques de métal et de clous de fer, les décorations étaient remplacées par des postes de patrouilles, la salle de bal en pièce d’entraînement pour les troupes. Et enfin, la salle du trône, au sommet du palais et qui était ouvert au reste de la ville via un balcon à plus de cent mètres du sol, était devenue le Quartier Général de Suzan Carter, celle-ci regardant toute la ville se reconstruire depuis le promontoir que lui offrait le balcon. Dans la pièce, des dizaines de mages Fermites semblaient s’affairer à une tâche mystérieuse, alors que l’Appelée de la Domination semblait pensive. Mais elle fut tirée de sa réflexion par les portes de la salle s’ouvrant en grand.


-Suzan : Oh, vous voilà.


https://www.youtube.com/watch?v=3SiYQh7OLIo

Shokugeki Mihiro entrait dans la pièce avec ses différents Scalpions à sa suite, la troupe s’avançant vers Suzan qui faisait de même dans l’autre sens, jusqu’à ce que la femme Fermite arrive face à l’homme Scalproie. Même si Shokugeki faisait au moins deux têtes de plus que son interlocutrice, cette dernière ne se laissait pas impressionner, lui échangeant un regard d’égal à égal, empli de respect.

-De ce que je peux compter, vous n’avez essuyé aucune perte, Shokugeki. C’est vraiment une bonne nouvelle. Ravie de vous voir de retour parmi nous.

L’Inquisiteur acquiesça, échangeant un regard indiquant que ce respect était mutuel tandis qu’un léger sourire fier se dessinait sur son visage.

-L’efficacité et la foi de nos troupes ne sont plus à prouver. La purge des troupes d’Ikul n’est qu’une question de temps… Nous n’avons subi aucune perte qui puisse changer la donne.

Comme pour appuyer ses propos, le Scalproie claqua des doigts et un de ses sbires entra dans la pièce et déposa une lourde stèle au sol.

-Shokugeki : Nous avons récupérer Spiritomb.

Au moment où le Scalproie prononçait cette phrase, une épaisse fumée mauve s’échappa de la stèle, alors qu’une aura imposante et cruelle s’imposait peu à peu. A mesure que la fumée s’échappait et prenait forme, une sensation étrange naissait dans le coeur des deux Appelés, celui de faire face à un gouffre, un abîme sans fond. Ni la Fermite ni le Scalproie n’avaient l’air inquiet cependant, comme s’ils s’y étaient habitués. Lentement, la silhouette s’étira, de petits bruits sinistres émanant de son corps comme s’il faisait craquer chacune de ses articulations. Enfin, petit à petit, la fumée commença à disparaître pour laisser place à un corps. Le Spiritomb qui leur faisait face n’avait plus rien à voir avec la jeune femme qu’ils avaient côtoyés pendant quelques jours. Il s’agissait maintenant d’un homme de grande taille, aussi grand que Shokugeki, à la peau mat et au corps robuste, ses muscles mis en avant par sa tenue légère. En effet, le haut de son corps était à peine caché par une peau de bête, ou plutôt une peau de Gijinka qui tombait sur ses épaules et dont les deux extrémités étaient rassemblés par une broche, semblable à celle de Ian mais dont la pierre était verte cette fois-ci. Sur une de ses épaules se trouvait un crâne, qui semblait plus ou moins cousu à la fourrure et qui devait appartenir au Gijinka que Spiritomb avait autrefois dépecé. Le bas de son corps, lui, était caché par une étoffe mauve de qualité. La quasi-nudité du Déchu permettait à la fois aux Appelés de voir sa force physique mais aussi ses tatouages, semblables à ceux que portent les membres de certaines tribus nomades, qui partaient de ses hanches pour arriver jusqu’à sa joue, en passant par ses bras qui étaient aussi couverts de bracelets en or ou de bracelets de pierres précieuses qui semblaient d’une grande valeur. De la même manière, ses boucles d’oreilles en or serties de plumes d’oiseaux exotiques faisaient l’étalage de sa richesse. Enfin, ses longs cheveux, qui changeaient de couleurs de façon presque hypnotique, passant du rose pâle au mauve foncé avec toujours de reflets verts inquiétants, étaient relevés et noués en une épaisse queue de cheval qui soulignait encore son statut de guerrier tribal et flottaient derrière lui malgré l’absence de vent, lui donnant un côté fantômatique. Là où les autres manifestations de Spiritomb étaient caractérisés par l’avidité, tout chez lui inspirait l’idée qu’il possédait tout ou qu’il aurait tout un jour, que ce soit sa force, ses bijoux ou son regard, calme et froid comme celui qui sait ce qu’il désire et qui sait surtout comment l’avoir.

Spoiler:

-Spiritomb : Shokugeki Mihiro… Tes hommes de mains ont fait un bon travail en m’amenant ici.

Le guerrier lança un rapide coup d’oeil autour de lui, avant de continuer :

-Je vois que nous ne sommes pas à Kan Ikul. Mais j’aurais tort de penser que vous avez abandonné l’idée de soumettre ses habitants, n’est-ce pas ?

Suzan resta interdite quelques secondes, puis lâcha finalement :

-Bien au contraire. A part un déboire sur l’avant-poste, rendant notre plan moins efficace, tout se passe exactement comme prévu.

Les yeux de la femme Fermite brillèrent légèrement, et elle lâcha sombrement :

-Nos adversaires se débrouillent très bien en défense, je leur reconnais ça. Mais là, ils vont venir sur Aquatique, aucun doute là-dessus. Et ils vont comprendre qu’attaquer est une toute autre paire de manches.

L’Appelé et le Déchu acquiescèrent en même temps, puis Shokugeki prit la parole, avec l’intonation d’un homme qui fait un rapport :

-Entre la vague suicide des Fermites et mes Scalpions, il n’y a presque aucun rescapé parmi les soldats de Kan Ikul. La milice d’Aquatique a été entièrement purgée. Ils ne pourront pas compter sur leurs soldats pour nous attaquer.

L’Inquisiteur marqua une légère pause, fronçant légèrement les sourcils avant de déclarer :

-Le problème, c’est ce Roigada. Il valait déjà quelques troupes dans un environnement aride, sur un terrain humide il pourrait être une menace.

Le guerrier tribal croisa les bras. Il avait fermé les yeux, comme pour se concentrer sur les paroles de son Appelé, avant d’acquiescer et de répondre :

-La femme-Apireine est elle aussi capable de se cloner. A eux deux, ils vaudront une armée.

-Suzan : Rien que l’on ne savait déjà. La seule nuance est l’intelligence de cette femme Apireine. Tout le reste est dérisoire.


La femme Fermite croisa les bras dans son dos et retourna près du balcon, regardant à l’horizon.

-Leur armée est impressionnante… Mais imparfaite. Et il est temps pour ces soi-disant héros de comprendre pourquoi.
Revenir en haut Aller en bas
Joey Kirks
Fruit Meister
Joey Kirks


Messages : 3114
Age : 26
Emploi/loisirs : Enquêter et RP
Humeur : Fatiguéééé

Archipel Aquatique Empty
MessageSujet: Re: Archipel Aquatique   Archipel Aquatique EmptyMer 27 Mai - 22:58

https://www.youtube.com/watch?v=q76bMs-NwRk

La pluie. C’était tout ce que l’on pouvait entendre à l’heure actuelle au sein de la principale base militaire d’Eldi, en cette nuit silencieuse. Les gouttes d’eau s’écrasaient soit dans l’eau de flaques dans un clapotement, soit sur l’acier des barricades des lieux dans un crépitement aigu. Tout était calme, les rares miliciens d’Aquatique présents dans la base étaient dans leurs horaires de repos et profitaient d’un sommeil précieux par sa courte durée, surtout après une terrible journée de labeur. Mais les Fermites responsables de cet endroit, eux, ne dormaient pas. Ils ne se reposaient jamais. Et avec stoïcisme, chacun d’eux patrouillait dans la base, totalement à l’affût malgré la pluie. Au bout d’un moment, un Fermite posté sur un rempart, qui marchait mesurément, fronça vivement les sourcils et se tourna vers l’horizon au delà des remparts, comme si il avait cru entendre quelque chose. Le soldat restait fixe ainsi plusieurs longues secondes, puis finalement, reprit son chemin.

https://www.youtube.com/watch?v=q1C_29wUI-U

Sans un bruit, derrière lui, un clone de Basile se forma sur les remparts grâce à la pluie, avant d’assommer le Fermite qui patrouillait. En même temps et avant qu’un seul d’entre eux ne puisse prévenir les autres, d’autres clones s’étaient formés et avaient frappés d’un coup net et précis chacun des soldats pour les immobiliser. Un des Roigada se tourna vers l’horizon, une lumière rouge émanant de son cristal, et d’un coup, comme s’il s’agissait d’un signal, l’ensemble des troupes de Kan Ikul surgirent de la brume et de l’obscurité pour déferler sur la base, tandis que des clones de Roigada apparaissaient partout à toute vitesse, surgissant de chaque flaque, se formant à partir de l’averse, jusqu’à former une véritable armée tant sur les remparts qu’aux côtés des autres soldats. Cependant, avant même que les soldats n’attaquent la base, les portes de celles-ci s’ouvrirent avant qu’un véritable flot de Fermites ne se déverse sur eux en trombe, d’autres surgissant sur les remparts pour attaquer les clones de Basile au même moment. Basile fronça légèrement les sourcils, l’air contrarié. Malgré sa discrétion, les soldats n’avaient pas besoin d’être prévenus pour savoir qu’ils étaient attaqués. Il aurait dû s’en douter… Mais peu importe. Il allait libérer son archipel, en commençant par cette île. Dans un grand bruit de cris et de fracas métalliques, les armes s’entrechoquaient, soit contre les armures soit contre les sabres des Fermites, la majorité des soldats de Suzan tombant rapidement face à la force des troupes expérimentées de Kan Ikul. Le véritable Basile au sein de la mêlée  afficha un sourire confiant avant d’échanger un regard entendu avec Ian qui était à ses côtés, avant de lui dire :

-Si mes anciens miliciens nous font face, ce sera peut-être plus compliqué mais j’ai confiance en nous.

Le Pyroli acquiesça pour montrer que cette confiance était réciproque. S’ils avaient dû faire face à des Scalpions ou à un nombre plus grand de Fermites, l’opération aurait été compliqué mais là, ils devraient être capable de récupérer la base rapidement. Au moment où Basile avait finit sa phrase, des Gijinka de type eau surgirent de la base pour se mettre à attaquer. La majorité d’entre eux auraient certainement pu retourner la situation grâce à la faiblesse des soldats de Kan Ikul face à leur type, cependant les miliciens étaient trop perturbés par la présence du Roigada, certains ne sachant visiblement pas s’ils devaient attaquer ou non, s’ils devaient défendre leur archipel ou se joindre à leur Roi, jusqu’à ce qu’une femme-Millobellus armée d’une lance se jette sur les troupes d’Ikul et commence à les lacérer un par un, une épaisse fumée se dégageant de leurs plaies alors que leur peau commençait à sécher et à se déshydrater à chacun de ses coups, la jeune femme semblant représenter une véritable menace qui faisait même reculer certains Scorvol, tant elle semblait être animée par la hargne et le désespoir. Face au regard d’autres miliciens hésitant, elle se retourna et s’écria :

-Où était-il lors de l’invasion ? Les Fermites nous ont bien laissé la vie sauve jusqu’ici !

L’incertitude sembla s’estomper face à ces paroles, certains miliciens se décidant à se battre aux côtés des troupes d’Ikul en attaquant les Fermites de Suzan tandis que les autres suivaient la Millobelus et redoublaient d’efforts. En voyant cela à travers ses clones, le Basile originel poussa un léger soupir avant de lancer à Ian :

-Je m’occupe des miliciens. Je te laisse gérer les Fermites.

Avant même d’entendre la réponse de son ami, le Roigada se téléporta dans un grand éclat rouge qui provenait de son cristal, avant de réapparaître face à la femme-Milobellus, la jaugeant du regard. Celle-ci se mit en garde, visiblement à cran malgré ses paroles. Elle devait être au courant de la puissance de son souverain. Et pour cause, après quelques courtes secondes de silence, chacun semblant hésiter à agir, Basile demanda d’une voix calme mais dubitative :

-Tu es… Salomé Ayat, n’est-ce pas ?

-Aucune importance.


Elle avait répondu d’un ton sec et tranchant mais d’une voix calme, alors qu’elle s’élançait vers son Roi pour essayer de le planter avec sa lance, le Roigada esquivant le coup avec aisance, comme s’il n’y avait aucune véritable menace.

-Les Ayat sont une des familles les plus importantes de l’archipel… Je ne pensais pas que leur fille ferait partie de la milice, encore moins après une telle invasion.

La Milobellus sembla tiquer face à la remarque du Disciple, comme s’il s’attaquait à son honneur en sous-entendant qu’une véritable aristocrate n’aurait pas trahi son peuple et son Roi pour survivre. Elle s’élança à nouveau, avec plus de force et de vigueur, comme si elle puisait dans sa colère pour abattre le Roigada. Cependant, ce dernier n’était déjà plus là au moment où elle pensait avoir touché sa cible, avant qu’il ne réapparaisse dans son dos. Dans un léger craquement, un des bracelets du monarque se brisa, un puissant Vibraqua s’abattant sur la jeune femme qui fut projetée au loin. Le jeune prince s’approcha d’elle, toujours l’air calme et intransigeant. Elle était jeune, plus jeune que lui. Elle était belle, de sang noble et savait se battre. Elle avait certainement toujours eu tout ce qu’elle désirait sans s’efforcer et peut-être même qu’elle en avait une certaine fierté, cette fierté d’aristocrate gâtée qui avait dû la pousser à se ranger du côté des plus forts.

-Ton pouvoir absorbe l’humidité et déshydrate ? Il pourrait me mettre en fâcheuse posture.

Salomé se releva en titubant légèrement. Elle semblait de plus en plus irritée par les remarques de son ancien Roi. Elle sembla se concentrer pendant quelques secondes, Basile se demandant si elle réfléchissait à un moyen d’utiliser son pouvoir à plein potentiel. Finalement, elle fit disparaître sa lance avant de s’élancer vers le Disciple, comme si elle voulait le prendre au corps à corps mais celui-ci l’attrapa au poignet avant de lui faire un clé de bras et de la plaquer au sol. Les deux Gijinkas étaient maintenant l’un contre l’autre, Basile au-dessus de la jeune femme qu’il bloquait grâce à sa force physique, alors qu’il la jugeait du regard, pour la première fois avec une certaine froideur.

-Je me souviens de toi, Salomé Ayat. On a dû jouer ensemble quand j’étais gamin et toi et ta famille avez toujours été présent aux réceptions. Tu es tombée bien bas.

La jeune femme grimaça et détourna son regard, comme pour ne pas avoir à se confronter à celui du Roigada, avant de déclarer :

-Je n’ai aucune leçon à recevoir d’un homme qui n’était pas là pour nous protéger des Légendaires et de ces Fermites.

-... Tu as tout à fait raison.


La Milobellus écarquilla les yeux, complètement décontenancée par cette réponse alors que le Roigada relâchait les mains de son adversaire sans pour autant lui permettre de se déplacer, avant d’ajouter :

-Je suis, moi aussi, tombé bien bas. Mais nous pouvons remonter la pente ensemble. Tu peux encore te battre à mes côtés. Nous pouvons sauver Aquatique… Ensemble. Malgré nos fautes.

Le regard de la jeune femme commença à s’embuer alors qu’elle cherchait ses mots pour répondre à la proposition de Basile, jusqu’à ce qu’elle arrive à articuler malgré l’émotion :

-Je… Mon Roi, vous êtes...

https://www.youtube.com/watch?v=FcKaCCedjQY

-Vous êtes définitivement bien naïf.

La voix de la jeune femme était différente lorsqu’elle prononça ces paroles. Plus ancienne. Plus caverneuse. Comme s’il y avait un écho. Comme s’il y avait… Un vide en elle. A ce moment, ses yeux noirs prirent un éclat vert inquiétant alors que ses cheveux rouges devenait mauve et qu’un immonde rictus, un sourire malveillant et profondément mauvais, se dessinait sur son visage, révélant la véritable apparence de la soi-disante Milobellus qui était possédée depuis le début. Avant même que Basile ne put réagir, la jeune femme attrapa le Roigada par le col de ses vêtements et le tira vers elle et, alors que le cristal semblait se charger pour qu’il puisse se téléporter, un disque semblable à une scie circulaire sortit du visage même de la milicienne, le projectile heurtant de plein fouet la couronne du Roigada qui se brisa en plusieurs morceaux. La lumière du cristal qui tombait dans la boue s’éteignait doucement alors qu’en même temps l’éclat d’intelligence dans le regard du Roi s’éteignait à son tour. D’un coup, les clones qui permettaient aux troupes de Kan Ikul de tenir bon sans être inquiété par le nombre de Fermites disparurent un à un et, en même temps, la Milobellus-Spiritomb repoussait le corps inerte et faible de Basile qui semblait complètement perdu, son regard vide et hagard ne semblait même pas apercevoir la bataille qui avait lieu. De son côté, Ian ne pouvait que constater, impuissant et désespéré, la disparition des clones de Basile.

-Ian : Non, Impossible… Basile… Basile a perdu la Légion ?

D’un coup, la crainte de son regard fut remplacée par une flamme de détermination alors qu’il se tournait vers Bianca Mallow et Sael Jamal qui étaient tous les deux à ses côtés depuis le début.

-Mallow, sonnez la retraite, prévenez tous les soldats qu’ils doivent quitter les lieux. Moi, je dois aller sauver Basile avec Sael et quelques soldats.

Sans que la femme-Ossatueur ne puisse contester, Ian partait déjà vers l’endroit où devait se trouver Basile, tandis que l’homme-Camerupt, lui, lançait un dernier regard rassurant à Bianca avant de s’élancer à la poursuite de son Roi. En arrivant, haletant et paniqué, Ian put apercevoir son ami, assis dans la boue, l’air complètement fasciné alors qu’il observait la femme-Milobellus qui bougeait tant bien que mal dans toutes les directions possibles, incapable de voir quoi que ce soit depuis que son visage avait été déchiqueté par la scie qu’elle avait projeté vers la couronne du Roigada. Ian fronça les sourcils alors qu’il réprimait un haut-le-coeur face à ce spectacle sordide. Cette femme… Elle n’était sûrement qu’un cadavre ambulant depuis le début, destiné à piéger Basile. Elle continuerait à se mouvoir tant qu’elle le pouvait, ou tant que celui qui la manipule le désirait. D’un geste, presque sans regarder, il lança une trombe de flammes sur la Milobellus pour la calciner et l’empêcher d’agir, sous le regard admiratif de Basile qui déclara joyeusement :

-Woaaa, c’est trop joli le feu !

Ian secoua la tête, l’air désespéré, avant de répondre :

-On a pas le temps pour ça, bon sang… Basile, est-ce que tu sais où est ta couronne ? Ton cristal ? La Légion ? Sael, aide moi à chercher s’il te plait !

-La couquoi ? Héhé, c’est compliqué…


Le Pyroli ne prêta pas attention à la remarque du Roi d’Aquatique alors qu’il trépignait sur place avec le Camerupt, les yeux rivés sur le sol, jusqu’à ce qu’ils retrouvent avec l’aide des deux Scorvols qui les accompagnaient les plus gros fragments de la couronne, sans pour autant trouver le cristal. Ian confia les morceaux de couronne à un des Scorvol avant de déclarer :

-Il faut absolument les ramener à Kan Ikul et retrouver le cristal… L’un de vous devra aussi rapatrier Basile, il ne sera pas en état de rentrer comme ça.

Au moment où il finissait sa phrase, Sael, qui avait retourné la boue du mieux qu’il pouvait, tendit une main noire de saleté vers son Roi pour montrer un cristal rouge qui brillait légèrement, le Pyroli poussant un léger soupir d’aise.

-La Légion, enfin ! VIte, il faut partir d’ici au plus vite maintenant, emmenez Basile au loin. Et toi, ne lâche surtout pas ça

Tout en disant ça, le Roi de Kan Ikul plaça le cristal dans la paume du Roigada avant de le forcer à fermer son poing pour le tenir fermement, le Roi d’Aquatique semblant reprendre très légèrement ses esprits alors qu’un Scorvol le prenait dans ses bras et partait avec lui tandis qu’un autre partait avec les restes de la couronne. En même temps, d’autres Scorvols envoyés en renforts par Bianca arrivaient aux côtés de Sael et de Ian pour les escorter.

-Ian : Dépêchons-nous de partir avant qu’il n’y ait des renf…

-Suzan : Vous n’irez nul part.


Une rafale de flèches avait surgi dans la nuit, depuis l’extérieur de la base, et s'abattit sur toutes les personnes présentes, Fermites, miliciens ou troupes de Ian. Si Sael fut en mesure de protéger son Roi, il n’en fut pas de même pour les deux Scorvols qui se firent transpercés de toute part, tombant pour s’écraser au sol, condamnant la dernière solution de sortie du Roi et du chef de la Garde Royale. Il y eut un grand silence, tous les soldats Fermites tombant raide morts du fait de ne pas avoir essayer d’esquiver les flèches. Une dizaine de soldats de Kan Ikul ayant survécu en s’abritant rejoignèrent au plus vite Ian et Sael, alors qu’un grand silence macabre venait de s’installer sur la base. Un silence mortel.

Il ne pleuvait plus.


https://www.youtube.com/watch?v=-HjVL4_LXBI

Des dizaines et des dizaines de Fermites surgirent des barricades que Ian et ses troupes avaient traversés juste avant, les encerclant totalement par un nombre faramineux de renforts. Des renforts arrivés extrêmement rapidement. En voyant cela, l’homme Pyroli semblait complètement accablé. Impossible de faire le poids face à tant de Fermites. Sael, au contraire, ne prit pas un air découragé mais se mit en garde, tenant sa hallebarde avec fermeté alors qu’il déclarait avec détermination :

-Fuyez pendant que je vous protège. Mourir pour les Ikul est un grand honneur.

-Ian : Non… Tout était préparé à l’avance. On ne peut pas leur échapper.


Pour la première fois, dans la confiance totale de la victoire, tous les soldats Fermites affichèrent ensemble un visage carnassier, et s’élancèrent ensemble vers le petit groupe de soldats, dans une masse bruyante et faisant vibrer le sol. Malgré les paroles de Ian et l’attitude des Fermites, l’expression déterminée et sereine sur le visage du Camerupt n’avait pas changé, alors qu’il abattait son arme sur le sol et que des torrents de flammes se déversaient sur les Fermites.

-Dans ce cas, nous irons tous vers la mort mais avec honneur !

Malgré ses paroles et la puissance de son attaque, les Fermites qui étaient tombées, calcinées, ne faisaient que révéler le reste des troupes ennemies, toujours plus nombreuses, à tel point qu’il semblait impossible d’en venir à bout, de nouveaux soldats apparaissant à chaque fois que d’autres tombaient comme dans un cycle sans fin, certaines Fermites surgissant pour attaquer au corps à corps tandis que d’autres, au loin, décochaient des salves de flèches toutes plus dangereuses les unes que les autres, qui transperçaient les armures et la chair des Scorvol restants, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que Ian et Sael, tous les deux haletants et à court d’énergie, tant au niveau de leurs pouvoirs qu’ils ne cessaient d’utiliser à pleine puissance que physiquement. Les deux hommes, en effet, avaient une partie de leurs vêtements déchirés, leurs corps couvert de sang et de boue à cause des nombreuses blessures sur leurs corps, chacun s’étant pris des coups de sabres. Alors qu’il peinait encore à tenir debout, Sael soupira dans un râle :

-Votre Altesse, ce fût une véritable joie...

Soudain, alors qu’il entendait les archers décocher une nouvelle salve et que d’autres fantassins fonçaient vers eux, le Camerupt écarquilla les yeux et ce fut comme si une nouvelle source de force et d’énergie était entrée en éruption en lui, alors qu’il donnait un grand coup circulaire dans le vide pour envoyer un véritable raz-de marée de flammes, plus puissantes et impressionnantes que jamais, avant de lâcher son arme et de pousser son Roi pour éviter qu’il ne soit touchée par les flèches, une dizaine de projectiles perforant différentes parties de son corps tandis qu’il tombait à terre, du sang coulant de sa bouche alors qu’il soupirait :

-De vous avoir eu pour Roi.

-Pour ma famille et pour mon peuple… Je te promet de me battre jusqu’à la mort.


Et ainsi, la vague de soldats Fermites s’abattit avec violence et vitesse sur les deux survivants, dans un dernier bruit funeste de lames, d’armure et de chair.

Puis, un ultime silence.
Revenir en haut Aller en bas
Annie Panda
Capitaine du Space Mountain
Annie Panda


Messages : 2092
Age : 29

Archipel Aquatique Empty
MessageSujet: Re: Archipel Aquatique   Archipel Aquatique EmptyMer 8 Juil - 15:04

https://www.youtube.com/watch?v=LlzM5dZcXss (bouclé)

Il ouvrait douloureusement les yeux. Même si le ciel au-dessus de lui était grisâtre et sombre, le peu de luminosité agressait ses yeux. Où était-il ? Avait-il réussi à le protéger ? Ou est-ce que tous ses efforts étaient vains ? Lentement, le Gijinka tenta de se relever, malgré ses pieds et ses poings liés pour apercevoir le lieu où il se trouvait. Il était dans une cage en acier transportée par des Fermites, qui marchaient vers la capitale d’Aquatique, ou du moins de ce qui en restait après les travaux des troupes de Suzan. Ce n’était plus qu’une épaisse cité de fer, une fourmillière métallique qui lui faisait froid dans le dos et qui lui glaçait le sang à mesure que ses transporteurs s’en approchaient. Malgré les chaînes qui l'entravaient, il tenta de ramper vers le rebord de la cage pour s'approcher des barreaux mais aussi des Fermites, avant de demander, d'une voix fatiguée mais toujours digne :

-Que faites vous ? Ce n'est pas votre genre de prendre des prisonniers.

Il n’eut aucune réponse. Les Fermites ne prirent même pas la peine de se tourner vers leur interlocuteur, alors qu’ils marchaient à un rythme totalement synchrone et régulier. Le prisonnier poussa un léger soupir. Il s'y attendait d'une façon ou d'une autre mais il savait que l'Appelée semblait pouvoir communiquer à travers ses soldats. Peut-être que ce silence était aussi une forme de domination. Alors qu'il réfléchissait, ses yeux se posaient sur les menottes et les chaînes qui liaient ses poignets et ses pieds. Ils n'avaient pas l'air spécialement résistants aux flammes, comme cette cage. De manière générale, il avait pu constater que l'acier des Fermites ne tenait pas longtemps face à la puissance de ses flammes. Il ferma les yeux alors qu'il essayait de se concentrer pour faire jaillir ses flammes avant de froncer les sourcils et de constater que c'était impossible.

-Tss, évidemment… De l'Anti-maj.

-Vous parlez beaucoup pour un vaincu, Ian Ikul.


Un des soldats Fermites autour de la cage de Ian avait tourné son visage vers l’homme  de la cage, le roi Ian Ikul. Les yeux rouges et perçants du soldat ne lâchaient plus l’homme Pyroli alors qu’une voix féminine avait finalement avisée qu’assez de temps s’était écoulé pour que prendre la parole revenait à une prise d’initiative. Ian haussa les épaules en soutenant le regard sévère du Fermite avant de répondre calmement :

-Je n'ai rien d'autre à faire et vous n'avez pas encore gagné la guerre.

-Gagné ? Non. Mais ça ne vous empêche pas d’avoir perdu. Votre position dans cette cage en est une preuve irréfutable. Maintenant… Même en dehors de cela… Notre victoire contre Kan Ikul est plus que imminente.

-Peut-être. Ils ont bien perdu leur Roi et n'ont plus beaucoup de forces. Mais vos paroles… prouvent que vous n'avez pas bien cernés mes camarades.

-Tch.


Le soldat Fermite quitta du regard Ian, avant de lâcher sèchement :

-C’est plutôt vous qui êtes un naïf, Ian Ikul. Vous savez très bien comment est votre peuple. Il est fort, mais prévisible. Sans leur Roi pour les guider, votre armée va immédiatement se tourner vers leur comportement le plus prudent et le plus primal. Et par conséquent, abandonnez la conquête d’Aquatique. Il n’y a bien que vos deux amis qui n’abandonneront peut-être pas. Même un roi lâche comme ce Basile Légion voudra peut-être sauver son peuple quitte à se jeter dans les affres de la mort.

Un autre Fermite prit la parole pour succéder au premier, dans le dos de Ian, pour continuer les propos de Suzan Carter.

-Vous êtes tous si prétentieux. Alors que dans les faits, vous n’avez fait que enchaîner les défaites et les fausses victoires. C’est ce qui fait que vous êtes dans cette cage aujourd’hui. Et c’est ce qui fera que si Basile Légion et Mirabelle Thones s’attaquent de nouveau à notre armée, nous les massacrerons.

Le Roi de Kan Ikul resta silencieux un moment, l’air pensif. Les paroles de la Fermite étaient dures et tranchantes. Il ne savait pas s’il s’agissait d’un simple mépris ou d’une hargne haineuse. Cependant, il y avait quelque chose qui le surprenait bien plus dans ses paroles.

-Vous parlez de mon peuple comme s’il avait définitivement perdu son Roi. Pourtant, je suis toujours en vie même si ma mort vous serez bien plus profitable. Soit vous allez m’exécuter… Soit vous avez besoin de moi.

-... Eh bien, il était temps que vous compreniez.


Une lueur terrifiante passa dans le regard du soldat Fermite le fixant.

-Vous savez, ce qui est le plus dur dans la domination, ce n’est pas la conquête. C’est réussir à mettre le peuple sous son joug, sans rébellion. Ce fut… bien trop long et contraignant sur Aquatique, je dois l’avouer. Mais tout va bien, car pour Kan Ikul… Vous serez là pour ça.

-Je suis peut-être votre prisonnier mais vous n’aurez rien de moi.


La réponse d’Ian était digne et spontanée, d’un ton majestueux comme si, même les pieds et les poings liés dans cette cage, il n’oubliait ni son rôle ni son rang. Mais pour toute réponse, l’homme Pyroli eut un regard ultra méprisant et sinistre, le soldat Fermite se détournant de Ian l’air désintéressé, même désabusé.

-Tss… Naïf, comme je le disais…

Un léger silence s’installa alors que Ian relevait à nouveau son visage fatigué vers le ciel gris et bas de l’archipel Aquatique. Peu importe ce qu’il disait ou ce que ses compagnons feraient, l’Appelée resterait sûre d’elle et déterminée à les écraser. Après tout, il ne devait pas oublier qu’il était tombé dans son piège, tout comme Basile lorsque la Milobellus a brisé sa couronne, il devait rester méfiant. La Milobellus… En y repensant, c’était un spectacle absolument horrifique, ce corps qui continuait à se mouvoir malgré son visage déchiqueté, comme un pantin esquinté et désarticulé. Les yeux du Pyroli s’écarquillèrent alors qu’il commençait peut-être à comprendre le sens des paroles de la Fermite. Oui, bien sûr que s’il obéissait au doigt et à l’oeil des Appelés, son peuple finirait par le suivre et qu’il serait alors le plus docile des peuples. Evidemment, il ne se laisserait pas faire. Il pourrait se battre jusqu’à la mort pour son peuple… Mais justement, qu’allait-il se passer après sa mort ?

-Evidemment… Vous n’aurez pas besoin de me faire plier, juste de m’exécuter. Avec un nécromancien aussi talentueux à vos côtés, vous pourrez faire de moi ce que vous voulez. Moi qui me suis battu jusqu’au bout, vous allez faire de moi un Roi détestable et sans honneur qui vendra son archipel aux Fermites, c’est ça ?

A mesure qu’il parlait et qu’il comprenait, quelque chose semblait s’éteindre dans la voix de Ian, comme s’il commençait à se résigner et à perdre de sa prestance. Il ne pouvait pas contre-attaquer sans ses pouvoirs. Même son entraînement physique de Disciple lui était inutile s’il était attaché. Et même s’il pouvait agir, ses actions seraient certainement vaines. Fuir, combattre les Fermites, se donner la mort, rien de tout ça ne pourrait retarder l’inévitable. Finalement, il prononça, dans un soupir où l’Appelée ne pouvait lire autre chose que de la fatigue :

-Vous êtes définitivement des adversaires détestables.

-Et vous de très mauvais perdants.


Ces derniers mots tranchants de Suzan semblèrent clore la conversation, les Fermites abandonnant toute forme d’attention envers Ian comme pour le laisser seul et démuni face à la réalité. A ce moment là, les Fermites arrivaient à l’entrée de la capitale, des immenses portes en fer bloquant l’entrée de celle-ci. Des marécages boueux se trouvaient au devant des remparts, preuve de la mise de côté totale de l’écosystème aquatique de l’île, des minuscules insectes volants virevoltant dans les marécages et agressant les prisonniers de leurs bruits désagréables. Les Fermites les ignorèrent copieusement, là où les miliciens les repoussaient l’air clairement ennuyé par leur présence. Une des bestioles vint se poser sur l’épaule de Ian, semblant s’intéresser à la peau de ce dernier, puis commença à s’approcher de son oreille. Ian, toujours appuyé contre les barreaux, avait laissé un instant son regard vagabonder sur la capitale. Il n’y avait pas passé beaucoup de temps dans sa vie mais il savait que, contrairement aux bâtisses austères de Kan Ikul, Aquatique avait des terres fertiles, des bâtiments richement décorés. Il savait que c’était un endroit où il faisait bon vivre. Et tout cela, les Fermites l’avaient détruit. Il n’osait imaginer le choc que subirait Basile s’il voyait cela. Il laissa la bestiole se poser d’abord sur son épaule, l’air indifférent, avant de prendre un air agacé lorsque celle-ci s’approcha de son oreille. Il ne pouvait pas bouger ses mains pour chasser l’insecte, aussi se contentait-il de secouer sa tête et son épaisse chevelure pour essayer d’effrayer l’insecte, avant de déclarer d’une voix agacée et teintée de mépris :

-De la fange, de l’acier et des nuisibles, vous avez façonné la ville à votre image.

-Un nuisible, moi ? Ian, je ne vous connaissais pas aussi bourru~


La voix que Ian put entendre à ce moment-là, il fut le seul à l’entendre. Une très légère voix, à même son tympan, alors que l’insecte s’était apposé au creux de son oreille pour lui parler dans ce qui semblait un murmure toujours perceptible. Et surtout, cette voix, l’homme Pyroli la connaissait.

-...

Le Roi de Kan Ikul haussa les sourcils, ses yeux s’écarquillant légèrement alors qu’il comprenait que ces insectes n’étaient pas sous les ordres de l’Appelée pour surveiller et houspiller les travailleurs. Ses camarades, ses amis, étaient déjà en train d’agir. Ils étaient plus réactifs que ceux à quoi il s’attendait et la voix de Mirabelle provoquait en lui un véritable soulagement, qu’il ne pouvait cependant pas montrer face à ses geôliers. Il se cala à nouveau contre les barreaux, le visage légèrement relevé pour scruter le ciel et pour cacher l’expression sur son visage, laissant cette fois-ci la bestiole s’approcher de lui. Le petit “nuisible” continua à lui parler à l’oreille :

-Oh, Ian… Vous n’imaginez pas à quel point moi et Basile sommes heureux de vous savoir en vie… Mais j’ai entendu votre conversation… Ca ne sent pas bon du tout. Le fait qu’elle vous ramène vivant me fait penser que pour une raison ou une autre, elle a besoin de la présence de ce Spiritomb pour vous éliminer comme le veut son plan. Si on admet qu’il est dans la capitale… Nous n’avons que très peu de temps devant nous…

La femme Apireine, sous son apparence minuscule, hésita un instant, puis continua finalement ses propos à sens unique :

-Nous allons intervenir très bientôt. Mais notre plan… ne nous permettra pas de venir vous libérer directement, ce serait trop risqué. Je vais faire en sorte de vous libérer partiellement, mais vous serez seul sur ce coup-ci…

Alors qu’elle disait cela, deux nouveaux “nuisibles” tournèrent dans la cage, avant de s’infiltrer discrètement à l’intérieur des menottes de Ian.

-Après ça, un geste brusque devrait suffire… Choisissez bien votre moment, Ian, vous n’aurez pas de deuxième chance. Une… source de distraction devrait perturber les gardes très bientôt, essayez d’en tirer profit.

Il y eut un long silence, et la mini-clone termina finalement :

-Votre Peuple… Vous lui manquez, Ian… Pour lui, vous devez réussir à survivre pour les remettre sur les rails... Je dois économiser mon énergie et couper court à cette conversation. Bonne chance, partenaire.

Ian put sentir une légère vibration dans ses menottes, et les trois insectes lui tournant autour disparurent complètement. Ian avait écouté solennellement, sans pouvoir dire un mot, les paroles de l’Apireine. Inutile d’agir pour l’instant ; quoi qu’il fasse, il restait prisonnier de la cage pour l’instant. Mais il saurait agir au bon moment… Un sourire reconnaissant s’afficha sur son visage alors qu’il écoutait les derniers mots de la Disciple. Pour ses amis, pour son peuple, il saurait faire face à ces ennemis. Alors que l’homme Pyroli pensait cela, et que le cortège s’engouffrait dans la ville pour atteindre le palais, des gouttes commençaient à tomber, la pluie s’abattant petit à petit sur la capitale. Depuis la salle du trône du palais, Suzan Carter se tenait à quelques mètres du balcon, regardant la pluie tomber les mains dans le dos et avec une posture aussi solennelle que dominante. La femme Fermite posa son regard rouge sur Spiritomb, juste à sa droite, alors que Shokugeki se tenait à sa gauche.

-Suzan : ... Vous devriez prendre de l’avance et aller vous occuper de Ian Ikul de suite. Ce sera peut-être une question de temps finalement.

Le Déchu acquiesça avant de poser la main sur son ventre, comme pour l'apaiser ou vérifier quelque chose, avant de répondre d’une voix calme et sombre :

-Une bonne nouvelle. Depuis que je sais qu’il est dans la ville, je n’ai qu’une envie. Le dévorer.

L’Inquisiteur, lui, regardait d’un air tout aussi stoïque la pluie qui tombait, comme l’avait fait son acolyte. Cette pluie maudite qui l’avait empêché d’achever Ian Ikul lors de son dernier combat… Sa fierté le poussait à en finir une bonne fois pour tous avec cet homme-Roigada. Un léger sourire de prédateur se dessina sur son visage avant qu’il ne réponde :

-Nous n’avons même plus besoin de traquer le gibier. Il se jette de lui-même dans un piège mortel.

-...


Contrairement à son habitude, Suzan n’enchaîna pas avec une remarque fière ou rabaissante pour ses adversaires, alors qu’elle restait interdite. Le Scalproie resta silencieux lui aussi pendant quelques secondes. Son visage neutre ne permettait pas de savoir s’il était étonné par ce mutisme ou non, seul son regard permettait de savoir qu’il semblait analyser la situation avec minutie, son regard toujours rivé vers la pluie avant qu’il ne déclare :

-Spiritomb achèvera facilement Ian Ikul. Cet homme n’est pas de la même trempe que la Spiritomb qui nous encombrait avant. Mes Scalpions et moi devrions plutôt concentrer nos forces sur ce Roigada.

-...


Toujours aucune réponse de l’Appelée de la Domination, alors que ses antennes s’agitaient étrangement, chose que le Scalproie n’avait jamais pu observer chez sa coéquipière auparavant. Shokugeki plissa légèrement les yeux en voyant cela, avant de demander, d’une voix moins tranchante qu’à son habitude :

-Vous pouvez me dire ce qui occupe ainsi votre esprit, Suzan Carter.

-... Je ne sais pas, Shokugeki… J’ai juste… un drôle de pressentiment… Mon instinct de Fermite me hurle la prudence....


Les poings de Suzan se resserrèrent légèrement, puis la femme soupira avant de reprendre sa contenance inébranlable et de lâcher d’une voix stoïque :

-Je peux gérer Basile Légion moi-même. Dès que vous voyez cette Mirabelle Thones… Faîtes-en votre cible prioritaire, s’il vous plaît.

L’Appelé avait écouté attentivement les paroles de son associée avant d’acquiescer suite à sa requête pour montrer sans un mot qu’il acceptait de porter son attention sur Mirabelle. D’une main, il ôta le gant de sa main droite sur laquelle était écrit en larges lettres le mot “Inquisition” et le posa sur sa poitrine au niveau du coeur, tel un soldat qui prêtait serment, avant de déclarer :

-La mort des hérétiques est la plus grande volonté de notre Dieu. Notre foi nous mènera vers la victoire.

-... A l’avènement de Missingno.


Suzan Carter fit un salut militaire aussi solennel que possible, plaquant elle-même son poing contre sa poitrine, alors qu’au dehors, la pluie se faisait de plus en plus forte et intense. Chaque soldat, Scalpion ou Fermite, attendait patiemment et avec concentration l’inévitable, les lames prêtes à être dégainées à tout moment alors que seules les gouttes d’eau résonnaient dans les rues et sur les remparts. La pluie, malgré le calme ambiant, était de plus en plus forte alors que le ciel n’était plus qu’une épaisse couche de nuages bas et lourds et que le vent s’engouffrait avec force dans les rues.


https://www.youtube.com/watch?v=lSgQGKZocDA

La violence de la pluie torrentielle contrastait avec cette absence d’ennemi mais, tout un coup, les soldats commencèrent à sentir une certaine présence, alors que les gouttes d’eau commençaient à se rassembler en certain point et que l’eau des flaques, des fontaines, des cours d’eau, même la vase dans la boue commençait à frémir jusqu’à ce que surgissent partout des dizaines et des dizaines de Roigada. Une véritable légion se formait, qui encerclaient la capitale mais qui envahissaient aussi les rues, qui couraient sur les toits et les remparts, qui étaient même déjà devant les portes du palais.

D’un même mouvement, tous les Roigada tendirent leurs poings en arrière et leurs bracelets se brisèrent alors que des centaine de Vibraqua déferlaient sur les Fermites et les Scalpions mais au moment où ceux-ci allaient réagir, chaque Roigada se changea en une trombe d’eau, l’armée disparaissant aussi vite qu’elle était apparue. Au même moment, le véritable Basile se téléportait au-dessus de la ville, une forte lumière rouge brillant depuis le centre de sa couronne alors que son aura devenait écrasante, comme s’il avait à lui seul la puissance d’une armée, alors qu’il donnait à son tour un puissant coup de poing qui fendit l’air comme si des milliers d’hommes frappaient en même temps et, à ce moment, une Rafale Psy d’une puissance colossale, dont l’ampleur et la force semblait impossible sans que de nombreux guerriers ne combinent leurs pouvoirs émana du poing de Basile pour s’abattre vers ses adversaires. Des Fermites mages sortirent alors de différentes cachettes, semblant attendre de pied ferme cette occasion, et par centaines dans toute la vie, firent apparaître un bouclier magique sur la trajectoire du Rafale Psy, bloquant grandement cette attaque psychique, qui provoqua tout de même de grandes secousses dans les troupes ennemies, déstabilisant quelques secondes leurs rangs. Au moment où les soldats semblaient un peu secoué par l’attaque, l’unique Basile qui semblait être l’original se changea à son tour en une trombe d’eau et des centaines de Roigada se formèrent à nouveau, cette fois-ci directement dans la mêlée, la plupart encerclant les mages. Chaque clone s’élançait vers l’adversaire le plus proche avec une agilité et une rapidité qui témoignait du rude entraînement physique des Disciples avant qu’ils ne se mettent à attaquer, avec des coups rapides et précis, certains y allant simplement avec leurs poings, tandis que d’autres utilisaient directement un Vibraqua ou une Rafale Psy, de force normale cette fois-ci, si l’adversaire leur semblait trop coriace. Les Scalpions en particulier semblaient gêner l’armée de Roigada puisqu’ils esquivaient avec facilité le moindre des coups et attaquaient toujours avec exactitude la moindre ouverture, comme s’ils lisaient les faiblesses de Basile comme dans un livre ouvert. S’ils se contentaient d’esquiver les Rafales Psy, ils arrivaient cependant à dévier le moindre Vibraqua en frappant pile au bon endroit pour ne pas être touché par les rafales d’eau ou par les ondes. En voyant cela, les Roigada semblèrent s’adapter. Au lieu d’alterner entre différents coups, ils réservaient le corps à corps et les Vibraqua pour les Fermites et enchaînaient les Rafales Psy sur les Scalpions pour les limiter le plus possible. Ceux-ci, en guise de réponse, ne cessaient de viser le cristal dans la couronne de leurs adversaires. Lorsqu’ils arrivaient à le briser, le clone disparaissait pour redevenir une masse d’eau qui tombait dans un lourd fracas au sol mais les clones se reformaient aussitôt. L’oeil aguerri des Scalpions leur permettaient même de comprendre que les clones apparaissaient plus rapidement qu’ils ne les éliminaient et qu’ils n’arriveraient à rien tant qu’ils ne briseraient pas le cristal du véritable Basile Légion. Cependant, il était impossible pour eux de distinguer lequel de ces Roigada n’était pas un clone, surtout parmi une véritable légion de plusieurs centaines de Basile qui ne attaquaient de part en part sans leur laisser assez de répit pour y réfléchir. Alors qu’ils attaquaient déjà avec une cadence et une endurance impressionnante, les clones commencèrent à frapper de plus en plus vite et surtout à se téléporter, les flash de lumières rouges et blanches aveuglant les Scalpions et les Fermites tandis que les téléportations permettaient aux Roigada de se frapper plus vite, à des endroits auxquels leur adversaire ne s’attendait pas. Les sbires de Shokugeki, en réponse, commençaient à attaquer plus nerveusement, comme si la puissance de leur adversaire les motivait à en découdre. Les coups s’échangèrent ainsi avec fracas pendant un long moment, de plus en plus de clones envahissant les rues de la capitale jusqu’à ce que, d’un coup, une brèche sembla se former dans le ciel pluvieux, comme si quelqu’un l’avait tranché. Les quelques rayons de lumières qui passèrent alors faisaient se profiler les ombres des adversaires en pleine bataille et, à toute vitesse, comme des soldats bien entraînés qui connaissent leurs manoeuvres, les Scalpions changèrent de tactique et se mirent à voltiger, passant d’ombre en ombre pour se déplacer aussi rapidement que les Roigada qui se téléportaient. Avec cet avantage inopiné, les sbires de l’Inquisition semblaient retrouver une légère supériorité sur les Roigada. Malgré ceci, Suzan, qui observait la bataille autant du haut de son balcon que via les yeux de ses hommes, fronçait les sourcils, méfiante.


*A quoi jouez-vous, Basile Légion ? Même pour vous, cette attaque est du suicide. Qu’est-ce que vous avez derrière la tête… Vous avez vraiment abandonné tout espoir ?*

-Suzan : Archers.

Des Fermites archers surgirent des recoins de l’extérieur du palais, planqués sur différents balcons, toits, bordures de fenêtre du bâtiment, et se mirent à tirer en masse sur la ville, visant précisément les clones de Basile. Le Roigada fronça les sourcils l’espace d’un instant, puis chacun des Basile présent lancèrent soit un Vibraqua soit un Psyko pour repousser les ennemis qui les attaquaient au corps à corps et les flèches. Tout se passa alors très vite, certaines flèches étant bel et bien bloquées tandis que d’autres passaient sa défense imparfaite et faisaient tomber quelques clones. Suzan fronça les sourcils, ses antennes s’agitant de manière irrégulière, alors que ses yeux brillaient d’une étrange lueur.

-Encore.

Les Fermites archers commencèrent à préparer leur nouvelle salve de tirs en bandant la prochaine flèche, mais à ce moment là, plusieurs d’entre eux se firent abattre par des projectiles pointus et rapides. Ces choses qui avaient sifflés dans les airs étaient de fins mais solides pics de miel, alors que dans les airs, quelques dizaines de mètres face à Suzan et Shokugeki et à la même hauteur, une deuxième armée, aérienne ce coup-ci, se formait, composée de plusieurs femmes Apireine toutes identiques qui avaient surgi des nuages. L’une d’elles, qui semblait en être la source, regarda face à elle le balcon où se trouvait la femme Fermite, leur regard se croisant pour de vrai pour la première fois. Mirabelle Thones eut un sourire malicieux et lâcha à haute voix :

-Mirabelle : C’est elle~ A l’attaque~

Profitant que les Fermites étaient tous occupés par l’armée de Basile au sol, la Sinistre envoya plusieurs de ses clones sur Suzan, les femmes Apireine lui fonçant dessus en faisant chacun apparaître une lance dans leur main.

-Suzan : Tss… C’était donc ça… Ils ont compris, Shokugeki. Ils ont compris que j’étais le point faible de notre armée.

Cependant, malgré ses mots, la femme Fermite ne bougea pas d’un pouce et resta impassible, alors que les clones explosaient tous un à un en arrivant à une distance précise du balcon, comme s'ils heurtaient violemment quelque chose. Ces explosions révélèrent alors l’atout de Suzan à Mirabelle, qui plissa légèrement les yeux.
-Mirabelle : Je vois… Elle a entourée la salle où elle se trouve d’un champ de protection Anti-Maj… Pour investir dans quelque chose d’aussi puissant et coûteux en énergie, nous avions forcément vu juste, mon cher Basile~

La femme Apireine parlait à son compagnon via un mini-clone logé dans le creux de l’oreille d’un des hommes Roigada, afin de tenir ce dernier au courant de la situation. Sans perdre la face, Mirabelle continua d’envoyer des clones vers le palais, ces derniers attaquant ce coup-ci les archers directement. Les deux Appelés restèrent impassibles pendant quelques courtes secondes, Shokugeki plissant les yeux tandis qu’il observait les différentes Apireines, comme s’il guettait quelque chose, son regard ne cessant de se concentrer tour à tour sur chacune des clones et sur celle, plus à l’avant, qui leur faisait face.

-... Je vois. La chasse est ouverte.

Alors qu’il prononçait ces mots, le Scalproie arracha son gant sur sa main droite, révélant le mot “Inquisition” gravé sur celle-ci et, tandis qu’il projetait sa main en arrière, ce fût comme s’il tranchait en même temps l’air, les nuages s'écartant encore plus pour laisser passer plus de lumière alors que celle-ci étendait l'ombre de l'Inquisiteur qui, en un instant, disparu dans celle-ci. De façon presque instantanée, le chef des Scalpions fut propulsé en dehors de l'ombre du palais, avec une vitesse et une force telle que, rapidement, il se trouva au-dessus du sol, à la même hauteur que l'une des Apireine qu'il allait viser. Il ne s'agissait ni des clones qui attaquaient les Fermites ni de celle qui s'était présenté bien en évidence devant Suzan et lui mais d'une autre Mirabelle, plus discrète, qui semblait se faufiler vers l'arrière du palais pour y entrer. Lorsqu’il arriva à la même hauteur que la jeune femme, Shokugeki plissa à nouveau les yeux, l’air calme et concentré comme un chasseur qui traque sa proie pour l’achever à coup sûr, avant de tourner sur lui-même dans une pirouette semblable à celles dont ses Scalpions ont l’habitude et de trancher, le corps de la Sinistre avec ses deux mains, creusant deux larges plaies qui se rejoignaient pour former une croix sur l’Apireine. L’Inquisiteur plongea alors son regard froid et dur dans celui de la Disciple avant de déclarer :

-Tes ruses ne sont rien pour un traqueur de mon rang.

La femme Apireine écarquilla les yeux en voyant le Scalproie surgir, trop surprise pour esquiver, et se prit les blessures mortelles de plein fouet. Mais malgré cela, la Sinistre enchaîna son air surpris non pas avec un visage horrifié ou endolori, mais avec un air malicieux, alors que du miel surgissait de ses plaies à la place du sang.

-Ah oui ? Mais qui traque l’autre, à votre avis ?~

Avant que Shokugeki ne puisse réagir et alors que la Disciple disait cela, le clone explosa comme un détonateur à rebours, et une grande quantité de miel entoura vivement le Scalproie à bout portant, l’engluant complètement. La seconde d’après, le miel avait durci, enfermant une très grande partie du corps de l’Appelé dans un cocon extrêmement résistant. Sans étonnement, gravité oblige, le cocon commença à tomber dans le vide, l’homme Scalproie piégé dedans. Le Scalproie sembla analyser la situation pendant un bref instant. Il s’était fait avoir mais, surtout, il était incapable de se libérer de cette prison de miel par lui-même : ses deux mains étaient figés et il était donc incapable de briser ce cocon. Cependant…

-Ma chute me libérera. Vous ne m’échapperez plus.

Peu après qu’il eut dit ça, le cocon de Shokugeki se tourna légèrement avec la friction de l’air, et le visage de Shokugeki se retrouva face au sol, désormais plus qu’à quelques mètres. Cette fois-ci, pour la première fois, le Scalproie eut un léger tic du visage montrant qu’il était agacé, avant d’admettre, une pointe d’amertume dans la voix :

-Tss, ils m’ont eu.

*PLOUF*

La seconde d’après, le cocon de Shokugeki termina dans l’eau, éclaboussant tout autour. Puis le cocon, malgré sa solidité, se mit à flotter comme une bouée à la surface du fleuve où l’homme Scalproie venait d’être délibérément plongé par ses adversaires. Sans pouvoir rien y faire, l’Appelé immobilisé dans sa prison de miel fut emporté par le courant, le conduisant lentement mais sûrement loin de la capitale. La petite Mirabelle aux oreilles de Basile émit un léger rire narquois et féminin, avant de dire à son compagnon :

-Le piège a fonctionné, son garde du corps est neutralisé~ C’est le moment de tout donner, mon cher Basile~ Monopolise les aussi longtemps que tu le peux~

En entendant cela, le véritable Basile eut un sourire satisfait avant de hocher légèrement la tête. En même temps, chacun des Roigada s’étira et poussa un profond bâillement. Comme s’ils réagissaient à un appel, d’épais nuages noirs s’agglomérèrent à nouveau dans le ciel et la pluie recommença à s’abattre de plus belle sur la capitale, ce qui permettait au Roigada de reprendre le dessus en formant de nouveaux clones. La mêlée reprenait alors de plus belle, les Fermites et les Scalpions d’un côté et la véritable légion de Roigada de l’autre côté, qui leur faisait face, chaque camp donnant tout ce qu’il avait pour écraser les autres. Un sourire déterminé se dessina sur le visage de Basile. Il ne laisserait pas ses adversaires prendre le dessus… Et avec Mirabelle, il récupérera son archipel. Suzan Carter, toujours impassible, était la seule personne au calme dans cette situation intense, la femme fronçant les sourcils en voyant que Shokugeki ne revenait pas de son attaque. Ses antennes s’agitèrent. Elle n’était pas inquiète un instant pour sa survie. Mais elle était très inquiète de son non-retour après qu’elle eut vu ce qui semblait être un corps chuter au loin. La femme Fermite fut sortie de sa réflexion par la disparition de toutes les Mirabelles d’un seul coup, toute trace de son pouvoir ayant disparu. Elle aurait vraiment voulu penser qu’il s’agissait de la mort de son adversaire. Mais son instinct… Non, sa raison lui hurlait que c’était autre chose. Soupirant tristement, l’Appelée de la Domination se tourna vers l’opposé du balcon, à l’intérieur de la salle du trône, où sans surprise, elle constata la présence d’une femme Apireine à l’autre bout de la pièce, qui venait tout juste de passer la barrière anti-maj, d’où la désactivation de ses clones.

-Suzan : Cette bataille n’était qu’une mascarade. Vous aviez déjà largement infiltré, et avec succès, le palais. Tout ceci n’était là que pour m’isoler des autres. Bien joué, Mirabelle Thones.

-Mirabelle : Suzan Carter, hein… ? Il n’y a pas à dire… Vous êtes bien moins impressionnante en vrai~
Revenir en haut Aller en bas
Annie Panda
Capitaine du Space Mountain
Annie Panda


Messages : 2092
Age : 29

Archipel Aquatique Empty
MessageSujet: Re: Archipel Aquatique   Archipel Aquatique EmptyMer 8 Juil - 21:09

https://www.youtube.com/watch?v=_lwkUMAohfY

Ian Ikul était dans les cachots d’Aquatique. Il avait l’impression d’y découvrir une nouvelle facette de l’archipel. Les murs et le sol était froids et humides, une légère odeur de moisissure embaumait les lieux. L'atmosphère moite rendait sa respiration désagréable et lui donnait une sensation de lourdeur qui écrasait tout son corps. Il aurait aimé agir plus tôt. Il aurait pu, après tout, Mirabelle l’avait délivré. Mais il sentait que ce n’était pas le moment. Il avait un mauvais pressentiment… Et il voulait agir au moment le plus propice pour se débarasser de cette peur. Le Pyroli ferma les yeux et poussa un léger soupir. Il entendait la pluie qui tombait, par-delà les murs. C’était sans doute l’oeuvre de Basile. La bataille avait déjà commencé. Il resta silencieux un moment, avant d’entendre un bruit, imperceptible pour le commun des Gijinka mais que ses oreilles de Pyroli avaient réussi à capter. Un léger bruit de chaîne, qui devenait de plus en plus proche, avec un autre bruit, celui d’un poids mort, comme un boulet. Etait-ce un autre prisonnier ? Tout à coup, son corps fut parcouru d’un frisson. Comme si l’air devenait plus froid, comme si quelque chose de lugubre, de terrible s’approchait de lui. Au bout d’un moment, une voix résonna dans les cachots, une voix froide et vide d’émotions mais dans laquelle Ian sentait quelque chose de particulier. Une pointe de dignité, de noblesse.

-Ce n’est jamais agréable d’être en prison, n’est-ce pas ? Celle-ci… Est assez confortable.

Le jeune Roi ouvrit les yeux pour apercevoir un homme qui marchait vers lui, un homme grand et athlétique au corps recouvert de tatouages tribales. Il n’arrivait pas à voir son visage dans la pénombre mais il voyait ses yeux verts et ses longs cheveux mauves aux reflets d’émeraude qui brillaient dans la nuit. Même si l’homme avançait, Ian était incapable d’entendre le bruit de ses pas. Tout ce qu’il entendait était le bruit des chaînes et de l’épaisse masse qu’il semblait traîner derrière lui. Comme s’il s’agissait des seules choses qui étaient vraiment physiques chez lui. A nouveau, la voix caverneuse résonna dans la prison. Même s’il était éloigné, Ian avait l’impression qu’il parlait directement au creux de son oreille.

-Est-ce que tu te sens seul ? Est-ce que tu as froid ? Est-ce que tu as peur ? Ce sont des sensations qu’un véritable Roi ne devrait pas ressentir. Ce sont des sensations que tu ne ressentiras plus jamais… Quand tu Nous auras rejoint. Les seules choses que tu ressentiras alors...

Le Déchu quitta enfin la pénombre pour arriver face aux barreaux de la cellule, la seule chose qui le séparait du Disciple. La lumière révélait enfin son visage noble aux traits durs, son air impassible, son regard froid et royal. Il avait toujours un air calme et détaché, contrairement à Ian. Le visage du Pyroli s’était décomposé. Ses yeux ne reflétaient plus qu’une panique profonde, comme s’il voyait quelque chose d’impossible. Le visage du guerrier dont il n’arrivait pas à détourner le regard se fendit alors dans un bruit de craquement ignoble alors qu’un sourire macabre, de la même couleur que le vert de ses yeux et des ses cheveux, apparaissait sur le visage du Déchu et qu’il déclarait :

-Seront la faim et la colère.

________________________________________


Le silence était complet entre Mirabelle et Suzan, alors que les deux femmes se faisaient face à plusieurs dizaines de mètres de distance l’une de l’autre, soit la taille de la salle. La femme Fermite, malgré sa position, resta stoïque, se contentant de dire :

-Allez-y.

Une douzaine de soldats Fermites, planqués ça et là dans la pièce, sortirent de la cachette et foncèrent avec leur lame sur la Sinistre. Cette dernière prit un air déterminé et déchira le bas de sa robe, révélant une ceinture avec quelques pots de miel. Elle détacha d’un seul coup celle-ci, les pots se brisant au sol, et le miel contenu dedans se souleva immédiatement, formant une masse devant Mirabelle. Celle-ci fronça les sourcils et posa sa main droite sur la masse informe, celle-ci prenant immédiatement une forme bien précise alors que les soldats lui arrivaient dessus. La seconde d’après, un sifflement se fit entendre dans un écho aigu à travers la pièce toujours aussi calme. Puis d’autres, un homme Fermite tombant vaincu au sol à chaque son. Au dernier soldat abattu, la femme Apireine prit une posture de garde, ses jambes à moitié à découvert, et tenant dans ses mains un katana composé entièrement de miel. Solide et particulièrement affutée, la lame vibrait dans les airs alors que la garde de l’arme avait la forme d’hexagones d'Apitrini entourant la poignée. Suzan Carter analysa calmement la situation, avant de lâcher calmement :

-Je vois que vos compétences physiques ne sont pas des moindres. Intéressant. Mais vous venez de me dévoiler un fait indéniable : Vous n’avez plus la force vitale nécessaire pour créer de nouveau du miel par vous-même, du moins, pas sans affecter votre état physique, ce dont vous avez besoin. Vous êtes donc limitée à l’usage de cette arme que vous avez en main.

-Mirabelle : Ne vous inquiétez pas pour moi… Ce katana sera bien suffisant pour venir à bout d’une personne comme vous~

-Vous croyez ?


La Disciple put alors entendre un sifflement derrière elle, la faisant esquiver de peu par réflexe une attaque externe. Alors qu’elle se retournait, la femme Apireine put voir face à elle deux hommes Scalpions, en posture défensive prêts à attaquer à tout moment.

-Suzan : Si vous pensiez que je n’aurais pas une garde rapprochée constante, alors, vous m’avez sous-estimé.

-...


Mirabelle Thones ne répondit pas à la remarque cinglante de Suzan, désormais bien trop concentrée sur la menace que représentait ses deux adversaires. Elle savait à quel point ils étaient redoutables. Elle soupira légèrement pour se préparer psychologiquement.

*Je ne vous fait toujours pas confiance, Genkishi… Mais je vous demande de m’accorder en cet instant les bienfaits de votre entraînement physique.*

La femme Apireine se mit en garde, les deux Scalpions faisant de même, et comme pour prendre l’initiative, la Sinistre commença à s’avancer lentement vers ses deux adversaires.


https://www.youtube.com/watch?v=Zljw9gkAlsA

Les deux Scalpions firent de même, les trois combattants restant malgré tout en position défensive, réduisant petit à petit l’écart entre eux. Il y eut un instant de battement, où aucune personne ne bougeait, et soudain, l’un des Scalpions s’élança sur Mirabelle, visant directement une brèche au niveau de sa hanche, que la femme Apireine para instantanément. Puis ce fut l’autre Scalpion qui lança l’attaque, cherchant une faille à son tour, la Disciple contrant son attaque aussi rapidement que la première. Puis les deux Appelés enchaînèrent avec une série de plusieurs coups, tous précis et redoutables, afin d’essayer d’éliminer efficacement leur adversaire. Cependant, Mirabelle ne flanchait pas, évitant de justesse une dernière attaque avant de donner une attaque circulaire, forçant les deux guerriers à se reculer et permettant à la femme Apireine de se désengager de leur combinaison redoutable. Les trois Gijinkas s’immobilisèrent, comme des statues, se fixant intensément pour guetter le moindre mouvement de l’autre. Une légère goutte de sueur glissa sur la joue de Mirabelle. Vu la précision et la témérité des attaques de ses adversaires, elle n’avait pas le droit à la moindre erreur. Elle allait devoir rester concentrée pour y survivre.

L’un des deux Scalpions fronça les sourcils, et disparut soudainement dans son ombre, réapparaissant rapidement dans celle de Mirabelle pour essayer de la trancher dans le dos. Avec agilité, la femme Apireine esquiva en avant, se retournant vivement pour parer l’attaque de l’attaquant. Puis, la seconde d’après, anticipant très bien ce qui l’attendait, elle pencha soudainement son corps en arrière, esquivant de justesse une attaque circulaire du deuxième Scalpion par devant, dans son dos donc. En position de désavantage dans cette position cambrée, la Sinistre se roula directement sur le côté gauche, se réceptionnant sur son genou pour pouvoir pointer son arme vers les deux Appelés, déjà sur le point de l’attaquer mais stoppant leur mouvement en voyant l’arme les pointer. Mirabelle eut un petit sourire en voyant que ses adversaires étaient aussi prudents qu’efficaces, et profita de ce court instant de répit pour se redresser et se remettre en garde. Les trois adversaires eurent de nouveau un battement où chacun jugeait les mouvements de l’autre. La femme Apireine eut un léger frisson. Elle savait que ses adversaires étaient en train de jauger ses capacités, et qu’ils tenteraient une attaque mortelle et inévitable très bientôt. Elle ne devait pas se relâcher.

Le nouveau silence fut encore plus long que le précédent, l’un des Scalpions commençant finalement à se décaler vers la gauche pour contourner lentement Mirabelle. Celle-ci ne put résister au besoin de jeter un rapide coup d’oeil à ce dernier. Ce fut le moment que le premier Scalpion attendait, disparaissant et surgissant dans le dos de Mirabelle à nouveau. La femme Apireine réagit à temps malgré tout, parant de justesse l’attaque, mais ce coup-ci, son adversaire appuya de toutes ses forces sur la lame, forçant la Disciple à user de tout autant de force et l’immobilisant complètement. Ce fut l’occasion que le deuxième Scalpion attendait, se jetant sur le côté vers elle pour la poignarder en plein coeur, la femme Apireine étant complètement bloquée. Celle-ci fronça les sourcils et fixa intensément le deuxième Scalpion, attendant que ce dernier arrive au plus près d’elle et analysant sa trajectoire.


*Maintenant.*

D’un seul coup, à une vitesse prodigieuse, des excroissances de miel solide surgirent de la lame de Mirabelle, transperçant avec précision le crâne des deux adversaires avant que le deuxième n’ait le temps de frapper. Tout s’arrêta en un battement de coeur, les pics de miel se retirant et le katana reprenant sa forme initiale alors que les deux Scalpions s’effondraient, raides mort, avec Mirabelle haletant au milieu d’eux.

-Pfiou… Vous êtes beaucoup trop forts pour de simples sbires, croyez-moi…

La femme Apireine prit quelques secondes pour reprendre son souffle, alors que Suzan regardait fixement son ennemie être venue à bout de ses gardes du corps. A partir de cet instant, les antennes de la femme Fermite s’étaient définitivement arrêtés de s’agiter, l’Appelée de la Domination ayant complètement retrouvé son calme. Elle n’avait plus aucun doute à présent, et s’en retrouvait apaisée. Oui, c’était sûr…

*Je vais bientôt mourir.*

Alors que cette pensée traversait l’esprit de Suzan comme un constat des plus pragmatiques, la femme Fermite se mit fièrement au garde-à-vous, les mains dans le dos, attendant impassiblement et solennellement près du balcon que Mirabelle s’approche d’elle, ce que la Disciple fit calmement, en marchant, les pas mesurés.

-Mirabelle : Vous avez encore une corde à votre arc… Ou est-ce de la bravoure dont vous essayez de faire preuve ?

-Suzan : Ne vous attendez pas à ce que je craigne une éventuelle mort. Encore moins que je capitule ou m’enfuis. Je ne me nomme pas l’Appelée de la Domination par hasard, Mirabelle Thones.

-Je vois… Cela signifie que vous allez vous défendre, pas vrai ?


Pour toute réponse, le chef des Fermites révéla de son dos sa main droite, ayant empoignée fermement une étrange arme : Un “fouet” composée de lames extensibles puis rétractables, en acier trempé. Mirabelle plissa les yeux.

-Une arme de tyran plus qu’appropriée à votre personne.

-Vous vous trompez. Il s’agit d’une arme de conquérant.

-Tss, vous parlez d’une conquête. Vous ne savez définitivement rien de ce que c’est… De gouverner un royaume.

-Ah oui… ?



https://www.youtube.com/watch?v=iJE6Ty3fK2E

Suzan fit quelques pas sur le côté, restant face à Mirabelle, cette dernière faisant des pas dans le sens opposé pour garder la distance, en garde et prête à répliquer. Puis finalement, la femme Fermite fit un moulinet du poignet rapide, les lames tranchantes de son fouet se projetant dans un mouvement circulaire pour venir frapper la Sinistre. Celle-ci, malgré sa préparation, fut surprise par une telle rapidité d’exécution, et dut s’envoler en l’air pour esquiver l’attaque.

-Vous vous prônez si connaisseuse du rôle d’un leader… Mais je me suis renseigné sur votre sujet, Mirabelle Thones. Vous n’êtes qu’une déchue, qui a fui son royaume pour se protéger du danger, et qui n’est pas revenue lorsque son peuple s’est fait décimer petit à petit.

Mirabelle écarquilla les yeux en entendant ces phrases, ne s’y attendant pas, et se retrouva clairement déstabilisée par de tels propos, se mettant par conséquent sur la défensive et n’étant plus capable que d’esquiver de justesse les attaques circulaires successives de l’Appelée de la Domination.

-Bravo, bravo. Vous êtes puissante, noble et intelligente. Tout vous a réussi. Mais ceci, ce fut au dépend de votre propre royaume. Et vous vous permettez de faire des leçons ? Vous êtes exactement le genre de personnes que je déteste. Vous, ce Légion, ce Ikul. De prétentieux personnages qui n’ont obtenu leur trône que par leur puissance et leur charisme innés.

Les attaques de Suzan furent de plus en plus violentes et acharnées à l’image de ses propos, alors que la femme Apireine perdait ses moyens, n’arrivant pas à trouver de faille dans la défense si imprévisible de son adversaire.

-Mirabelle : Tss… Et vous pensez que ça justifie tout ce que vous avez fait à ces habitants ? Vous aurez beau critiqué la royauté, ça sera toujours mieux que votre dictature. Vous n’êtes qu’une mascarade. Vous tombez, et toute votre illusion d’armée de Fermites s’effondre.

-Vous croyez vraiment ?


Mirabelle fut prise par surprise par une attaque au mouvement imprévu de l’Appelée, se faisant égratigner à la joue dans un léger gémissement de douleur. Les yeux de Suzan brillaient d’un étrange mélange de haine et de fierté.

-Oui, la vie de mes hommes dépend de ma survie. Tout comme ma survie dépendait de mes hommes. Et oui, ces populations que nous avons écrasé ne sont plus que des esclaves dominés à nos yeux. Mais c’est pour le bien et la prospérité de ce peuple que j’ai créé de toutes pièces, grâce à mon Imperium Sempiternum. Et c’est ça, être un Roi.

Tout en continuant d’attaquer à coups de moulinet, la femme Fermite projeta son bras libre sur le côté, comme pour appuyer l’assurance de ses propos.

-Je me bats de tout coeur pour mes hommes. Mes hommes se battent de tout coeur pour moi. Car nous ne formons qu’un. Nous sommes une unité parfaite et synchrone, où tout le monde pense dans la même direction. Il n’y a pas d’avantage donné à la naissance, de titre donné par la puissance, aucune risque de révolution. Juste une immense armée, inébranlable, tous du même niveau, qui domine tout sur son passage. Nous sommes la définition même d’un royaume réussi. Nous nous battrons ensemble. Nous dominerons ensemble. Et nous mourrons ensemble.

Un nouveau coup circulaire toucha la femme Apireine, égratignant un peu plus profondément son bras ce coup-ci. Les yeux de Suzan brillaient plus que jamais. Son timbre de voix laissa échapper une claire amertume :

-Pouvez-vous seulement en dire autant… ? Regardez comment l’armée d’Ikul a réagi au moindre tremblement.

-Mirabelle : ...Vous vous trompez… sur toute la ligne...


Bien qu’elle encaissa une troisième légère blessure sur la jambe, Mirabelle prit finalement un air fier et noble, semblant avoir retrouvé sa contenance.

-Certes, nos peuples diffèrent en tout point. Certes, ils sont inégaux dans leur hiérarchie ou leur puissance. Mais c’est justement ce qui fait une véritable population. Des personnes à l’identité unique, qu’il faut malgré tout rassembler sous une même bannière. Cela n’a rien à voir avec votre armée de clones. Vous ne formez pas plus un peuple que moi et mes clones de miel.

Suzan écarquilla les yeux de rage et élança avec vigueur son arme pour essayer de tuer Mirabelle, celle-ci exécutant une véritable pirouette en l’air pour l’esquiver et s’approcher légèrement de la femme Fermite. Enchaînant ainsi les mouvements agiles, la femme Apireine s’approchait de plus en plus de son adversaire.

-C’est ça, être un Roi. C’est être une personne avec une personnalité propre, à une échelle complètement différente de ses sujets avec eux-même leur propre personnalité et leurs propres problèmes. Et malgré toutes ces différences… être capable de tous les unifier, de se battre pour tous sans exception. Et c’est pour cela que le peuple croit en lui.

Mirabelle eut alors une pensée pour Basile en train de se battre dehors, et prit un air déterminé, alors qu’elle arrivait finalement presque à bout portant de Suzan après une énième esquive.

-Moi aujourd’hui… j’ai choisie ce Roi en lequel je crois. Et je me battrais pour lui… Lui confierait toutes mes capacités si précieuses... Jusqu’à la Mort.

-Suzan : Espèce de…


La femme Fermite tenta une dernière attaque en rétractant son arme, prête à frapper la Sinistre, mais celle-ci esquiva sans aucune difficulté, plantant son arme en plein dans le coeur de l’Appelée de la Domination. Un silence complet s’installa en ces lieux, alors que le regard de Suzan perdait peu à peu de sa lueur, du sang coulant de sa bouche, Mirabelle restant noble et impassible face à elle. La tyran lâcha finalement son arme, faisant quelques pas en arrière pour arriver dos au balcon.

-Suzan : Je vois... Depuis tout ce temps, je ne parlais pas à une Reine… Mais à un sujet qui croit en son Roi… Sigh, vous aurez été une épine dans mon pied jusqu’au bout…

-Mirabelle : … Périssez, Suzan Carter. Votre cause n’est pas seulement erronée. Elle a aussi fait que trop de dégâts à tous ces innocents.

-Tss…


La femme Fermite soupira, et levant les yeux au Ciel, tendit ses bras en Y, des gouttes de pluie tombant sur son visage toujours impassible.

-Peu importe que tu ne fus pas d’accord avec ma vision du règne. Le plus puissant a gagné, hein… ? Comme toujours… Je pense que je ne suis juste pas faite… Pour un monde comme ça…

La lueur quitta définitivement les yeux de l’Appelée, et celle-ci tomba lentement en arrière, basculant dans le vide depuis le haut de son balcon. Son cadavre s’abattit de plus en plus vite vers la ville plus bas, tous les Fermites se tournant vers elle, et son écrasement résonna sur plusieurs centaines de mètres dans un bruit d’acier désagréable. Immédiatement, les soldats se jetèrent vers son cadavre, commençant à retirer son armure et à la dévorer pour ceux qui ont eu la chance d’être au plus près. Puis après quelques dizaines de secondes de cette scène macabre… Tous les soldats Fermites arrêtèrent de bouger en même temps, délaissant toute trace de vie, dans un silence sinistre.

L’armée de Suzan était défaite.
Revenir en haut Aller en bas
Joey Kirks
Fruit Meister
Joey Kirks


Messages : 3114
Age : 26
Emploi/loisirs : Enquêter et RP
Humeur : Fatiguéééé

Archipel Aquatique Empty
MessageSujet: Re: Archipel Aquatique   Archipel Aquatique EmptyJeu 9 Juil - 20:20

https://www.youtube.com/watch?v=k6LCykRfXL8

Mirabelle Thones se trouvait au comptoir d'un bar désolé, isolé sur une île tout aussi isolée de l'archipel Mystérieux. La femme Apireine buvait lentement son verre de vin de piètre qualité, complètement plongée dans ses pensées. Des idées noires, emplies de mélancolie et de regrets, ne cessaient de pénétrer son esprit, alors qu'elle finissait son cinquième verre d'affilée. Au début, ces boissons lui faisaient l'enivrer et lui faisaient oublier ses problèmes, mais maintenant, cela ne faisait qu'empirer son état, et elle avait bien du mal à s'en passer. Toutes ses économies y passaient progressivement, tous ses souvenirs de son ancienne vie royale. Ce n'était pas comme-ci ces richesses, ces symboles allaient encore lui servir aujourd'hui, maintenant que son existence avait perdu toute trace de sens. Personne d'autre n'en profiterait. Un des habitués du bar s'avança vers l'ancienne princesse, ayant encore plus d'alcool dans son sang que les fûts de bière eux-même, et commença à s'intéresser à elle, lui faisant des avances grossières. Mais Mirabelle n'avait pas la force de répliquer, ou même de se défendre. Et pas seulement à cause du vin. Elle en avait marre de tout ça, d'essayer de survivre telle une coquille vide, alors qu'elle ne valait plus rien. La femme Apireine soupira, se laissant faire alors que l'habitué devenait de plus en plus agressif, finissant par agripper le bras de la princesse déchue. Une main surgit alors et se plaqua sur le dos du crâne de l'alcoolique, projetant alors avec force son visage contre le bois du comptoir, assommant l'habitué sur le coup. Mirabelle afficha pour le coup un visage étonné, ne s'attendant pas à ça, alors qu'un homme Smogo venait s'installer à côté d'elle, un joint à la bouche.

-Tu devrais pas laisser des cons pareils te toucher. Je sais que tu fais ce que tu veux, mais ça horripile cette femme Blizzaroi.

Alors qu'il disait cela, l'homme Smogo pointa du regard une femme Blizzaroi, à la prestance glaciale, qui vint s'installer de l'autre côté de Mirabelle, son visage stoïque se posant calmement sur celui de la femme Apireine.

-Mirabelle : ... J'ai peut-être de l'alcool dans le sang... Mais je ne suis pas dupe au point de ne pas comprendre que vous ne m'adressez pas la parole par hasard...

-... Non, effectivement. Moi c'est Johnny Darsh. Et elle c'est Blizza. On a entendu parler de toi. Parait que tu te débrouilles plutôt bien dans tes missions de mercenariat.

-Il faut bien que je paies mes prochaines soirées d'ivresse... Mes économies s’amenuisent... Et ces boissons sont tout ce qui me reste...

-... Nous formons actuellement un binôme de mercenaires avec cette femme Blizzaroi, et on est à la recherche de gens comme toi. Des personnes qui n'ont plus rien à perdre, et qui savent se débrouiller. Ça te dirait de nous rejoindre ?

-Tss...


Mirabelle soupira, prenant un visage légèrement hautain et noble, avant de lâcher à l'homme Smogo d'un ton légèrement agacé.

-Vous venez de le dire vous-même, je n'ai plus rien à perdre. Et surtout, je n'ai plus rien à gagner. Pourquoi je perdrais mon temps à m'investir dans quelque chose avec deux inconnus comme vous ?

-Blizza : Tu t'appelles Mirabelle Thones, n'est-ce pas ?


La femme Apireine écarquilla les yeux, surprise d'entendre son nom, et se tourna vers la femme Blizzaroi qui avait finalement pris la parole, d'un ton sobre et sans vie.

-J'ai entendu parler de toi, via des rumeurs. De ton histoire. De ce que la vie t'a fait subir, à toi et ton peuple.

-... Et alors, cela est sensé changer quelque chose... ?


Mirabelle était désormais bien plus perturbée, alors que Blizza, toujours aussi impassible, faisait glisser le verre de vin de la femme Apireine vers sa propre personne.

-Moi et Johnny, nous considérons la vie, la société comme une plaie. Nous voulons lutter contre elle, exprimer notre désespoir face à elle. Et permettre à des gens comme toi ne donnaient un sens à leur vie, même si c'est par le désespoir.

La femme Apireine afficha un sourire dépité, et répondit finalement :

-Il n'y aura plus jamais aucun sens à ma vie. J'ai raté ma chance.

-Tu n'as rien à perdre à essayer, non ?


La princesse déchue ne trouva pas quoi répondre, alors que Blizza soupirait et quittait sa place, Johnny faisant de même.

-On reviendra ici demain matin. Dis-nous si jamais tu changes d'avis.

Alors que ses deux interlocuteurs quittaient le bar, Mirabelle restait pensive et fixait son verre, emplie de mélancolie.

*Un nouveau but, hein...*



______________________________________________________


Mirabelle se trouvait sur le balcon de la salle du trône, regardant pensivement le katana qu’elle tenait encore dans ses mains, alors que les bruits de bataille s’amenuisaient et que le bouclier anti-maj, sûrement maintenu par l’existence des mages Fermites, disparaissait petit à petit. Une fois le bouclier entièrement disparu, un flash de lumière rouge apparu derrière la jeune femme pendant quelques secondes, celle-ci pouvant sentir une présence derrière elle alors qu’elle entendait la respiration haletante d’un homme essoufflé.

-Mirabelle, tu… Quel bonheur que tu ailles bien.

Le jeune Roi d’Aquatique sembla retrouver un peu de sa contenance et de son calme alors qu’il s’approchait de l’Apireine, avant de continuer :

-Les Fermites ne sont plus un problème mais mes clones doivent encore faire face à quelques Scalpions. Quand j’ai vu tous les Fermites s’effondrer, j’ai compris que tu avais dû abattre leur chef mais… Mais je ne savais pas si tu t’en étais sorti, alors je me suis précipité ici. Je suis tellement soulagé.

La femme Apireine resta pensive, ne répondant pas tout de suite, une lueur brillant dans son regard alors qu’elle réfléchissait encore à son combat avec Suzan.

*Blizza… Merci de m’avoir fait continuer… Grâce à toi, je pense que j’ai trouvé un nouveau sens à ma vie… Et cette personne… Cette cause en laquelle je veux me battre… Me fait me sentir plus vivante que jamais…*

Mirabelle se tourna finalement vers Basile, son katana se transformant en éventail alors qu’elle se rafraichissait élégamment, un sourire malicieux sur le visage.

-Ne vous inquiétez pas pour moi tout le temps comme ça, mon cher Basile… Je suis une grande personne, vous savez~ Réjouissez-vous plutôt… Votre peuple est sauvé~

-Oui c’est vrai… Grâce à tous nos efforts.


Le Roigada avait prononcé ces paroles, un sourire plein de joie et de sincérité sur son visage, avant de demander :

-Mirabelle… Est-ce qu’on ne pourrait pas dire que c’est notre archipel et notre peuple que nous avons sauvé ? S’il y a quelqu’un aux côtés de qui je voudrais vivre et régner… Ca ne peut être que toi.

La femme Apireine écarquilla les yeux quelques secondes, bien trop envahie par la joie que lui procurait cette déclaration, reprenant vite sa contenance avant de dire avec un sourire malicieux :

-Roh, Basile, ne dîtes pas des choses comme ça, vous allez me faire rougir~ Et puis, nous n’en avons pas encore fini… Nous avons encore un compagnon à sauver, s’il n’a pas vaincu son adversaire lui-même, bien sûr~

Le Disciple acquiesça, prenant la remarque de l’Apireine à la fois pour un “oui” à demi-mot et pour un rappel nécessaire. La bataille avait beau être terminée, ils ne savaient pas où en était Ian. D’ailleurs, il ignorait même où il était, de manière générale.

-Oui, bien sûr… S’il fait face à un adversaire dangereux, notre aide ne sera sûrement pas de trop. Tu as pu trouver l’endroit où il se trouve ?

-Oui bien sûr, en tout cas jusqu’à ce que le bouclier anti-maj désactive mes pouvoirs. Aux dernières nouvelles, il était dans les cach...


SLASH

https://www.youtube.com/watch?v=jopT6gOb0XA

Une vaste plaie s’ouvrit sur l’ensemble du corps de la jeune femme, du sang éclaboussant le sol et le Roigada qui lui faisaient face. Celui-ci voyait, les yeux écarquillés de terreur, le corps de la femme qu’il aimait se scinder en deux, violemment déchiqueté, avant de tomber au sol et de révéler la silhouette imposante de Shokugeki Mihiro, qui avait profité de ce temps de répit pour surgir sans un bruit de l’ombre de Mirabelle avant de lui porter un coup fatal. Basile, en voyant le corps de l’Apireine s’effondrer de cette manière, en sentant la chaleur et l’odeur de son sang qui imprégnait maintenant le sol, sa peau, ses vêtements, ne put s’empêcher de pousser un cri et de se jeter sur ce qui restait du corps de la Sinistre, comme s’il avait encore l’espoir fou d’y trouver une once de vie, de pouvoir faire quelque chose. Mais il n’y avait rien à faire, tout simplement parce qu’il n’y avait plus rien à sauver. Il ne s’agissait pas d’une simple plaie béante, d’une blessure grave. Le Roigada, en s’approchant, voyait à quel point cette femme, qui constituait encore un nouvel espoir pour lui il y a quelques secondes, n’était plus qu’un corps déchiqueté, scindé en deux. Des images de ces derniers jours passés avec elle s’entrechoquaient dans son esprit alors que l’incompréhension et le sentiment d’impuissance ne cessaient de grandir en lui.

-Non, Mirabelle, non ! C’est… C’est impossible… Pourquoi… Pourquoi…

L’Inquisiteur, lui, regardait la scène, impassible. Il y avait quelque chose qui le dégoûtait profondément dans ce spectacle d’un soi-disant Roi qui s’apitoyait ainsi, dans le sang et les larmes. Il aurait pu le tuer en un instant, lui aussi. Mais à la place, il analysait les lieux et la situation, avant de répondre :

-Pourquoi ? C’est pourtant très simple, Basile Légion.

Le Scalproie claqua des doigts et en un instant, ses 48 Scalpions restants surgirent des ombres de la pièce avant de se prosterner en signe de dévotion alors que la voix de Shokugeki résonnait dans la pièce, tranchante :

-La mort des hérétiques est le plus beau signe de notre allégeance.

Avec une brutalité féroce, l’Appelé posa son pied sur le corps de sa victime. Il aurait voulu la tuer à nouveau. À cause d’elle, il n’avait pas pu aider Suzan comme il l’avait promis et il avait perdu deux de ses meilleurs hommes. Au moins étaient-ils vengés au nom de Missingno à présent… Mais ce n’était pas suffisant. Ce n’était pas assez. Il était la main armée de Missingno et il devait se comporter comme tel.

-Sans Suzan pour y régner, cet archipel n’a plus aucune valeur. Tuez tous les civils, tous les miliciens. Que toutes les têtes tombent pour la gloire de notre Dieu.

Les soldats de l’Inquisiteur se levèrent tous dans un même mouvement avant de frapper leurs armes l’une contre l’autre pour se galvaniser et rendre gloire à leur chef. Le regard de Shokugeki se posa enfin sur celui de Basile qui était toujours dans un profond état de choc mais qui dévisageait maintenant l’Appelé avec une haine dont il n’avait jamais fait preuve jusque là. Si le regard et le ton de l’Inquisiteur étaient froids et dur, le Roi d’Aquatique put cependant ressentir une haine toute aussi forte lorsqu’il entendit ces mots :

-Votre tête sera la première à tomber, Basile Légion.
Revenir en haut Aller en bas
Joey Kirks
Fruit Meister
Joey Kirks


Messages : 3114
Age : 26
Emploi/loisirs : Enquêter et RP
Humeur : Fatiguéééé

Archipel Aquatique Empty
MessageSujet: Re: Archipel Aquatique   Archipel Aquatique EmptyJeu 3 Sep - 22:19

https://www.youtube.com/watch?v=4--r5WA55xo

Ian fixait le Déchu qui s'avançait vers lui, incapable de bouger ou de produire le moindre son. Il avait l'impression que Spiritomb marchait vers lui avec une lenteur exceptionnelle et, en même temps, son coeur s'emballait, sa poitrine se serrait, comme s'il sentait que peu importe le temps que son bourreau mettait pour arriver, sa mort serait inéluctable. Il avait l'impression de faire face à l'horreur en personne. Les mots "faim" et "colère" que son ennemi venait de prononcer ne cessaient de se répéter en boucle dans sa tête, l'empêchant de se concentrer, alors que son regard n'arrivait pas à se décrocher du visage du nécromancien. Le Pyroli fronça les sourcils alors que son corps fut parcouru d'un frisson. Il devait réfléchir, il devait agir. Au bout d'un moment, le guerrier cessa sa marche, le bruit des chaînes qui accompagnait chacun de ses pas cessant par la même occasion de résonner dans les cachots. Il ferma les yeux et posa la main sur sa poitrine, comme s'il se concentrait sur sa respiration, avant de prendre une profonde inspiration, une énergie mauve et inquiétante se rassemblant autour de lui jusqu'à entrer dans son corps, comme s'il le revigorait, alors que Ian pouvait entendre les corps des autres prisonniers s'effondrer dans un bruit sourd, comme s'ils étaient tous tombés raides morts sans que le Déchu n'ait quoi que ce soit à faire. Lui-même se sentait déjà profondément affaibli, sans que toutes ses forces n'aient cependant quittées son corps. Spiritomb plongea son regard froid et vide dans celui du Roi de Kan Ikul alors qu'il penchait sa tête sur le côté, faisant craquer sa nuque dans un bruit effroyable.

-Ces simples amuses-bouches sont un peu fades. J'ose espérer que vous serez un plat de résistance digne de votre rang. Même si... Je dois avouer que je ne place pas beaucoup d'espoir en vous.

Son regard se fit plus dur, plus méprisant, alors qu'il continuait d'avancer jusqu'à la cellule de Ian. Une fois entré, il fît apparaitre un disque semblable à une scie circulaire au niveau de sa main qu'il lança vers la nuque de Ian en déclarant d'une voix pleine de dégoût :

-Piètre Roi.

Cependant, alors que le projectile fonçait vers lui, le Disciple se libéra de ses menottes avant de se propulser sur sa droite, loupant de peu la lame qui s'enfonça dans les murs du cachot. Avant même de se relever, le Pyroli leva les yeux vers son adversaires et le Déchu se trouva enfermé dans une cage de flammes, tandis qu'un sceau se tatouait sur son corps. En voyant cela, Spiritomb se contenta de croiser les bras, l'air sévère, alors que le sceau disparaissait peu à peu de sa peau sans qu'il ne fasse quoi que ce soit et que sa prison de flamme s'éteigne d'elle-même, sous le regard troublé de son adversaire.

-Spiritomb : Tu es ridicule. Tu ne sais rien de la royauté, même ton style de combat le prouve. Mais je vais faire de toi un grand Roi.

Ian secoua légèrement la tête en entendant les paroles de son adversaire, comme s'il essayait de les chasser pour trouver un plan afin de se débarrasser au plus vite du Déchu. Il savait qu'il n'était pas le plus légitime pour être Roi mais il avait réussi à dépasser cette crainte grâce à son combat contre Sari Vanu. Grâce à ses nouvelles convictions, il ne laisserait pas son adversaire le déstabiliser. Il avait pu comprendre, grâce au coup bas qu'il avait fait à Basile lors de la dernière bataille, à quel point son ennemi pouvait être manipulateur.

-Ian : J'ai plus de majesté que vous n'en aurez jamais.

Alors que le Pyroli finissait sa phrase, le Déchu s'élança vers lui à toute vitesse, une scie circulaire apparaissant sur chacune de ses mains. Sa vitesse incroyable contrastait tant avec la lenteur qu'il avait mis pour marcher jusqu'à la cellule du prisonnier que celui-ci, complétement déstabilisé, n’eut ni le temps de riposter ni d'esquiver.

-Spiritomb : La colère ! La faim !

A chacun de ces mots, le Déchu enfonçait ses lames dans la chair du Disciple, de manière à déchiqueter sa peau sans chercher pour autant à toucher ses points vitaux. Enfin, après ces deux coups incisifs, le guerrier s'élança dans les airs avant de frapper le Pyroli en plein visage, le coup de pied sauté l'envoyant valser contre le mur de la prison contre lequel il s'écrasa dans un bruit effroyable de craquements, comme si tout son corps était en train de se briser.

-Ce sont les deux seules qualités nécessaires pour régner. Celui qui a le plus grand appétit, celui qui a la colère la plus sombre dévorera la terre entière. Oui... Celui qui se place au sommet de la chaîne alimentaire domine le monde. Et toi, qui n'est pas fait pour être Roi... Tu vas finir dévoré à ton tour.

Alors qu'il parlait, Spiritomb s'approchait lentement de Ian. Une fois arrivé à sa hauteur, il se mit à le frapper à nouveau, des coups de pieds dans le ventre, dans le visage, toujours à des endroits qui pourraient le faire souffrir sans vraiment l'achever. La rudesse de ses coups ne cessait d'entrer en contraste avec sa voix froide et monotone, une voix qui était justement dénuée de colère et de tout autre sentiment. Le guerrier leva ensuite sa main vers le ciel, comme s'il s'apprêtait à donner un coup de grâce. Ian ferma douloureusement les yeux. À cause de la douleur, sa vision était devenue de plus en plus floue de toute façon. Cet adversaire... Si Mirabelle avait réussit à l'arrêter, il devait avoir un point faible, mais il ne comprenait pas lequel. Si ses deux amis étaient en train de se battre à l'intérieur du palais, il ne pouvait pas faire s'effondrer le plafond du cachot, ce serait trop dangereux pour eux. Il allait sûrement être achevé d'une seconde à l'autre de toute façon. Mais Spiritomb ne le frappait plus. Comme si quelque chose s'était passé. Il rouvrit douloureusement les yeux pour voir que son adversaire était toujours en face de lui mais qu'il tenait maintenant sa tête entre ses mains, courbé en avant et la respiration haletante, comme s'il était en train de lutter contre lui-même.

-Aaah... Aaah... Dévorer... Dévorer... Suzan... Cette femme... Cet homme... Laquelle de ces âmes sera la plus délicieuse... Je dois dévorer dévorer dévorer dévorer dévorer dévorer dévorer dévorer dévorer dévorer dévorer dévorer !

Alors qu'il répétait ce mot en boucle, Spiritomb commençait à enfoncer ses ongles dans sa chair et à se l'arracher jusqu'au sang, complétement incapable de se concentrer sur l'exécution de Ian, comme une bête sauvage qui sent l'odeur du sang et qui n'est plus capable d'obéir. En voyant cela, le roi de Kan Ikul concentra ses forces dans ses jambes pour se relever et se tenir face au Déchu, malgré ses blessures, malgré ses jambes tremblantes. Il sentait la douleur mais aussi la fatigue de ces derniers jours affaiblir son corps. En le voyant se relever, le guerrier sembla reprendre ses esprits avant de lui dire :

-Tu n'iras pas bien loin avec ces blessures. Tu es trop faible maintenant... Tu n'as presque plus d'aura.

Un léger sourire, semblable à un rictus, se dessina sur le visage du Pyroli. Il n'en avait pas souvent l'occasion mais cette fois-ci, il devait montrer à son adversaire qu'il n'était pas qu'un simple noble. C'était un disciple. Il avait appris à dépasser les limites de son corps. Il avait appris à en faire une armure. Alors qu'il se mettait en garde, il soupira :

-Posture du désert. Attaque caniculaire.

Revenir en haut Aller en bas
Joey Kirks
Fruit Meister
Joey Kirks


Messages : 3114
Age : 26
Emploi/loisirs : Enquêter et RP
Humeur : Fatiguéééé

Archipel Aquatique Empty
MessageSujet: Re: Archipel Aquatique   Archipel Aquatique EmptyJeu 3 Sep - 22:42

https://www.youtube.com/watch?v=QDVNV_3QxBU

-Votre tête sera la première à tomber, Basile Légion.

En entendant cela, Basile releva lentement son visage, révélant ainsi un air perdu. Il n'essayait même pas d'avoir l'air digne ou courageux face à son adversaire. Il n'essayait même pas de cacher son regard perdu ou d'empêcher ses mains de trembler. Il ne ressemblait ni à un Roi ni à un Prince : en ce moment précis, il n'était qu'une victime du sadisme de Shokugeki. Le Scalproie plissa les yeux, l'air satisfait. C'était tout ce qu'il espérait. Les seules satisfactions qu'il trouvait dans son rôle d'Inquisiteur, c'était de savoir qu'il agissait pour son Dieu et de voir à quel point ceux qui s'en détournent sont misérables face à lui. Et maintenant qu'il avait tué la personne que ce Roigada aimait, maintenant qu'il avait donné l'ordre à ses troupes de massacrer sa population, oui, maintenant qu'il n'avait plus rien, il ne lui restait plus qu'à lui trancher la tête. Le Roi d'Aquatique, lui, était incapable de se concentrer ou même de bouger. Le corps de Mirabelle était encore là, sous ses yeux. Elle qui était encore en vie il y a quelques minutes... Il n'aurait pas pu la sauver. Alors, à quoi bon se sauver-lui même ?

*BOOM*

L'Inquisiteur fronça les sourcils en entendant ce bruit sourd d'explosion et en voyant le sol trembler et se mettre à chauffer, jusqu'à ce que le bruit s'estompe et que le sol se stabilise à nouveau. Basile, lui, écarquilla les yeux, comme s'il venait de comprendre quelque chose. Cette explosion, ce devait être Ian. C'était pour lui qu'ils étaient venus et qu'ils avaient risqué leurs vies. Pour lui... Et pour son peuple, qui était lui aussi en danger. Il n'y avait peut-être aucun sens à survivre sans Mirabelle... Mais la mort de cette femme qu'il aimait serait encore plus vide de sens s'il se laissait faire sans essayer de protéger tout le monde.

-Shokugeki : Finissons-en.

Alors qu'il prononçait ces mots, Shokugeki s'élança vers son adversaire, prêt à lui trancher la gorge, tout en déclarant d'une voix froide :

-J'ai plusieurs milliers de vos concitoyens à exécuter.

La lueur de désespoir dans le regard vide de Basile changea du tout au tout en entendant ces paroles. C'était maintenant un éclat de rage qui brillait dans ses pupilles, tandis qu'un rictus de colère et de haine déformait son visage. Instantanément, il se téléporta pour arriver derrière l'Inquisiteur et essayer de lui porter un coup fatal sur la nuque mais celui-ci esquiva à son tour. Pendant plusieurs minutes qui semblèrent durer des heures aux yeux du Roigada tant elles étaient éprouvantes, un échange de coups violents et précis eu lieu entre les différents adversaires, aucun n'arrivant à toucher sa cible. Lorsque Shokugeki arrivait enfin à trancher le Roigada, celui-ci se divisait en deux masses d'eau égales qui reprenaient chacune la forme du Roi, multipliant alors le nombre d'adversaires pour le Scalproie. Cependant, ce dernier réussissait rapidement à détruire le cristal sur la couronne des clones, ce qui les faisait disparaître de suite. En voyant cela, Basile écarquilla les yeux, l'air de nouveau perdu l'espace d'un instant. Comment était-il donc capable de toujours viser juste, de toujours trouver le point faible de son adversaire et de voir si facilement ses ouvertures ? Comme s'il comprenait ce que voulait dire son regard, Shokugeki afficha un demi-sourire hautain avant de déclarer :

-Tout ceci n'est incroyable qu'aux yeux des incroyants.

Basile fronça les sourcils. Il avait trop de choses auxquelles il devait penser pour essayer de démêler le sens des paroles de l'Inquisiteur. Il devait trouver un moyen de sauver son peuple. Il pourrait peut-être envoyer des clones dans la capitale pour combattre les Scalpions... Mais s'il se concentrait sur autre chose que sur les coups du Scalproie, il se ferait trancher la gorge en un instant. Il en était incapable. Il savait pertinemment qu'il n'était même pas pessimiste en ce moment même. Il devait choisir entre son peuple et sa vie. Est-ce que Mirabelle avait ressentie cette même détresse lorsqu'elle avait dû abandonner son peuple ? Est-ce qu'il était capable, maintenant, de comprendre le fardeau qui était sur ses épaules pendant ces longues années ? Même s'il décidait d'envoyer des clones contre les Scalpions, ils disparaîtraient s'il était tué par Shokugeki. Il ne savait même pas si des candidats à la Légion étaient encore en vie. S'il mourrait... Sa dynastie, son peuple, tout était fini. Il devait vivre. Vivre et survivre aux coups de Shokugeki qui ne cessaient d'être plus rapides et précis, le Scalproie ne cessant de viser les points faibles du Roigada, en particulier le cristal sur son front.

À force de voir ses clones tomber un à un sous les coups de son adversaire, Basile compris qu'ils étaient inutiles dans un combat comme celui-ci. Au lieu de se changer en eau, chacun des clones restant se transformèrent en une énergie rouge qui fut absorbé par le cristal, le véritable Basile semblant d'un coup beaucoup plus puissant, comme s'il avait en lui la force de plusieurs hommes. Les échanges de coups se firent alors de plus en plus vite. Au bout d'un moment, Shokugeki avait réussit à érafler la joue et l'épaule de son adversaire, quelques gouttes de sang ruisselant sur le Roigada qui, de son côté, n'avait toujours pas réussi à toucher son adversaire. Le Disciple était à bout de souffle maintenant. Il ne savait pas combien de temps il arriverait à tenir comme ça.


-L'endurance et la force des Disciples m'impressionne. Vous devez être du niveau de mes Scalpions.

-... Te fous pas de moi...

-Hm ?


L'onomatopée de l'Inquisiteur, plus dédaigneuse qu'interrogatrice, semblait être un énième coup pour détruire mentalement le Roigada. Le sang de ce dernier ne cessait de bouillonner alors que sa rage grandissait à chaque instant.

-Vous déformez mon archipel, vous tuez la femme que j'aime, vous manquez de respect à mon Maître et à mes camarades en nous comparant à vos sous-fifres... Vous souillez tout ce que j'aime et tout ce que j'honore !

Alors qu'il parlait, la lumière émise par son cristal devenait de plus en plus forte tandis que son aura éclatait et qu'il laissait déferler sa puissance comparable à celle de centaines d'hommes dans la pièce.

-Tu vas le payer de ta vie, Shokugeki Mihiro !

En prononçant le nom de son ennemi, Basile donna un grand coup de poing dans le vide, tous ses bracelets explosant en même temps alors qu'il lançait un Vibraqua d'une puissance phénoménale, de la taille de la pièce et d'une puissance telle qu'elle faisait trembler les murs qui commençaient à se fissurer de parts en parts.

-Vous n'emporterez pas votre honneur dans la tombe, Basile Légion !

L'Appelé s'élança de lui-même vers l'attaque colossale de son adversaire et, du revers de la main, trancha l'attaque en deux pour se frayer un chemin entre les deux ondes qui s'écrasaient contre les murs et le plafond, les détruisant par la même occasion. Sans se laisser distraire par les gravats qui tombaient ça et là, l'Inquisiteur continuait sa lancée vers Basile, qui, toujours animé par la rage et le désespoir, lança son poing en arrière pour essayer de frapper le chef des Scalpions en plein visage. Mais au dernier moment, Shokugeki accéléra tout en esquivant le coup et trancha d'un coup sec la chair de son adversaire, de manière à former une large plaie allant de son épaule droite jusqu'à son côté gauche. Le Roigada poussa un cri de douleur tout en se tordant vers l'avant, incapable de se concentrer sur autre chose que sur sa blessure, alors que l'Inquisiteur en profitait de plus belle pour se retourner et taillader son dos, formant une deuxième plaie béante sur le corps du Disciple.

-Vous avez échoué. Vous n'avez pas réussi à protéger qui que ce soit.

Basile Légion écarquilla les yeux en entendant les paroles de son adversaire. Il avait raison. Il avait un désir de justice qui brûlait sa poitrine. Il voulait protéger son peuple. Il voulait protéger Ian. Il aurait voulu protéger Mirabelle. Mais il n'y arrivait pas. Il n'avait pas la force nécessaire pour protéger ceux qu'il croyait plus faible que lui et il n'y avait personne de plus puissant sur qui il pouvait se reposer.

-Je vais mettre fin à votre existence pathétique. À l’avènement de Missingno.

SLASH

Du sang se mit à gicler pour se répandre sur le visage de Shokugeki. Ce dernier, qui d'habitude avait l'air si froid et stoïque, ne semblait pourtant pas satisfait. Bien au contraire, il semblait même en colère. Le sang qui était sur son visage n'était pas celui de sa proie. Il n'avait pas réussit à tuer Basile Légion.

https://www.youtube.com/watch?v=31mI5QHz5XQ

-??? : Je t'avais bien dit que je ferais triompher la Justice à nouveau, Shokugeki.

Basile ouvrit les yeux à nouveau. Ses blessures étaient guéries et le coup que l'Appelé avait porté sur sa nuque ne l'avait pas blessé. À la place, c'était un colosse en tenue de mousquetaire qui avait été blessé, une plaie béante se formant tout autour de son cou et son sang se déversant sur le Scalproie, sans qu'il ne meurt pour autant puisque la blessure s'était refermée aussi rapidement qu'elle ne s'était ouverte. L'inquisiteur plissa les yeux, l'air clairement énervé même s'il faisait en sorte de contenir sa colère froide.

-Terrakium... Pourquoi faut-il que votre lourdeur viennent toujours appesantir mon quotidien ? Déguerpissez. Vous n'avez rien à faire là.

Tout en prononçant ces mots, l'Appelé s'élança vers Terrakium et tailla deux immenses plaies en forme de croix sur son corps mais celles-ci se refermèrent en un instant, comme si le Mousquetaire n'avait jamais été blessé. En voyant cela, le chef des Scalpions fronça les sourcils avant de s'acharner sur Basile, enchaînant les coups sur ce dernier sans que celui-ci ne soit blessé. En voyant cela, le Déchu baissa son chapeau et déclara, l'air sombre :

-C'est inutile. Ce gamin est sous ma protection maintenant. En fait...

Le colosse fit un geste grandiloquent, sa cape flottant derrière lui alors qu'il déclarait, un grand sourire sur son visage :

-Tous les habitants de cette ville sont sous ma protection !

-Shokugeki : Comment ?!

-Vous ne pourrez tuer personne, toi et tes Scalpions. Ton massacre s'arrête ici.


En entendant les paroles du Mousquetaire, la vision de Basile commença à devenir floue, trop embuée par les larmes. Alors qu'il les essuyait d'un rapide revers du bras, il pu voir, sur on épaule, une marque brillante semblable à celle d'une main. Le Mousquetaire croisa les bras et continua à parler, alors que le visage de Shokugeki se décomposait à chacun de ses mots, son calme habituel disparaissant peu à peu pour révéler une colère noire :

-Tu as eu tort de croire que je vous laisserez agir librement. Je n'ai peut-être pas sauvé les miliciens d'Aquatique ni l'enfant de Sari Vanu... Mais ce n'est pas parce que je n'ai pas été capable de les sauver que tu dois croire que ma capacité et mon désir de protéger les autres est faible ! En se battant contre Suzan, Spiritomb et toi, ces trois gaillards m'ont donné le temps nécessaire pour approcher chaque habitant et les mettre sous ma protection. Notre désir de Justice a été plus fort que votre désir de détruire ces vies !

-Shokugeki : Terrakium... Pourquoi... Pourquoi est-ce que tu te dresse sur mon chemin ? Ces hommes ont tué ton Appelée ! Ils déshonorent Missingno ! Ils ne méritent que la mort !

-Terrakium : Et qui es-tu pour en décider ? Tu n'es ni un juge ni un Dieu ! Si je suis là, ou plutôt si tu en es là, c'est grâce à notre désir et à nos efforts communs pour tendre vers la Justice ! Un pour tous...


Tout à coup, à une vitesse prodigieuse, le colosse tendit son bras en arrière et asséna un violent coup de poing dans le visage de l'Appelé qui se retrouva projeté en arrière.

-... Et tous pour un !

L'Inquisiteur se releva, le regard vide pendant quelques instants, l'air choqué. Depuis combien de temps n'avait-il pas été touché par un adversaire ? Il poussa un léger soupir où se mêlaient la fatigue et le dégoût avant de déclarer :

-Tss, ce n'est qu'une partie remise. Vous ne devriez pas être soulagé, bien au contraire. Maintenant que Suzan Carter est morte, le temps des conquêtes est révolu. L'heure est à l'Inquisition... Une période bien plus redoutable.

Alors qu'il prononçait ces dernières paroles, le Scalproie fut avalé par son ombre et disparu totalement du palais. Au même moment, la même chose avait lieu pour chacun des Scalpions, l'ensemble de l'Inquisition s'échappant d'un archipel où ils ne pouvaient plus agir librement. Terrakium resta ainsi pendant quelques secondes, l'air fier, avant de pousser un léger soupir de soulagement. Il tourna ensuite son regard vers Basile, pour lui offrir un sourire sincère et rassurant.

-Merci p'tit gars. J'y serais pas arrivé sans toi. Tu peux te relever ?

Avant même que le Roi d'Aquatique ne puisse répondre, le Déchu lui tendit la main et l'attrapa par le bras pour l'aider à se relever avant de lui asséner une tape amicale dans le dos. Le Disciple, lui, avait surtout l'air sonné, encore sous le choc de tout ce qui s'était passé.

-Terrakium : Tu ferais mieux d'aider ton camarade là en bas. Il est en si mauvais état que j'ai eu du mal à le soigner. Moi, je vais récupérer Spiritomb et ensuite je vous laisserais tranquille. Les Déchus... Vous ont déjà fait assez de mal.

Le Mousquetaire fit quelques pas, s'apprêtant à partir, mais Basile tendit sa main vers lui, comme pour le retenir à distance et, mêlant la parole à l'acte, s'exclama :

-Attendez ! Pourquoi est-ce que vous... Enfin... Comment est-ce que je peux vous remercier ?

Le Mousquetaire fit mine de réfléchir un court instant avant de lever le pouce, un sourire plein d'assurance au visage, et de répondre :

-Soit un Roi juste. Rassure ta population et protège là. Sois un héros et, si tu sens que tu n'es pas capable de faire régner la Justice seul... Appelle un autre Héros à l'aide. Pour l'instant, ton peuple et ton ami ont besoin de toi, fais-en tes priorités.

Basile resta abasourdi, comme s'il ne comprenait pas vraiment la réponse du Déchu. Mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, Terrakium était déjà parti, aussi vite qu'il était apparu. Cet homme qui venait pour protéger les autres et qui s'en allait sans demander son reste une fois son devoir accompli... Au fond de lui, Basile se fit la promesse que cet archipel ne l'oublierait jamais.
Revenir en haut Aller en bas
Joey Kirks
Fruit Meister
Joey Kirks


Messages : 3114
Age : 26
Emploi/loisirs : Enquêter et RP
Humeur : Fatiguéééé

Archipel Aquatique Empty
MessageSujet: Re: Archipel Aquatique   Archipel Aquatique EmptyVen 11 Sep - 22:59

https://www.youtube.com/watch?v=onsWOo2gKh0

Les nuages qui couvraient le ciel s'écartaient peu à peu pour laisser passer de larges filets de lumière qui éclaircissaient la capitale. Basile Légion tourna la tête pour apercevoir le spectacle que le soleil éclairait. Dans la salle du trône, il n'y avait que des larmes, de l'acier et du sang. La capitale, elle aussi, était dans un état déplorable. De la boue, de l'acier et de la vase. Cette ville magnifique dans laquelle il avait grandit n'existait plus. Le palais que sa dynastie avait bâti pendant des générations avait été ravagé tour à tour par Suicune puis par les Fermites. La splendeur de cet archipel ne résidait plus que dans sa mémoire. Il laissa son regard divaguer ainsi pendant quelques secondes. Le cristal sur son front s'illumina alors qu'un éclat de la même lueur illuminait ses yeux et qu'il prononçait, d'une voix qui ne semblait pas être la sienne :

-Mon Royaume...

Il cessa d'observer la ville pour mieux regarder Mirabelle. Il continua, d'une voix plus distincte cette fois-ci :

-Et la femme que j'aime...

Que pouvait-il faire à présent ? De quoi était-il capable, maintenant qu'ils lui avaient tout pris ? Il avait déjà la réponse. Mirabelle le lui avait donné. Terrakium le lui avait donné. La Légion le lui avait donné. Son peuple allait la lui donner, cette même réponse.

Lentement, il se releva et s'approcha du corps de Mirabelle pour la serrer contre lui, d'un geste tendre et sincère qui tranchait avec la manière désespérée dont il avait pu l'enlacer lorsque Shokugeki l'avait terrassé. La plaie, nette et précise, faisait qu'elle n'était pas vraiment défigurée mais la violence de l'attaque était tout de même visible.


-Je suis tellement désolé de ne pas avoir pu te sauver, Mirabelle. J'espère que tu accepteras que je te garde à mes côtés malgré mes erreurs.

Il passa sa main pour la dernière fois sur le visage de la jeune femme afin de fermer ses paupières. Tout en la gardant dans ses bras, il se releva pour la porter et commença à marcher dans le palais pour descendre jusqu'à l'entrée. En passant de salles en salles, il pouvait voir la manière dont elles avaient été transformées, dont tout ce qui symbolisait la dynastie des Légions avait pu être détruit. Lorsqu'il arriva devant les portes du palais, il pu y voir Ian, effondré et couvert de blessures, son corps affaiblit reposant sur un pilier. Soit Terrakium l'avait déposé ici, soit il avait réussit à bouger jusqu'à tomber d'épuisement.

-Désolé, Ian... Pour l'instant, je ne peux pas m'occuper de toi.

Le Roigada concentra son regard quelques instants sur les lourdes portes métalliques de l'entrée et celles-ci s'ouvrirent grâce à ses pouvoirs psychiques. Devant l'entrée se trouvait d'ordinaire une grande place couverte de dalles blanches, au milieu de laquelle trônait une magnifique fontaine où trônait un énorme rocher, le monument le plus important de tout l'archipel Aquatique. La fontaine était asséchée et le rocher, autrefois intact et magnifique, semblait abimé, comme si les Fermites avaient essayé sans succès de le déplacer ou de le miner. Les dalles blanches avaient été arrachées. Il n'y avait plus que de l'acier, de la boue et des corps de Fermites jonché ça et là. Il ne restait plus grand chose de la grandeur des Légions... Mais ce qui restait était le signe de leur victoire et de leurs sacrifices. Dans les rues, la population commençait à se rassembler. Personne n'avait compris ce qui s'était passé dans les camps de travail, entre les Fermites qui s'étaient enfuis puis qui s'étaient effondrés et les Scalpions qui avaient arrêté de les attaquer quand ils avaient compris que leurs attaques ne les touchaient pas, pour une raison inexpliquée. Les travailleurs erraient comme des fantômes dans la capitale, maintenant. Leurs visages étaient ternes, leurs traits marqués par la fatigue. Certains avaient des traces de coups de fouets sur l'ensemble du corps. Cependant, une lueur d'espoir et de bonheur brillait dans les yeux de ceux qui s'étaient approchés de la place et qui reconnurent le jeune Prince. Les voix, alors, commençaient à retentir à nouveau dans la ville, comme si la population reprenait vie, comme si l'immense usine créée par les Fermites redevenait la capitale d'un peuple libre.

-Basile est de retour !

-Le Roi nous a sauvé !


Les quelques hommes qui le voyaient s'étaient attroupés auprès de lui et Basile pouvait voir des marques d'inquiétude, de reconnaissance et de fatigue sur chaque visage. Il serra à nouveau Mirabelle contre lui avant de leur dire :

-Je ne suis pas le seul à vous avoir sauvé. Cette femme, Mirabelle Thornes, a vaillamment combattu... Et je suis venu présenter son corps à la Roche.

Il y eut un long silence où les citoyens admirèrent avec un profond respect le corps de l'Apireine. Ils comprenaient le sens des paroles du Roigada. Les corps de la famille royale étaient toujours présentés à la Roche avant des funérailles nationales.

-J'ai besoin de vous. Le Roi de Kan Ikul m'a aidé lui aussi mais il est profondément affaibli. Il faudrait que les citoyens qui ont quelques connaissances médicales s'occupe de lui. Les autres, j'aimerais que vous rameniez l'ensemble des habitants ici. J'ai beaucoup de choses à vous dire.

À nouveau et peut-être sans que Basile ne s'en rende compte lui-même, sa voix avait changé. Le Gijinka, d'ordinaire si calme et flegmatique avait à présent toute la majesté d'un Roi dans sa cour. Alors que tous les sujets qui l'entouraient se dispersaient dans des directions différentes, il s'approcha du monument au centre de la place et posa Mirabelle sur le rebord de la fontaine. Il releva ensuite la tête pour regarder la pierre et, comme s'il s'adressait à elle, il déclara doucement :

-Je sais à quel point tu peux être capricieuse et arbitraire par moment... Mais s'il y a bien quelqu'un qui le mérite, c'est elle.

Il resta ensuite silencieux pendant quelques secondes, comme s'il attendait quelque chose mais rien ne se passa. Il poussa ensuite un léger soupir et balaya la place du regard. Il ne lui restait plus beaucoup de forces pour combattre mais il en avait assez pour faire un peu de nettoyage. D'un geste de la main, il évacua les corps des Fermites avec ses pouvoirs psychiques pour déblayer le lieu, avant de s'asseoir sur le rebord de la fontaine et de remplir son bassin d'eau. Redonner à son archipel sa grandeur passée allait lui demander du temps et des efforts.

-Tu sais, toutes ces années, je me suis demandé pourquoi tu m'avais choisi. Je n'ai jamais compris la différence entre les Héritiers et j'ai toujours eu l'impression que ça aurait pu être autant moi qu'un autre, à partir du moment où j'avais la Légion... C'est elle qui m'a fait comprendre. "Vous n'êtes pas qu'un simple cristal"... Je pense que ces mots m'ont sauvé. Ah... Quand j'y pense, j'imagine qu'il faudra que je change de couronne.

Il avait prononcé ces derniers mots d'une voix plus sombre. Elle était trop fragile pour qu'il la garde plus longtemps mais, en même temps, il avait l'impression que c'était le dernier bien matériel qui l'unissait à Mirabelle. Il resta silencieux à nouveau pendant quelques temps, sans que personne ne soit là pour lui répondre.

-J'imagine qu'une pierre ne parle pas, aussi royale soit-elle.

Il resta ainsi, penseur, sa main glissant naturellement vers celle de Mirabelle pour la tenir, jusqu'à ce que des bruits de pas le tirent de sa rêverie. Des foules d'habitants, guidés par ceux qu'il avait vu tout à l'heure, s'amassaient dans sa direction pour changer totalement l'apparence de la place. Le calme ambiant qui symbolisait cette victoire triste de l'homme qui erre seul sur un champ de bataille où les deux camps avaient tout perdu était remplacé par le brouhaha d'un peuple libéré de ses fers. Basile se releva et monta sur le rebord de la fontaine pour être légèrement autour de la foule.

-Mon peuple, je vous dois des excuses. J'ai été élu par la Roche il y a des années, j'ai abandonné le nom d'Ismail pour prendre celui de Basile et rejoindre la Légion mais je n'ai pas été digne de ce nom. Je n'ai pas réussi à vous sauver de Suicune ni des sbires de Missingno. Jamais je n'aurais pensé retrouver mon archipel dans un tel état... Et je sais à quel point j'ai une part de responsabilités à porter. Cependant, si je suis revenu, c'est pour vous aider. Je dois reconstruire cette ville et cet archipel. La Légion est une dynastie qui a pour valeur essentielle l'union et l'héritage. Il s'agit sans doute d'un moment de l'Histoire où ces deux valeurs pourront briller ensemble. Nous avons besoin de nous unir pour récupérer ce que le passé nous a offert et pour offrir à nos enfants le même archipel que nous avons connu, au lieu de cette horreur métallique. J'en serais incapable seul. Tout le monde devra agir selon ses moyens pour reconstruire cet endroit que nous aimons.

Alors qu'il parlait, le silence s'était installé dans la foule, chacun l'écoutant, presque religieusement. Alors qu'il finissait de parler, la foule s'écarta face à lui pour laisser passer deux femmes Azumarill habillées en noir, semblable à des prêtresses ainsi qu'un homme qui aidait Ian Ikul à marcher vers la fontaine. Basile acquiesça légèrement, comme s'il y voyait un signe, avant de poursuivre :

-Il en est de même pour cette reconquête : je ne l'aurais pas réussi sans l'aide de mes précieux camarades. Voici l'un d'eux, le Roi Ian Ikul. J'espère que notre amitié et notre alliance saura rapprocher nos peuples pour les siècles à venir et que vous n'oublierez jamais les efforts déployés par chacune de nos dynastie pour nous sauver mutuellement. La deuxième personne... Et celle qui se trouve à mes côtés. Son nom est Mirabelle Thones et si elle n'avait pas perdue la vie au cours de cette bataille, elle aurait été ma Reine.

Un murmure parcouru la foule pour la première fois, des sujets chuchotants de tous les côtés en entendant cela. Le Roigada resta silencieux quelques secondes en attendant que ses sujets se calment. Les règles de succession de sa dynastie étaient si étranges que cela n'aurait pas posé de problème s'il avait eu des enfants Apitrini mais qu'un Roi dise cela de quelqu'un qu'il n'avait ni épousé ni fiancé, cela pouvait certainement en choquer plus d'un. Il connaissait l'étiquette d'Aquatique sur le bout des doigts. Le Roi était élu par la Roche et, tout au long de sa vie, il se fiançait, se mariait et enfin avait droit à des funérailles devant la Roche.

-C'est elle qui m'a donné la force d'avancer et c'est elle qui a terrassé la chef des Fermites qui vous tourmentaient. Je sais que les rites n'ont pas été suivies comme certains l'auraient voulu mais à présent, j'ai besoin que vous me donniez la force d'avancer. J'aimerais que vous la considériez comme votre Reine et, à juste titre, comme celle qui vous a sauvé. C'est pourquoi je m'apprête à lui donner des funérailles royales, face à la Roche.

Il y eut un court moment de silence, jusqu'à ce que chaque membre de la foule se mette à genoux et se prosterne, le visage vers le sol et les bras en direction de la Roche, comme le voulait la tradition. Au même moment, l'une des deux femmes Azumaril tendit un outil semblable à un burin à Basile qui le prit dans ses mains et l'utilisa pour gratter la Roche et récupérer dans sa main quelques éclats semblable à de la poussière. Il plongea son index dans le creux de sa main pour l'enduire de poussière de Roche et l'utilisa pour tracer un signe sur le front de Mirabelle, semblable à une couronne, avant de déverser le reste dans le creux de sa main et de refermer son poing.

-Mirabelle Thones, Reine de l'Archipel Aquatique, tu as su prouver ta majesté et ta noblesse au court de ta vie, que ce soit par ta conduite ou par tes actes. Ton corps et ton âme, marquées par la Roche, en seront les preuves dans l'Au-Delà. Les peuples du passé, comme ceux du présent, chanteront tes exploits et le souvenir qu'ils ont de toi te protégeront de la solitude et du froid dans l'autre monde. Les Dieux, en voyant la marque de la Roche, sauront qui tu es, ce que tu as fait et te traiteront avec les plus grands hommages. Aujourd'hui, nous pleurons et nous chantons pour toi car nous vivons dans la crainte de ne jamais te retrouver mais demain, nous serons déjà à tes côtés pour rire et danser à tes côtés. Car telle est la mort qui sépare et réunit l'ensemble des Gijinkas.

Après avoir entendu ces paroles, le peuple se releva légèrement, toujours à genoux mais sans être prosterné contre le sol. Tous les regards étaient rivés sur le couple et sur le monument royal. Doucement, Basile posa tour à tour sa main sur la Roche et sur le signe qu'il avait tracé sur le front de Mirabelle, chaque élément semblant interagir l'un avec l'autre : le cristal de Basile s'illumina de plus belle, comme s'il s'emballait, la lumière devenant véritablement aveuglante pendant un court instant, la Roche elle aussi semblait luire d'un éclat nouveau, tout comme les éclats dans la main et sur le front de Mirabelle.

-En attendant, puisses-tu ne pas errer ou te perdre dans les ténèbres de l'Au-Delà, puisses-tu suivre cette lumière que je t'envoie pour te guider. Puisses-tu ne plus jamais craindre le froid, la faim et la solitude. Puisses-tu trouver en toi et en ton âme la force et le courage d'une Légion.

Alors qu'il finissait sa phrase, il enleva sa main du front de l'Apireine et s'apprêta à enlever sa main de la Roche lorsque, tout à coup, sa couronne se fissura de plus belle et explosa, sans doute à cause de la surcharge d'énergie que le cristal venait de recevoir. Cependant, Basile ne sembla pas perdre ses capacités pour autant et, alors que les débris et la Légion auraient dû tomber au sol, les deux se mirent à léviter autour de la Roche, comme s'ils étaient mutuellement attirés les uns vers les autres, jusqu'à ce que des morceaux de la Roche Royale se détachent pour former une nouvelle couronne qui, une fois prête, se posa doucement entre les mains du Roi d'Aquatique. Le Roigada l'examina rapidement. Elle était différente des autres couronnes qui, jusque là, avaient toujours été identiques. Il avait comme l'impression qu'il subsistait quelques fêlures par ci-par-là où se trouvait encore le miel que Mirabelle avait utilisé pour la réparer temporairement. D'une certaine manière, il avait l'impression que la Roche avait consolidé le travail de sa compagne et avait pris soin de prendre en compte la présence du miel dans la formation de cette nouvelle couronne. De toute l'Histoire d'Aquatique, c'était sans doute une première. Un sourire apaisé apparu sur son visage alors qu'il murmurait quelque chose que personne n'entendit. Il fit ensuite une révérence devant le corps de Mirabelle et les deux Azumarill commencèrent à chanter, un chant triste et long qui devait accompagner les membres de la Royauté vers l'Au-Delà. Il s'écarta ensuite et fit signe à Ian de se rapprocher et de faire la même chose. À son tour, le Roi de Kan Ikul fit une révérence devant le corps de la jeune femme et s'écarta lui aussi pour se rapprocher de son ami.

-Basile : La veillée sera longue, comme toujours. Chaque sujet doit faire une dernière révérence au défunt avant la mise au tombeau.

-Ian : ... Je... Je suis désolé, Basile. Vous auriez mérité de passer plus de temps ensemble.


Le Roigada resta silencieux un moment, son regard rivé sur l'endroit où se trouvait le corps de la Reine.

-J'ai eu le temps de l'enlacer, de pleurer sa mort, de l'amener ici et d'en faire ma Reine. Toi, tu as été sauvé à la va vite et tu t'es retrouvé devant le fait accompli. Tu devrais... Faire ton deuil au lieu de t'inquiéter pour moi.

Ian acquiesça, l'air grave. Les rituels funéraires n'étaient pas les mêmes à Aquatique et à Kan Ikul. Chez lui, personne n'avait le droit de pleurer les morts. Mais ici, peut-être en aurait-il enfin le droit.

-Ian : ... Tu vas rester ici à partir de maintenant, n'est-ce pas ?

-Bien entendu. J'ai sauvé ce peuple, ce serait irresponsable de le laisser agir seul maintenant. Et je déshonorerais l'ensemble de mes ancêtres si je laissais le Royaume dans un tel état. Et toi, tu vas t'installer définitivement à Kan Ikul, je suppose ?

-Je suis dans la même situation que toi. Si on abandonnait de nouveau nos peuples, on perdrait leurs confiance à jamais. Par rapport à toi, je crois que j'ai encore beaucoup de choses à apprendre... Mais je veux protéger mes terres et mes sujets.


Basile Légion acquiesça gravement, son regard perdu au loin, comme s'il réfléchissait. Ces deux Appelés n'avaient pas réussi à tout leur prendre, que ce soit à lui ou à Ian. Ils avaient raison. Mirabelle, Terrakium, son peuple et maintenant Ian, tous lui disaient la même chose : celui de se dédier à son devoir, à la tâche qui lui était incombé.

-Basile : Oui... Désormais, nous ne sommes plus des Disciples mais des Rois.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Archipel Aquatique Empty
MessageSujet: Re: Archipel Aquatique   Archipel Aquatique Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Archipel Aquatique
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Archipel Mystérieux
» Archipel du Roi Gla XVI
» Archipel du Roi Gla XVI
» Archipel du Roi Gla XVI
» L'Archipel Hauteur

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Pokemon Delta Adventure ! :: LGDG : Saison 4 (The Holy War)-
Sauter vers: