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 Archipel Ameaurr (Time Break)

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Joey Kirks
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Joey Kirks


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MessageSujet: Archipel Ameaurr (Time Break)   Archipel Ameaurr (Time Break) EmptyDim 9 Juin - 22:42

https://www.youtube.com/watch?v=O6EoANVK-L8

Archipel Ameaurr, il y a neuf ans. Un village plutôt paisible, isolé du reste, avec sa propre vie, son école, et surtout…

*BOM*

-KAILLA LEKTRO !!!

La maison des Lektro trembla d'un coup, se secouant comme si quelqu'un venait de frapper le sol du pied et de causer un séisme à l'intérieur de la bâtisse.

*BOM*

-RÉVEIL IMMÉDIAT, MORVEUSE, AVANT QUE JE TE FASSE BOUGER DE FORCE !!

Pour toute réponse, la "morveuse" - Kailla Lektro, 16 ans - râla fortement et se contenta de rouler de son lit avec sa couverture, tombant face contre le plancher dans un "Ouch." peu expressif, qui n'aurait probablement pas convaincu la personne la plus crédule du monde. Elle se leva en râlant de plus belle, son drap tombant au sol révélant son corps nu, alors qu'elle se frottait les yeux pour se réveiller. Elle aurait voulu dormir un peu plus. Elle avait encore rêvé de lui... Luxor, ce garçon qu'elle avait rencontré et rejeté dans la même soirée, il y a quelques mois. Elle ne regrettait pas son choix. Ni la brutalité de sa prise de décision. Elle ne regrettait pas vraiment Luxor non plus... enfin, c'est ce qu'elle se disait. Mais sa conscience semblait le ramener sans cesse à elle dans ses moments d'absence. Peut-être qu'au final il lui manquait ? Tout en faisant tourner ces questions dans son cerveau encore à moitié ensommeillé, Kailla ouvrit la porte de sa chambre, commençant sa quotidienne préparation pour l'école. Se doucher, s'habiller. Un petit déjeuner express. L'habituelle embuscade de Mikah Lektro.

-Mikah : Dracochoc !

Kailla sourit et se leva d'un bond de la table de la cuisine, sautant en avant et déviant la sphère d'énergie d'un violent coup d'aileron droit. L'attaque termina sa course dans le plafond, au milieu de centaines d'autres traces d'impact. Il y en avait sur le plafond, sur le sol, sur les meubles. C'était la manière de Mikah de s'assurer que sa fille unique devenait une guerrière. L'attaquer tous les matins pour la forcer à la riposte. La Gijinka Carmache retomba, roula sur le sol et bondit à l'attaque de sa mère, les deux commençant un duel d'escrime à coup d'ailerons.

-Kailla : Cette fois je gagne !

-Mikah : Dans tes rêves, morveuse !

La femme Carchacrok se baissa pour esquiver un coup, surprenant la Carmache et sautant sur elle pour lui infliger un coup de boule surpuissant en plein dans le plexus solaire. L'adolescente se plia de douleur en se tenant le ventre tandis que sa génitrice se moquait d'elle.

-C'est mou. Tu fais de la merde, Kailla, t'as pas réussi à me toucher aujourd'hui. Tu vas faire de la merde à ton cours de combat !

Elle avait raison. Kailla était entraînée depuis toute petite à ce genre d'escarmouches. Il lui avait fallu des années pour réussir ne serait-ce qu'à égratigner sa mère. Puis un jour, elle avait finalement réussi à lui faire une coupure d'aileron. Et une autre le lendemain. Et depuis, elle avait continué de se battre contre elle tous les jours, s'améliorant sans cesse et parvenant de plus en plus souvent à l'égaler en terme de puissance ou de vitesse. Mais aujourd'hui, elle était clairement à côté de la plaque. Peut-être n'avait-elle pas assez dormi, faute de ses rêves stupides. En attendant, comme Mikah l'avait souligné, elle devait avoir un cours de combat d'ici quelques heures, à l'école. Avec Glacia.

-Allez, dégage, va retrouver ta petite copine. On remet ça ce soir. T'as intérêt à te battre mieux que ça. Si j'apprends de tes professeurs que tu tires au flan, j'irais moi-même te casser la gueule !

-Tu peux toujours essayer, je relève le défi !

-J'ai dit DÉGAGE !

L'adolescente Carmache se dépêcha de saisir son sac, d'ouvrir la porte du hall et de sauter au travers, esquivant au dernier moment une attaque Dracosouffle qui avait pour but de la chasser par la force si elle ne décampait pas immédiatement. Elle referma la porte, ouvrant celle de la maison et retrouvant Glacia, qui l'attendait en bas des marches. Kailla lui sourit fièrement.

-Aujourd'hui, on a cours de combat…

-Ouais !


Glacia avait répondu avec le même sourire, les deux jeunes filles semblant visiblement apprécier ce cours, même si Glacia songeait au fait que Kailla avait un cours particulier de combat chaque matin, elle. La jeune Evoli, au contraire, ne pouvait presque que se défouler pendant ce cours puisque l’ambiance était nettement différente chez elle. Elle lança un regard envieux vers ses ailerons puis enleva son sac pour en sortir une jolie épée, clairement faite pour une novice ceci dit, mais bien ornementée, avec une épaisse poignée argentée, agrémentée de rubans bleus. En la prenant en main, Glacia tenta, avec plus ou moins de succès, de mimer la parade et l’attaque, sous le regard amusé de son amie. Finalement, elle lança à nouveau un regard appuyé sur les ailerons de la Carmache, avant de soupirer et de marmonner :

-Tu as de la chance d’avoir tes ailerons quand même...

Kailla se contenta de lui sourire à nouveau, mimant elle aussi quelques mouvements avec ses armes naturelles. Les ailerons étaient pratiques pour se défendre. Impossible d’être désarmé par quiconque. En revanche, dans la vie quotidienne, ils devenaient souvent un problème, l’aileron dorsal de la femme Carmache l’empêchant de faire des choses simples comme se caler dans le dossier d’une chaise sans trouer celui-ci. Ainsi, elle aussi enviait parfois Glacia, dont les attributs de Gijinka se limitaient à ses oreilles et à sa queue, nettement moins encombrants.

-Allez. Range ça, sinon on va être en retard.

La jeune Evoli acquiesça joyeusement et se mit en marche aux côtés de son amie, visiblement de bonne humeur. Elle avait le pressentiment que ce serait une bonne journée. Elle lança un petit coup d’oeil vers Kailla et prit un air taquin, l’air visiblement décidée à l’embêter un peu. Et pour cela… Il n’y avait rien de mieux que de faire référence aux événements d’hier soir.

-Alors, tu penses que Lydia s’est bien amusée hier soir ? Si tu n’avais pas rejeté Luxor, peut-être que tu aurais passé une aussi bonne soirée qu’elle !

-...

La dragonne haussa les épaules, fermant les yeux et fronçant son visage entier comme pour cacher le fait qu’elle rougissait.

-J’ai passé une très bonne soirée avec vous, hein. Je n’ai pas DU TOUT besoin que tu me reparles de lui.

Elle toussa, son regard fuyant volontairement les yeux malicieux de Glacia. Puis elle fit mine de s’énerver, haussant le ton à l’adresse de son amie.

-Et puis de toute façon qu’est-ce que je ferais d’un garçon dans ma vie ? Je suis libre, sans homme pour me diriger ! Personne ne me dit quoi faire ! Enfin… presque personne, y’a ma mère, MAIS TU SAISIS L'IDÉE C’EST CE QUI COMPTE !

Les deux jeunes filles se mirent à rire de l’émotivité surgissante de Kailla. Elle-même et Glacia savaient très bien que l’adolescente Carmache démarrait la même comédie pour esquiver le problème à chaque fois que l’une d’elles évoquait le fait qu’elle n’était pas encore “casée”. Son amie avait ri de bon coeur avec elle, avant de prendre un air plus sérieux et de répondre :

-D’un autre côté, si c’est pour se comporter comme Lydia…

La jeune fille sembla légèrement gênée l’espace d’un moment, comme si elle pesait ses mots. Cependant, elle savait très bien qu’elle pouvait s’exprimer librement aux côtés de Kailla.

-Tu sais que je l’adore mais, franchement… Passer une heure à vanter les mérites de son copain pour finalement partir avec un autre, j'espérerais presque que ça lui retombe dessus un j-...

La lycéenne baissa soudainement la voix, s’interrompant même dans sa phrase alors qu’elle voyait Lydia et Léa au loin, qui les attendaient pour continuer le chemin avec elles. La femme-Xatu avait toujours l’air calme et impassible, un livre très épais sous son bras qui semblait être sa lecture du moment. La belle Elecsprint, si pleine d’énergie d’habitude, était calme et maussade, ses yeux étant visiblement rouges et bouffis. Glacia et Kailla grimacèrent légèrement en s’échangeant un regard discret qui en disait long et, après s’être saluées, les quatre jeunes filles continuèrent leur chemin vers l’Académie en silence pendant un moment. Le bâtiment n’était plus bien loin de toute façon puisque, bientôt, le groupe passa sous de grandes arches qui signalaient l’entrée de la cour de l’école. Un magnifique bâtiment, très ancien, qui avait été réhabilité en tant que lycée tout en gardant un côté vétuste qui charmait beaucoup Glacia. Celle-ci fit craquer ses doigts, décidant de demander, plus pour briser le silence que pour obtenir une véritable information :

-On commence par quel cours, au fait ?

La femme-Xatu à l’air placide bailla, visiblement fatiguée par une longue nuit de lecture, avant de répondre tranquillement :

-Entraînement à la magie.

Glacia fronça les sourcils, visiblement mitigée. Elle était loin d’exceller en la matière mais on lui avait promis un grand avenir dans la magie si elle travaillait dur. Elle ne savait pas vraiment quoi penser du professeur, ceci dit.

-Glacia : … Je ne déteste pas le cours mais j’aimerais qu’il nous apprenne à utiliser la magie qui nous convient plutôt que de nous apprendre des attaques qui ne correspondent qu’à un type de Gijinka…

Kailla grogna. Non seulement ce cours lui était inutile à cause de sa spécificité, mais en plus, la magie était de base le domaine dans lequel elle était le moins douée. Elle arrivait à utiliser ses attaques de Carmache et à générer du sable, mais peinait dans le reste. Contrairement à sa mère qui n’avait aucun problème à enchaîner les Lames de Roc et les plus puissantes attaques magiques de son espèce, elle, n’avait aucun contrôle sur un autre minéral que le sable, et encore, de façon assez limitée. En entendant la réponse de Léa, elle avait donc marmonné un “Oh non…” peu audible.

-Finissons-en.

Glacia acquiesça, visiblement d’accord avec son amie, tandis que les quatre jeunes femmes entraient dans la salle de cours, la jeune Evoli s’asseyant à côté de la fille-Carmache. Alors que la sonnerie retentissait, le professeur, un grand homme-Ectoplasma assez imposant, prenait une craie et écrivait quelque chose au tableau tout en déclarant :
-Bien, voici l’attaque que je vais vous apprendre aujourd’hui…

Il se retourna ensuite, pour dévoiler le mot “Hypnose” écrit au tableau, qui eut pour seul effet de créer une vague de soupirs découragés dans la classe. Glacia en profita pour se pencher vers Kailla et pour murmurer :

-C’est ridicule… Qu’est-ce qu’on fiche dans ce cours, en fait ?

Kailla se pencha à son tour vers son amie, avec un air faussement sérieux, qui se voulait être une parodie de M. Kronsky, leur professeur ; et leva l’index à son adresse, ce qui était une forme de signe qu’elle connaissait très bien. Les deux chuchotèrent alors avec une synchronisation parfaite et une rapidité peu naturelle :

-Il est INDISPENSABLE de comprendre le fonctionnement précis des attaques magiques afin de pouvoir les contrer le plus rapidement et le plus facilement possible. L’information est une force. Et de toute manière ça fait partie de votre cursus.

Et elles se mirent à rire à voix basse, essayant de ne pas se faire prendre. Elles connaissaient par coeur le discours de Kronski, au point qu’elles en avaient fait une blague récurrente. Ces plaisanteries faisaient partie de leur quotidien et les aidaient à faire passer le temps plus vite, si bien que, à force de se moquer de l’Ectoplasma, les deux filles ne remarquèrent presque pas l’heure passer. Les autres cours passèrent aussi vite, si ennuyeux mais égayés par les discussions des deux amies, jusqu’à ce qu’arrive le cours tant attendu. Tous les élèves de la classe étaient réunis dans le gymnase qui, à défaut d’accueillir des cours de sport, était l’endroit idéal pour le cours de combat. La plupart des élèves semblaient impatients, Glacia trépignant sur place tandis qu’elle chuchotait à Kailla :

-J’ai trop hâte de voir ce que Damon va nous apprendre aujourd’hui !

Cependant, alors que la porte du gymnase s'ouvrait et que tous les élèves s'attendaient à voir leur professeur habituel, une silhouette inhabituelle se profila. Un homme Alakazam, au visage inexpressif et à l'allure calme, marchait doucement vers les élèves. Alors qu'aucun ne faisait du bruit, les pas des chaussures de cuir noires du nouvel arrivant résonnaient dans tout le gymnase, la cadence entre chaque son marquant à quel point l'homme prenait son temps pour s'approcher. Puis finalement, il s'arrêta devant ses nouveaux élèves, semblant poser un cartable en cuir qu'il tenait dans sa main droite jusqu'alors devant lui. Le cartable se posa dans le vide, comme si il était sur une surface invisible, alors que l'homme Alakazam remontait ses lunettes et regardait sinistrement et attentivement ses élèves. Son regard s'arrêta quelques secondes sur Kailla, glaçant le sang de cette dernière, puis il regarda dans le vide pour finalement parler d'une voix sobre et hautaine.

-Bonjour. Monsieur Damon est absent aujourd'hui, je dois donc prendre la relève. Asseyez-vous à vos places, s’il vous plaît.

Les réactions déçues des élèves ne se firent pas attendre, des cris et des plaintes s’élevant rapidement parmi la masse, mêlées à de l’incompréhension à cause du fait que l’étrange homme Alakazam venait leur demander de “s’asseoir à leurs places” dans un gymnase où il n’y avait ni tables, ni chaises. Kailla râla bruyamment, marmonnant suffisamment fort pour que Glacia l’entende.

-Et voilà, le meilleur moment de la journée part aux oubliettes…

Mais alors qu’elle avait dit ça, l’adolescente Carmache put sentir immédiatement le regard du professeur se poser sur elle, comme si il avait entendu. Un regard froid et vide de sentiments, ce qu’il appelait un regard “parfait”. Elle frissonna à nouveau, clairement pas à l’aise à l’idée d’avoir cours avec cet homme. Tous les élèves connaissaient de réputation le professeur. Il s’appelait M. Jekel, et était apparemment un enseignant en “Maîtrise de soi”. Les rumeurs allaient bon train le concernant. Certains disaient qu’il s’agissait d’un psychopathe sans aucune émotion mais d’une violence rare envers ses élèves. D’autres, qu’il s’adonnait à des pratiques morbides en dehors de ses cours et parfois au sein de ceux-ci. Toujours est-il que Kailla, Glacia et les autres élèves de leur classe ne l’avaient jamais eu en cours ; en conséquence de quoi, l’appréhension était présente. Une jeune Gijinka Feunard leva la main, hésitant légèrement, mais se décidant finalement à poser la question qui lui trottait dans la tête.

-Hmm… Monsieur… On est dans le gymnase, comment vous voulez qu’on s’asseoit à nos places ?

Le regard de Jekel dévia de Kailla pour se plonger dans celui de la femme Feunard, celle-ci regrettant immédiatement ses mots alors que Kailla pouvait sentir un immense poids se retirer de ses épaules.

-Jekel : Tss, les jeunes. On doit tout faire pour eux.

L'homme Alakazam souleva son cartable et le plaqua contre la surface invisible, provoquant un bruit d'écrasement en même temps qu'un très court flash blanc, et l'instant d'après, les élèves étaient tous dans la salle de classe de Monsieur Kronski, chacun à sa place respective, Jekel étant au bureau de professeur comme si il n'avait pas bougé d'un pouce, son cartable étant à la même position, mais posé sur ledit bureau.

-Je disais... Asseyez-vous à vos places, s'il vous plaît.

Kailla paniqua l’espace d’un instant et tâta ses épaules et ses bras pour vérifier qu’ils étaient encore entiers, la téléportation l’ayant clairement surprise. Puis, comprenant la situation, et le fait que personne n’y échapperait, elle se laissa tomber sur sa chaise, le menton et les bras à plat sur la table, et marmonna à nouveau quelque chose, que cette fois Glacia n’entendit pas à travers le brouhaha de la salle de classe. Celle-ci, stupéfiée, avait lâchée un “woaw” suite à la téléportation avant de s’asseoir sur sa chaise et de lancer un rapide coup d’oeil vers Kailla. Elle hésita un moment à lui demander de répéter puis songea qu’elle avait sûrement marmonné quelque chose pour elle-même plutôt que pour lui parler et décida donc de se concentrer sur le cours, clairement intriguée par l’homme-Alakazam. Celui-ci regarda stoïquement les élèves.

-Jekel : Aujourd’hui, nous allons traiter de la question de la douleur. Quelqu’un peut-il me décrire ce qu’il pense qu’est la douleur dans sa définition la plus complète ?

Une main se leva aussitôt, celle de Léa.

-... La Xatu ?

-Léa : La douleur est une réaction chez tout être vivant lorsque les nerfs et les capteurs sensoriels sont poussés à leurs limites. La douleur peut être physique comme mentale.

-Impressionnant rabâchage de définition encyclopédique. Nous avons tous clairement appris quelque chose.

-...


Léa prit visiblement mal la remarque sarcastique de Jekel, ce dernier étant resté impassible dans sa critique mais tout de même frappant.

-Jekel : Quelqu’un peut-il me faire une description un peu moins scolaire ?

Il y eut un silence de mort après la question du professeur, personne ne semblant prêt à répondre alors que la meilleure élève de la classe et peut-être même de l’Académie entière venait de se faire critiquer. Glacia lança un regard circulaire sur les différents élèves, comme si elle essayait de trouver quelqu’un qui aurait le courage de répondre. Personne. Jekel était sûrement le genre de personne à potentiellement rester silencieux si personne ne répondait, en plus. La jeune fille grimaça et finalement, elle leva la main, l’air presque dépitée. Lorsque l’Alakazam l’interpella, elle répondit :

-La douleur, c’est…

Et elle s’arrêta, pantoise, comme si elle n’avait pas vraiment réfléchi plus que ça à la question. Elle n’avait pas vraiment souffert dans sa vie, enfin, elle n’en avait pas trop l’impression. Pourtant, la réponse était presque instinctive, venant d’un coup, Glacia se remettant à parler comme si cette vision de la douleur avait toujours fait partie d’elle :

-... C’est l’insurmontable, c’est une peine et un désespoir si grands qu’ils nous empêchent d’avancer. Et pourtant… C’est aussi ce avec quoi on doit vivre au quotidien.

Après avoir prononcé cette phrase, l’Evoli perdit toute sa contenance, à nouveau embarrassée. Sa définition n’était pas du tout aussi scientifiquement exacte que celle de Léa, elle devait juste avoir l’air d’une imbécile. Baissant la tête, comme pour éviter le regard de Jekel, elle marmonna :

-... Enfin, je crois…

L’homme Alakazam fixa longuement Glacia, restant interdit un moment. Puis finalement, Monsieur Jekel laissa échapper un soupir, avant de répondre d’un ton monotone :

-Cette réponse suffira. Effectivement, vous n’échapperez jamais à la douleur. Physique, morale, psychologique. C’est pour ça que vous ne devez pas essayer de fuir cette douleur. Vous devez vivre avec, apprendre à vivre avec, apprendre à la maîtriser.

Le professeur observa une seconde l’adolescente Carmache, remarquant qu’elle était dans ses rêves et n’accordait aucune importance au cours.

-Ne montrez jamais votre douleur. La douleur est un signe de faiblesse. Elle encourage l’ennemi. Elle montre vos points faibles. Et elle inspire la crainte pour soi-même et pour ses propres alliés. Si vous êtes blessé, physiquement comme mentalement, serrez les dents et battez-vous. Jusqu’à vos extrémités.

Le professeur lança un second regard à Kailla, cherchant à déterminer si son comportement avait changé ou non. Elle, toujours affalée sur sa table, le regardait dans le très vague. Ses yeux semblaient fixés sur la chemise de l’homme Alakazam, mais trahissaient le fait qu’en réalité, son subconscient n’était qu’à moitié présent dans la salle de classe. Il lui arrivait souvent de rêvasser et de penser à tout et à n’importe quoi. N’importe quel sujet plus agréable que le cours dans lequel elle se trouvait. A ses plaisanteries avec Glacia, à la manière dont elle pourrait vaincre sa mère la prochaine fois… ou dans le cas présent, à son histoire avec Luxor, comme le matin même. Au bout de quelques secondes néanmoins, la Gijinka Carmache avait remarqué le silence dans la salle et le fait que le regard de M. Jekel était rivé sur elle depuis un moment maintenant, et s’était relevée brusquement, se replaçant droite comme un I dans sa chaise. Elle sentait à nouveau la pression sur ses épaules. Elle avait un mauvais pressentiment. Celui-ci fronça légèrement les sourcils, puis finalement, ouvrit son sac, y plongeant ses mains tout en fixant encore la jeune femme Carmache.

-Nous allons en voir un exemple. Une mise en pratique.

L’homme sortit une serviette en cuir pliée de son cartable, et en la dépliant, en sortit une belle paire de ciseaux très bien affûtés. Monsieur Jekel s’approcha de l’élève distraite, et lui posa une question qu’il n’avait pas encore posé aux autres élèves malgré leurs interventions.

-Quel est votre nom, jeune fille ?

Kailla hésita un instant, regardant successivement Jekel puis sa paire de ciseaux. Ses nerfs, son instinct de combat, lui hurlaient de répondre à la menace le plus violemment possible. Il l’avait dans sa ligne de mire. Ca n’allait pas bien se passer. Non, ça n’allait pas bien se passer. Elle tourna les yeux le plus discrètement possible, cherchant de l’approbation dans le visage de Glacia avec une inquiétude non dissimulée. Elle n’en trouva pas. Glacia semblait aussi effrayée qu’elle-même. Puis ses yeux se recentrèrent sur la source de ses craintes. Elle déglutit.

-... Kailla Lektro.

-Kailla Lektro, hein...


L’homme Alakazam examina et analysa longuement son interlocutrice, puis Glacia, puis à nouveau Kailla. Puis soudain, surprenant l’adolescente Carmache, Jekel agrippa son poignet avec une vitesse imprévisible, plaquant sa main contre la table.

-De ce que je vois, vous êtes une guerrière dans l’âme. La résistance à la douleur doit vous connaître. Et de toute évidence, votre voisine est votre meilleure amie. Que pensez-vous de son point de vue sur la douleur ?

Kailla paniquait complètement, intérieurement. Son coeur battait à une vitesse folle. Elle sentait ce qui venait. Elle aurait voulu tenter de libérer son poignet avec son autre main, mais celle-ci refusait de bouger. Est-ce que c’était l’oeuvre des pouvoirs psychiques de ce professeur ? Ou c’était peut-être vraiment sa propre peur qui faisait qu’elle n’arrivait pas à faire quoique ce soit ? Lentement, elle tourna la tête vers Glacia. Et à l’instant où leurs pupilles se croisèrent, Glacia put voir à quel point son amie était terrifiée. Si ses yeux avaient eu des genoux, ils l’auraient implorée à genoux de l’aider. Elle balbutia en essayant vainement de trouver quelque chose à dire.

-C’est… une réponse très vraie ?

Elle n’avait pas vraiment écouté, ni la réponse de Léa, ni celle de Glacia. Elle n’avait retenu qu’un seul mot, “insurmontable”. Comme ce qu’elle ressentait actuellement. Elle était face au mur insurmontable que formait la froideur de M. Jekel. Ce dernier resta silencieux quelques instants, puis finalement lâcha sèchement :

-Je vois.

TCHAC.

https://www.youtube.com/watch?v=FEuJeNMDcQo

Kailla avait senti une vive et soudaine douleur, alors que les ciseaux de Jekel s’étaient plantés avec force dans le dos de la main de l’adolescente Carmache, l’homme Alakazam n’ayant rien perdu de son air froid et impassible. La jeune fille tremblait. Tout son corps tremblait sous l’effet de l’intense douleur, à l’exception de la main transpercée elle-même. Elle serrait les dents si fort qu’elles auraient pu se briser. Elle n’arrivait pas à crier. Elle n’avait jamais eu aussi mal de toute sa vie. Elle avait l’impression que son être tout entier venait d’être fracturé par cette paire de ciseaux à l’instant où elle s’était plantée dans sa peau. Mais elle n’arrivait définitivement pas à crier. Elle parvenait tout juste à pleurer, ses larmes tombant sur la table et se mêlant au sang qui coulait lentement sur le bois. En voyant cela, Glacia eut le souffle coupé, les bras ballant, le regard perdu, celle-ci ne sachant clairement pas quoi faire. Elle avait presque l’impression que c’était irréel tant la situation lui semblait absurde. D’un coup, comme si elle se ressaisissait et comprenait enfin qu’il fallait agir, elle se leva d’un bond et s’avança vers le professeur pour le sommer d’arrêter.

- Mais… Mais arrêtez ! Vous êtes complètement malade, lâchez-la tout de suite !

-Qu’en pensez-vous, mademoiselle Lektro… Quelle est la vraie douleur ? Ce que vous ressentez dans votre main ? Ou l’horreur que ressent votre amie en ce moment-même, de vous voir dans cet état, en sachant pertinemment qu’elle ne peut pas vous aider ?


Le professeur avait totalement ignoré Glacia, ne lâchant pas Kailla des yeux. Celle-ci ne parvenait pas à répondre. Ni même à penser à une réponse. Elle aurait fait n’importe quoi pour s’enfuir. N’importe quoi pour disparaître et échapper à cet homme, à la douleur et à l’humiliation. Mais à la place, elle était comme complètement paralysée. Elle restait dans sa position actuelle, raide comme un bout de bois, les deux mains sur la table. Elle n’essayait même plus de soutenir le regard de son bourreau. Ses yeux larmoyants fuyaient. A défaut de prononcer un mot, elle parvint à réunir tout ce qui lui restait de force mentale, et avec l’énergie du désespoir, hocha tout doucement la tête, comme seule réponse à la question. Jekel fronça les sourcils.

-Jekel : Incapable de me répondre convenablement, hein ? Tu penses devenir une guerrière ainsi ? Perdras-tu tes moyens ainsi sur le champ de bataille, lorsque la vie de tes proches sera en jeu ?

L’homme Alakazam regarda brièvement Glacia, puis continua finalement :

-Tu es insouciante. Et incapable d’apprendre. Si tu te comportes ainsi, tu n’avanceras jamais. Pas tant que tu n’auras pas de pression suffisante. Du coup, on va faire un exercice avancé.

Le regard froid de Jekel subjugua totalement de terreur l’adolescente Carmache.

-Maîtrise ta douleur. Contiens-la. Garde tes moyens… Sinon quoi… Mes ciseaux finiront plantés dans la main de ta meilleure amie.

-Glacia : Quoi ? Mais ça va pas ?


La jeune fille avait frissonné en entendant ça, comprenant de suite à quel point le professeur était sérieux. Elle avança d’un pas de plus vers l’Alakazam, même si elle se doutait que ses actions et que ses paroles seraient vains face à l’inflexibilité de Jekel.

-Mais vous êtes vraiment cinglé ! C’est complètement illégal, vous allez beaucoup trop loin !

-Kailla : … C’est… C’est bon.

A la surprise de Glacia, Kailla s’était débrouillée pour prononcer ces deux mots entre ses dents serrées. Sa main libre s’était soudain transformée en poing fermé, serré lui aussi avec force, et plaqué sur la table. Elle tentait de ravaler ses larmes. Son esprit tentait de contenir la douleur, en la concentrant sur une seule et unique pensée. La pensée que si la douleur qu’elle ressentait actuellement était aussi horrible… Alors Glacia, moins entraînée à subir la rage d’un parent capricieux, moins entraînée au combat, aux coups et blessures… serait complètement incapable de la supporter. Elle voulait à tout prix lui éviter ça. La réponse à la question de Jekel devenait claire comme le cristal, maintenant qu’il lui imposait cette épreuve. Il n’y avait qu’une seule chose à faire. Tenir le choc. Elle prononça à nouveau, en grognant, sa haine pour le professeur se ressentant dans chaque mot :

-Ne touchez pas à Glacia… Je préfère encore… rester comme ça… si ça peut lui éviter ça…

-... Tu es sûre ?


Le message était clair alors que les doigts de Jekel se refermaient sur la paire de ciseaux : Il voulait la tester. La jeune Carmache sentit les lames se rejoindre avec vitesse et tranchant, transformant les deux blessures de Kailla en une unique, bien plus grande et douloureuse. La victime de Jekel se retint de hurler. Son autre main agrippa le bord de la table, comme si elle cherchait à s’agripper à n’importe quoi pour tenir. Il n’y avait rien à serrer. Rien à quoi s’accrocher, à l’exception de la table elle-même. Le visage de Kailla était déformé par la douleur. C’était une sensation horrible, que d’avoir l’intérieur de sa main découpé ainsi. Tout ce qui s’y trouvait, les nerfs, les veines, tout cela tranché soudainement. C’était horrible. Mais elle pouvait le faire. Elle pouvait tenir. Elle pouvait protéger Glacia de cette torture. Un léger “crac” se fit entendre depuis la mâchoire de l’adolescente, signalant que dans ses efforts pour résister à la douleur, elle venait de se briser une dent. Kailla ferma l’oeil gauche, soulevant comme elle le pouvait ses mandibules, et adressant à l’homme Alakazam, en dépit de sa douleur, en dépit de son visage déformé, en dépit de sa dent en moins, un sourire défiant.

-... Sûre…

Pour la première fois, les lèvres de monsieur Jekel semblèrent se lever, révélant ce qui semblait être un léger sourire de satisfaction. Puis, effaçant ce sourire, l’homme Alakazam retira sa paire de ciseaux de la main de l’adolescente Carmache, essuyant l’outil avec sa serviette de cuir.

-J’espère que cela vous servira de leçon, mademoiselle Lektro. Les dégâts sur la table seront aux frais de votre famille, considérez cela comme une punition pour votre comportement. Dîtes-vous bien que ce n’est rien à côté de ce que la vie vous réservera pour une même attitude.

L’homme rangea sa paire de ciseaux, puis continua, en s’adressant à Glacia :

-Je te laisse l’amener à l’infirmerie, avant qu’elle ne repeigne le sol de son sang. Mademoiselle Lektro, je veux vous voir en rendez-vous ce soir à 20h, dans mon bureau, et seul à seule. Vous n’avez pas intérêt à être en retard ou absente, je vous préviens.

Tout d’un coup, tout retomba. La rage et la haine de Kailla. La douleur d’avoir eu les ciseaux plantés puis refermés dans sa main. La force et l’énergie qu’elle avait employé à tenir pendant plusieurs minutes, avec la volonté de protéger Glacia. Tout était retombé brutalement au moment où la lame fut retirée. L’adolescente Carmache perdit son air de défi, se rendant finalement compte à quel point elle était brisée, intérieurement et extérieurement, à la fois par sa blessure et par les mots de Jekel, aussi tranchants que sa paire de ciseaux.
Elle se courba sur elle-même, pliant sa tête contre sa poitrine. Tout ça était insupportable. Il n’y avait aucun but à l’exercice. Seulement un plaisir sadique pour le professeur, d’un bout à l’autre. En plus de ça, il allait appeler sa mère, qui n’hésiterait pas à lui “casser la gueule”. Réellement. Mikah Lektro plaisantait avec ses attaques surprises du matin, mais pas quand il s’agissait d’une punition. Et en plus de ça, l’homme Alakazam n’en avait pas eu assez et voulait en plus la voir dans son bureau le soir même. C’en était trop pour Kailla. Tout lui tombait dessus ou allait lui tomber dessus. Qu’est-ce qu’elle pouvait faire à part… souffrir… et… tenir ?

Glacia, de son côté, avait assisté à la scène de façon impuissante. Elle n’avait rien pu faire. Tout ce dont elle était capable maintenant, c’était d’emmener son amie à l’infirmerie, soit exactement ce que Jekel voulait qu’elle fasse. Elle se sentait humiliée, d’une certaine façon, et souffrait pour son amie, complètement désespérée de la voir ainsi. Avec difficulté, elle aida d’abord Kailla à se lever, puis à marcher, les jambes tremblantes et affaiblies de la jeune-Carmache rendant chaque pas difficile. A peine sortie de la salle, Glacia marmonna :


-Quel enfoiré, ce sale type ! Il se croit vraiment au dessus de tout !

-Glacia…

-Oui ?

-... J’ai réussi… pas vrai… ?

-...


Glacia s’arrêta de marcher, tout en restant silencieuse pendant un moment, se mordant fortement la lèvre pour éviter de craquer. Elle avait eu tant de mal à assister à cette scène qu’elle avait juste envie de pleurer. Elle aurait aimé être aussi forte que Kailla en ce moment même. Finalement, elle acquiesça lentement avant de répondre :

-Oui, tu as été admirable.

Kailla lui sourit faiblement, la tête basse. Elle avait réussi. Elle avait passé l’épreuve de Jekel. Elle l’avait protégée. Mais…

-... Ils vont me tuer, maintenant…

-... Non. T’as qu’à dormir chez moi ou chez Léa, on s’arrangera bien. Tu as déjà assez souffert sans que je puisse faire quoi que ce soit, je refuse que ça continue comme ça.

-... Et Jekel… ? Si je vais pas à son rendez-vous… ça va probablement être pire...


Glacia fronça les sourcils. Effectivement, Kailla ne pourrait sûrement pas échapper au rendez-vous.

-On attendra pas loin, j’ai une très bonne ouïe et Léa pourra sentir si tu souffres grâce à ses pouvoirs. S’il se passe quoi que ce soit, on interviendra, d’accord ? Je ne veux plus que ce sale type te touche. En attendant… Il faut aller à l’infirmerie, d’accord ? Je ne voudrais pas que tu t’évanouisses à cause d’une anémie…

-Je peux régénérer mes blessures, habituellement… Mais là… Je sais pas ce qu’il a fait… ma peau autour de la blessure… j’arrive pas à en faire des écailles...


La meilleure amie de Glacia sourit à nouveau. Elle avait du soutien dans cette épreuve. Elle n’était pas seule. Elle pouvait protéger Glacia, et Glacia pouvait la protéger. C’était rassurant de savoir qu’elles pouvaient compter l’une sur l’autre, et aussi sur leurs autres amies. Elle poussa un léger soupir, son énergie la quittant, et son poids sur l’épaule de l’adolescente Evoli augmentant, au moment où elles arrivaient à l’infirmerie. Malgré cela, Glacia ne flancha à aucun moment, considérant que ses efforts pour aider sa camarade à atteindre l’infirmerie n’étaient rien face à tout ce que Kailla avait dû traverser. Quand elle arriva enfin à destination, elle toqua et ouvrit tout de suite la porte pour amener la jeune Carmache à l’infirmière. Celle-ci, une Gijinka Leveinard, l’allongea sur un lit et entreprit de soigner sa main. Kailla avait le regard vide, terriblement vide, comme celui d’une morte. L’infirmière regarda Glacia et lui demanda :

-Infirmière : … C’est M. Jekel, n’est-ce pas ?

-... Oui. Ce professeur est complètement fou, il s’en est pris à Kailla sans raison !

-Sigh… Il fait ça très régulièrement. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de blessés j’ai eu lorsqu’il est arrivé à l’Académie. Cependant, la blessure semble bien plus grave ce coup-ci. Je ne sais pas comment il s’y est pris, mais cette blessure semble plus profonde,et impossible à soigner complètement...


Glacia écarquilla les yeux, stupéfaite. Non seulement ce n’était pas son coup d’essai mais en plus… En plus…

-Vous voulez dire qu’elle portera la marque de cette blessure à vie ? Mais pourquoi personne ne s'occupe de ce malade à la direction ? Et le bien-être des élèves, la sécurité, tout le blabla habituel du directeur à chaque rentrée ?

-Je ne saurais l’expliquer… Il doit avoir des contacts haut placés, le directeur lui permet tout, et aucune plainte envers lui venant des parents n’a abouti… Je crains fort qu’on ne puisse rien y faire...


Glacia serra les poings, encaissant le coup du mieux qu’elle pouvait. Comment allait-elle pouvoir expliquer ça à Kailla, mais aussi à Léa et Lydia ? Tout ça était si injuste. Elle avait juste envie de pleurer, complètement désespérée par tout ce monde qui lui semblait absurde, l’injustice serrant son coeur à un point tel qu’elle avait l’impression d’étouffer. Finalement, elle balbutia :

-J... Je… Je vois. On ne peut donc rien faire. Désolée si j’ai été un peu agressive, ce n’est pas votre faute. Mais… La journée a été difficile et j’aurais aimé faire quelque chose pour Kailla.

-J’ai cicatrisé la plaie. Elle a besoin de rentrer prendre du repos, avant tout...


Glacia sortit de l’infirmerie, étourdie par l’ensemble des événements et par ce que l’infirmière lui avait révélé. Elle lança un rapide coup d’oeil vers Kailla. Au moins, elle avait l’air d’aller un peu mieux, bien qu’également fatiguée. La Gijinka Carmache restait silencieuse, serrant doucement sa main pansée en utilisant son autre main. Léa et Lydia, qui attendaient devant l’infirmerie depuis la fin des cours, se précipitèrent vers elles, la femme Elecsprint semblant morte d'inquiétude.

-Lydia : Glacia ! Kailla ! Vous allez bien ?!

-Kailla : Ca va, Lydia… Merci d’être venues.

-Glacia : … Oui, ça va. Ca pourrait être pire, du moins.

-Léa : Et la blessure de Kailla… ?


La fille-Evoli déglutit en repensant aux paroles de l’infirmière. Il fallait bien le leur dire, de toute façon. Elle ne pouvait pas le cacher.

-Elle… Elle est cicatrisée. Mais elle ne partira pas. Kailla devra vivre avec. Apparemment, ce n’est pas la première fois que Jekel fait ça… Mais là, il aurait été particulièrement violent.

-Kailla : J’ai comme qui dirait une cicatrice de guerre, désormais.

La fille Carmache sourit faiblement à leurs amies, levant comme elle le pouvait le pouce de sa main blessée. Léa fronça les sourcils en serrant ses poings fébriles.

-Léa : Je… Non, nous… Nous devons nous venger. Cet homme doit payer pour ses crimes. Pour ce qu’il a infligé à Kailla.

Glacia soupira, visiblement désabusée, comme si elle y avait déjà pensé pendant tout ce temps.

-J’aimerais bien la venger aussi, crois-moi Léa, mais on ne peut rien faire… De ce que m’a dit l’infirmière, ce type a des contacts et est quasi intouchable. Impossible de porter plainte, d’en parler au directeur ou de le traîner en justice. Nous sommes… Impuissantes.

-Ah ah… Ah ah… Impuissantes, hein… ?


Une drôle de lueur passa dans les yeux de Léa. Une lueur que ses amies ne lui connaissait pas. L’adolescente Xatu tremblait légèrement, levant un visage étrange et presque perturbant vers Lydia, Kailla et Glacia.

-... Et si nous nous faisions justice nous-même ?

Kailla fronça les sourcils, clairement pas à l’aise avec la proposition.

-Léa, tu as vu de quoi il est capable. J’ai autant envie de lui faire bouffer ses ciseaux que toi, mais je suis réaliste. Si on tente quoique ce soit contre lui, le retour de flamme sera bien pire que tout ce qu’on aura imaginé. Et je ne souhaite ça à personne, pas même à mon pire ennemi. Si on voulait vraiment “faire justice”, comme tu dis, pour éviter que Jekel riposte… ça impliquerait de…

Un léger sourire passa sur le visage de Léa. Un sourire qui laissa planer un silence sur tout le groupe, autant face à la gravité de l’idée apparaissant dans chacune de leur tête, que face au regard empli d’un mélange de haine et d’insécurité de la jeune Xatu.

-Il a donné rendez-vous à Kailla, non ? Qui sait quelles horreurs il pourrait lui faire… On va le devancer… On va protéger notre amie… On va l’empêcher de nuire à quiconque… Pour toujours…

Glacia secoua la tête, l’air incrédule, avant de déclarer comme pour tenter de raisonner Léa :

-Non… On aura qu’à surveiller Kailla et intervenir si quelque chose arrive mais on ne peut pas… Enfin… Pensez aux conséquences, les filles.

-Léa : Tu crois que c’est le moment d’hésiter… ? Ce mec est barge… Si ça tombe, dans quelques heures, c’est Kailla qui va mourir… Vous voulez laisser passer ça, vous… ? Alors qu’avec son rendez-vous, on a l’occasion idéale d’agir… ?

-Lydia :... Léa… Tu es sûre que ça va… ?

-Très bien. Je suis rationnelle… Vous avez peur, je comprends… Mais ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer. Il va payer. Pour toutes les filles dont il a détruit l’enfance avec ses maudits ciseaux..


La jeune Evoli baissa la tête, complètement désemparée et perdue, mais aussi lassée. Lasse de lutter. C’est pourquoi elle même ne crut pas en ses propres mots alors qu’elle suppliait pour la dernière fois son amie de laisser tomber :

-Non, Léa, non… S’il te plait…

-Il va nous falloir des chiffons, des cordes, des pelles, une seringue d’Antimaj, des armes et des lampes torches. Oh, et des ciseaux aussi.


BOOOOOUUUUUMMMMMMMMM.

Les filles sursautèrent.

-Lydia : C’était quoi, ça ?

-Léa : … Sûrement un éclair. Ne perdons pas de temps, restons concentrées.



_________________________________________________________________________


Dans un recoin plus isolé du village, au milieu des champs, un éclair violet venait en effet de s’abattre avec fracas.

- ??? : … C’est dingue, mais c’est bien là, je reconnais l’endroit. J’avais rôdé un peu dans le village avant de les délivrer.

La personne qui avait prononcé ces paroles était Eldor Stein, qui était apparu dans le champ aux côtés de son amie Nelly Snake. Celle-ci émit un léger sifflement, les deux Gijinkas se lançant un regard complice alors qu’ils semblaient tous les deux déterminés et que Nelly déclarait :

-Il est enfin temps de ramener Kailla.
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MessageSujet: Re: Archipel Ameaurr (Time Break)   Archipel Ameaurr (Time Break) EmptyLun 10 Juin - 21:35

Eldor acquiesça en entendant la phrase de son amie. Ceci dit, les deux Gijinkas n’avancèrent pas, semblant tous les deux réfléchir tandis que le Démolosse se grattait la tête, l’air gêné :

-Ceci dit… Comment va-t-on s’y prendre ? Si je ne les sors pas de prison elles seront exécutées, non ?

-... Oui, c’est vrai, mais tu te souviens de la raison pour laquelle elles ont été emprisonnées ?

-Oh, moi et les détails...


La femme-Arbok marmonna quelque chose qui semblait être une insulte en levant les yeux au ciel avant de demander :

-De toute façon, j’imagine que tu as déjà tout prévu, pas vrai… Miranda ?

Il y eut un petit début de rire qui résonna autour d’eux, les deux Rebelles semblant être les seuls à entendre la voix majestueuse leur répondant :

-Miranda : Vous formez vraiment un drôle de duo… J’ai tout prévu, oui. Vu l’ampleur de ce qu’on entreprend, je ne peux me permettre de marge de risque supplémentaire. Kailla se trouve avec Glacia et deux de ses amies à l’école. Elles préparent le meurtre de monsieur Jekel, leur professeur de Maîtrise de Soi. Empêchez-les de l’éliminer, par la raison ou par la force, et Kailla sera sauvée.

-Eldor : Parfait, en plus vu leur niveau de l’époque, on va les neutraliser en un clin d’oeil si elles ne veulent pas nous écouter !


L’homme-Démolosse sembla réfléchir un moment, avant de se mettre en marche, suivi de près par Nelly. L’ancien chef des Dacotas ajouta :

-J’ai une bonne mémoire des lieux par contre et le village n’est pas bien grand. On devrait arriver à l’Académie assez rapidement… En plus, les cours sont terminés à l’heure là, donc il ne doit plus rester beaucoup d’élèves. On les trouvera rapidement.

-Je pense aussi. Mais… Soyez prudents et efficaces. Pour l’instant, tout va bien, mais je crains fort que nous ne restions pas seuls bien longtemps...


Nelly tiqua en entendant les paroles de Miranda, visiblement anxieuse à l’idée d’échouer.

-... Comment ça, Miranda ? Il n’y a que toi qui peut nous faire entrer ou sortir d’ici… Pas vrai ?

-Miranda : … Ne nous en inquiétons pas pour l’instant. Faites plutôt au plus vite… Si mes inquiétudes se révèlent confirmées, je ne suis pas sûre que nous ayons de toute façon la moindre chance de nous en sortir…



_________________________________________________________________________



Au milieu d’un des quartiers les plus isolés du village, une vieille Gijinka Florizarre était tranquillement assise sur une chaise à bascule, dans son jardin en train de tricoter, profitant ainsi de sa retraite en observant le temps ensoleillé et les rares passants, de son sourire aimable et bienveillant. Un vieil homme Florizarre passa à la fenêtre avec sa canne, s’adressant à sa douce épouse de sa voix marquée par les années :

-Vieil Homme : Tu devrais rentrer, chérie, j’ai entendu un coup de tonnerre il y a quelques secondes à peine…

-Vieille Dame : Mais non, chéri, voyons, tu vois bien qu’il fait un temps magnifique… Cela devait être le voisin Elektek qui faisait mumuse… Laisse-moi profiter du Soleil, s’il te plaît…

-Gnagnagna, le Soleil…


L’homme Florizarre s’éloigna lentement vers l’intérieur en grommelant, alors que la femme Florizarre continuait à se balancer dans sa chaise à bascule, l’air détendu. Mais soudain, huit éclairs s'abattirent violemment sur la route juste devant elle, faisant sursauter la grand-mère sur place au point qu’elle s’en tenait la poitrine.

-??? : Nyah ah ah ! On y est !~


https://www.youtube.com/watch?v=At5kSKUOJog

A la position de chaque éclair, un Gijinka d’une Evolition différente était apparu. Glacia Iceon. Misaki Jundo. Ian Icul. Sakura Shirogami. Kuraï Shadow. Erika Summary. Lewis Iscar. Et enfin… Erina Rose. La femme Nymphali regardait les alentours en tournoyant sur elle-même, semblant toute curieuse et heureuse de où elle se trouvait.

-Erina : Woooaaaah, ça a marché ! Vous avez vu, sympa le voyage, nyah ? Ca valait bien la destruction totale et définitive de toutes vos générations futures, n’est-ce pas ?~

Glacia serra ses poings en entendant cela. Cette femme… Elle les avait trompés et elle continuait à se comporter de façon aussi insouciante, comme si de rien n’était. La destruction des stèles passe encore, elle s’en fichait, contrairement à la plupart des aristocrates de l’île qui devaient être bouleversés, mais l’idée même d’avoir été trompée, d’avoir cru pendant un moment qu’elle allait devoir tuer Kailla pour sauver le monde, ça, ça la révoltait profondément.

-Toi…

D’un coup, Glacia releva la tête, révélant un visage déformé par la rage, alors que le tatouage sur son avant-bras brillait, la Givrali mimant le fait de tirer à l’arc dans le vide, une dizaine de flèches apparaissant de nulle part pour foncer vers la Nymphali.

-T’es la pire des connasses, de nous avoir tous manipulés ainsi !

-Nyah ?


La femme Nymphali tourna son visage vers Glacia, l’air tout étonné et surpris, puis finalement, Erina afficha un grand sourire amusé.

-Hihi~ Une mauvaise joueuse~

Une aura surgit soudainement de la femme Nymphali alors qu’elle faisait un pas de danse, ladite aura barrant la route aux flèches afin de les réduire en charpie, avant de foncer sur Glacia afin de la dissoudre complètement sous la force incroyable de l’attaque.

-Un peu de calme, maintenant, les enfants ! Je n’ai même pas expliqué le jeu ! Si vous continuez comme ça, vous allez finir comme cette pauvre Givrali…

-C’est à dire ?


C’était Glacia elle-même qui avait posé cette question. Alors que tout le monde l’avait bien vu se faire dissoudre par l’attaque d’Erina, la femme-Givrali se retrouvait, intacte, à l’endroit où elle se tenait plus tôt, les bras croisés et l’air consterné. Les yeux d’Erina cillèrent plusieurs fois, jusqu’à ce que la femme Nymphali se mette à reculer de quelques pas, l’air faussement effrayé.

-Erina : Kyaaaa ! Un fantôme ! Je suis maudite, c’est ça ? Levich Ivkare, me faut du sel en grande quantité, vite !

-T.. Tout de suite, ô sublime Erina Rose !


L’homme-Voltali avait exécuté une sorte de garde-à-vous un peu gauche en entendant la requête de la Nymphali, provoquant un profond soupir de la part de Glacia.

-Ne joue pas l’idiote, tu sais très bien que je ne suis pas un fantôme, n’est-ce pas ? Pourquoi est-ce que tu te sens toujours obligée d’agir comme une gamine ou une imbécile ? On a tous de bonnes raisons de t’en vouloir à part l’autre illuminé et ton comportement n’aide pas.

Erina gloussa légèrement, se penchant un peu sur le côté, et leva ses deux bras en l’air, paumes ouvertes vers les côtés, comme le ferait une personne qui ne sait quoi répondre à une telle interrogation. Puis finalement, la femme Nymphali lâcha toujours aussi amusée :

-Mais, mais, parce que c’est marrant ! Je m’amuse comme une folle, moi~ Pourquoi vous êtes toujours tous là, à être si solennels, si fatalistes, si dramatiques ? Un peu de comédie, au moins, c’est joyeux, tout le monde est content à la fin !

La belle femme en rose laissa échapper alors un soupir surjoué, avant de continuer :

-Mais non, il faut que vous preniez tout au sérieux… Ouin, ma meilleure amie est morte… Oh là là, j’ai causé la destruction de huit espèces d’un coup… Blablabla, dépression, blablabla, suicide… Vous êtes d’un ennui, vraiment ! Faut sourire un peu ! Profiter de la vie comme elle est ! De toute façon, tout est écrit, vous savez ? Vous avez tous une destinée parfaitement pré-établie ! A quoi bon se prendre la tête là-dessus, vaut mieux en rire qu’en pleurer ! Regardez…

La femme Nymphali, un grand sourire aux lèvres, pointa son index vers la vieille dame Florizarre, qui transpirait et haletait sur sa chaise, alors que son mari s’était précipité pour l’aider, mort d’inquiétude pour elle.

-Ces pauvres troncs d’arbre asséchés sont noués par la peur, l’anxiété, le stress, la tristesse, le désespoir… Ils ont passé toute leur vie guidée par ces notions, et les subissent aujourd’hui… Alors qu’il n’y a pas de raison ! Leur destin veut qu’ils meurent très bientôt, lors du massacre de ce petit village ! C’est écrit ! S'ils avaient appris à vivre avec, ils auraient passé une vie mémorable, emplie de joie, d’insouciance et de plaisir… Exactement comme moi ~~ Mais là, les voir dans cet état… C’est juste… D’une tristesse absolue… Nyah…

Une lueur folle passa dans les yeux d’Erina, et un laser d’aura partit du bout de son doigt, détruisant complètement le jardin et la maison du couple de Florizarre, ne laissant rien de ces derniers. Des voisins voyant la scène partirent en courant en hurlant de peur, alors que la femme Nymphali rigolait tout gaiement.

-Et voilà ! Je leur ai retiré une épine du pied ! Plus de peur ni de stress, vu qu’ils sont morts, nyahahah ! J’ai abrégé leurs souffrances de quelques jours, sans bouleverser leur destinée pour autant, je suis une âme bonne et charitable, n’est-ce pas ?~

Sakura secoua la tête, l’air désabusée par les paroles de la femme-Nymphali, comme si elle était en profond désaccord avec sa vision du Destin.

-Comme c’est puéril et naïf… On aurait très bien pu évacuer l’ensemble du village et sauver tous ces habitants. Croire qu’il n’y a qu’un seul Destin, c’est une vision digne d’un enfant de sept ans.

-Aaaaaah oui, Sakura Shirogami ?~


Erina avait dit cela d’un ton et d’un regard aussi fous que provocateurs, son expression et ses mots marquant totalement que la femme Nymphali savait à qui elle avait à faire en s’adressant à la femme Mentali.

-Et pourtant, ce couple est mort, comme le Destin en avait décidé~ Vous auriez “pu” les sauver. Et pourtant, vous n’en avez rien fait~ Et si vous aviez essayé, vous auriez forcément échoué. Mais je ne vous en veux pas… Ca doit être rassurant de se dire que vous êtes maîtres de votre destin~ Je me demande qui est vraiment la personne naïve et puérile, ici, nyah~

Malgré la violence des propos d’Erina, Sakura eut pour seule réaction un sourire amusée, alors qu’elle répondait sereinement :

-Alors pourquoi avoir si peur qu’une morte soit ramenée à la vie ? Vous devriez bien savoir qu’il y a des Destins, des choix, des écrits et pas un seul.

-Nyaaaah, la morte, hein…


Erina fut pensive un instant, puis lâcha finalement, le visage un peu plus sérieux :

-Disons qu’elle est l’exception qui confirme la règle. Une exception que j’ai créé par ma propre erreur, tout autant une exception… Mais on ne peut pas baser la direction de ce monde sur le contre-exemple absolu que je suis, n’est-ce pas ?~ Ces personnes que j’ai tué, malheureusement pour eux, ne dérogent pas à la règle~

-Glacia : Ces personnes… C’était un vieux couple très gentil.


La femme-Givrali avait prononcé ces paroles à voix basse, la voix brisée par l’émotion, la mort des deux Florizarre éclipsant totalement les considérations philosophiques de Sakura et d’Erina à ses yeux.

-Tu te caches derrière un discours pseudo-philosophique… Mais en fait, tu es juste une enfant gâtée qui considère tout le monde comme ses jouets et qui brise tout ce qu’elle touche.

-Hihihi ! Tu es mignonne quand tu es énervée ! Ça te rassurerait, hein ?~


Erina afficha un grand sourire espiègle, les mains dans le dos.

-Et pourtant… Tu es la personne la mieux placée pour savoir que ce couple est déjà mort en vrai… Tu as pu voir tout ça de tes propres yeux, non ?~ Dans ce cas, la Vérité doit être tout aussi pourrie gâtée que moi, nyah ! D’ailleurs, on parle, on parle mais…

Le visage espiègle de la femme Nymphali devint un regard diabolique.

-... On a une fille Carmache à tuer, n’est-ce pas ?~ Qui se joint à moi, histoire de montrer à nos chers amis ce qu’est vraiment leur Destinée ?~

-Glacia : Tss, comme si quelqu’un allait te rejoindre…

-??? : Je me joins à vous.


Tout le monde se retourna vers la personne qui avait prononcée cette phrase. Il s’agissait de Ian Icul, droit comme un i et l’air aussi fier que déterminé, celui-ci croisant les bras en voyant les regards des autres Evolitions, comme pour montrer que sa décision était prise et irrévocable.

-Je suis un Disciple de Rensha. Je n’ai aucun doute que mon Maître ou mon Prophète auraient pris la même décision que moi. Pleurez les morts tant que vous voulez, mais les ramener est une décision stupide qui bouleverserait certainement les Écrits.

Après avoir prononcé ces mots, le Pyroli se pencha vers Sakura pour lui chuchoter quelque chose à l’oreille, celle-ci fronçant les sourcils et acquiesçant, Ian s’avançant ensuite pour se tenir aux côtés de Lewis et d’Erina.

-Vos discours et votre attitude ne me plaisent pas mais votre choix est plus juste et moins égoïste que celui de ceux qui veulent ramener cette Carmache à la vie.

-Erina : Youpiiii ! On est trois, c’est trop cool, nyah ! Dans ta bouche, Glacia, hihihi !


Comme une enfant un peu peste, la femme Nymphali se moqua ouvertement de la femme Givrali, pointant son index vers elle en riant d’une voix mignonne. La concernée secoua la tête, l’air dépitée, avant d’ajouter :

-Peu importe. Je pourrais me retrouver seule, je ne serai jamais ton alliée.

Sakura, elle, sembla hésitante. Elle ne souhaitait évidemment pas ramener une de ces Rebelles qui a participé à l’éradication de ses chères divinités et, en même temps, voulait prouver à cette Nymphali qu’elle avait tort sur sa notion de Destin.

-... Je ne souhaite pas intervenir. Vous êtes tous deux dans l’erreur.

Kuraï, lui, croisa les bras et resta là où il était. Il trouvait ça ridicule, tous ces sacrifices pour ramener Kailla mais il ne voulait clairement pas être du côté d’Erina. Erika, elle, n’avait rien dit depuis le début, mais son regard déterminé ne lâchant plus la femme Nymphali en disait long sur ses intentions que tout le monde pouvait deviner, le duo faisant ainsi face à Erina.

Quant à Misaki… Il avait lui aussi le regard fixé sur Erina, comme Erika. Mais ses yeux exprimaient un sentiment bien différent de ceux de la femme Phyllali. De la rage. De la haine. A un niveau tel, que personne n’avait jamais pu voir ça sur son visage jusqu’à présent. Il la haïssait. A cet instant, il haïssait Erina si fort qu’il aurait bien voulu brûler tout le village autour d’eux si elle avait pu brûler avec. Elle avait tout détruit. La confiance. La vérité. Le destin de millions de Gijinkas. Elle voulait détruire l’existence de Kailla. Elle détruirait l’existence de n’importe qui d’autre, pour son seul plaisir, comme si tout ça n’était qu’un “jeu”. De toutes les Evolitions qui avaient voyagé vers cet endroit du passé, et qui avaient entendu les horribles révélations de la femme Nymphali, Misaki était probablement le plus affecté par ces dernières. Parce qu’il connaissait le poids de vivre non-évolué, et sans “identité”. Parce qu’il ne souhaitait ça à personne. Mais aussi parce qu’il avait été l’une des principales causes de la situation actuelle, ayant été le premier à douter de Miranda, justement grâce à sa capacité à voir la vérité. Pauvre fou. Il n’avait jamais pensé à s’en servir sur Erina ou Anastasia. Il était trop sous le choc pour oser mettre en doute la seule source d’information qu’il avait trouvé après avoir fouillé le passé d’Anita. Et maintenant…


-... Je me fiche de Kailla.

-N’importe quoi.

Kurai avait tout de suite répondu ça, d’une voix froide et posée alors qu’il avait toujours l’air aussi stoïque.

-On s’en fiche presque tous de Kailla à part Glacia. Et toi. Moi, je suis parti parce que j’ai d’autres choses à faire et que je n’avais plus d’attache. Mais toi… Glacia, Kailla, Eldor, ce sont tes héros. Ca ne te servira à rien de te mentir à toi-même.

-T’as pas compris je crois.


La voix de l’homme Aquali était sèche. Il était hors de lui.

-Y’a plus de héros. Y’a plus de vérité à chercher. Y’a juste un monstre, une créature hideuse, que j’ai laissé m’embobiner ainsi que vous tous ! Je me fiche de Kailla, là, maintenant. Je veux juste avoir le plaisir de voir cette Nymphali réduite en poussière, peu importe le moyen. Je veux voir sa vie brisée, comme les millions de vies qu’elle vient de briser. Je veux ça même si ça doit être la dernière chose que je ferais de mon vivant. Si vous suivre me permet de faire ça, alors je vous suit. Dans le cas contraire je fais bande à part. C’est tout ce que j’ai à dire.

Erina avait un sourire radieux, comme si la réaction de Misaki lui plaisait.

*Oui… Embrasse ta Destinée, mon enfant… Comme nous tous…*

-Erina : Parfait, qu’il en soit ainsi ! Qui va gagner ? Je me le demande vraiment ! Ce n’est pas du tooouuut comme si j’avais totalement confiance en moi, nyah~ Bien ! Prêts ? A vos marques… Partez !


https://www.youtube.com/watch?v=8iv-jjDhzIE

L’aura d’Erina avait vivement changé, la femme Nymphali se déplaçant tellement vite qu’elle disparut presque instantanément face aux Evolitions. Sans hésiter une seconde, Glacia se lança à sa poursuite, accompagné de Ian qui, cependant, cherchait bien à rejoindre la Nymphali et non à s’interposer. Misaki n’attendit pas plus et se propulsa en avant à son tour, poursuivant les deux Gijinkas aussi rapidement qu’il le pouvait. Erika fit un regard entendu à Kuraï et commença à courir aussi dans leur direction. Ce dernier s'apprêtait à suivre sa nouvelle camarade, lorsque les deux Gijinkas furent stoppés par une barrière d’éclairs qui s’abattit avec violence tout autour d’eux, Lewis se tenant face à eux, l’air sûr de lui.

-Lewis : … Je ne vous laisserai pas perturber les projets d’Erina Rose.

La fameuse Erina Rosa sautillait tranquillement dans l’une des rues du village, ayant volontairement ralenti après son pic de vitesse, chantonnant gaiement… Alors que son aura s’abattait sur toutes les maisons alentours, tuant d’un seul coup les familles s’y trouvant une à une, alors que la femme Nymphali était aux anges, comme une enfant s’amusant à détruire sa ville de figurines. Cependant, alors qu’elle s’amusait de façon insouciante, une épaisse couche de glace apparut sur le sol, tentant de figer Erina, alors que Glacia arrivait à toute vitesse pour s’interposer face à elle.

-Je ne te laisserai pas aller plus loin, Erina. Kailla va vivre.

-Erina : Ooouuuh, j’ai peur~


Alors qu’elle prononçait ces mots, sans qu’elle fasse quoi que ce soit, la glace se mit à fondre autour d’Erina, Ian Icul apparaissant aux côtés de la Nymphali.

-Ridicule. Je refuse qu’on perturbe ainsi l'Équilibre.

-CRÈVE !

La glace, transformée en eau, s’éleva d’un seul jet sous la forme d’un Misaki enragé ayant transformé ses deux avant-bras en deux lames d’eau, tentant de décapiter brutalement Erina par derrière. Celle-ci ne bougea pas, sa tête semblant bien se faire trancher. Mais étrangement, son corps devint une aura rose au niveau de son cou, qui reforma une Erina indemne qui tira la langue à Misaki.

-Loupé~

Le Gijinka Aquali écarquilla les yeux, replongeant immédiatement dans la flaque d’eau et disparaissant pour réapparaître plus loin en avant.

-Elle a la Fusion d’Aura ! BORDEL !

Glacia écarquilla les yeux à son tour, semblant comprendre elle aussi ce que cela impliquait.

-Dans ce cas… Ce combat va vraiment être compliqué vu sa puissance.

-Erina : Eh oui ! Je suis costaud comme ça comme ça ! Bon, vous êtes bien marrants, mais moi, j’ai une certaine personne à éliminer~


La femme Nymphali disparut de nouveau à toute vitesse, passant aisément entre Glacia et Misaki alors qu’on pouvait la voir reprendre une vitesse normale quelques dizaines de mètres plus loin, de nouveau en train de sautiller et de tout détruire sur son passage. En voyant ça, la femme-Givrali refit apparaître de la glace un peu partout dans le village cette fois-ci, son image se brisant pour ressortir d’une plaque de glace proche d’Erina. Ian haussa les sourcils et claqua des doigts, une immense cage de flammes se formant entre lui et Misaki.

-Au moins un de moins pour la gêner.

-Misaki : Tu rigoles !

Misaki gonfla ses joues, puis cracha un puissant Hydrocanon au travers des barreaux de la cage, une partie de l’eau traversant les flammes, même si celles-ci semblaient ne pas s’éteindre. Puis, il se liquéfia sur place, surgissant plus loin dans une flaque créée au point d’impact de l’Hydrocanon. Ian secoua la tête face aux actions de l’Aquali, clairement blasé.

-Je crois que tu n’as pas compris ta situation… Tu es captif à présent.

Alors qu’il prononçait ces paroles, une marque apparut sur la forme aqueuse, semblable à un signe de clan que Misaki put reconnaître comme étant celui des Icul, la trace semblant brûler l’eau elle-même qui s’évaporait pour que Misaki, sous sa forme normale et avec la marque au même endroit que la forme aqueuse gravée sur son corps, apparaisse à nouveau au sein de la cage.

-Et chez les Disciples, autant dire que je mérite mon titre de geôlier.

Erina chantait. Erina dansait. Erina s’amusait. Alors que le destin de Kailla se jouait. Alors que des vies tombaient les unes après les autres. La femme Nymphali, elle, était aux anges. Elle riait. Elle s’extasiait. Elle était complètement… déphasée de son environnement.

-... Tu me dégoûtes à tout prendre à la légère comme ça.

Glacia venait de prononcer ces paroles alors qu’elle apparaissait derrière Erina, le tatouage sur son bras brillant à nouveau tandis qu’elle pointa sa main, qui mimait un revolver, vers le dos de la Nymphali et qu’elle mimait le fait de tirer.

-Rêve du Dragon !

Aussitôt, cinq magnifiques dragons de glace surgirent du bout des doigts de la Givrali et foncèrent vers Erina pour l’attaquer. Son adversaire se fit gober directement par l’un des dragons, mais quelques secondes après, il y eut une redoutable explosion d’aura rose qui détruisit complètement ce dernier, révélant, flottant dans les airs, une silhouette d’aura pur, où seuls se distinguaient des yeux sans pupilles, aux contours brouillons, et à la couleur noire opaque en contraste avec le rose du reste du corps. Puis ce fut un sourire tout aussi noir opaque et brouillon qui sembla se dessiner sur son visage, comme le dessin qu’aurait décrit un enfant d’un cauchemar qu’il avait fait la veille.

-Erina : Nyahahahahah ! Nyahahahahah !

La femme Nymphali ne parlait plus, se contentant d’émettre un rire aussi mignon que terrifiant, résonnant autour d’elle en écho, transmettant tout son sadisme en cet instant. Glacia fronça les sourcils et eut un léger sourire amer. Elle ne s’en sortirait sûrement pas. Qu’importe. Elle devait lutter.

-Tu te montres enfin comme tu es vraiment, Erina Rose… Un véritable monstre.


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MessageSujet: Re: Archipel Ameaurr (Time Break)   Archipel Ameaurr (Time Break) EmptyMar 11 Juin - 1:26

https://www.youtube.com/watch?v=p7oaz4Gzreg

Le coeur de Kailla Lektro, en ce soir précis, battait à cent à l’heure. Il ne décélérait pas, alors que la jeune fille marchait, de façon aussi calme que possible, au travers de la cour de l’école. Elle se dirigeait d’un pas lent et peu assuré vers le bâtiment abritant les bureaux des professeurs. Elle se remémorait mentalement, encore et encore, chaque étape. Chaque étape du plan de son amie Léa. Un plan horrible, soigneusement élaboré par le cerveau malicieux de l’adolescente Xatu. Et surtout… Un plan, qui, si il échouait, les mènerait droit en enfer. Mais qui, si il réussissait, changerait leurs vies à jamais. Faisant d’elles des criminelles. Ces pensées, Kailla les avait déjà ressassées un bon nombre de fois. Au point qu’elle avait abandonné l’idée d’aller contre. C’était vraiment la seule chose à faire. Le seul moyen pour elle de s’en sortir. Tuer le professeur Jekel.

Elle arriva en face du bureau. La lumière des couloirs n’était pas allumée. En conséquence de quoi, il faisait extrêmement sombre dans le bâtiment. Mais elle parvenait quand même à lire - ou plutôt, à déchiffrer, ou plutôt même à deviner, l’écriture - la plaque fixée sur la porte. “Henri Jekel, Professeur de Maîtrise de Soi”. La jeune Carmache inspira et expira, le plus silencieusement possible. Elle regarda sa main droite, toujours dans le bandage. Puis la gauche. Elle espérait qu’elle ne perdrait pas sa main gauche, cette fois. Sa mission semblait simple. Elle devait aller au rendez-vous. Puis, elle devait surprendre Jekel, et lui planter dans la peau une seringue d’Antimaj, que Lydia avait volé dans l’infirmerie. L’Antimaj… un produit qu’on injectait à un Gijinka pour supprimer temporairement toutes ses capacités magiques. Généralement utilisé comme calmant, et également… utilisé par la police pour neutraliser les criminels. Cette pensée la fit frissonner. L’idée que la seringue qu’elle cachait dans sa manche gauche puisse, aujourd’hui ou demain, se retourner contre elle. Elle soupira à nouveau. Les minutes passaient. 19h58. Elles étaient prêtes. Il était trop tard pour reculer.

19h59. Soixante secondes restantes. Trente secondes restantes. Quinze secondes restantes. Dix secondes. Kailla ferma les yeux, levant sa main, sur le point de frapper à la porte. Cependant, au moment où elle allait frapper, une main se posa sur son épaule, celle d’un homme-Démolosse à l’air impressionnant mais qui pourtant, avait un air concerné et ému sur le visage, comme s’il semblait heureux de la voir et en même temps, inquiet à propos de ce qui pourrait se passer. L’étreinte de sa main sur l’épaule de la jeune fille se resserra légèrement, mais avec douceur, sans aucune animosité. En fait, tout laissait à penser qu’il tenait à la jeune fille et qu’il voulait l’aider ou la protéger. D’une voix claire, assurée, mais teintée d’émotion, il déclara seulement :


-Ne fais pas ça, Kailla Lektro. Ou tu regretteras toute ta vie cette action et ses conséquences.

Et avant même que la jeune Carmache ne puisse lui demander quoi que ce soit, il lâcha Kailla et s’en alla de suite, disparaissant en un instant. L’adolescente resta figée dans sa position pendant quelques secondes, clairement perturbée par sa rencontre. C’était comme si elle avait vu un fantôme. Mais c’était qui ce type ? Et qu’est-ce qu’il voulait dire par “tu regretteras toute ta vie” ? Est-ce qu’il savait ce qu’elles essayaient de faire ? Dans ce cas, pourquoi ne pas juste… l’en empêcher ? Kailla regarda sa montre. 20h01. Trop tard. C’était de toute façon trop tard pour faire machine arrière et changer le plan. La main de la Gijinka Carmache s’abattit sur la porte du bureau, frappant trois coups.

-Jekel : … Entrez.

Kailla tourna la poignée et poussa la porte. Elle n’était plus sûre, tout d’un coup. Elle avait stabilisé ses idées, et s’était préparée au pire, mais cet homme Démolosse changeait tout. Elle n’arrivait plus à se l’enlever de la tête, désormais. Elle entra dans le bureau, tentant de prendre un air sérieux et froid, et referma la porte derrière elle. L’homme Alakazam était assis dans son siège, derrière son bureau, et lisait un livre calmement, sans lever son regard.

-Assied-toi.

La dragonne obéit, son regard traversant la pièce au passage. Puis, alors qu’elle s’asseyait, il se posa sur Henri Jekel lui-même. Le seul moyen de l’atteindre serait de le prendre par surprise. Il y avait le bureau entre elle et lui. Il valait mieux attendre un mouvement de sa part, ou une avancée dans la conversation. Le professeur ferma son livre et le posa sur le bureau, lâchant de son ton toujours froid et impassible :

-Dis-moi, Kailla Lektro… Pourquoi t’ai-je convoquée ici, à ton avis ?

Kailla gardait les yeux rivés sur la cravate de l’homme Alakazam, n’osant pas les déplacer plus haut. Elle hésita un instant dans sa réponse. La dernière fois qu’elle avait donné une réponse vague, il l’avait massacrée. Elle devait donc réellement répondre, cette fois. Elle marmonna, d’une voix légèrement satirique, comme si elle s’y attendait :

-... Pour me faire à nouveau la leçon, je présume.

L’homme Alakazam resta interdit. Puis il se leva, contournant le bureau, et s’avança vers la fenêtre vers l’extérieur, tournant le dos à Kailla alors qu’il regardait en dehors les mains jointes en arrière, offrant alors une opportunité constante d’intervenir à partir de ce moment-là à la femme Carmache. Comme si le destin lui-même offrait une chance toute offerte à la jeune adolescente de s’exécuter.

-C’est tout ce que tu te penses capable de répondre ?

L’interlocutrice de Jekel avala sa salive silencieusement. Sa main s’était rétractée dans sa manche gauche, donnant l’illusion que cette dernière était simplement trop grande. C’était maintenant. C’était sa chance d’agir. Elle pouvait bondir d’un coup et planter la seringue dans la main de Jekel. Il serait neutralisé. A elles quatre, elles pourraient s’assurer de le coincer et de le ligoter. Et elles seraient débarrassées de lui pour de bon. Mais… Elle ne parvenait pas à se décider. A franchir le pas. Les paroles de l’homme Démolosse résonnaient dans sa tête. Tu regretteras toute ta vie. Tu regretteras toute ta vie. Tu regretteras toute ta vie. Tu regretteras toute ta vie.

-... Vous voulez une réponse honnête ? … J’ai envie de vous tuer.

-...


L’homme Alakazam ne répondit rien pendant un long moment, puis finalement, tourna son visage toujours aussi sinistre et dénué d’émotions vers Kailla.

-Evidemment. Je l’ai compris à l’instant où tu es rentrée dans cette pièce. Et en fait, je savais que tu aurais cette volonté avant même que mes ciseaux ne traversent ta peau. Maintenant, la vraie question, et le sujet de ma convocation est… Vas-tu le faire ? Vas-tu franchir le pas et me frapper avec ce que tu caches dans ta manche ?

La main de Kailla se resserra sur la seringue. Il savait. Le but de ce test, de cette “résistance à la douleur”... C’était de tester son mental dans son ensemble. Il voulait voir si elle en était capable. Capable d’être une guerrière. Capable d’encaisser la douleur. Capable de prendre une décision qui changerait sa vie. De tuer. Elle était désormais piégée. Si elle ne faisait rien, l’homme Alakazam allait la massacrer, car il verrait qu’elle n’était mentalement pas assez forte. Si elle attaquait maintenant, il était capable de riposter et de faire la même chose, néanmoins. Une impasse. Elle avait hésité une seconde de trop et perdu sa chance. Maudit homme Démolosse… Elle devait attendre. Voir si une autre occasion s’offrait à elle. Attendre. Espérer.

-Dans cette école, on nous entraîne au combat pour nous défendre. Personne ne nous entraîne à attaquer volontairement “sans raison”. Personne ne nous entraîne à tuer froidement une personne. Evidemment… Alors… c’est ça, la raison pour laquelle vous faites tout ça ? Vous cherchez quelqu’un qui a les nerfs de passer à l’action ? Quelqu’un qui pourrait vous attaquer sur le vif, sans hésiter une seule seconde ?

-... A toi d’en juger.

L’homme Alakazam se tourna vers la fenêtre, laissant de nouveau le champ libre à la femme Carmache, ne bougeant pas d’un pouce. Elle pouvait le faire. Elle pouvait le faire. La main gauche de Kailla tremblait, alors que son cerveau forçait pour donner à ses jambes l’ordre de bondir. Elle pouvait le faire. Elle pouvait devenir une guerrière, comme sa mère. C’était son ultime épreuve. Prouver qu’elle était capable d’agir. Elle avait un simple mouvement à faire. Elle le regretterait toute sa vie. Elle le regretterait toute sa vie. Mais il n’y avait rien d’autre à faire. Elle voulait l’être. Elle voulait être cette personne décrite par Jekel, qui aurait vaincu ses peurs. Elle voulait se venger. Venger Glacia. Venger Léa. Venger toutes les autres. Tout d’un coup, ses pieds quittèrent le sol. Les jambes de Kailla Lektro bondirent en avant alors qu’elle hurlait, la seringue quittant sa manche, la pointe s’approchant de la nuque du professeur en quelques microsecondes. Elle pouvait le faire. Elle le regretterait toute sa vie. Mais elle pouvait le faire !

BOOOOUUUUMMMMMM !!! BOUUUUUUUUUUUMMMMM !!!

Un bruit en deux coups résonna, faisant trembler le sol et perdre l’équilibre aux deux personnages. Kailla tomba à la renverse, face à l’homme Alakazam, qui la regardait sombrement. La seringue était plantée dans son avant-bras, le privant de ses pouvoirs magiques petit à petit. Monsieur Jekel plissa les yeux.

-... Il semblerait qu’il y ait un sacré bazar dehors, n’est-ce pas… ?

L’homme ne se défendait pas, n’affichait pas la moindre animosité. Il restait totalement neutre, et lâcha finalement :

-Tu peux m’achever de sang-froid ici. Tu n’as même pas besoin de tes amies. Sans mes pouvoirs psychiques, je n’ai aucune chance contre toi, non ? Et ce qu’il se passe dehors… Va probablement cacher tes actes…

Le regard de Jekel ne lâchait plus celui de l’adolescente Carmache.

-C’est ta chance. Fais ton choix. Fais le choix de quelle personne tu seras.

Kailla respirait rapidement. Si elle avait été cardiaque, l’énorme détonation l’aurait probablement tuée sur le coup. En cet instant, elle avait peur. Ses pensées ne suivaient plus un fil logique. Elle était venue avec l’objectif de neutraliser Jekel. Pour le tuer ensuite. Pour qu’il ne fasse plus de mal à quiconque. Mais elle était terrifiée. Terrifiée par Jekel. Terrifiée par le son. Et terrifiée… par elle-même. Elle pensa d’abord à appeler au secours. Oui, c’était le plan à la base… Elle allait appeler ses amies. Envoyer le signal. Elle frappa le sol violemment, le carrelage du bureau se fissurant alors que la moitié du bâtiment tremblait sous l’impact.

-C’est le moment !

Il y eut un long silence. Personne n’arrivait. Il ne se passait rien du tout, juste l’homme Alakazam qui fixait longuement et avec un air attristé la femme Carmache.

*Pourquoi ?! Pourquoi elles n’arrivent pas ?! Qu’est-ce qui se passe là dehors ?!*

-Jekel : … Tu es inquiète pour elles ?

La question de Jekel rencontra comme seule réponse le regard effrayé de Kailla. Les deux se fixèrent dans les yeux. L’adolescente Carmache n’était plus sûre d’elle. Plus du tout. Elle ne voulait plus devenir cette personne. Elle ne voulait plus prouver ce qu’elle valait. Elle ne voulait plus tuer ce professeur. Pas si ses amies étaient en danger. Rien de tout ça ne valait la vie de Glacia, Léa et Lydia. Jekel soupira et lâcha finalement :

-Je lis dans tes yeux que tu as fait ton choix.

L’homme Alakazam se redressa difficilement, retirant la seringue de son bras.

-Et tu es la première à réussir totalement mon test. Une bonne guerrière ne tue pas pour se venger. Une bonne guerrière ne tue pas pour se défendre physiquement. Une bonne guerrière ne tue pas parce qu’on lui demande. Une bonne guerrière… Ne tue que pour ses convictions. Arrive à prendre sur soi les douleurs les plus horribles, afin de pouvoir détruire le cercle vicieux de la haine. C’est ça, la “Maîtrise de Soi”, selon moi.

L’homme Alakazam se tourna vers la fenêtre, puis lâcha finalement :

-Je suis un homme qui revient de la guerre. Qui l’a connue de front. Voir le comportement des personnes n’en faisant pas partie, nobles, corrompus, m’a toujours exacerbé… Voir dans quelle direction sont dirigés les jeunes de cette école aussi. Je dois me faire vieux, je présume...

Un regard mélancolique se plongea sur Kailla Lektro.

-Pardonne-moi pour ta main. Mais j’espère qu’elle te permettra de te souvenir positivement de cette expérience… Pour ne jamais faire le mauvais choix. Va retrouver tes amies maintenant.

Kailla ne savait plus quoi penser de la situation. D’Henri Jekel. De toute cette histoire. Elle se sentait à la fois libérée d’un poids… et complètement perdue. Non… C’était pour le mieux. Elle ne l’avait pas fait. Elle ne l’avait pas tué. Et ça, elle ne le regretterait pas. Rapidement, elle hocha la tête, ayant écouté chaque mot des paroles du professeur. Ayant tout enregistré, pour une fois dans sa vie. Puis elle fit volte-face, bondissant vers la porte, l’ouvrant précipitamment et se jetant à l’extérieur du bureau pour courir vers le point de rendez-vous défini avec les filles. En arrivant enfin au lieu qu’elles s’étaient données, Kailla pu cependant voir que les trois amies n’étaient pas seules, puisqu’elles étaient face à l’homme-Démolosse de tout à l’heure, accompagné d’une femme-Arbok aux airs terrifiants. Celle-ci était en train de caresser un serpent qui se tenait face à elle alors que les trois jeunes filles étaient complètement figées, comme des statues. En voyant la jeune-Carmache arriver, Nelly émit un sifflement de satisfaction.

-Ah, Kailla, tu as l’air d’aller bien. J’en suis ravie. Je devrais peut-être libérer tes amies puisque tout à l’air de s’être bien passé…

Eldor, de son côté, l’air inquiet, s’approcha de Kailla, toujours sans montrer le moindre signe d’animosité, avant de lui demander :

-Alors… ? Quel choix as-tu pris ?

La jeune fille avait le regard braqué sur ses amies, littéralement statufiées. Loin de la calmer, cette vision la paniquait encore plus. Qu’elles aient pu, toutes les trois, être neutralisées aussi facilement par ces deux personnes.

-Mais… mais… Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel, qu’est-ce qui se passe ici ?!

En la voyant ainsi, l’homme-Démolosse sembla paniquer à son tour.

-Ah euh, désolé, on voulait pas spécialement t’effrayer ! On va les déstatufier tout de suite, pas vrai Nelly ?

-Bah, il faut bien, j’imagine.


En disant cela, la scientifique maugréa quelque chose et claque des doigts, un petit pentacle se formant au pied de chaque jeune fille et un serpent en sortant pour mordre la cheville de chacune des Gijinkas, les déstatufiant en un instant. En même temps, Eldor essayait de s’expliquer auprès de Kailla, en lui disant :

-On voulait que ce soit ton choix et ton choix seul. Si elles étaient intervenues, elles auraient pu te pousser à l’acte. Désolé.

Lydia se frotta la tête comme après une migraine.

-Lydia : Qu’est-ce qu’il s’est passé… ?

-Léa : Que fais-tu ici, Kailla… Tu connais ces gens... Et Jekel… ?

-Kailla : C’est… une longue histoire. Je vous expliquerai. Mais dites-moi, les deux zigotos juste là, c’est vous qui avez fait tout ce boucan ? J’étais morte de trouille !


Les deux Rebelles s’échangèrent un regard intrigué, comme s’ils ne comprenaient pas, avant de répondre d’une même voix :

-Ce n’était pas toi avec tes coups de pieds au sol ?

Alors que les échanges d’incompréhension s’échangeaient, le professeur Jekel lui-même accourut dans le couloir, l’air sérieux et une goutte de sueur sur le front.

-Jekel : Qui êtes-vous, vou… Peu importe. Nous devons fuir d’ici le plus vite possible !


https://youtu.be/8iv-jjDhzIE?t=131

Absolument tout quelques mètres derrière Jekel se désintégra dans une lueur rose absolument démentielle. Les murs s’effondrèrent, les plombs sautèrent, tout faisant penser à une véritable catastrophe naturelle, comme si une tornade s’était abattue sur le bâtiment. Le groupe de Gijinkas put alors voir… L’apocalypse face à eux. L’école avait été détruite d’un seul coup sur toute sa moitié, le groupe étant face à un vide de plusieurs étages en dessous, alors que face à eux, tout le village était en train de brûler. Des personnes couraient, des hurlements résonnaient, une redoutable et destructrice aura rose parcourant les maisons une à une pour les détruire, dans un véritable carnage. Une voix résonna alors dans la tête d’Eldor et Nelly.

-Miranda : Mon dieu… C’est Erina… Vous devez à tout prix sortir d’ici et mettre Kailla, Glacia et les autres à l’abri ! Cette femme et son aura rose… Aucun doute, ce sont elles qui sont visées ! Vous devez les protéger jusqu’à ce que mon sort prenne fin !

Eldor fronça les sourcils. Miranda avait l’air inquiète… Très inquiète même. Et la force de cette “Erina” était colossale. A un tel point qu’il se demandait si ce n’était pas l’aura qu’il avait vu s’entrechoquer, de loin, avec celle de Dès. Ce qui signifiait qu’ils faisaient face à quelqu’un qui était capable de se battre avec le plus puissant des Gijinkas connus. Il poussa un léger soupir, faisant directement apparaître un katana de cendres dans chacune de ses mains, songeant qu’il en aurait tout de suite besoin, alors que ses bandelettes et ses bracelets scellant ses pouvoirs se désintégraient.

-On sort à peine de combats épuisants et on tombe face à une Gijinka qui a l’air surpuissante… Mais bon, il faut bien protéger Kailla et Glacia jusqu’au bout… Miranda, tu as une idée d’endroit où on pourrait les mettre à l’abri ?

-Le sort vous empêche de quitter la zone de l’île… Je pense que l’idéal est de vous mettre dans un lieu le plus ouvert et lointain possible dans ce périmètre… Vous ne pouvez jouer à cache-cache avec elle, misez plutôt sur le fait de pouvoir la voir arriver.

-Kailla : Excusez-moi, mais… À qui vous parlez ? C’est qui cette Miranda ? Et franchement, vous êtes pas surpris du tout face à ce qui se passe là maintenant ?!

-Glacia : Oui… Et pourquoi vouloir nous protéger nous en priorité ? Il faudrait sauver tout le monde dans l’idéal !


Eldor et Nelly s’échangèrent un regard blasé, visiblement déjà fatigués par les questions des deux jeunes filles.

-Nelly : Ah. Alors elles étaient déjà comme ça.

-Eldor : Oh, oui, dès notre première rencontre…

-Miranda : Faites attention. Limitez au maximum les éléments qui pourraient les permettre de vous reconnaître plus tard. Allez à l’essentiel.


Nelly acquiesça, avant de lancer un rapide coup d’oeil vers chaque personne présente.

-Je sais qu’on a pas forcément l’air très recommandables, mais jusqu’à là, on ne vous a pas fait de mal alors que cette folle est en train de détruire la ville. Si vous nous écoutez et si vous nous suivez, on fera tout pour vous protéger, d’accord ?

-Eldor : En attendant, est-ce que l’une de vous connait le point le plus haut ou le plus dégagé de l’île ?

-Kailla : Le point le plus haut ? Je dirais… La Falaise de Lameaurr. C’est un endroit en hauteur qui surplombe un petit îlot vide de l’Archipel, situé juste en dessous.

-Nelly : Bon eh bien, en route vers Lameaurr. … C’était plus rassurant dans mon esprit.


Tout en disant cela, la scientifique claqua des doigts et un grand pentacle apparut au dessus du groupe avant de s’abaisser vers eux, les absorbant pour les faire sortir d’un autre pentacle situé juste au dessus d’un pan de la falaise, les faisant atterrir en douceur. De là, ils pouvaient véritablement observer l’étendue des dégâts causés par Erina Rose. Eldor soupira, dépité, avant de dire :

-J’aurais aimé aider tous ces civils… Mais je suis déjà soulagé si je peux vous sauver de ce massacre.

BOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOUUUUUUUUMMMMMMMMM.

Un explosion surgit juste devant Eldor alors qu’il disait cela. Une explosion rose. Cela ne faisait pourtant que quelques secondes que les Gijinkas avaient atteint la falaise. Un immense mur d’aura faisait face au groupe, alors qu’une silhouette en jaillissait, propulsée en arrière et atterrissant juste à côté du groupe, devant la jeune Glacia. Celle-ci vit alors… Une femme Givrali blessée au sol, une femme qui lui donnait… une étrange impression. Pendant ce temps, une autre silhouette sortait du mur d’aura rose. Une silhouette de femme Nymphali, qui était redevenue humaine, et regardait d’un air amusé la troupe lui faisant face.

-Erina : Hihi… Je savais que j’avais senti cette source magique sur l’archipel du Dingue... Trouvée, Kailla Lektro~


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MessageSujet: Re: Archipel Ameaurr (Time Break)   Archipel Ameaurr (Time Break) EmptyMar 11 Juin - 14:52

https://www.youtube.com/watch?v=Zfd9krEsr-k

Le village brûlait. Partout où Erina était passée, derrière elle, il ne restait plus que des maisons brûlant, ou à moitié désintégrées. Le village entier était devenu un champ de ruines en flammes. Et… il ne semblait plus y avoir de Gijinka en vie, au milieu de ce véritable enfer. Il n’y avait plus de vie, dans ce village… Mais pourtant, deux Gijinkas se tenaient debout, dans ce qui semblait auparavant être une rue de ce petit village. Deux Gijinkas, avec deux carrures différentes. Un homme Pyroli, et un homme Aquali, se trouvant tous les deux à l’intérieur d’une cage apparemment composée de flammes. Cela faisait un moment que les deux hommes restaient silencieux. Misaki, l’homme Aquali, semblait avoir rapidement abandonné l’idée de s’échapper de la prison de feu, ou même de se débarrasser de la marque que Ian avait comme apposé au fer rouge sur sa poitrine, au niveau du coeur. Cet endroit lui brûlait. Mais ça n’était rien. Il brûlait bien plus, intérieurement. Ses pensées couraient, alors que ses yeux étaient braqués sur son geôlier. Finalement, il le lâcha du regard, regardant autour d’eux. De là où ils étaient, ils pouvaient littéralement observer le monde brûler.

-... Tout ne sera bientôt plus que des cendres, hein… ?

Ian regarda autour de lui, l’air un peu mélancolique un instant, avant de répondre d’une voix calme, comme si toute cette destruction autour de lui ne l’affectait finalement pas plus que ça :

-”Tout”, je ne pense pas. Ce village… Oui. C’est tragique mais c’est bien la fin que toutes ces personnes avaient déjà connu. Et il ne sert à rien de vouloir changer le passé. L’écouter, le comprendre, oui, mais le changer… C’est de la folie. Alors il n’y a aucune raison de s’attrister sur ce village qui se réduit en cendres. L’histoire ne fait que suivre son cours.

Alors que Ian parlait, Misaki s’était retourné vers lui, l’écoutant calmement jusqu’au bout. Il attendit qu’il eût fini, pour répondre à son tour :

-Si c’est ta vision concernant les choses passées… Alors j’imagine que tu as déjà réfléchi à ton nouveau nom ?

L’homme-Pyroli haussa un sourcil, l’air un peu désabusé par la question. Il sortit un paquet de cigarette de son manteau et en porta une à ses lèvres, celle-ci s’allumant automatiquement alors qu’il tapait du doigt contre son coeur en disant à Misaki :

-Regarde bien ce que tu as là. Le symbole de la famille Ikul. Nos ancêtres ont délivré des archipels de la tyrannie des Légendaires, ont fondé l’un des plus puissants clans de Gijinkas et ont étudié l’art des Rensha depuis des siècles. Notre nom continue à vivre à travers notre histoire ou nos actes, qu’importe que nous puissions évoluer ou non. Je m’interroge plutôt sur toi... Quel est ton nom encore ? Enfin, qu’importe. Tu avais l’air si bouleversé par la destruction des pierres. C’est tragique, soit, mais si tu fondes toute ta personne sur une simple évolution, sur ta simple appartenance à une espèce… Alors tu n’as ni histoire ni avenir, tu n’as pas de véritable identité. Personnellement, je n’ai aucun doute sur le fait que toutes les générations d’Ikul à venir, Pyroli ou non, seront de grands Gijinkas. Je n’ai donc aucun besoin de changer de nom.

Le geôlier plongea son regard dans celui de l’Aquali. C’était un regard fier et froid mais qui brûlait pourtant de détermination.

-De plus, si je meurs ou si mon clan s’éteint, c’est qu’il aura fini de jouer son rôle, voilà tout. Tout comme votre amie, cette “Kailla”, a fini de jouer son rôle dans l’histoire. Il serait peut-être temps de l’accepter.

-... Tu m’as mal compris. Je ne faisais pas référence au fait que désormais, il n’y a plus d’évolution possible.

Misaki avait également le regard plongé dans celui de son interlocuteur, exprimant un niveau de détermination similaire.

-Je disais simplement que tu devrais changer de nom, car en ce moment… Tu me parais juste faire honte au nom des Ikul. Explique-moi à quoi sert cet emblème sur ma poitrine. Explique-moi où sont les héros qui ont délivré ces archipels des Légendaires, alors que tout brûle autour de nous. Le puissant clan de Gijinkas qu’on appelle “Ikul”. J’ai présumément un de ses membres devant moi, n’est-ce pas ? Mais je vois juste un homme qui s’est noyé dans les prophéties et une idée “d’équilibre” à un tel point qu’il a oublié tout ce qu’il était par le passé. Je vois un homme qui ne défend aucunement la fierté des Ikul. A la place, je vois un homme immobile dans cette cage, et qui, pour ce principe d’équilibre, a décidé de se ranger derrière la personne qui vient d’anéantir la race entière des Evolitions. C’est ça, le descendant du clan Ikul ? Réponds-moi, Ian. Ian Ikul. Dis-moi si tes ancêtres feraient la même chose que toi, en ce moment-même.

L’homme Aquali pivota, désignant de la main le village en flammes. Puis, il sembla montrer la cage.

-Ces prophéties, tu sembles bien les connaître, n’est-ce pas ? Alors, est-ce que ressusciter un mort va contre “l’équilibre” ? Est-ce que détruire tous les espoirs d’une race va dans son sens, au contraire ? Et est-ce qu’il est écrit dans les prophéties que Ian Ikul était supposé devenir à ce point l’ombre de lui-même, l’ombre du Ian Ikul que j’ai connu enfant ? Celui qui était fier. Celui qui voulait marcher dans les traces de son paternel et de tous ses ancêtres, et acquérir la gloire d’un guerrier légendaire. Regarde, même cette technique ne te va pas. Cette cage. Ian Ikul détestait être mis au second plan. Il voulait toujours être au devant des choses. Et aujourd’hui, au lieu d’être au front à combattre pour ses convictions… Il est debout avec moi, dans une cage, à des kilomètres de là. Il n’a plus rien du modèle qu’il suivait il y a vingt ans de ça. Ce modèle, celui des guerriers de son clan, toujours à se battre, toujours en avant, sans jamais vouloir en manquer un morceau.

Les poings de Misaki se serrèrent.

-Si tu n’es pas un héros… Si tu as accepté aussi facilement que le terme de Pyroli ne veuille plus rien dire… Si même le fait de voir un village être réduit en cendres, et des personnes innocentes tuées - et peu importe si c’était le “destin” - par pur plaisir malsain, n’allume pas, ne serait-ce qu’une toute petite étincelle à l’intérieur de toi… Et qu’à la place tu es prêt à aider la personne qui a fait ça… De quel droit tu oses encore utiliser le nom et l’emblème des Ikul, Ian ?

-... Ah. Je vois que des termes comme “abnégation”, “réflexion” ou “contrôle de soi” ne font pas partie de ton vocabulaire. Qu’importe. Je n’attends pas de toi que tu possèdes une vision assez éclairée sur ce qui t’entoure pour avoir une véritable discussion avec toi.


Ian tira une dernière taffe sur sa cigarette, qu’il avait presque eu le temps de fumer intégralement pendant le long discours de l’Aquali. Celui-ci semblait le connaître mais, même en y réfléchissant bien, Ian ne se souvenait pas du tout d’avoir déjà rencontré un enfant du clan des Aquali, ni même de s’être déjà aventuré sur leur île. Tout cela lui semblait bien saugrenu. Dans le meilleur des cas, il s’agissait de quelqu’un qui croyait le connaître et qui déblatérait des phrases qui n’avaient aucun sens pour lui et, dans le pire des cas, il s’agissait d’un simple menteur qui essayait en vain de l’embobiner. L’homme-Pyroli fronça les sourcils, visiblement agacé. Qu’importe. Ca ne prendrait pas avec lui. De toute façon, il avait traversé trop de choses pour que cet homme le comprenne, même s’il l’avait soi-disant connu enfant. Et puis, surtout… Il n’aimait pas sa façon de faire.

-Tu essaie de me parler comme si tu me connaissais mais tu ne parle que de toi. Tu essaie de me convaincre mais tu ne fais que calquer ta vision des choses sur des domaines que tu ne connais pas. Ton égocentrisme me fatigue.

-Ton apathie me fatigue. Appelle ça de l’égocentrisme si tu veux, mais je me suis battu pour changer les choses pendant la moitié de ma vie, et je ne compte pas arrêter maintenant.

Misaki se tourna à nouveau, se mettant dos à Ian, cette fois. Il regardait au loin, dans la direction dans laquelle Glacia était partie.

-Je me suis mépris à ton sujet. Tu me paraissais être quelqu’un d’héroïque et d’admirable par le passé. Au final tu n’as rien d’un héros, toi non plus. Tu n’es rien d’autre qu’un mur de fanatisme. Tu regardes les gens de haut avec ta “vision éclairée” et tu passes ton temps à te complaire dans ton indifférence en te disant que les choses sont très bien comme elles sont. Eh bien… Fais comme tu veux.

Le Gijinka Aquali leva ses mains ouvertes, les alignant avec les barreaux de feu de la cage de Ian. Il ouvrait et fermait les doigts, ses mains se transformant et se dé-transformant en eau à chaque seconde. Il n’y avait définitivement pas de héros dans cette histoire… Ian Ikul, qu’il avait connu enfant chez les Pyroli, et qu’il admirait par le passé, se révélait n’être qu’une fausse espérance supplémentaire.

-Je vais te répondre. Qui je suis… n’a aucune importance. Ce qui compte, c’est que je vais briser cette cage, et que je vais tuer, bousiller, exploser, écrabouiller, Erina Rose, de mes propres mains. Et si je dois perdre mes mains, je le ferais avec mes dents.

Alors qu’il prononçait ces mots, Misaki saisit soudainement deux des barreaux brûlants de la cage, tentant de les écarter de force. Ses mains passaient de forme aqueuse à forme physique, encore, et encore, et encore, dans un clignotement extrêmement rapide, accompagné d’un épais dégagement de vapeur et du hurlement de rage et de douleur de l’homme Aquali.

-JE VAIS TE MONTRER COMMENT ON SE BAT CONTRE LE DESTIN, IAN IKUL !!

-... Tu m’impressionnes. Je n’ose imaginer la tristesse et la solitude d’un homme qui cherche encore des héros dans un monde comme le nôtre. Un homme avec de telles convictions… Pourrait certainement bouleverser le Destin.


En disant cela, Ian envoya son mégot dans les airs, celui-ci explosant en une gerbe de flammes qui rendit les barreaux encore plus épais et brûlants, l’homme-Pyroli sortant une nouvelle cigarette qu’il porta à ses lèvres.

-Je ne peux donc décidément pas me permettre de te laisser sortir.
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MessageSujet: Re: Archipel Ameaurr (Time Break)   Archipel Ameaurr (Time Break) EmptyMer 12 Juin - 13:54

https://www.youtube.com/watch?v=xdV_bzJgRxE

Kurai lança un rapide coup d’oeil vers l’homme qui leur faisait face. Un homme-Voltali, d’un certain âge certes, mais qui avait l’air en forme, entraîné au combat et qui avait surtout reçu une force considérable de la part d’Erina. En bref, il avait l’air fort, il l’était sans doute et il le savait vu le sourire satisfait et confiant qu’il affichait alors que son corps se recouvrait d’arcs électriques.

-Lewis : C’en est fini de vous ! Jamais je ne vous laisserai perturber les desseins de la Sublime Erina Rose !

En entendant cela, l’homme-Noctali poussa un léger soupir, visiblement désabusé. Son regard se concentra ensuite sur Erika. Elle était frêle et avait l’air facilement apeurée. Il ne savait même pas s’il pouvait en tirer quoi que ce soit. Pourtant, s’il envisageait ses chances de victoire face à Lewis… Il se doutait déjà des résultats.

-Hey, Erika, ça va ? On va l’éclater avant d’aller aider les autres à battre sa soi-disante déesse, pas vrai ?

-Erika : …

-Eh, t’es sérieuse, tu vois bien qu-...

-Lewis : AAAAAAAAH ! Comment osez-vous insulter le nom de la Toute Magnifique Erina Rose ! Des êtres tels que vous ne devraient même pas avoir le droit d’évoquer son nom !


Tandis qu’il parlait, de plus en plus d’arcs électriques apparaissaient sur son corps, ceux-ci se déplaçant tous vers les poings du Voltali, comme pour former d’immenses gants de boxe faits en électricité pure. En un instant, il disparut pour réapparaitre en face des deux Gijinkas pour asséner un puissant coup dans le ventre de Kurai, le Noctali ne voyant clairement pas le coup arriver et criant de douleur face à la force du coup qui l’électrocuta de part en part tout en l’envoyant valser plusieurs mètres en arrière.  Sans même se préoccuper plus longtemps de l’état de sa victime, Lewis se retourna en un instant vers Erika pour essayer de lui asséner le même coup. Celle-ci tourna un regard surpris vers l’homme Voltali, comme si elle venait de se réveiller, et fit apparaître un léger mur de feuilles magiques devant elle, interceptant partiellement le coup. Cependant, cela ne suffisait pas, la femme Phyllali étant propulsée quelques mètres en arrière, plaquée au sol, alors que quelques éclairs l’avaient atteint et la fit grimacer de douleur. En voyant cela, l’homme-Voltali prit une pose victorieuse, levant son poing vers le ciel en ayant l’air particulièrement ému, alors qu’il déclamait :

-Oh, comme je ne remercierai jamais Erina Rose de la puissance qu’elle m’a donné ! Je peux enfin faire respecter son nom par la for…

Le chef des Evolis écarquilla les yeux avant de se déplacer, juste à temps pour éviter une balle tirée par Kurai, qui s’avançait tant bien que mal malgré les parties robotique de son corps qui semblaient avoir été grandement endommagée par l’attaque de Lewis. Celui-ci secoua la tête, l’air dépité.

-Visiblement, j’ai crié victoire trop vite. Qu’importe, cela me permet de continuer à tester la puissance que ma merveilleuse déesse m’a offert !

Le vieil homme donna alors un puissant coup dans le vide, une véritable bourrasque s’abattant sur les deux Gijinka alors que ses énormes gants se divisaient en des dizaines de poings électriques qui fonçaient à vive allure vers les deux Evolitions. Erika, qui était à quatre pattes au sol, fébrile, ne bougea pas pour riposter, et se fit frapper de plein fouet par chaque coup la visant, un à un, volant sur plusieurs mètres à chaque fois. En voyant cela, Lewis ne pu s'empêcher de ricaner.

-Hahahahaha, franchement, quand je vous vois ainsi, je me demande si c'était ne serait ce que nécessaire que j'intervienne !

De son côté, Kurai tentait tant bien que mal d'esquiver les poings mais ceux ci ne cessaient de le traquer, comme des missiles à tête chercheuse, et son corps déjà pas mal endommagé ne semblait plus lui permettre de se concentrer sur tant de projectiles à la fois, le Noctali finissant par se prendre tous les coups à son tour, écrasé au sol par ceux ci sans pouvoir faire quoi que ce soit.

-Kurai : Enfoiré… tu te fous de nous…

-Lewis : Ta perspicacité est remarquable, dommage que ta force ne soit pas si élevée, hahaha ! Enfin, qu'importe…


Tous les arcs électriques s'élevèrent vers les cieux qui se couvrirent d'épais nuages noirs. Alors qu'un grand et magnifique dragon de foudre surgissait des nuages pour foncer vers les deux Gijinkas, Lewis déclarait, d'une voix plus solennelle :

-Finalement… Votre Destin était d'être faibles et insignifiants.

Erika était au sol, blessée, brûlée à plusieurs endroits, la partie gauche de son visage gonflée, alors que son regard mélancolique était plongée vers Lewis. Du moins, c’était ce que ce dernier pouvait croire. Depuis le début, la femme Phyllali regardait le village. Le massacre de ce dernier. Les gens apeurés. Les gens titubant à cause de leurs blessures. Les gens pleurant la mort de leurs proches. Et elle ne comprenait pas.

Pourquoi ? Pourquoi y avait-il toujours tant de souffrances autour d’elle ? Elle qui s’était toujours mentie à elle-même… Maintenant qu’elle avait accepté de voir la vérité en face, elle n’arrivait pas à comprendre. Ils auraient pu avoir discuter avec Miranda. Mettre les choses à plat. Ils auraient pu essayer de négocier, de trouver un compromis. Ils auraient pu être tous en paix, tous en harmonie.

Alors pourquoi les tragédies continuaient ?
Pourquoi les morts se perpétuaient ?

Pourquoi des personnes comme Lewis et Erina répandaient le mal autour d’eux ?

Ils avaient forcément une raison. Ils ne pouvaient pas être de simples meurtriers. Malgré le discours de la femme Nymphali, elle avait forcément ses raisons. Colère ? Vengeance ? Désespoir ? Quelque chose l’avait forcément habité. Erika aurait pu l’arrêter. Mais elle avait échoué. L’homme Voltali avait raison. Ils étaient insignifiants. De petits gijinkas, avec des ambitions individuelles et mineures à l’échelle de ce monde. Et le mélange de ces ambitions provoquait un flot de chaos et de guerre. Elle voulait juste que tout cela s’arrête. Elle voulait trouver la vérité que recherchaient Kuraï et Joey, en espérant y trouver l’espoir nécessaire pour aller de l’avant. Alors pourquoi tout devait tourner ainsi… ?

Lewis, satisfait, regardait le dragon qui allait s’abattre sur la jolie Phyllali pour l'achever lorsque, soudain, il écarquilla les yeux en voyant Kurai se projeter de toutes ses forces pour s'interposer entre Erika et le dragon, se prenant le coup de pleine force et faisant court circuiter ses parties robotiques. Il ne pouvait plus rien dire. Il souffrait à en perdre la raison. Mais il lança un ultime regard, chargé de toute sa détermination vers la jeune fille. La femme Phyllali écarquilla les yeux. ne sachant plus quoi dire. Pourquoi s’interposait-il pour elle ? Il était si déterminé à chercher la vérité ? Pourquoi se sacrifier ainsi ? Erika ne put se détacher du regard déterminé de l’homme Noctali.

… Et elle comprit ce qu’il voulait dire. Malgré ses souffrances et son désespoir, Kuraï Shadow avait encore un but dans sa vie, auquel il s’accrochait par-dessus tout. Et cet espoir qui le faisait vivre, c’était elle qui lui avait donné. C’était peut-être peu, mais elle avait réussi à donner une raison d’aller de l’avant à une seule et unique personne. Elle ne pouvait pas être hypocrite et faible au point de le laisser mourir ici, plein de détermination, pour une idiote comme elle. Elle ne peut pas changer le monde en s’apitoyant. Elle ne peut le faire qu’en persévérant.

La femme Phyllali se releva lentement, levant son visage vers Kuraï, répondant finalement à ce dernier par un même regard déterminé faisant rayonner son visage blessé.


-... Pardonne-moi, Kuraï. Je suis une idiote.


https://www.youtube.com/watch?v=4ofbbBOn_8E

Il y eut alors une explosion d’aura verte autour de la femme Phyllali, surprenant totalement l’homme Voltali, alors que des centaines de feuilles vertes surgissaient sous la forme d’une tornade en spirale depuis les pieds d’Erika. Celle-ci s’était totalement redressée, droite et déterminée, alors que ses feuilles avaient formé une masse compacte qui repoussa avec force le dragon électrique de Lewis. Les cheveux d’Erika s’agitaient en même temps que les feuilles autour d’elle, comme si elle ne faisait qu’un avec le feuillage qu’elle contrôlait.

-Désolée, cher Voltali… Mais tout comme vous chérissez et défendez votre déesse, je crois de toute mon âme en mon camarade. Et je me battrais pour lui et tous les Gijinkas en lesquels je crois jusqu’à mon dernier souffle. Si je ne peux être une personne incroyable moi-même… Je ferais en sorte que ceux qui le méritent autour de moi le deviennent !

Erika fit apparaître instantanément une lame de feuilles dans sa main, et fonça en courant comme elle pouvait malgré ses blessures vers Lewis, ne calmant pas une seule seconde son aura bien plus puissante qu’il n’y paraissait encore quelques secondes plus tôt. Lewis écarquilla les yeux face à cette montée de puissance inattendue et surtout face à cette détermination de fer  qui sembla le déstabiliser pendant un moment jusqu'à ce qu'il  prenne un air plus déterminé qu'avant.

*Qu-qu'importe sa force, je dois le faire ! Je suis prêt à tout pour Elle !*

Alors que la jolie Phyllali continuait de courir vers lui, un éclair frappa Lewis pour former comme une véritable armure d'arcs électrique autour de lui, le Voltali ouvrant ensuite sa main pour qu'un second éclair s'abatte sur sa paume pour y former une lame d'électricité que l'ancien Evoli utilisa pour parer le coup d'Erika autant qu'il le pouvait. Les deux armes magiques s’entrechoquèrent avec force, des éclairs et des feuilles se dispersant dans tous les sens dans un feu d’artifices jaune et vert. La femme Phyllali ne paniqua pas pour autant, faisant un saut en arrière pour désengager l’attaque, avant de tendre sa main libre vers l’homme Voltali, des centaines de feuilles magiques fonçant ce dernier comme une armada de petits projectiles tranchants. Lewis fronça les sourcils, visiblement irrité par l’assurance de la jeune femme et par la force de ses coups. Il donna un coup dans le vide et une puissante décharge fonça vers les feuilles, paralysant la plupart, mais certaines d’entre elles l’effleurèrent tout de même, déchirant ses vêtements et l’égratignant à certains endroits. L’homme-Voltali grogna de mécontentement en constatant cela. Il refusait de perdre. Il allait tout donner pour écraser cette jeune fille et son compagnon afin de rejoindre Erina le plus vite possible. Lewis laissa alors éclater toute sa puissance, son aura s’amplifiant  considérablement alors que de nombreux éclairs frappaient le sol de part en part autour d’Erika et de Kurai, mais aussi dans l’ensemble du village, augmentant la destruction de celui-ci par la même occasion. De nombreux éclairs le frappèrent en même temps, s’agglomérant autour de lui pour ne plus former une simple armure autour de lui cette fois-ci mais une véritable carapace de plusieurs mètres de haut, ses poings étant devenus immenses et une lame de taille conséquente étant apparu dans ces énormes mains électriques. A présent, Lewis Iskar affichait un air plus déterminé que jamais.

Oui. Il était prêt à tout pour Erina Rose. Car après tout… Le Destin avait voulu qu’il soit le Chef qui la rencontre et qui se batte pour elle. Il n’y avait pas plus grand honneur.

Tout en poussant un cri de rage et de conviction, le colosse électrique fonça vers Erika pour abattre un coup qui concentrait toute sa force et sa détermination sur la jeune fille. La femme Phyllali resta cependant calme. Un calme tout aussi déterminé que la rage de son adversaire, à sa propre façon, alors qu’elle exécutait de lents mouvements avec ses mains. Puis Erika fronça vivement les sourcils et écarta soudainement les bras, une véritable rafale de feuilles magiques très chargées en aura surgirent d’autour d’elle, dans une véritable vague qui ne s’arrêtait plus de déferler. Des milliers de ces feuilles frappaient l’armure et les armes de l’homme Voltali, jusqu’à totalement détruire son armure et ses poings électriques, et le blessait partiellement à divers endroits de son corps. Cependant, à ce moment-là, la femme Phyllali rétracta au dernier moment ses feuilles, les ramenant autour d’elle. Sa voix était simple et sans prétention, Erika se montrant très sérieuse et solennelle.


-Arrêtons ça, maintenant. Tu as compris que j’allais gagner ce combat, non ? Si tu meurs, comment pourras-tu protéger et honorer ta déesse à l’avenir ?

Erika plissa les yeux mélancoliquement, et continua finalement :

-Arrêtons de nous battre. Arrêtons TOUS de nous battre. Allons tous ensemble auprès d’Erina Rose, essayons de discuter avec elle, de trouver un terrain d’entente. Trouvons un moyen qui satisfera autant notre camp que celui de ta déesse. Brisons la roue de la guerre… S’il te plaît…

-...


Lewis n’en revenait pas. Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’elle ne l’avait pas tué ? Comment cette fille pouvait-elle être d’une pureté pareille ? C’était inconcevable. Il ne voulait pas de ça. Il avait vécu toute sa vie en se disant qu’il n’aurait sûrement jamais la chance de rencontrer sa Déesse. Maintenant qu’il l’avait fait, il n’avait plus d’autre but que de l’aider, la servir, mourir pour elle. C’était tout ce qu’il avait toujours désiré. Et cette fille… Cette fille voulait lui ôter ça. Pour lui offrir quelque chose de meilleur sans doute. Le chef des Evolis releva la tête pour plonger son regard dans celui d’Erika. Et pour la première fois depuis le début de ce face-à-face… Il eut de la peine pour elle. Parce que malgré tout l’amour et toute l’admiration qu’il portait pour Erina Rose, il l’avait compris dès son apparition. Elle ne changerait pas d’avis. La cause de cette jeune Phyllali était perdue et s’il acceptait, s’il la rejoignait pour tenter de faire changer Erina d’avis, alors… Alors il tomberait en disgrâce, lui, son clan et toute sa famille, toute cette lignée de Chefs qui avaient attendu toute leur vie qu’Erina Rose se manifeste à eux, pour finalement mener à un pauvre fou qui accepterait la parole d’une inconnue plutôt que les ordres d’une Divinité que lui et toutes ses connaissances avaient vénérée pendant des siècles. S’il acceptait… Il ridiculisait des siècles de traditions et d’adorations de la Déesse. Il ne pouvait pas accepter ça. Même s’il savait très bien qu’il ne faisait pas le poids face à cette jeune femme.

-... Elle ne vous écoutera pas. Parce qu’elle a un Destin à suivre. Je ne peux pas renier toute une vie d’attente et la décevoir ainsi. Alors… Alors...

Des centaines d’arcs électriques, bien plus intenses qu’avant, se mirent à crépiter sur le corps de Lewis. Il fronça les sourcils. Il sentait bien que son corps ne supporterait pas autant d’énergie et un tel déferlement électrique, malgré sa nouvelle espèce. Qu’importe. Une immense lance en forme d’éclair apparut dans sa main, celui-ci dégageant une énergie telle que tout le corps de Lewis subissait des électrochocs. Mais peu importe la douleur. Il allait défendre ses idées, défendre sa Déesse, suivre son Destin. Tandis qu’il abattait cet ultime coup vers la femme-Phyllali, l’ancien Evoli s’exclama :

-Alors si tu tiens vraiment à rompre ce cercle, montre-la, la force de ta conviction, à moi et à la Sublime Erina Rose !

Erika regarda tristement Lewis lui foncer dessus, puis finalement, sans bouger, soupira :

-Tu n’as pas compris, hein… ? Je te l’ai dit… Mais ce n’est pas pour moi que je me bats. Et par conséquent…

Une lueur à la fois mélancolique et déterminée passa dans les yeux de la femme Phyllali.

-Ce n’est pas moi, l’héroïne qui doit montrer sa conviction.

*BANG*

Lewis écarquilla les yeux. Evidemment. Il avait complètement quitté des yeux cet homme-Noctali, persuadé qu’il était hors d’état de nuire et que cette femme était la véritable menace. La balle se logea dans son crâne et tous les arcs électriques de son corps se changèrent en énergie noire qui se déversa avec violence sur l’homme-Voltali qui tomba à terre, le regard vide, dévoilant la silhouette de Kurai Shadow qui avait profité de l’enchaînement de coups entre Lewis et Erika pour se glisser derrière son adversaire et l’abattre. Son visage ne reflétait aucune émotion, ni satisfaction ni tristesse d’avoir tué un homme. Lewis, de son côté, arborait l’expression d’un homme surpris par la tournure des événements mais qui avait fait son devoir jusqu’au bout. D’un geste nonchalant, l’homme-Noctali rangea son arme dans son étui et releva son visage vers Erika… Pour lui sourire. Son sourire était faible mais bien présent.

-Merci, Erika.
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Annie Panda
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MessageSujet: Re: Archipel Ameaurr (Time Break)   Archipel Ameaurr (Time Break) EmptyJeu 13 Juin - 17:46

https://www.youtube.com/watch?v=v71xvM_TgMs

Miranda, une magnifique et imposante femme Papillusion, se tenait sur un siège, assise avec posture, alors qu'elle avait un livre en main qu'elle lisait noblement. Du moins, elle faisait mine de le lire. A plusieurs occasions, ses yeux venaient se poser sur Anastasia Sunchuka, une femme Gardevoir calme et sublime qui était elle-même le regard plongé dans un livre. Il arrivait à Anastasia de sentir le regard de sa rivale, et de le lui rendre. Leurs regards, autant que l'ambiance dans la salle, étaient d'une tension malaisante et électrique. Les deux Muses avaient toujours eu du mal à se supporter, mais cela s'était empirée après ce qui s'était passé la veille. Leur troisième camarade, Erina Rose, et ce qu'elle avait dit... Difficile de l'oublier. Et c'était ainsi que sur demande de celle-ci, les deux femmes avaient été invitées dans l'un des salons du manoir d'Eternal. La femme Nymphali entra dans alors dans la pièce. Contrairement à d'habitude, Erina avait un visage sérieux et solennel, ce qui était toujours moins choquant que l'état de désespoir dans lequel elle avait été hier soir. A l'unisson, Miranda et Anastasia fermèrent toutes deux leurs livres, dans une synchronisation si parfaite que les deux rivales se jetèrent respectivement un regard froid et un regard désabusé. Leur camarade s'installa alors dans un siège face à elle.

-Erina : Bonjour, les filles...

-Miranda : Erina. Dis-nous ce qu'il se passe... Ton état... Ce qui s'est passé hier soir...

-Anastasia : Est-ce vrai... Est-ce que Mavis va vraiment... mourir... ?


Il y eut un silence sinistre, et Erina, l'air attristé, regarda ailleurs, l'air pensif.

-Malheureusement, oui. Et... Je suis désolée de vous l'avoir dit. Vous le savez... La règle d'or est que je ne révèle rien du Futur aux personnes que je côtoie dans le Présent. Afin de ne pas brusquer leur destinée... Mais hier... Vous étiez là à vous disputer... A vous crêper le chignon à propos de Mavis... Au lieu de profiter du temps où vous êtes encore avec lui...

Le visage d'Erina se fit sec et un peu réprobateur.

-J'ai craqué. Les mots m'ont échappé. Et je n'aurais jamais du. Je voulais juste que vous profitiez de votre temps disponible au lieu de vous comporter ainsi... Mais c'était une erreur. Votre Destin est de voir Mavis mourir. La façon dont vous profitez du temps jusque là aussi. C'est une erreur très grave que j'ai faite là.

-Miranda : Je ne comprends pas... Tu n'arrêtes pas de nous dire que le Destin est impossible à modifier... Certes, c'est difficile à encaisser pour nous, mais où est le mal ? Même si nous essayions, nous ne réussirons pas à empêcher sa mort, n'est-ce pas ? On ne sait même pas quand ou comment elle va arriver.

-Effectivement. Normalement, cela est impossible. Mais je suis l'exception qui confirme la règle. Avec les informations que j'ai donné, je pourrais amener la mort de Mavis à ne pas arriver... Et là, j'ignore bien ce qui pourrait se passer. Changer une Destinée préétablie... J'ignore à quel point cela peut être dangereux. Cela pourrait déphaser le monde entier, créer un déséquilibre, complètement détruire mon parcours...

-Anastasia : ... Du coup, on va faire quoi maintenant... ?

-Erina : ... J'ai réfléchi. Je dois rattraper cette terrible erreur. Le désordre que j'ai causé dans le Destin, je vais le compenser. En vous donnant une bonne raison de ne pas empêcher la mort de Mavis, quoiqu'il arrive...

-Miranda : Ça existe, une telle chose... ?

-Anastasia : Je ne veux pas perdre Mavis... Vraiment pas...

-Erina : Vous allez le perdre... Mais... Vous allez le ressusciter. Enfin, toi, Mimie, tu vas le ressusciter.

-Pardon ? Avec... le Time Break ?


Erina hocha la tête, toujours aussi sérieuse.

-Tout à fait. Tu pourras l'utiliser sur une seule personne, et tu vas l'utiliser sur Mavis après sa mort. Donc... Pas besoin de le sauver, d'accord... ? Sa destinée est de revenir à la vie plus tard de tes mains, Mimie... Donc tout va bien, d'accord... ?

-Anastasia : ... Tu nous as... dit le futur à nouveau, n'est-ce pas ?

-Erina : On soigne le Mal par le Mal. C'était nécessaire pour vous dissuader de sauver Mavis plus tôt... Mais je ne m'inquiète pas, je veux dire, il n'y a rien au monde qui pourrait te faire utiliser ton Time Break sur quelqu'un d'autre que Mavis, nyahahah ! C'est inconcevable !

-Miranda : ...

-Anastasia : ...

-... Promettez-moi, les filles. Promettez-moi que vous n'essayerez pas de sauver Mavis avant l'heure, ou toi Mimie, que tu n'utiliseras pas ton Time Break sur quelqu'un d'autre. Ah, et bien sûr, promettez-moi de ne rien dire à Mavis... J'ai fait une grave erreur, j'en ai conscience... Mais j'ai confiance en vous, mes amies. Confiance dans le fait... Que vous ne trahirez pas votre destinée... Pitié... Aidez-moi... A ne pas être rongée par la culpabilité pour des millénaires... Aidez-moi... A me pardonner... Je vous demande jamais rien d'habitude... Mais juste... Accordez-moi cette faveur... Les amies...


Des larmes coulèrent toutes seules sur les joues d'Erina. Anastasia émit un regard triste et posa sa main sur sa poitrine.

-Anastasia : Je te le promets, Erina. Je n'essayerais pas de sauver Mavis. Tu as ma parole.

Miranda resta stoïque, mais fit de même.

-Je te le promets aussi. Je n'essayerais pas de sauver Mavis. Ni d'utiliser mon Time Break sur quelqu'un d'autre. Tu as ma parole.

Erina essuya ses larmes, et lâcha d'une voix fébrile, contrastant avec sa bonne humeur habituelle :

-Erina ; M... Merci, les amies...



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https://www.youtube.com/watch?v=CKbZtXB4UJ4

Erina s'avançait avec un grand sourire vers ses cibles. Ses yeux brillaient d'une lumière vive, alors qu'elle lâchait de sa voix joviale mais un peu plus étrange et brisée qu'avant :

-Je te sens... Je te sens, ma chère Mimie ! Je sens que tu es là, à travers ces deux-là ! Alors, on s'amuse bien à trahir sa soi-disant "meilleure amie" ? A essayer de détruire le Destin ? Et surtout, à trahir la personne la plus importante pour toi ? Hein ? HEIN ? EXPLIQUE-TOI, MIRANDA, NYAH !

Sur la fin, la voix de la femme Nymphali n'avait plus rien de mignon ou de joyeux, étant emplie de haine et de désespoir alors que des larmes coulaient sur son visage pourtant encore empli d'un grand sourire sadique. Miranda, de là où elle était, avait des larmes qui coulaient sur ses joues également, détruite par l'état dans lequel était son amie. Elle devait trouver un moyen de la calmer... Un moyen de lui expliquer... Un papillon rose apparut entre Eldor et Nelly, et commença à émettre comme le ferait un haut-parleur :

-Miranda : Erina... Tu ne comprends pas... Il... Il m'a demandé une dernière faveur avant de mourir... Et celle-ci... impliquait que je ne le ramène pas à la vie. C'était sa dernière faveur... Comment je pouvais la refuser ?

-Erina : Idiote ! C'est justement parce que tu savais le futur que tu agis ainsi ! En temps normal, tu l'aurais ressuscité malgré tout ! Et pourtant... Tu as trahi ta promesse ! Salope ! Connasse ! Sal... Sal...


La femme Nymphali perdit ses mots, alors que des larmes coulaient encore de ses joues, et que ses poings se serraient de rage.

-Miranda : Erina... C'était sa volonté... Il m'aurait dit de faire ce que je fais maintenant, et de suivre ma voie, si il avait été là... Tu dois me laisser ramener à la vie cette femme, s'il te plaît !

-DANS TES REVES ! Comment peux-tu parler de ce qu'il aurait fait s'il était là, VU QUE C'EST DE TA FAUTE SI IL N'EST PAS LA ?! TRAITRE ! TRAITRE ! TRAITRE ! TU VAS PAYER ! TU AS DETRUIT CE QUE J'ETAIS, CE EN QUOI JE CROYAIS, TU M'AS ACHEVEE AVEC MES PROPRES REGRETS ! JAMAIS JE TE LAISSERAIS T'EN SORTIR EN RAMENANT CETTE PERSONNE, QUELQUE SOIT LE PRIX A PAYER !


La femme Nymphali avait vu son aura éclater, terrifiante et imposante, alors qu'elle devenait une silhouette rose aux yeux et à la bouche noires, comme face à Glacia. Miranda grinça des dents.

-Miranda : Elle est impossible à calmer... Le sort n'en a plus pour très longtemps avant de se terminer. Vous devez tenir jusque là...

Eldor acquiesça en entendant les paroles de Miranda. Vu cette puissance incroyable, ça ne serait clairement pas chose facile… Surtout s'il fallait protéger les cinq autres, derrière. Il lança un coup d'œil vers Glacia, chacun sondant le regard de l'autre de manière à ce que la Givrali comprenne tout de suite ce que son ancien supérieur voulait. C'était normal après tout. Elle était réapparue, au même endroit qu'avant, sans aucune blessure. D'une certaine façon, elle était indemne. Mais elle n'avait pas réussit à toucher Erina non plus qui la terrassait en un instant à chaque fois. La seule chose qu'elle pouvait faire, c'était…

La  femme-Givrali fit un rapide et gracieux mouvement du bras et de la glace se mit à apparaître un peu partout, son image et celle des autres Gijinkas se reflétant sur les cristaux de glace qui recouvraient une partie de la falaise. Cependant, les cristaux se brisèrent aussi rapidement qu'ils étaient apparus, la Givrali ainsi que le professeur et les élèves de l'Académie disparaissant en même temps que les cristaux éclataient. En voyant cela, Eldor sourit faiblement. Ils ne risquaient pas d'être blessés ainsi et, surtout, Nelly et lui pourraient tout donner face à ce redoutable ennemi.


-Nelly : Miranda..  Soyons optimiste et réaliste à la fois…


https://www.youtube.com/watch?v=EiUjogfu2Kw

La femme Arbok fit apparaître un véritable mur de pentagrammes derrière elles qui se mirent à tirer des scalpels en rafales vers Erina tandis qu'Eldor fonçait vers elle avec ses lames de cendres vers la Nymphali pour essayer de la trancher.

-... Si on arrive à tenir dix minutes -et je pense que ce sera notre maximum- ça passe ?

-Ca passe. Maintenant, en étant optimiste et réaliste à la fois… Je ne vous vois pas la retenir plus de trois minutes.


-Bien ce que je pensais, j'étais vraiment trop optimiste pour le coup. On fera de notre mieux pour monter au moins jusqu'à cinq j'imagine.

-Tes Lames Transcendantes permettent de couper son aura, et donc théoriquement de la tuer. C’est un avantage conséquent. Le problème…C’est sa destinée…


Erina eut un sourire à cette phrase et esquiva en dansant l’attaque d’Eldor, fonçant à toute vitesse sur Nelly Snake. Celle-ci attrapa au vol deux scalpels qui se changèrent automatiquement en deux belles lames mauves que la scientifique utilisa pour tenter d'attaquer Erina, tandis qu'Eldor se projetait à nouveau vers son adversaire pour essayer de l'attaquer dans le dos. Celle-ci afficha un grand sourire… Et arrêta de bouger, tendant les mains sur le côté, se laissant faire. Par réflexe, Eldor s'arrêta de suite et s'éloigna mais Nelly, confortée par l'idée que ses Lames Transcendantes pourraient au moins blesser Erina, continua sur sa lancée. Mais juste avant qu’elle atteigne la femme Nymphali… La femme Arbok trébucha, ratant de peu Erina. Nelly se ratrappa comme elle put pour ne pas tomber et fronça les sourcils, réfléchissant à ce que Miranda lui avait dit avant d'écarquiller les yeux, semblant comprendre.

-Ne me dis pas que...Tu savais que j'allais trébucher ?!

-Nyah ? Pas du tout ! Mais je savais que tu ne me toucherais pas, nyah ! C’est que tu es tellement maladroite, petit serpent ! Et si tu réessayais, pour voir ?~

-... Je déteste quand on se fiche de moi comme ça.


Tout en disant cela, Nelly fit un rapide mouvement d'épée dans le vide, faisant apparaître de nombreux pentagrammes autour d'Erina d'où surgirent des serpents prêts à la mordre. Du moins, c’était ce qu’il semblait, puisque les serpents se rentrèrent tous dedans, s’emmêlant, ratant leur cible, dans un spectacle aussi triste et ridicule qu’effrayant. C’était comme si le sort… Non, le Destin lui-même se liguait contre Nelly pour l’empêcher de toucher sa cible. Erina afficha un grand sourire, et leva les mains paumes ouvertes.

-On dirait que tu n’es pas très en forme, nyah ! Ou très malchanceuse, au choix !

Nelly se mordilla la lèvre, visiblement plus qu'agacée. Après un très court moment de réflexion elle fit apparaître un pentacle au dessus d'elle qui l'absorba pour la faire réapparaitre plus loin, tandis qu'Eldor se projetait à nouveau vers Erina pour cette fois-ci donner un coup dans le vide bien avant de pouvoir atteindre son adversaire, faisant apparaître un immense jet de flammes vers Erina, que Nelly avait pu esquiver en s'éloignant le plus possible. Cependant… Eldor avait de toute évidence mal viser, puisque les flammes frappèrent clairement à côté. Erina gloussa, et lâcha d’un ton amusé :

-Vous per. dez. votre. temps, les amis ! Mon Destin n’est pas de mourir ici !

Erina pencha le haut de son corps en avant et pointa les rebelles du doigt, un regard à la fois jovial et terrifiant sur le visage.

-Si seulement cette femme Mentali était là pour constater à quel point j’avais raison, avec une preuve concrète ! Nous sommes tous destinés à mourir à un certain moment, par les mains d’une certaine personne… Et malheureusement pour vous… Chez moi, ce Destin est particulièrement voyant~ Vous pouvez bien essayer autant que vous voulez, vous ne pouvez pas me tuer. C’est comme essayer de se dresser contre le Destin lui-même, nyah !

-Miranda : Elle a raison, malheureusement. C’est absolument impossible de la tuer maintenant, vous aurez beau essayer, vous ne pourrez jamais lui asséner une attaque mortelle. C’est pour ça que tes pouvoirs se retournent contre toi, Nelly…

-Eh oui ! Les Lames transcendantes, ça me fait très bobo ! Ca me tuerait instantanément, vu que la fusion d’aura signifie avoir un corps magique ! Et vu que tu ne peux pas me tuer… La moindre attaque avec ton sceau divin est destiné à ne pas me toucher, nyah~


-Eldor : Mais alors pour gagner du temps on peut juste attaquer en boucle en espérant la ralentir ?

-Nelly : Et plus important encore, Miranda, pourquoi tu ne nous as pas prévenu ? Tu nous as sérieusement demandé de gagner du temps face à quelqu'un qu'on ne peut même pas effleurer ?

-Miranda : Effectivement. Je ne vous ai pas prévenu… Justement pour gagner du temps. Vous ne voyez pas ? Notre adversaire, dans toute sa fierté et son côté joueuse, vient de passer trois minutes complètes à vous démontrer et expliquer ça elle-même~

-Erina : Haha ! C’est ce que tu crois ! Sauf qu’en fait...


La femme Nymphali leva le doigt en disant cela, ne trouvant pas quoi ajouter, alors qu’elle se figeait sur place avec un grand sourire, comme si elle avait eu un bug et était en train de réfléchir intensément et avec beaucoup de retard à ce que Miranda venait de dire. Puis, au bout de quelques secondes, comprenant enfin qu’elle avait été piégée, Erina s’énerva soudainement, son aura éclatant soudainement.

-OH PUTAIN LA SALOPE ! TU VAS ME LE PAYER !

Nelly et Eldor eurent une réaction mitigée face à l'explication de Miranda et à la réaction d'Erina, à la fois soulagé d'avoir déjà gagné trois minutes, amusé par le stratagème mais surtout effrayés par l'explosion d'aura. Nelly sembla pensive un moment, calculant les possibilités pour qu'ils tiennent encore trois minutes de plus. C'était peut-être faisable. Le plus important était de ne pas être touché. Les deux amis s'échangèrent un regard entendu. Tandis que les pentacles continuaient à projeter des scalpels vers Erina, Eldor donnant un grand coup d'épée devant lui, faisant surgir un tsunami qui déferla vers la Nymphali. Celle-ci fit apparaître une immense quantité d’aura, et attaqua en retour, entamant un choc violent.
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Joey Kirks
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MessageSujet: Re: Archipel Ameaurr (Time Break)   Archipel Ameaurr (Time Break) EmptyDim 16 Juin - 23:56

https://www.youtube.com/watch?v=Hm6BKgnuW_s

Le groupe que Glacia adulte avait transporté, composé de Kailla, Glacia enfant, monsieur Jekel, Lydia et Léa était en train de regarder le combat faire rage de l'autre bout de l'île, les attaques étant tellement virulentes qu'on pouvait les voir et les entendre d'ici. Léa était silencieuse, son visage sinistre, alors que sa main droite restait constamment posée sur l'une de ses poches, la jeune Xatu ressentant le besoin de sentir l'objet s'y trouvant, celui qu'elle n'avait pas eu l'occasion d'utiliser, alors qu'elle regardait d'un regard noir et funeste monsieur Jekel. Jusqu'à ce que finalement, son attention soit attirée par Lydia, qui s'adressa directement à la mystérieuse femme Givrali.

-Lydia : Bon sang, mais qu'est-ce qui se passe ici, à la fin... ? Qui est cette femme rose terrifiante ? Pourquoi cause-t-elle tout ce massacre.. ? Et bon sang, qui êtes vous tous à la fin ?!

Glacia aurait dû répondre de suite ou réfléchir à une réponse. Elle le savait. Mais elle n'y arrivait pas. Son regard était ancré dans celui de la jeune Evoli aux yeux bleus, la Givrali n'arrivant visiblement pas à se concentrer sur autre chose, au point de mettre sa "elle" d'avant mal à l'aise et de lui faire détourner le regard, interrompant la Glacia du présent dans sa contemplation et dans ses réflexions, des tas de questions se bousculant dans son esprit à ce moment précis. C'est vrai, il ne fallait pas que la petite Evoli comprenne qui elle était et, sans que la Glacia du présent ne s'en rende compte, la jeune Evoli était déjà intriguée par ce regard qu'elle semblait reconnaître. Le regard de la Givrali se déplaça ensuite vers Kailla. Elle était si heureuse et soulagée de la voir et en même temps c'était une Kailla qui ne la connaissait pas telle qu'elle était maintenant, qui n'avait pas traversé tout ce qu'elles avaient traversé ensemble. Elles étaient étrangères l'une à l'autre, tout comme Léa et Lydia ne la reconnaissaient pas. Il fallait donc qu'elle leur réponde, parce que rien n'allait de soi, même pour elle.

-Cette femme… euh.. Elle a été envoyée ici pour détruire cet endroit et moi et mes camarades sommes venus pour l'en empêcher et pour vous sauver.

La jeune Evoli écarquilla les yeux en entendant cette voix. La voix, le regard, l'attitude… Tout cela lui donnait une impression étrange, qu'elle n'arrivait pas a comprendre mais qu'elle ressentait intensément. La Givrali fronça les sourcils. Connaissant Lydia ça n'allait pas la satisfaire mais elle ne pouvait pas en dire plus. Elle continua donc, cette fois ci avec plus d'assurance et d'autorité dans la voix :

-Je ne peux pas perdre de temps dans des explications parce que la situation est urgente mais je vous promets que je vous dirais tout une fois la situation maîtrisée.

Son regard se porta ensuite sur Jekel. Elle eut un court frisson. Son premier meurtre, à elle et à toutes les jeunes filles autour d'elle. C'était un homme détestable. Elle le haïssait. Et en même temps elle n'avait jamais su s'il avait vraiment mérité son sort funeste ou non. De toute façon, il fallait qu'il reste en vie pour que Kailla vive aussi et, de ses souvenirs, c'était un homme puissant.

-Est-ce que vous êtes capable de m'aider en cas de combat ou de nous téléporter en continu pour éviter d'être attaqués ?

-Jekel  : En théorie, je pourrais. Mais j’ai… accidentellement été piqué par une seringue Antimaj. Ce fut une injection très minime, donc l’effet ne devrait pas tarder à s’estomper, mais pour le moment, je ne peux rien faire pour vous aider, je suis désolé.


Léa avait immédiatement réagi en entendant que l’effet de l’Antimaj était passé, sa main se resserrant légèrement sur sa poche alors qu’une lueur passait dans ses yeux. L’homme Alakazam continua de parler posément.

-Cependant, je peux faire mon maximum physiquement pour protéger ces jeunes femmes en attendant. De toute façon, vous avez l’air de bien vous débrouiller seule, madame… ?

-Ice...


La fille Evoli haussa les sourcils en entendant la première syllabe, un frisson la parcourant comme si elle commençait vraiment à comprendre ce qui se passait. Glacia fronça les sourcils et tenta de se rattraper le mieux possible :

-Icegton. Laura Icegton. Il est vrai que mon pouvoir me permet de survivre mais malheureusement je ne serai sûrement pas apte à vous défendre. J'espère donc que vos pouvoirs vous reviendront le plus vite possible… Notre survie en dépend.

-Léa : Notre survie dépend de lui… ?


L’adolescente Xatu commença à s’approcher de l’homme Alakazam, une main dans le dos et l’air sinistre.

-Vous ne savez pas de quoi vous parlez, madame Icegton. Cet homme est un monstre. Une enflure prétentieuse et sadique. Jamais une telle personne ne mériterait qu’on lui accorde notre confiance.

-Jekel : …

-A tous les coups, il est allié avec cette femme, c’est lui qui a provoqué tout ça, j’en suis certaine… Cet homme mérite juste la mort pour ce qu’il nous a fait subir…

-...


Jekel ne disait rien, se contentant de regarder Léa s’approcher de lui, l’air calme comme à son habitude, mais avec une pointe de mélancolie dans le regard.

-C’est vous qui avez encouragé vos amies à essayer de m’assassiner, n’est-ce pas ?

-Léa : C’est pour leur bien… Et le mien aussi… Pour celui de toute cette école…

-Réfléchissez un peu avant de parler, vous avez vu l’état du village ? Tout ce qui se passe est dû à de la destruction, à de la haine, ça se sent d’ici et ça se comprend à ce qu’a dit la femme en rose. Avoir le même comportement n’apportera aucun bien à vos amies. Elles vont juste souffrir. Et au fond, vous le savez. Et vous vous en moquez, car vous êtes une fille égoïste.


La jeune Xatu écarquilla les yeux de colère à cette remarque, et sortit des ciseaux de son dos, commençant à courir en criant de rage vers l’homme Alakazam. Mais alors qu’elle s’approchait dangereusement de lui, avec la claire volonté de le tuer, ce fut Kailla qui s’interposa sur sa trajectoire, levant les mains pour lui faire signe de s’arrêter.
-Kailla : Léa, calme-toi, s’il te plaît !

-Léa : Ecarte-toi ! C’est notre seule chance ! Je ne la laisserais pas passer !


Léa ne s’arrêtait pas, semblant prête à contourner légèrement Kailla pour atteindre Jekel. L’adolescente Carmache fronça les sourcils, se déplaçant rapidement d’un seul coup pour tenter à nouveau de l’intercepter.

-Arrête ça ! Il n’est pas la personne que tu penses !

Léa se mit à ralentir, s’arrêtant juste devant Kailla, ses ciseaux pointés vers l’avant, juste devant son amie Carmache.

-Tu parles ! Il t’a juste manipulée, à tous les coups ! C’est tout à fait le genre de ce genre de monstres ! Alors maintenant, ÉCARTE-TOI !

*TCHAC*


https://www.youtube.com/watch?v=Dbl6ysbQh6o

Sans réfléchir, par pur réflexe, Glacia fit un geste bref et concis, comme si elle bandait un arc qui n’existait pas, dès qu’elle vit que la jeune Xatu pouvait potentiellement faire du mal à son amie. Dès que la Givrali avait relâché, une flèche magique s’était logée à toute vitesse dans le crâne de Léa, la tuant et protégeant la jeune Carmache d’un même geste sous le regard horrifié des trois lycéennes. La Rebelle, elle, tremblait. Ses mains, son regard, son corps, tout semblait pris d’un terrible frisson, comme si même elle ne comprenait pas son acte. Elle avait eu peur. Voilà tout. Peur que Léa tue Kailla dans sa colère, peur d’avoir fait tout ça pour rien, peur que ce bref bonheur, celui de voir Kailla avant que sa vie ne soit bouleversée, avant les Dacotas, avant tout ce qui les avait changées, ne lui soit retiré des mains de la fille Xatu. Elle avait eu peur que tous ces sacrifices soient vains… Alors elle avait choisi d’agir avant que le mal ne soit fait. Elle avait choisi de tuer son ancienne amie pour sauver sa meilleure amie. Choisie la vie de Kailla au dépend de celle de Léa… Mais ce qui l’horrifiait le plus, c’est qu’elle était persuadée d’avoir fait le bon choix. Le crâne de Léa, à moitié explosé et glacé à la fois, tangua légèrement, la jeune adolescente ayant un regard vide juste devant Kailla, avant de s’effondrer lourdement sur le côté de tout son corps. Kailla s’était figée sur place, dans la position exacte qu’elle avait prise pour tenter d’arrêter Léa dans sa course. Le sang avait giclé de la tête de son amie directement sur son visage. Elle en avait sur le front. Sur le nez. Ses yeux tremblaient. Sa main droite brûlait. Pourquoi… ? Pourquoi cette femme avait-elle… ? Léa… pourquoi...

-Pourquoi… pourquoi…

La jeune fille serrait les poings. Elle se sentait brisée. Complètement, simplement, irrémédiablement, écrasée. C’était encore pire que ce qu’elle avait ressenti quand Jekel l’avait attaquée. La douleur était pire. Elle avait tenté de protéger son professeur. Léa avait tenté de le tuer. Cette femme Givrali l’avait tuée. D’un coup. Sans y réfléchir à deux fois. L’adolescente pivota lentement, tremblante, vers la femme Givrali, cette “Laura Icegton”. Elle ne pouvait pas le contenir. Elle avait besoin de hurler. Elle avait besoin d’exploser. De libérer tout ce qu’elle avait dans la tête à l’instant. C’était trop. Juste trop.

-Bordel… BORDEL POURQUOI T’AS FAIT ÇA ESPÈCE DE CONNASSE ?!? POURQUOI TU L’AS TUÉE ?!? T’ES VENUE POUR NOUS PROTÉGER OU POUR NOUS EXTERMINER ?! C’EST QUOI TON PROBLÈME SALOPE DE MONSTRE ?!?

-Pourquoi, hein…


Glacia cessa de trembler, l’air attristée. Bien sûr, c’était évident pour elle qu’il s’agissait de la bonne chose à faire mais Kailla… Kailla ne pouvait pas comprendre elle. Elle ne pouvait que s’énerver comme elle le faisait si souvent et lui hurler dessus, elle ne pouvait que la haïr du plus profond de son être. C’était injuste. C’était dégueulasse. Elle l’avait sauvée. Elle avait tout fait pour elle. La femme-Givrali serra les poings alors qu’elle se mettait à pleurer, semblant encore plus hors d’elle que la jeune Carmache alors qu’elle s’écria :

-Tu me demande pourquoi j’ai fait ça, mais tu ne vois pas… Tu ne vois pas, imbécile, que je n’ai juste pas envie de te perdre à nouveau ?! Que je ne voulais pas qu’elle te fasse du mal ?

La plus jeune Glacia écarquilla les yeux et se mit à trembler légèrement à son tour. Cette voix, ce regard, ce nom, ce corps de Givrali semblable à celui de sa mère et de son père, cette aura lors de son attaque, cette façon de répondre et de parler à Kailla… Tout la décontenançait. Tout l'interpellait. Tout lui donnait une sensation de déjà-vu qui la terrifiait, comme si elle reconnaissait la femme qui leur faisait face sans qu’elle puisse vraiment comprendre ou sans qu’elle puisse vraiment l’accepter. Parce qu’après tout… C’était impossible, n’est-ce pas ? Elle ne pouvait pas…

Et en même temps il y avait trop de coïncidences pour que ce ne soit pas la réalité. Elle le savait. Et ça la paralysait. Parce que Kailla avait raison… Ce n’était pas une Gijinka qui leur faisait face mais c’était un monstre. Quelqu’un capable de tuer une jeune fille de sang-froid, sans l’ombre d’une hésitation et sans ménager sa force, pour soi-disant protéger Kailla. Quelqu’un qui était prêt à tout, même au pire… Quelqu’un qu’elle allait devenir.


-Non… Non, je ne veux pas…

Tout en marmonnant ces mots alors que des larmes commençaient à couler le long de ses joues, la jeune Evoli avait pris sa tête entre ses mains et baissé son regard vers le sol, comme pour se protéger du monde extérieur, comme pour ne pas faire face à cette personne qui était elle sans l’être, cette personne qu’elle allait devenir et qu’elle n’était pas encore, ce monstre auquel elle ne voulait pas ressembler. Oui… Elle ne voulait pas lui ressembler, elle le refusait même mais rien ne semblait pouvoir l’en empêcher. Il n’y avait pas d’autre alternative. Elle allait grandir pour devenir cette personne que Kailla insultait face à elle. Elle aurait pu faire semblant, se persuader que ce n’était pas elle mais il y avait juste trop de signes. Si encore la Givrali n’avait pas attaqué ou n’avait pas parlé ainsi à la jeune Carmache, elle aurait pu simplement douter mais là… Elle reconnaissait son aura, elle reconnaissait ses sentiments. Et en même temps, elle les reniait. Elle les reniait du plus profond de son être. Elle ne voulait pas être Glacia Iceon. Elle voulait être quelqu’un d’autre, n’importe qui.

N’importe qui…

Si seulement il y avait une alternative… Alors elle la saisirait sans hésiter. Lydia, encore sous le choc de la mort de son amie, regarda la jeune Evoli l’air clairement inquiet, ressentant le besoin de la rassurer autant que de se rassurer elle-même. La femme Elecsprint s’approcha d’elle et lui posa doucement la main sur l’épaule.


-Lydia : Glacia… Ca va… ?

-Je… Je...


Elle ne voulait pas être Glacia Iceon, elle ne voulait pas être Glacia Iceon, elle ne voulait pas être Glacia Iceon, elle ne voulait pas être Glacia Iceon, elle ne voulait pas être Glacia Iceon, elle ne voulait pas être Glacia Iceon, elle ne voulait pas…

Elle lança un rapide coup d’oeil vers Lydia qui fut terrifiée, l’espace d’un instant, par le regard fou de la jeune Evoli. Cette fille… C’était l’amie de Glacia Iceon. Et cette Carmache aussi. Et cet homme, c’était le professeur de Glacia Iceon. Elle les reniait tous. Elle les rejetait tous. Car elle n’était plus Glacia Iceon…

D’un geste rapide et calculé, la fille-Evoli fit glisser une des sangles de son sac le long de son bras pour pouvoir en sortir son épée d’entraînement qu’elle dégaina hors de son fourreau et planta dans le ventre de la fille-Elecsprint avec une rapidité incroyable, un sourire de plaisir sadique illuminant son visage alors que son aura changeait du tout au tout, la jeune fille éclatant de rire. Oui...Elle n’était plus Glacia Iceon.

Elle était Perséphone. Et cette vie qui était celle de Glacia… Elle voulait la détruire à présent. Lydia écarquilla les yeux, regardant du coin de l’oeil Kailla.


-Lydia : Kai… lla…

Le corps de la femme Elecsprint émit son dernier soupir, tombant sur place, encore empalé sur l’arme de Perséphone. Ce soupir, cet ultime soupir de Lydia Ediel… résonna dans les oreilles de Kailla Lektro, l’adolescente Carmache ne parvenant pas à assimiler ce qu’il se passait. Glacia… venait de tuer Lydia. Son amie avait tué son autre amie. En souriant. Elles étaient mortes, toute les deux. La femme Givrali avait tué Léa. La femme Evoli avait tué Lydia. Le visage de Kailla était fixé dans une sorte de mélange d’émotions. De la terreur, de la haine. Ses yeux passaient continuellement de l’un à l’autre des deux cadavres, et de l’une à l’autre des deux femmes. Les images se superposaient dans sa tête. Superposaient… Son amie, Glacia Iceon… Cette femme, Laura Icegton… Alors… c’était… ces gens… Non, c’était impossible. Elle ne voulait pas ça. Ca ne devait pas arriver. Ca ne devrait pas arriver. Son amie n’était pas cette personne. Glacia n’était pas ça. Pas ce monstre buveur de sang. Pas ça…

-Glacia… Je sais pas ce que tu fous mais… Réveille-toi bordel !!

La femme Carmache hurla, générant un orbe de sable et le projetant dans les airs, l’objet explosant en libérant une gigantesque tempête de sable, alors que Kailla courait en avant vers la femme Evoli, tentant de lui donner un violent coup de poing dans le visage, dans la confusion.

BOOOOUUUUUMMMMM.


https://www.youtube.com/watch?v=GPQii0-A98c

Mais rien ne semblait vouloir s’arrêter. Une explosion d’aura rose frappa avec violence la zone, envoyant voler Perséphone et Kailla qui se prirent plein de débris de front, faisant tomber les deux adolescentes au sol, la fille Evoli s’évanouissant et la fille Carmache étant complètement sonnée. Dissipant immédiatement la tempête de sable, Erina Rose avançait sur une musique stressante et orchestrale, un grand sourire sur le visage.

-Erina : Bonjoouuuur !~ C’est l’heure de la collecte des impôts… Et si vous payiez avec vos vies ? Ca serait vraiment génial, nyah~

Glacia écarquilla les yeux, visiblement décontenancée. Elle était déjà perturbée par ce que Kailla avait pu lui dire ou par le changement brutal d’aura de sa version d’elle plus jeune, comme si elle n’était même plus la même personne, mais en plus il fallait qu’Erina arrive maintenant. Eldor et Nelly n’avaient donc pas pu la retenir ? Au moment où cette pensée traversa son esprit et où elle s’apprêtait à utiliser son pouvoir Légendaire, une dizaine de pentacles apparurent autour d’Erina pour tirer des scalpels sur elle tandis que l’ancien chef des Dacotas et des Rebelles surgissait d’un pentacle plus grand qui s’était formé au dessus de la Nymphali pour essayer de lui asséner un violent coup d’épée et que Nelly, elle surgissait d’un second pentacle qui s’était formé aux côtés de Glacia, la scientifique sifflant de mécontentement avant de déclarer :

-Désolée, on a fait de notre mieux mais elle nous a vite délaissé…

-Erina : Je suis une femme difficile, il faut savoir entretenir mon amusement, vous savez ! Et vous commenciez à m’ennuyer~ Puis je le sais très bien, qu’il ne reste plus que quelques minutes avant la fin du sort, nyah, nyah, nyah ?~


Nelly Snake fronça les sourcils, visiblement profondément agacée. Elle semblait vraiment ne pas apprécier cette femme, du moins encore plus que la plupart des gens qui l’entouraient.

-Peu importe le temps qu’il reste. On continuera à t’empêcher d’agir.

-Erina : Ah ah ah, vous êtes si mignons~ Vous n’avez pas compris que j’avais gagné d’avance, nyah ? Bon bon… Puisque c’est comme ça...


La femme Nymphali se dressa dans les airs, lévitant, les bras sur le côté. L’énergie rose de toute l’île commença alors à se regrouper sur elle, chargeant progressivement d’aura la jolie femme en rose, qui affichait un grand sourire amusé.

-Allez, on compte tous ensemble ! A rebours ! Trois…

L’énergie se concentra encore plus, le sol commençant à vibrer comme avec un tremblement de terre. En voyant cela sur son côté de l’île, Ian fronça les sourcils et transforma en un claquement de doigt la cage en un dôme qui semblait bien plus résistant et étanche.

-Deux !

L’air se fit de plus en plus lourd, l’oxygène semblant disparaître petit à petit autour de la femme Nymphali. En voyant ceci arriver, depuis l’autre bout de l’île, Erika eut une forme d’instinct, et fonça vers Kuraï, se jetant dans ses bras, une immense couche de feuilles magiques de plusieurs mètres d’épaisseur les recouvrant tout deux.

-Un !

Des milliers et des milliers de pentacles se formèrent entre Erina d’un côté et Nelly et Eldor de l’autre, comme un véritable mur infranchissable. De son côté, Glacia ne cessait de paniquer. Il fallait protéger Kailla et son ancien corps… Et aussi cet homme, Jekel, tant qu’elle y était. Son tatouage brilla et il en surgit deux immenses dragons de glace à l’air robustes et puissants, qui s’enroulèrent autour des deux lycéennes, du professeur et de la Rebelle afin de les protéger, formant comme une forteresse de glace autour d’eux. Erina afficha un sourire fier et sadique, avant de lâcher sereinement :

-Erina : Kaboum~

Et en un instant, dans un silence oppressant, toute la surface de l’île explosa dans une redoutable gerbe rose, rasant tout ce qui s’y trouvait en à peine une seconde.


_________________________________________________________________________


https://www.youtube.com/watch?v=9k3imc8ZV1Q

Désolation. SIlence. Mort. Voilà tout ce qu’il restait de l’île. Erina se tenait tranquillement face à ses adversaires. Eldor et Nelly étaient au sol, blessés et affaiblis, incapables de bouger. Seule Glacia était encore debout, indemne, alors que Jekel et Kailla étaient tout deux sonnés et blessés. La belle Givrali lança un coup d’oeil circulaire sur ce qui l’entourait. Rien d’autre que la dévastation elle-même. Il n’y avait plus personne pour sauver Kailla. Plus personne pour empêcher Erina de tuer la fille-Carmache. Plus personne… Sauf elle. Son regard brillait de détermination à présent. Peu importe ce qui avait pu se passer avec Léa et Lydia. Elle était venue pour sauver Kailla… Et elle allait le faire. Elle fit un rapide geste du bras et les deux dragons qui avaient été détruits par l’attaque se reformèrent instantanément et foncèrent vers Erina. Celle-ci afficha un sourire et commença à marcher vers Kailla, son aura frappant de plein fouet Glacia et ses dragons.

-Erina : Je crois avoir compris pourquoi tu survivais à chacune de mes attaques… C’est ton sceau divin, n’est-ce pas ?~

Glacia réapparut à l’endroit où l’aura l’avait pulvérisée, toujours indemne et l’air aussi déterminée qu’auparavant, bandant un arc invisible qui tira des dizaines de flèches vers la Nymphali.

-... En effet. Tu es la première à le remarquer. Et tu dois comprendre ce que ça signifie. Je souffrirais autant qu’il le faudra pour sauver Kailla Lektro.

-Bah~


Erina contra aisément les flèches, étant presque à niveau de Glacia, et de Kailla quelques mètres derrière elle. Puis elle tua de nouveau Glacia d’une attaque d’aura précise et puissante.

-Disons que ça me rassure~ Ca ne fait de toi que de la mauvaise herbe, nyah~ Tu le vois bien… Tu n’es pas capable de me ralentir~ Ta présence, vivante ou non, est donc totalement inutile~

-Peut-être.


Glacia réapparut à nouveau au même endroit, son image se brisant pour qu’elle réaparaisse sur une fine couche de glace qui s’était formée entre Erina et Kailla, le corps de la Givrali s’interposant ainsi entre les deux femmes tandis qu’une dizaine de dragons cette fois-ci foncèrent vers la Nymphali.

-Mais même la plus insignifiante des mauvaises herbes peut changer le Destin ! Je vais sauver Kailla !

Alors qu’elle disait cela, un autre Dragon apparut et tenta de s’emparer de Kailla pour l’emmener loin de la Nymphali.

-Bah~

Répétant sa phrase, Erina fit apparaître une aura qui extermina chaque dragon en un claquement de doigts, Kailla retombant au sol quelques mètres plus loin, alors que la femme Nymphali cassait d’un revers de la main la glace créée par Glacia.

-Voilà là le genre de phrases marquant le plus terrible des désespoirs : Le faux espoir~ Ton destin n’est pas de sauver Kailla, elle va mourir, c’est comme ça~

Glacia fronça les sourcils. Qu’importe. S’il le fallait, elle continuerait ainsi. Elle déplacerait Kailla, mètres par mètres, tant qu’elle pouvait l’éloigner de cette femme. Tant qu’elle pouvait la sauver… Elle continuerait. Un énième dragon se matérialiser pour tenter de transporter Kailla à nouveau tandis que, en un instant, des centaines de flèches s’abbatirent cette fois-ci vers Erina, les attaques de la Givrali ne cessant de redoubler d’intensité.

-Ce n’est pas à toi… D’en décider ! J’ai connu assez le désespoir, assez la souffrance, pour savoir que je peux la vaincre !

-... Voilà bien les phrases d’une femme ne l’ayant pas connu… le désespoir ultime~


Erina détruisit de nouveau chaque attaque de Glacia, et ce coup-ci, se téléporta juste devant Kailla, posant son pied sur elle afin de retenir son corps. Une lame d’énergie rose apparut dans sa main, et la femme Nymphali la leva au-dessus d’elle, un sourire triomphant sur le visage, alors que son énergie maintenait à l’écart Glacia.

-The End~ Au revoir, Kailla Lektro~

La femme-Givrali, une expression de désespoir et de tristesse pure au visage, tendis sa main vers les deux femmes, complétement impuissante, alors que des larmes roulaient à nouveau sur son visage. Elle avait aquis un nouveau pouvoir, défié son tueur, fait face à cette Erina, tout ça pour que sa meilleure amie revienne, tout ça pour la revoir, et là, subitement, cette Nymphali lui ôtait tout espoir, aussi infime soit-il.

-Non, pas Kailla, non ! Je ne veux pas la perdre à jamais !

-Dommaaage~ Allez, slash~


SLASH.

Un bruit de lame siffla dans l'air. Un bruit de chair tranchée aussi. Un aura était apparu. Une nouvelle aura. Erina avait sauté en arrière, sa joue égratignée, le regard choqué. Jekel se tenait face à la femme Nymphali, l'antimaj venant de cesser de faire effet, l'homme Alakazam n'ayant pas attendu une seconde pour se téléporter entre Kailla et Erina, protégeant la femme Carmache. La Nymphali posa sa main sur sa joue blessée, figée sur place. Cet aura… Ce regard...

-Erina : Non… Im… Impossible..

-Jekel : Ça suffit. Tu as fait assez de dégâts comme ça. Va-t-en.


La femme trembla, des larmes coulant sur ses joues. Quelle idiote… Quelle ironie… Elle qui s'était moquée des autres Evolis, elle avait fait la même chose. Anastasia l'avait bien eu. Et elle ne pouvait même pas lui en vouloir. C'était sa faute. Sa faute… de ne pas avoir cru en son propre destin. Ses larmes étaient emplies de culpabilité… mais aussi de joie et de soulagement.

-Pardonne moi… Au revoir…

Erina disparut d'un coup, ne laissant plus aucune trace d'elle. L'homme soupira. Il rangea la paire de ciseaux avec laquelle il avait frappé, et se tourna vers Kailla qui commençait à reprendre ses esprits. Son visage était triste et compréhensif.

-Je suis désolé que mes pouvoirs ne soient pas revenus plus tôt… J'aurais voulu pouvoir empêcher toutes ces tragédies. Maintenant, tu as désormais fait face à la même chose que moi toute ma vie. L'horreur de la guerre… Mais je ne te laisserais pas ici. Pas ainsi. Je vais t'aider à te relever. Afin qu'on s'assure que ces souffrances n'arrivent plus à personne.

L'homme Alakazam s'approcha de la fille Carmache, et lui tendit la main, un doux sourire aux lèvres.

-Je ne m'appelle pas Henri Jekel. Je m'appelle Mavis. Kailla Lektro… J'aimerais que tu deviennes l'une de mes Muses.

L'une de mes Muses.

L'une de mes Muses.

L'une de mes Muses.

L'une de mes Muses.

L'une de mes Muses.

L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses. L'une de mes Muses.

TIME BREAK.

____________________________________________________________________________


https://www.youtube.com/watch?v=NOyBGo4vjBg


Le sort s'arrêta brutalement, Mavis prenant la main de Kailla pour la relever étant la dernière chose que Eldor, Nelly et Glacia voyaient avant que tout disparaisse autour d'eux, se retrouvant dans un espace magique totalement rose, où ils étaient incapables de bouger. Puis, ils entendirent une voix brisée par la joie, une joie fou furieuse et presque effrayante.

-Ah ah… Ah ah… Je… Je l'ai fait… Je l'ai fait… AHAHAAHAHAHAH !

Miranda se tordait devant eux en riant de joie, euphorique comme une personne ayant réussi une épreuve difficile, après moult obstacles.

-Je n'y crois pas… Tout est fini… J'ai réussi… J'AI RAMENÉ MAVIS A LA VIE, AHAHAHAH !

Glacia et Eldor écarquillèrent les yeux alors que Nelly soupirait d’aise, semblant visiblement soulagée sans pour autant être dans le même état d’euphorie que Miranda. La scientifique murmura :

-Alors… Tu ne m’avais pas mentie… Tu as pu le ramener.

-Glacia : Co… Comment ça, Mavis ? Miranda ! Je croyais qu’on avait fait tout ça pour ramener Kailla ! Tous ces sacrifices, tous ces efforts… C’est pour ramener Kailla qu’on les a fait !

-Miranda : Ah… Vous...


Le rire et le sourire de Miranda disparurent, la femme Papillusion fixant sombrement Glacia.

-Voyons. Soyez raisonnables. Je n'aurais jamais sacrifié autant pour une brute stupide. Surtout… Sachant qu'elle a tué Mavis… Tout comme toi, Glacia Iceon.

Les paroles et le regard de Miranda firent frissonner la femme-Givrali. Elle n’avait jamais vue la chef des Rebelles ainsi.

-Mais alors… Tu nous détestais en secret pendant tout ce temps… Tu t’es jouée de nous…

-Je dois avouer que ce ne fut pas simple. Anastasia… Elle a réussi à monter Erina contre moi, alors qu'elle aurait su la vérité, elle m'aurait aidé… Et la bataille de Dingue fut difficile… Mais bon… Nous y sommes.


Miranda fit apparaître un éventail devant son visage, l'air noble et hautaine.

-Soyez ravis. Vos sacrifices vont permettre le retour du grand et magnifique Mavis. C'est un véritable honneur.

-Eldor : Je n’arrive pas à croire qu’on ait laissé les Rebelles entre tes mains… Je pensai que tu voulais ramener un de nos meilleurs éléments pour nous permettre de survivre face aux Stalkers !

-Les Stalkers hein… Vous ne comprenez pas… Vous devez bien savoir leur objectif maintenant, non ? N'est-ce pas Nelly ?~


L’homme-Démolosse écarquilla les yeux, ne semblant pas comprendre, tandis qu’il se retournait, l’air inquiet, vers la femme-Arbok qui semblait gênée et intimidée dès que Miranda avait prononcée son nom.

-... Eldor, écoute… Les Stalkers avaient pour but de tuer Mavis et d’empêcher son retour. Si je les ai quitté…

Eldor secoua la tête, l’air incrédule et perdu.

-Non… Tu ne veux pas dire que…

-Je pensai me délivrer en tuant Mavis et je me suis enchaîné au pire désespoir qui soit, Eldor. Alors quand… Quand Miranda m’a proposé d’altérer ma mémoire, j’ai accepté. Et quand elle me l’a rendue pour m’annoncer qu’il y avait un moyen pour le ramener…


Les mains de la scientifique se mirent à trembler, tout comme son regard qui semblait bouleversé :

-Moi, l’honteuse, l’infâme, le monstre qui a ôté la vie à l’homme qui comptait le plus pour moi… Obtenir cette délivrance que j’ai tant recherché en participant au retour de Mavis… Comment pouvais-je refuser ce qui me semblait être une bénédiction ?

Le visage d’Eldor se décomposait au fur et à mesure, tout comme celui de Glacia, les deux Rebelles comprenant qu’il n’y avait pas qu’une seule Grande Chef qui s’étaient jouées d’eux. La femme-Givrali secoua la tête, comme si elle voulait encore résister, comme si elle voulait refuser la réalité.

-Glacia : Alors… tout ça… Tout ce qu’on a fait, toutes nos peines, tous nos efforts… Ce n’était que pour satisfaire vos propres désirs. Vous nous avez manipulés pendant tout ce temps sans le moindre remord… Tu n’es pas un monstre, Nelly. Vous êtes toutes les deux des monstres.

-Miranda : Balivernes.


La femme Papillusion prit un ton et un regard condescendants.

-Tu es bien hypocrite pour dire ça. Tu viens de tuer tes amies d'enfance pour sauver ton amie. Nous au moins n'avons tuer personne volontairement pour atteindre nos objectifs. Si nous sommes des monstres, qu'es-tu, Glacia Iceon ?

-Je… Je… J’étais juste prêt à tout pour sauver Kailla !


La jeune femme s’arrêta, semblant enfin comprendre, avant de baisser la tête, l’air résignée cette fois-ci :

-... Exactement comme vous l'étiez pour sauver Mavis.

-Eldor : Mais… Je ne comprends pas. Je pensai que Nelly m’avait tout raconté. Elle a tué Mavis ! Pourquoi est-ce qu’elle voudrait ramener un homme qu’elle a jugée nécessaire de tuer ?!

-Effectivement. C'est ce que Nelly croyait. C'est ce que tous ont cru… Sauf moi et Mavis bien sûr. Nous avons simulé sa mort.


Miranda soupira, et alors qu'elle s'éventait le visage, la femme Papillusion s'engagea à tout expliquer et révéler.

-C'était la dernière volonté de Mavis. "Emporte un morceau de mon âme loin d'Eternal." J'ai donc scindé son âme en deux, laissé la première moitié mourir pour feinter nos ennemis, puis j'ai mis la deuxième partie en moi, avant de me bannir. C'était très fatiguant, de l'avoir en moi… Juste quelques heures ainsi furent déjà horribles. Bien heureusement, je lui ai trouvé un corps d'homme Alakazam compatible. J'ai supprimé l'âme à l'intérieur, et j'y ai inséré Mavis. Il était affaibli, mais bien vivant.

Miranda referma son éventail dans sa main, puis continua :

-Mavis a voulu rester sous couverture quelques temps. Le temps que la crise passe, et surtout… Il était à la recherche d'une nouvelle muse. Une remplaçante pour Nelly après sa trahison. Et il pensait l'avoir trouvé. Kailla Lektro. Cependant, celle-ci avait mal… encaissé son test, et tué Mavis avec ses pitoyables amies.

La femme Papillusion leva sa main comme pour indiquer quelque chose.

-Je vous laisse imaginer mon désespoir quand je l'ai trouvé mort et enterré. Il faut savoir que lorsqu'une  me dite ultime comme la sienne meurt, elle change automatiquement de corps, en perdant sa mémoire et son identité, bien au delà d'une simple amnésie. Je voulais utiliser le Time Break sur lui pour le ressusciter mais… Encore fallait-il le retrouver. Je l'ai donc cherché pendant une décennie, fuyant comme je pouvais les Stalkers. Mais… Quand je l'ai trouvé, avant que je puisse le ressusciter… Son âme a été détruite. C'était très embarrassant… Sur le coup, j'ai bien cru que j'avais échoué, que tout était terminé…

Miranda afficha des yeux roses brillants aussi impériaux que nobles.

-Et là, Kailla meurt. C'était l'occasion parfaite, un coup du destin. J'y ai vu l'occasion de changer l'histoire… De créer un monde où Kailla ne tuerait pas Mavis et deviendrait sa muse. Et vous, vous m'y avez magnifiquement aidé. Vous devriez être contents, votre amie est en vie… Juste dans un autre camp~

Nelly écarquilla les yeux, semblant enfin comprendre ce que cela signifiait, sa voix tremblant de désespoir et de colère  :

-Mais alors… si Kailla est devenue sa Muse, alors Mavis est revenu mais je… Je… tu m'as aussi piégée, Miranda !

-Allons Nelly… Je sais que Mavis t'a pardonné… Mais tu as cru que j'allais le faire pour autant ? Évidemment, Mavis m'aurait jamais permis de te tuer… Mais si je détruis ton avenir et ton lien avec Mavis, afin qu tu vives dans un monde où existe Mavis, sans pouvoir le côtoyer… J'y ai trouvé une punition bien plus violente et appropriée pour toi~

-Sa… Sale petite garce ! Je n'aurais jamais dû te faire confiance, jamais, j'ai menti a Eldor et à tous les autres juste pour le revoir ! Je te hais, Miranda, je te déteste du plus profond de mon être !

-Eldor : … Alors tu ne nies même pas..


L'homme Démolosse avait dit ça, l'air peiné, mais Nelly ne semblait même pas lui prêter attention, son regard fou et empli de colère ne se détachant pas de Miranda.

-Tu ne comprends pas Eldor, personne ne peux comprendre ma relation avec Mavis ! Même lui ne peut plus le comprendre en ce moment même à cause de cette sale garce de Miranda !

-Eldor : Mais je … Je ne comprends pas. Pourquoi aller si loin pour un seul homme ? Qu'est-ce qu'il avait de si spécial pour vous, surtout toi Miranda, pour que tu dupes tout le monde y compris Nelly ?

-Miranda : Tss. Vous ne savez rien. Des filles comme toi Nelly, Mavis en a vu passer. Vous êtes toutes là à le fanatiser, à vous croire l'élue de leur cœur, alors que cela n'a rien à voir avec celle que nous avons.

-Nelly : Petite prétentieuse. Je n'ai jamais dis que j'étais l'élue de son coeur mais tu sais à quel point il était important pour moi. De quel droit est ce que tu te crois supérieure, Miranda ? En quoi est-ce qu'il serait plus important pour toi que pour moi, hein ?

-Tu veux vraiment le savoir ?


La femme Papillusion tendit ses mains en avant, paumes vers le haut, Miranda se présentant pleine de fierté.

-Je suis la plus ancienne et la plus grande création que Mavis ait jamais produit, l'essence la plus brute et la plus incontestable qui soit.

Miranda afficha un grand sourire hautain.

-Je suis sa fille biologique.

Nelly écarquilla les yeux. C'était donc ça. C'était donc pour cela que Mavis ne se comportait pas de la même façon avec elle et réciproquement. C'était pour cela qu'elle avait fait tout cela. Pour ramener son père. Peu importe à quelle point elle aimait Mavis, elle ne l'aimerait jamais de la même façon que Miranda l'aimait. Et pour cette dernière, elle serait toujours celle qui a tué son père sous ses yeux.

-C'est pour ça que tu étais prête a tout… c'est ce qui te rendais si redoutable…

Eldor grogna, visiblement bien moins ému que la femme Arbok.

-Tu es si fière et hautaine, Miranda, mais dès qu'on pourra agir à nouveau, qui te dit qu'on n'agira pas contre Mavis et toi ? Qui te dit qu'on n'essayera pas de venger tous ces sacrifices que tu as causé dès qu'on en sera capable ?!

-Cela n'arrivera pas. Car vous allez tout oublier. L'ancien monde, le time break… Vous n'en aurez aucun souvenir. Oh et d'ailleurs...


Miranda lâcha un sourire sombre.

-Vous oublierez vos relations mutuelles. Ton amitié avec Kailla, Glacia, va être remplacée par une haine mutuelle horrible. Votre amitié, Eldor et Nelly, n'aura jamais existé après le retour de celle-ci de chez les Stalkers. Vos liens sont de l'histoire ancienne~

-Glacia : Quoi ? Tu veux dire que… Tout ce que j'ai fait… Léa… Tout le monde… Tous ces sacrifices pour revoir Kailla ne m'ont menés à rien ? Tous ses morts n'ont servi qu'à causer notre désespoir ?


En même temps que Glacia, Nelly s'était mise à parler aussi, d'une voix brisée par l'émotion, ne pouvant attendre que la femme Givrali ait fini pour parler elle aussi :

-Non, Miranda, je t'en supplie ! Pas ça, tout mais pas ça ! Eldor est le seul à être revenu me voir quand plus rien n'allait, le seul à ne pas m'avoir abandonné, le seul, avec Mavis, à m'avoir accordé sa confiance ! Ne m'enlève pas ça, je t'en prie, non !

Les deux femmes semblaient plongées dans le pire des désespoirs, des larmes de rage et de tristesse coulant sur leur visage. Seul Eldor semblait assez calme vis à vis de la situation, un sourire amer sur son visage alors qu'il semblait le plus résigné de tous, comme s'il avait compris qu'il ne servait à rien de se battre.

-On s'est fait avoir, voilà tout. On ne peut rien faire contre Miranda ni pour la persuader de changer d'avis. Je ne dirai pas que ces années de guerre étaient merveilleuses mais le temps passé à vos côtés l'était.

Le Démolosse releva la tête, son regard empli de mépris et de colère brûlant dans son regard.

-Quant à toi Miranda… un jour quelqu'un comprendra qui tu es vraiment. Un monstre, une manipulatrice. J'espère être là ce jour pour avoir une bonne raison de prendre ma revanche sur toi.

-Oui oui, bien sûr. Bien, si vous le permettez… il est l'heure pour le monde de changer~


https://www.youtube.com/watch?v=oyU_IpCaYkU

Miranda leva les bras vers le haut, le rose autour d'eux se transformant en un immense univers étoilé, chaque étoile représentant une âme flottante, reliée en différentes constellations, chacune représentant les groupes de relations entre les différentes âmes. Miranda souffla et ferma les yeux, toutes les âmes de ce monde, en partant de celles, centrales, de Kailla et de Mavis, s'illuminant progressivement dans une immense réaction en chaîne. La femme Papillusion ouvrit alors soudainement les yeux, le corps des trois rebelles commençait à se déformer.

-Rejoignez la ronde. Embrassez votre nouvelle destinée.

Eldor, Nelly et Glacia se lancèrent un rapide coup d’oeil. Ils allaient s’oublier. Ils allaient “disparaître” d’une certaine manière. L’homme-Démolosse lança un rapide coup d’oeil vers Glacia avant de lui dire :

-J’espère que tu pourras rejoindre les Dacotas ou que nos chemins se recroiseront.

Son regard se tourna ensuite vers Nelly et s’attendrit. D’une certaine façon, il lui en voulait de lui avoir menti. Mais d’un autre côté, il la connaissait si bien. Il savait qu’elle n’avait qu’une seule peur. Qu’il devait la rassurer. Il concentra toute sa force dans son bras qu’il bougea assez pour poser sa main sur la joue de la femme-Arbok et essuyer ses larmes.

-Nelly : Eldor… Je suis désolé… Je… Je ne veux pas te voir partir…

-Je ne te laisserai pas seule. Je refuse de t’abandonner parce que… Nous avons décidés que nos vies seront liées. Alors on se retrouvera. Je te le promet.

-... Eldor. Je ne pourrais plus jamais te le dire, alors... Je...


Nelly Snake ne put terminer sa phrase. Ses mots lui échappèrent, alors que son corps se désintégrait et devenait une âme, qui rejoignit les autres âmes, chacune d'elles se regroupant pour former une gigantesque tornade d'âmes s'étendant sur des dizaines de kilomètres, Miranda étant au centre..

-Eldor : … Attends moi, Nelly Snake. Je vais te rejoindre le plus tôt possible.

La femme Papillusion ignorait les deux gijinkas qu continuaient de se déformer, et abattit ses mains vers le bas, les millions d'âmes se mélangeant, s'entrechoquant et se modifiant à une échelle mondiale, dans une explosion de lumière incroyable. Miranda regarda Eldor et Glacia.

-Allez… Il est temps d'abandonner… et de les rejoindre…

Cependant, d’un coup, l’aura des deux Gijinka se mit à fluctuer, comme s’ils changeaient petit à petit d’identité, l’âme d’Eldor émettant d’un coup une énergie des plus oppressantes alors qu’il semblait résister le plus possible aux pouvoirs de Miranda.

-HAHAHAHA ! Je refuse ! Je refuse de me laisser faire et de les rejoindre ! Maintenant je peux complètement prendre le dessus sur ce corps et devenir Eldor Stein !

Son aura avait maintenant complétement changé, tout comme celle de Glacia qui semblait aussi avoir complètement changé de personnalité, son regard ayant perdu toute trace de désespoir pour montrer uniquement une immense surprise, comme une enfant éberluée.

-Eeeeeh pourquoi est-ce que je devrais abandonner maintenant ? Après tout… C’est mon corps et je le récupère enfin !

Miranda écarquilla les yeux, et fronça les sourcils, donnant un revers de la main dans le vide.

-Qui êtes-vous ? Peu importe… Ce sera votre âme que j'aspirerai alors.

Le sort changea de cible et les corps d'Eldor et Glacia se faisant désintégrés et leurs âmes se révélant. Miranda écarquilla les yeux. Dans les deux cas, deux âmes étaient emmêlées, ne semblant pas décider à se laisser aspirer correctement. Une goutte de sueur perla sur le front de Miranda.

-C'est quoi ça, au juste… On dirait… Bon sang...

Peu importait. La femme Papillusion ne pouvait pas reculer ou annuler son sort. Il fallait en finir, tant pis pour ces deux anomalies. Miranda leva ses deux mains en l'air, et tout s'illumina dans un flash blanc.

Fin du Time Break.

______________________________________

Eldor se réveilla en grognant, visiblement peu pressé de se lever, jusqu’à ce qu’il ouvre grand les yeux et se lève en sursaut. Il s’était allongé dans un canapé luxueux, dans ce qui semblait être un des salons du Manoir de Nelly. Il fronça les sourcils. Un rêve où Miranda les trahissait, où il était séparé de Glacia et de Nelly… C’était bizarre. Mais au moins, ça n’avait pas l’air réel. Enfin, plus maintenant, ça avait eu l’air réel pendant qu’il rêvait mais la femme-Papillusion avait bien précisé qu’ils ne se souviendraient de rien et là, il se souvenait très bien de ce qui s'’était passé pendant ce moment de stase et de toute sa vie d’avant. C’était donc juste un rêve stupide et bien trop réaliste.

L’homme-Démolosse s’étira, toujours l’air mal réveillé. Ce n’était pas son genre de s’endormir comme ça, il devait avoir été épuisé physiquement comme mentalement par son combat contre Eins.


-Bonjour, Eldor… Cette transition fut agréable ?~

Miranda se trouvait à l'entrée de la porte, les bras croisés. L’ancien chef des Dacotas releva la tête, l’air intrigué par les paroles de la femme-Papillusion. C’était presque étonnant que ce soit la première personne qu’il voit après un tel rêve. Il pencha la tête sur le côté, ne comprenant visiblement pas le sens des paroles de la jeune femme.]

-... Bonjour, Miranda. Qu’est-ce que tu entends par transition ? J’ai juste fait un rêve… Et il était le moins agréable possible.

-Je vois… Sûrement aucun rapport avec un certain Time Break, n'est-ce pas ?~


L’homme Démolosse écarquilla les yeux et se leva d’un bond. Alors c’était vrai. Il y eut un moment de silence, d’une tension extrême, les deux Gijinkas se jaugeant du regard avant qu’Eldor ne dise finalement :

-... Alors tu te souviens aussi de ce que je t’ai dit. Un jour, quelqu’un te verra comme tu es… Et je serai ravi de prendre ma revanche.

-Huhu, oui, mignon~ Je ne m'attendais pas à ce que tu te souviennes… Mais ton âme était… particulière… Cependant, avant une éventuelle revanche… Ne voudrais-tu pas le rencontrer...


La femme Papillusion ouvrit son éventail devant sa bouche.

-Le fameux Mavis~

A nouveau, il y eut un léger silence tendu, Eldor déglutissant. Il en avait temps entendu parler… Peut-être qu’il pourrait s’entretenir avec lui. Et surtout, cet histoire d’âme particulière… Peut-être que Mavis et Miranda avaient tous deux des informations qui lui seraient utile, tant sur son âme que sur celui qui essayait de prendre possession de son corps. Il posa la main sur la garde de son épée l’espace d’un instant, puis repris une pose plus détendue avant de répondre :

-... Entendu. J’accepte de le rencontrer.

Miranda sourit avec assurance, et le conduisit dans les couloirs du manoir, Eldor pouvant remarquer que tout était sensiblement différent. Puis ils entrèrent dans la salle de réunion, où se trouvaient quatre personnes. Du côté gauche de la table, Océane Bluesky et Mary O'Donnell. Du côté droit, Kailla Lektro, et Miranda s'installant à côté d'elle. Et enfin, au centre, face à Eldor… Mavis.

-Mavis : Bonjour Eldor… Je m'inquiétais pour toi, on était en pleine réunion de rebelles, et tu t'es évanoui… Miranda m'a dit que c'était sûrement un problème d'amnésie… Je suis content de voir que tu vas mieux.]

Eldor écarquilla les yeux en voyant l’homme qui lui faisait face. En voyant son visage, sa mâchoire s’ouvrit légèrement face à la surprise. En entendant sa voix, ses yeux s’écarquillèrent. En voyant son attitude, son comportement, il fut parcouru d’un frisson. Il se sentait si bouleversé qu’il avait presque l’impression qu’il pourrait pleurer. Mais le plus grand sentiment qui régnait en lui, en ce moment, c’était de l’incompréhension.

-Impossible...

L’ancien chef des Dacota déglutit, une légère goutte de sueur perlant son front alors qu’il demandait, hésitant :

-... C’est toi… Jack ?

Fin de la saison 3.
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