L'Archipel du Dingue

Démétéros avait acquiescé régulièrement tout le long des explications de la femme Gardevoir, semblant extrêmement convaincu. Plutôt que le terme de peur, il aurait utilisé celui de crainte : un mélange divin de peur et de respect mais cela revenait au même. Il croyait ressentir plus de respect que de peur envers cette magnifique jeune femme. Elle était admirable, c'était certain. Son regard faisait des va-et-vient entre la Stalkeuse et le jardin qu'elle avait créé. Une femme qui aimait les plantes ne pouvaient être qu'admirable. Une femme aussi sincère et gracieuse dans ses mots comme dans ses paroles ne pouvaient être qu'admirable. Une femme si douce, si gentille, si pleine de compassion, si pacifiste, perdu au milieu de cette guerre froide et brutale, manipulé par ce dénommé Eins pendant tout ce temps et qui pourtant restait souriante et calme, c'était la preuve d'une grande sagesse, c'était admirable.

Cette femme était admirable. Il fallait être un fou ou un idiot pour tenter quoi que ce soit contre elle. Elle semblait être l'incarnation même de la Terre-Mère, de ce que la nature pouvait donner de plus beau.

Elle éprouvait même une certaine admiration envers Missingno, son Dieu, celui pour qui Démétéros aurait tout donné. C'était donc une femme de goût et intelligente, chose dont il n'aurait de toute façon jamais douté. Il continua d'acquiescer, ne ressentant aucune jalousie envers Yukimoto lorsqu'elle lui propose de rejoindre son camp car il n'aurait jamais voulu se séparer de sa famille et de son chef, mais une sorte de respect envers cet homme-Persian jugé apte à rejoindre une femme pareille. Lentement, son regard se focalisa sur le Rebelle qui s'avançait vers la jeune femme.

Yukimoto : Vous avez tort.

Le Déchu fronça les sourcils. Tort ? Mais qu'est-ce qu'il racontait ? Le discours de la jeune femme lui semblait tout à fait rationnel. Il fût alors témoin de la proposition étrange que son ancien ami venait de faire à Zéro, celui-ci perdant alors tout estime aux yeux du Légendaire Banni. Mais à quoi jouait-il donc ? Pourtant, la femme Gardevoir semblait accepter... Il voulut tendre la main vers celle-ci, son intuition lui hurlant qu'il s'agissait d'un piège et qu'il fallait l'aider, mais ce fût au contraire Yukimoto qui se changea en une carte, sous le regard de la jeune femme qui semblait désespéré.

Démétéros soupira. Un soupir de soulagement. Il s'avança vers la femme Gardevoir et saisit ses mains dans un geste réconfortant, son regard si dur d'habitude reflétant une véritable compassion, comme s'il souhaitait vraiment apaiser les tourments de la jeune femme :

-Ne vous inquiétez pas, c'est lui qui avait tort depuis le début... Je me suis fait avoir aussi, visiblement. Il m'avait dit être un pacifiste mais, alors même que vous n'aviez pas du tout l'intention de l'attaquer, il a clairement voulu vous tendre un piège. S'il n'avait rien fait contre vous il ne se serait jamais retrouvé dans cet état... C'est donc sa faute, la faute de sa technique, s'il se retrouve ainsi. Les personnes sans honneur qui mentent à leur adversaire comme lui ne méritent que ça.

Il tenta même de sourire à Zéro, chose à laquelle il n'était visiblement pas habitué mais qu'il essaya tant bien que mal :

-C'est un pouvoir dangereux que vous avez mais je vois que, comme nous les Déchus qui utilisons des sceaux, vous faites en sorte de le contrôler pour ne blesser personne. Nous ne pouvons que nous entendre.

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Zero leva un air à la fois encore très ému par ce qui venait de se passer, et en même temps rassuré en sentant le doux contact des mains du Légendaire Déchu sur les siennes, la femme détournant le regard en rougissant légèrement face à la dernière phrase et au sourire de Démétéros.

-Zero : Vous... Vous ne devriez pas dire... Tant de vies ont été perdues par ma faute... Mais en même temps, être avec une personne telle que vous, qui peut comprendre ce que je ressens et même partager ces tourments... Je me sens tellement à l'aise avec vous, vous êtes un don de la Nature, Démétéros, sachez-le...

Anastasia se redressa en séchant ses larmes, essayant de reprendre contenance, et resserra ses bras en les croisant contre sa poitrine, alors qu'en elle renaissait cette sensation enivrante et charmante qui avait déjà tant marqué le Déchu, la chef des Stalkers reprenant un ton calme et soutenu, bien qu'elle semblait rester marqué par ce qui venait de lui arriver.

-Nous devons mettre fin à ce massacre insensé. Nous devons trouver un terrain d'entente entre tous, afin d'aller vers un avenir meilleur, où nous comme la Nature qui nous entoure seront préservés... Combien de temps faudra-t-il à tous ces archipels pour voir leur écosystème détruit par autant de batailles redoutables ? Et je pense... Que l'on doit être les précurseurs de ce mouvement. J'aimerais donc vous demander une faveur.

La femme Gardevoir regarda sérieusement Démétéros, et continua ses propos alors qu'elle réfléchissait à toute allure. Vu l'état du plan d'Eins, il était inutile de lui demander de s'occuper de Miranda, cela serait juste contre-productif. Non... Elle avait une bien meilleure idée.

- Elle vous paraîtra insensée, et c'est normal. Mais nous devons arrêter cette bataille à tout prix. Et dans les deux sens. Aussi, si vous acceptez de me rendre ce service à l'intérêt commun... Je vous dévoilerais alors tout ce que je sais sur l'Art Interdit et sur ses secrets. Absolument tout. Car c'est le mieux que l'on puisse faire... Avec nos maigres individualités... Pour conduire ce monde à la paix... Nous devons coopérer.

Démétéros continua à acquiescer en buvant les paroles de la femme-Gardevoir.

Elle avait raison.
Il avait raison. Raison de la croire.

Elle respectait Missingno et la Nature comme il se doit et ils avaient le même idéal de paix. Il avait eu raison, cette femme était une personne de bien. Il pouvait faire de grandes choses avec elle. Il pouvait réaliser son rêve et peut-être le sien aussi si elle le souhaitait. Une femme aussi ravissante, aussi intelligente, aussi sage lorsqu'elle parlait des Déchus et de la guerre pourrait peut-être même comprendre les réelles motivations de Missingno s'il lui en parlait. De plus, son marché était des plus intéressant. Ces informations seront précieuses, tant pour lui que pour ses Alliés. Une fois qu'ils auraient chacun prouvé sa confiance à l'autre, ils n'auraient plus rien à se cacher. Il acquiesça à nouveau et déclara :

-Bien sûr. Je ferais n'importe quoi pour vous aider et pour mener ce monde vers mon rêve de paix et d'harmonie.

Il écouta attentivement ce que la femme lui demandait de faire. Bien sûr. Elle avait raison.

Ils allaient faire de grandes choses ensemble.

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Kuraï se mordit les lèvres, son regard inquiet parcourant l'île. L'atmosphère avait clairement changé depuis l'arrivée du Xatu : les soldats qui avaient eu la chance d'échapper au massacre des Anges étaient maintenant entrain de s'entretuer sauvagement, avec une violence prodigieuse. Les seules à ne pas le faire étaient lui et la femme Phyllali. Pour l'instant. Il fronça les sourcils. Il faisait face à un adversaire surpuissant avec une alliée des plus faible alors qu'il ne s'était pas du tout remis du stress psychologique causé par la perte de Denka et encore moins du traumatisme physique causé par la "réparation" de son corps. Il regrettait que la femme Bouldeneu soit partie, même s'il n'était pas sûr qu'elle fasse, elle aussi, le poids face à Sieben. Que pouvait-il faire ? Ce massacre était ignoble...

Ses mains tremblaient. Rapidement, sans qu'il puisse se contrôler, son bras bougea comme pour frapper Erika, mais il se rattrapa avec son autre main, l'homme Noctali se concentrant énormément pour ne pas répondre à cette pulsion, à ce mouvement irrépressible qui le mènerait vers la mort d'Erika ou vers la sienne. Il secoua la tête, visiblement en proie à une grande douleur :

-Va-t'en Erika ! Fuis loin d'ici, je n'arriverai bientôt plus à... AAAARGH !

Alors qu'il poussait un râle rauque, l'ancien élève de Shibusen dégaina ses revolvers et se mît à tirer vers son allié, ne pouvant visiblement rien faire face au pouvoir du Stalker.

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-Erika : Alors que tu es le seul que j'ai réussi à sauver ?! Crois-moi, c'est hors de ques...

Avant de pouvoir finir sa réponse déterminée, la femme Phyllali se prit un tir de revolver dans l'épaule, en tombant à la renverse au sol, alors que Sieben, au loin, regardait la scène avec un air curieux et enjoué. Semblant s'être lassé du spectacle des autres combattants s'entre-tuant, le jeune Xatu fixait désormais le binôme de Rebelles, de toute évidence curieux de l'issue de ce face à face.

-Sieben : Tu es... Erika Summary, c'est bien ça... ? Je n'ai pas rien compris à ta trahison, alors... Pourquoi tu te retiens comme ça ? Pourquoi tu rends les choses si compliquées ?

Alors que la Septième des Muses, Erato, la Muse Aimable, disait cela de son air antipathique et déphasé de la réalité, Erika, elle, regardait Kuraï l'air inquiète. Elle connaissait la dangerosité des pouvoirs de Sieben, et savait qu'il ne servirait probablement à rien d'essayer de raisonner l'homme Noctali. La meilleure solution pour elle était encore de résister au pouvoir des Liens, ce qu'elle réussissait à faire brillamment en ce moment. Le Xatu afficha une mine déconfite, qui devint petit à petit une mine agacée.

-Pourquoi... ? Pourquoi tu résistes autant... ? Si ce Noctali a déjà craqué, c'est que votre lien est sensé être assez fort pour que tu te laisses aller à notre "amour"... Alors pourquoi résistes-tu...? Ca n'a aucun sens... Je n'aime vraiment pas quand c'est compliqué comme ça...

-Erika : Je... Me suis promise de protéger les autres... C'est ma raison de vivre... Il est hors de question... Que je craque face à ton pouvoir...

-A-a-arrête de parler ! Tu ne fais aucun sens ! Je veux juste que tu meurs pour qu'on devienne amis, moi ! Alors laisse-toi faire, à la fin !

Sur ces mots, Sieben concentra grandement son pouvoir en priorité sur les deux Eevolutions, Kuraï devenant de ce fait plus agressif. Erika esquiva comme elle pouvait ses attaques, mais ne put rien faire lorsqu'une puissante sensation résonna dans son crâne, cette dernière, à défaut de la faire craquer et attaquer Kuraï, la déstabilisant suffisamment pour qu'elle ne puisse esquiver et se retrouvait un genou au sol, totalement crispée. Et ce fut dans cette position douloureuse, où elle se battait de tout son cœur pour résister, qu'Erika vit une balle partir de l'un des revolvers de l'homme Noctali pour foncer sur elle, se dirigeant tout droit sur son front alors que la femme Phyllali ne pouvait juste pas bouger, sa vie défilant alors devant ses yeux.

Kuraï écoutait les propos qu'échangeaient les deux Stalkers et voyait bien qu'Erika ne sombrait pas dans cette violence. Il avait déjà tiré une fois sur elle et continuait de lutter mais c'était plus fort que lui. Le pouvoir de Sieben était trop fort et il ne le connaissait pas assez pour lutter efficacement. Il allait tuer Erika. Il allait tuer Erika. Il allait tuer Erika tuer Erika tuer Erika tuer Erika tuer Erika tuer Erika tuer Erika...

Ce n'était plus qu'une question de temps. Il avait déjà appuyé sur la gâchette. Dans quelques secondes, les balles perforeraient son corps.

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*CLING*

Au moment où Erika voyait sa vie défiler sous ses yeux, alors que les balles allaient pénétrer sa chair et lui ôter la vie, elle pût voir un épais champ magnétique se former autour d'elle, déviant les balles tirées auparavant par le Rebelle.

??? : Quelle horreur, quel massacre... On a l'air d'avoir perdu assez de soldats pour qu'en plus ils se mettent à s'entre-tuer.

Il y eut une sorte de crépitement électrique dans l'air alors qu'une voix de jeune femme résonnait dans l'esprit de Kuraï et d'Erika, inaudible pour tous les autres. Alors petit à petit, aux côté de la femme Phyllali, deux silhouettes commencèrent à se former, devenant de plus en plus visible. Il y avait un homme-Mangrif a l'air vif et surtout, à côté de lui, une personne dans une armure high-tech des plus étrange dont on ne pouvait pas voir le visage jusqu'à ce que celle-ci ouvre sa visière, dévoilant un visage d'une grande beauté. Alors que l'homme-Mangriff assomma d'un coup net et précis l'homme-Noctali, la belle jeune femme tendit la main vers Erika et l'aida à se relever en souriant. Alors qu'elle la tenait, tout le monde put sentir un nouveau crépitement dans l'air, les quatre Gijinkas se téléportant pour arriver sur l'île centrale, derrière le Manoir de Nelly.

-Tu vas bien ? Je ne te connais pas mais je viens d'assister à ton courage. Bienvenue chez nous, les Rebelles. Mon nom est Deoxys et lui, c'est Manfred, un nouvel ami.

L'homme Mangriff fit un signe de salutation amical à la jeune femme et lui déclara :

-Je suis un des chefs de l'armée assemblée par Miranda qui vient vous tenir main forte. Ne t'inquiète pas, tu n'es plus seul à présent ♪ !

Deoxys acquiesça et lança ensuite un regard autour d'elle, semblant pensive, puis elle se concentra, des crépitement électrique semblant parcourir son armure alors qu'une puissante vague psychique s'échappa d'elle pour parcourir toute l'île, l'ensemble des Rebelles entendant sa voix de façon télépathique :

-Rebelles, mes compagnons d'armes, mes amis... Je suis de retour parmi vous. J'ai la joie de vous annoncer que ma mission est un succès et la tristesse de vous déclarer que je ne suis qu'une éclaireuse et que le reste de l'armée n'est pas encore là. Cependant, tout ceci n'est qu'une question de temps. Je vous en supplie... Concentrez encore vos forces face à nos adversaires. Bientôt, nous serons plus nombreux et plus fort que nos adversaires ne l'ont jamais été, j'en suis certaine.

Les crépitements sur son armure cessèrent et celle-ci se modifia complétement, passant en mode vitesse. Elle lança un rapide coup d'oeil vers Manfred, Erika et Kurai.

-... Bon, Manfred, tu surveilles cette jeune fille et toi, la nouvelle, tu surveilles Kuraï. Je vous fais confiance pour cela.

Aidée par son armure, la Légendaire se propulsa alors à toute vitesse, si bien qu'on ne la voyait rapidement plus à l'oeil nu, pour retourner vers l'île où se trouvait le terrifiant Xatu. Elle avait entendu parler de cet adversaire. Elle ne savait pas si elle serait à la hauteur. Elle ne savait pas si son corps lui permettrait de combattre ainsi. Mais elle savait que beaucoup de ses camarades, de ses proches, avaient dû tomber au front pour la cause des Rebelles. Elle n'hésiterait pas à mettre sa vie en jeu aussi pour toutes ces personnes qui lui étaient chères. A une vitesse extrême, la jeune femme arriva sur l'île et fonça de façon quasi invisible, vers Sieben, arrivant juste derrière lui, le bras tendu, son armure se modulant pour former un canon qui pointait vers le Stalker.

Deoxys : Finis de jouer avec ces pauvres gens. Tu as un adversaire maintenant et plus de simple marionnettes.

Des particules bleues et vertes semblaient s'emmagasiner autour du canon tandis qu'elle parlait. Elle attrapa le canon avec son autre bras pour stabiliser le tir et un immense laser surgit de son armure pour foncer vers le Xatu.

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Sieben afficha d'abord un air surpris quand il vit Deoxys intervenir, récupérer les deux Rebelles et disparaître avec eux, puis ensuite un air particulièrement agacé.

-Sieben : Ah non ! Pas au moment où ça devenait enfin intéressant, qu'un vrai lien se créait entre eux ! Je sais pas qui tu es, toi qui a brisé un si joli lien, mais je te retrouverais, et te tuerais !

Le jeune Xatu entendit alors un bruit de chargement derrière lui et écarquilla les yeux, regrettant rapidement ses paroles. Par pur réflexe, la Muse Aimable sauta sur le côté et esquiva de justesse le redoutable laser de l'ancienne Légendaire, le gain de puissance que lui avait conféré Eins avec ses données lui ayant de toute évidence ici sauver la vie. A ceci près que l'attaque, à défaut de le tuer, l'avait touché, lui brûlant douloureusement l'épaule jusqu'à l'homoplate alors qu'il hurlait de douleur, se roulant au sol de manière assez pathétique.

-Argh, ça fait mal ! D'habitude, ce n'est pas à moi de ressentir cette douleur ! C'est injuste ! J-je sais pas qui tu es, mais tu vas le payer !

Des sceaux violets en forme d’œil apparurent alors sur les mains, les pieds, le front et le ventre du Stalker, de même pour Deoxys qui pouvait ressentir une sensation étrange à ces endroits-là, avec une vitesse prodigieuse, Sieben se tourna vers la Rebelle alors qu'il se relevait, un lien d'énergie extrêmement rapide surgissant de sa main tendue et venant atteindre la Légendaire par surprise, la tête de cette dernière étant touchée. Le lien ignora complètement l'armure pourtant solide de Deoxys, et sembla se coller à sa peau comme un parasite magique, que rien ne pouvait couper ou retirer. Le membre des Neuf afficha un sourire narquois et vengeur, alors qu'il se redressait lentement sur place.

-Ah ah... Ah ah... Je l'ai fait... Avec le boost d'Eins, c'est devenu quasiment impossible de rater cette attaque... C'est juste génial, hahaha... Maintenant... Voyons voir qui compte le plus pour toi, chère inconnue ~~

Le jeune Xatu n'en fut bientôt plus un, se transformant en un tout nouveau Gijinka adulte. Deoxys put alors reconnaître en lui un homme qui ressemblait énormément à Jack... Les mêmes yeux perçants... Le même charisme... La même allure... Sauf que ce n'était pas un homme Etouraptor. C'était un homme de la même "espèce" que Deoxys. Ce dernier se mît à ricaner alors qu'il fixait longuement son corps.

-Je vois, tu t'appelles donc Deoxys ! Enchanté ! Moi, personnellement, je suis celui qui compte le plus pour toi ! Tu ne me reconnais pas ? C'est normal... Tu ne m'as pas encore mis au monde ~~

Sieben désigna alors le ventre de la Légendaire, l'air clairement amusé de la situation.

-Je n'ai jamais pris l'apparence d'un futur enfant ! De toute évidence, l'apparence s'est construite en se basant sur un pronostic, en lisant l'ADN sans doute ? Bref ! Ne perdons pas de temps ! Faisons les choses simplement ! Désormais, si tu me blesses, non seulement tu te blesseras toi-même... Mais tu blesseras aussi cette petite chose qui se trouve dans ton ventre ! Autant te dire que vu son état, le moindre coup pourrait lui coûter la vie... Tu sais ce que ça veut dire ?

Le jeune Xatu sortit un scalpel de sa poche, et le pointa sur sa gorge, l'air complètement sadique.

-SI je le souhaite, je peux te tuer toi et l'enfant à tout moment ~~ Tu es donc à ma merci ~~ Soumet-toi et je l'épargnerais, mais je ne te garantis pas que j'accepte de le faire tout de même au final, vu comment tu m'as blessé et détruit ce si beau lien entre la Phyllali et le Noctali ~~

Deoxys fronça les sourcils en voyant qu'elle avait simplement touché le Xatu au lieu de le tuer sur le champ. Elle n'était clairement pas au meilleur de ses capacités physique, sinon elle était sûre qu'elle aurait touché l'ennemi de façon encore plus brutale. Elle avait au moins la satisfaction de l'avoir fait souffrir l'espace d'un instant. Elle perdit néanmoins son sourire lorsque les symboles apparurent sur le Stalker comme sur elle-même et surtout lorsque le lien magique se forma, son armure changeant instinctivement sur sa forme défensive mais en vain puisque le lien avait traversé son arsenal pour la toucher directement. Elle put alors constater avec horreur que Sieben changeait de forme pour devenir un homme magnifique... Jack ? Non. Ce n'était pas exactement la même personne. C'était comme s'il y avait un trait de parenté entre les deux. Et ces yeux, ces cheveux, ce n'était pas Jack, cela n'avait rien d'un Etouraptor, c'était... Elle frissona d'horreur et porta naturellement sa main sur son ventre alors que l'ancien Xatu s'adressait à elle :

-Je vois, tu t'appelles donc Deoxys ! Enchanté ! Moi, personnellement, je suis celui qui compte le plus pour toi ! Tu ne me reconnais pas ? C'est normal... Tu ne m'as pas encore mis au monde ~~

L'ancienne Légendaire écarquilla les yeux, le souffle presque coupée face à cette remarque. Une aberration. Le pouvoir de ce jeune Gijinka était une aberration et il s'en servait comme s'il ne s'agissait que d'un simple jeu. C'était comme s'il n'y avait rien d'humain en lui, aucune compassion, seulement la joie de faire souffrir. Elle écoutait les paroles de l'autre "Deoxys", concentré sur chacun de ses mots, s'agrippant à eux dans l'espoir de pouvoir sauver son enfant avant de se sauver elle-même. Il pouvait les faire souffrir à tout moment, le faire souffrir à tout moment... Son armure ne servait donc à rien, ni même ses pouvoirs psychiques. C'était donc cela ? Elle ne pouvait rien faire ? Elle ne pouvait qu'espérer qu'il les épargne pour sauver son fils... Pour sauver une partie de Jack aussi, qu'elle avait déjà perdue auparavant. Elle serra les poings.

C'était pathétique.

Elle était revenu pour aider ses camarades qui se battaient depuis longtemps, qui étaient épuisés, blessés, mutilés, mort pour la plupart. Elle était venue leur apporter un nouvel espoir, une raison de se battre, elle était venue pour les aider. Mais voilà qu'à peine entrée sur le champ de bataille, on lui ôtait tous les moyens de se battre.

C'était frustrant. Il fallait choisir entre son honneur de guerrière ou son honneur de mère, deux choix impossible. Il fallait être raisonnée. Il fallait réfléchir...Réfléchir... Réfléchir...

Lentement, la jeune femme descendit au sol et, une fois arrivé, une vague de psychisme et d'éléctromagnétisme put se sentir, très légèrement, son armure se défaisant complétement pour former une perle autour d'un collier que la Légendaire portait constamment, celle-ci retirant tout son arsenal excepté ses revolvers, se retrouvant dans sa combinaison moulante qui ne la protégerait de rien cette fois-ci. Elle rassembla tout son courage avant de demander :

-Je t'en prie, pose ce scalpel... Et dis moi ce que tu attends de moi.

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Sieben afficha un air particulièrement ravi lorsqu'il vit Deoxys retirer son armure et se soumettre. Et en même temps, il était énervé. Il se souvenait des mots d'Eins, pendant le débriefing de la Bataille Volcanique. Il lui avait reproché d'avoir éliminé ce Almaz, au lieu de le ramener aux Stalkers afin qu'il puisse être recruté. Ne comprenait-il pas qu'il avait besoin de tuer pour aller mieux ? Et en même, il l'avait menacé de le tuer s'il recommençait... Et Sieben ne voulait pas avoir mal. Cet Insécateur faisait très peur... Il allait donc lui obéir.

-... Que tu rejoignes;.. les Stalkers... Surtout ne résiste pas, sinon je...

La Muse Aimable s'arrêta dans ses propos, ayant soudainement pris conscience de sa voix sombre mais très agréable à l'oreille. Il se regarda et se toucha le torse avec sa main libre. Il était musclé et sportif. Il toucha son ventre. Il était en parfaite santé et physiquement au top, sans parler de sa beauté. Sa main descendit encore et massa avec attention. Il n'avait pas ce "défaut" qu'avait son corps normal. Au contraire, ce qu'il avait était presque un rêve, il n'aurait pas pu avoir mieux. Il adorait ce corps, et ne voulait plus le quitter. Il s'y sentait bien. Très bien. Il devait... en profiter...

*Je... Je n'ai juste pas le droit de tuer, non ?*

Il regarda Deoxys. Son armure étant retirée, elle était incroyablement sexy dans sa combinaison moulante. Elle était magnifique, avait du caractère... Et surtout, elle lui était soumise. Pourquoi s'était-il embêté tout ce temps à tuer son entourage, en se complaisant dans ce lien si plaisant, de parler à quelqu'un qui ne pouvait ni répondre, ni faire quelque chose d'imprévisible, ni lui faire regretter ses actes... Alors qu'au final, avec son pouvoir, il pouvait avoir le même résultat avec une personne chaude et vivante ? Le visage de Sieben se mît à rougir, alors qu'il s'avançait avec un air avide vers Deoxys.

-Mais pas que... Tu veux savoir ce que j'attend de toi ? Déshabille-toi ! Oh oui, déshabille-toi ! Retire cette belle tenue ! J'ai envie de savoir ce que savoir ce que ça fait de voir une femme ET vivante ! Et après...

La Muse "Aimable" s'approchait dangereusement, toujours avec la même apparence alors qu'il n'hésitait pas à garder sa main là où il l'avait placé.

-Et après, on fera ce que ces gens font d'habitude... J'en ai toujours eu peur à cause de mon corps et des liens trop complexes que ça engendrait... Mais là, le lien de notre Amour est d'une simplicité enfantine ! Je vais enfin ressentir ce que ça fait ! Allez, vas-y... Pense à la survie de ton enfant... Si tu le fais, je te promets que vous vivrez tous les deux ~~

La jeune femme frissonna en voyant la main du Stalker descendre vers le bas, ce massant visiblement tout en la regardant de façon encore plus gênante.. Rejoindre les Stalkers seraient déjà une véritable douleur pour elle, après tout ce que les Rebelles et surtout ce que Jack avaient fait pour elle... Mais si en plus il voulait souiller son corps à elle, dans ce corps qui n'était pas vraiment le sien, qui était un peu du corps de Jack et du corps de Deoxys en même temps, ce corps qui devait symboliser l'espoir de leur amour et qui maintenant devenait celui de son tortionnaire... Elle ne le supportait pas. Elle ne pourrait jamais le supporter.

* Un monstre... C'est un véritable monstre...*

Se déshabiller...

Faire ce que les gens font d'habitude...

La jeune femme fut prit d'un frisson, son corps comme paralysé par la peur, tiraillée entre l'idée de protéger son corps ou de protéger son enfant. Que devait-elle faire ? Qu'est-ce que Jack aurait voulu qu'elle fasse ? Qu'est-ce qu'ELLE voulait faire ? Son regard était comme figé sur le nouveau corps de Sieben. Il ressemblait tellement à Jack que s'en était troublant... Un visage et un regard similaire, un corps tout aussi magnifique, un corps qu'elle avait aimé mais qui n'était ni tout à fait celui de Jack ni tout à fait celui du Xatu maintenant, un corps qui lui faisait froid dans le dos et qui faisait monter les larmes jusqu'à ses yeux, la Légendaire commençant à sangloter en silence, se mordant les lèvres pour ne pas faire profiter encore plus son adversaire du spectacle de sa déchéance.

Elle avait sa fierté.

Elle avait ses principes.

Elle avait ce début d'enfant en elle, ce début d'espoir dont elle ne savait que faire maintenant. Elle se révulsait à vouloir préférer son fils à elle. Elle se révulsait à vouloir se préférer à son fils. Dans tous les cas, son choix ne lui apporterait qu'un intense et profond dégoût d'elle même, qu'une honte sans fin. Elle frémissait maintenant, se demandant à quoi cela lui servirait d'ôter ses vêtements tant le Stalkeur la déshabillait du regard. Il était clairement dérangé. Il pourrait clairement la tuer sur un coup de tête et il l'aurait certainement déjà fait s'il ne l'avait pas trouvé... A son goût. Son propre corps la dégoûtait maintenant, tout comme ce qu'il faisait du corps de son futur fils la révulsait profondément.

Malgré son corps, la jeune femme ne vivait pas depuis longtemps. Elle avait vu sa croissance accélérée dans le laboratoire de Créhelf jusqu'à ce qu'il atteigne un âge optimal où il a été figé, comme est figé le corps de chaque Légendaire qui ne vieillit plus. Elle n'était pas dans ce monde depuis bien longtemps... Elle n'avait pas eu le temps d'aimer et d'être aimé par un autre homme que Jack et, si c'était à refaire, elle savait très bien qu'elle ne voudrait jamais d'un autre homme que lui, même s'il vieillissait et qu'il mourrait bien avant la Légendaire si elle n'était pas tuée. Elle ne voulait personne d'autre. Elle ne voulait pas ressentir la douceur d'autres bras que de ceux de l'homme Etouraptor, elle ne voulait pas ressentir d'autre corps que celui de l'homme qu'elle avait aimé. Sa vie avait été comme détruite lorsqu'elle avait appris son sacifice pour mettre fin au règne des Légendaires. Elle s'était jurée qu'elle ne donnerait jamais son corps à autrui et quand Nelly lui avait appris qu'elle était enceinte, elle s'était jurée de survivre à cette guerre, d'offrir la vie à son enfant mais surtout de lui offrir le monde dans lequel Jack avait toujours voulu vivre. Un monde de paix. Un monde où de pareilles choses n'auraient plus à arriver... Un monde idéal.

Elle ne voulait pas que ce monde finisse entre les mains d'un être comme Sieben.

Elle ne voulait pas que son corps finisse entre les mains d'un être comme Sieben.

Elle voulait que son enfant vive heureux.

Elle voulait que son enfant vive.

Elle déglutit.

Et lentement, elle ouvrit la fermeture de sa combinaison pour dévoiler sa peau.

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Funf regardait à peine ses adversaires. Son regard ne semblait plus rien avoir. Il était juste trop absorbé par la colère. Harold était mort. Il avait rejoint les autres. Pourquoi cela devait-il se passer comme ça ? Ses assassins étaient là, face à l'homme Torterra. Il n'avait pas envie de les tuer. Il n'avait même plus envie de se battre. Il voulait juste que tout ça, toute cette guerre, tous ces massacres, tous ces tragédies s'arrêtent. Les autres Kentucky encore vivants n'avaient "pas oublié", car un Kentucky n'oublie jamais. Ils n'avaient donc pas oublié leur colère et leur volonté de se venger. Martin, lui... Il n'avait pas oublié la tristesse de voir ses amis mourir.

Il n'en pouvait plus. Son pouvoir le rendait progressivement moins malin... Moins réfléchi... Il devenait un monstre, une brute incapable de se retenir d'attaquer... Il le sentait. Il voulait empêcher cela. Il voulait vraiment. Il avait tout tenté pour protéger ses camarades. Les sauver. Etre heureux avec eux. Mais là, il ne pouvait plus. Il devait lâcher prise.

Il devait lâcher... tout ce désespoir.

-Funf : AAAAAAAARRRRRRRRGGGGGGGGGGGGGGGGGGHHHHHHHH !!!!!

L'homme-Torterra fit apparaître un bouclier gris autour de son poing, et de ses trois mètres de haut, fonça sur les quatre combattants lui faisant face. Etto fronça les sourcils, et prit une pose badass et faussement intelligente.

-Etto : De toute évidence, il n'est pas content... Autant dire que ce combat va être... ATOMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIC DODGE !

L'homme Kecleon se prit le poing de Funf de plein fouet et vola sur plusieurs mètres, alors que Funf regardait avec étonnement et un air un peu débile son poing, ne s'attendant pas à toucher.

-Funf : Bon bah... AAAAAAAARRRGGGGGGHHHHHHHHH !!!

https://www.youtube.com/watch?v=RYzYo-XJfUI

L'homme-Torterra s'élança vers Sarah. Elle regarda d'un air stupéfait l'homme Torterra, ne semblant pas paniquer malgré la force de son adversaire qui avait envoyé valser Etto. Il avait parlé d'Harold quand il était arrivé mais elle n'avait pas le temps d'y réfléchir. Ça devait être un ancien de ses amis, un camarade au sein des Stalkers... Elle ressentait de la peine pour cet homme mais n'avait pas vraiment le temps d'écouter ses sentiments cette fois.

Sarah : Tu as l'air bien triste... Malheureusement, je ne peux pas te laisser déchaîner ta colère ainsi sur tous mes camarades.

L'ancienne chef des Dacotas fronça les sourcils. Il était rapide malgré sa stature... Mais elle aussi savait être rapide et puissante quand il le fallait et là, il s'agissait clairement d'un état d'urgence. Elle concentra toute sa force dans ses jambes et ses pieds, son aura chutant drastiquement alors qu'elle s'élançait, une immense vague d'énergie et de chaleur émanant d'elle à ce moment pour se propulser contre le Stalker. Alors qu'elle passait au dessus de Funf, elle lança plusieurs coups de poings dans les airs, cinq immenses poings de feu apparaissant pour foncer à toute vitesse et de tous les côtés vers le titan. Le cinquième membre des Neuf tourna un air furieux vers elle, et comme par pur réflexe, une couche de cet étrange métal se forma à même sa peau, lui permettant d'encaisser chaque coup de poing sans ciller. Hurlant de rage, Funf colla ses deux bras, formant un espèce de canon avec cette matière grise, puis expulsa de celui-ci une redoutable explosion visant directement Sarah. Mais alors que l'explosion allait atteindre la femme-Arcanin, Heatran leva le bras vers celle-ci et absorba l'entièreté de l'attaque de Funf, son corps se couvrant un peu plus de plaques d'où sortaient de la lave tandis que son regard devenait de plus en plus fou.

-Hahaha... Toute cette haine, cette colère, ce désespoir... Je veux vous purger de tout cela !

Le Déchu abattit alors ses paumes sur le sol et celui-ci se creusa sous le Stalker tandis que de la lave en surgissait pour attaquer le colosse et le déséquilibrer, les plaques sur le corps d'Heatran disparaissant petit à petit pendant qu'il utilisait sa technique.

Pendant ce temps, Jean-Martin avait profité des attaques lancées par Sarah pour se rapprocher le plus possible de Funf, se téléportant à grande vitesse autour de lui, et systématiquement hors du champ de vision de l'homme Torterra. Il ne s'inquiétait pas réellement pour Etto, sachant pertinemment que celui-ci allait ressurgir indemne grâce à ses pouvoirs. En revanche, il lui fallait imaginer très vite un moyen de se débarrasser de leur ennemi, avant que ce dernier ne les écrase purement et simplement sous ses poings. Nelly les avait tous informés qu'il s'agissait probablement du plus résistants des chefs Stalkers, et que l'endommager aller être difficile, voir impossible. Même pour des bourrins tels que Sarah et Heatran. Peut-être que l'art interdit de son nouvel allié pourrait passer au travers, avec de la chance... Ou alors, peut-être que lui-même pouvait tenter quelque chose. Voyant un énorme jet de lave surgir en dessous de Funf, l'homme Noarfang décida que l'occasion était suffisante pour agir. D'un coup, il bondit dans les airs depuis sa position, ses lunettes illuminées d'énergie rouge : puis il se téléporta droit sur le casque du Stalker, s'y agrippant avec force et concentrant son énergie. A ce moment, ce dernier pouvait voir apparaître autour de son visage cinq Reflets de Jean-Martin qui lévitaient dans les airs. Tous les cinq ajustèrent leurs lunettes de façon parfaitement synchronisée, avant de bombarder le visage de l'homme Torterra de rayons rouges hypnotiques ayant pour but de lui causer une immense fatigue.

*Le gros bébé va dormir, maintenant, Funf !*

Ce dernier, qui n'avait eu aucun mal à se protéger de l'attaque de lave en créant une espèce de soucoupe de métal inversée sous ses pieds pour contenir l'attaque, regarda les Jean-Martin d'un air intrigué, tournant de la tête en baillant lourdement.

-Funf : AAAaaww... Funf... Funf... FUNF PAS VOULOIR FAIRE DODO !

Une étrange énergie sembla émaner de l'homme Torterra, qui dans sa rage et sa brutalité arriva à s'extirper de cette immense torpeur que lui avait causé l'homme Noarfang. Puis il poussa un cri immense très étrange, qui provoqua pendant quelques secondes une étrange sensation aux trois combattants. Jean-Martin se retrouva pendant ce cri incapable de se téléporter comme à son habitude, et se fit agripper le pied puis jeter au sol face à Funf, qui leva son pied et essaya d'écraser le rebelle avec ce dernier.

-Jean-Martin : MAYDAY ! MAYDAY !

Alors que le Noarfang s'exclamait de façon ridicule et paniquée et qu'il allait se faire écraser, une jolie jeune femme encapuchonnée dans des vêtements bruns couverts de runes et d'étranges points apparut devant le pied du Stalker et arrêta ce dernier avec sa main, le visage impassible, ne témoignant d'aucun effort ou de souffrance. Elle lança un rapide coup d'oeil vers Jean-Martin, les nattes encadrant son visage virevoltant à cause du vent. Elle resta silencieuse un instant et déclara :

-... C'est moins lourd... Qu'une île.

Elle concentra alors toute sa force dans son bras qui sembla s'entourer de roche et repoussa le géant en arrière tandis que, à côté, un autre golem, Regice, plaqua ses mains au sol pour le couvrir de glace, transformant tout le périmètre autour de Funf en une vaste patinoire pour faire le faire dégringoler et offrir ainsi une ouverture aux autres Gijinkas. Jean-Martin, éberlué par la soudaine apparition des Regis, en profita pour se relever maladroitement et se téléporter à nouveau.

-Mary : AH AH ! Merci du cadeau !

Une espèce d'illusion composée d'eau disparut derrière Funf, dévoilant Mary et Océane côte à côte, cachées jusqu’à présent par une illusion de la femme Hyporoi. La femme Dracaufeu était en train de charger à fond depuis un moment un Poing de Feu, essayant absorber la lave d'Heatran et une partie de l'explosion de Funf pour se rendre beaucoup plus puissante. Océane, elle, faisait un carré avec ses deux mains, son œil droit passant à travers.

-Océane : Hmm... Deux centimètres plus à droite, Mary... Encore... Parfait !

-Ça, c'est pour la dernière fois, connard !

La femme Dracaufeu donna un coup de poing enflammé absolument monstrueux en terme de puissance, qui fit voler le Torterra sur plusieurs mètres de haut et de longueur avant de s'écraser lourdement au loin.

-Mary : Et c'est que l'échauffement ! Allez, les gens, on est venus prêter main forte, faut pas lâcher cet enfoiré !

En voyant Mary et en entendant ses paroles, Sarah et Heatran s'échangèrent un regard entendu, visiblement sûrs d'eux. La présence de la femme-Dracaufeu pouvait changer la donne. La jolie blonde claqua des doigts et fit apparaître une dizaine d'Arcanins en flammes qu'Heatran absorba, sa peau se couvrant d'affreuses brûlures qui le faisaient grimacer de douleur.

-Sarah : Eh, Mary ! On va t'aider à donner une bonne leçon à ce colosse ♪ !

Après avoir dit cela, elle se concentra et reprit son souffle, son aura explosant d'un coup tandis qu'elle envoyait un immense jet de flamme semblant continu vers Mary, qui ne s'arrêterait visiblement pas tant que la femme-Arcanin ne serait pas physiquement empêchée de le faire. Au même moment, Heatran frappa le sol du pied et toutes ses brûlures disparurent instantanément alors que d'immenses colonnes de laves, bien plus larges et imposantes qu'avant, surgissaient de part en part autour de Mary pour lui prêter main forte. Sarah tendit alors son autre main vers Funf et l’ouvrit en grand, une immense vague d’énergie et de chaleur fonçant vers lui pour le frapper de plein fouet.

-Funf : Trop... TROP DE MECHANTS ! MOI PLUS POUVOIR TAPER ! MOI PAS CONTENT !

Une immense explosion émana soudainement du corps de Funf, contrant ainsi la vague d'énergie de Sarah alors que les deux attaques s'annulaient entre elles. L'homme-Torterra se redressa, semblant encore plus en colère qu'avant, et semblant même avoir gagné quelques centimètres de hauteur, alors que le Stalker fonçait l'épaule la première sur Mary pour l'empêcher de se charger, comme un véritable rugbyman. Cependant, alors qu'il courait vers elle, tous les gravats, les rochers, les pierres envoyés dans tous les coins par les attaques d'Heatran s'assemblèrent pour former le corps d'un colosse, encore plus grand que Funf, mesurant bien dans les cinq mètres. Les pierres semblèrent changer d'aspect pour finalement former le corps d'un immense Déchu, très baraqué, avec une longue moustache, un chapeau haut de forme emporté par le vent se posant comme par hasard sur sa tête. Le créateur des Golems se mit alors à courir vers l'homme Torterra et l'empoigna à son tour, les deux Gijinkas se retrouvant dans une véritable position de sumo ou de rugby où chacun empoignait l'autre pour l'empêcher d'avancer.

-Hohoho, à mon tour de prendre ma revanche pour la dernière fois où vous m’avez totalement invisibilisé !

Il maintint le Stalker ainsi jusqu'à ce que des sphères métalliques se mettent à tourner autour des deux adversaires, tournant de plus en plus vite et crépitant jusqu'à ce que de longs arcs électriques de haut voltage apparaissent, formant une véritable cage électrique autour du Stalker. Regigigas se mit alors à rire et son corps se décomposa à nouveau en pierres qui lévitèrent pour se rassembler plus loin, en dehors de la cage, aux côtés d'un homme d'âge mûr aux cheveux noirs en bataille autour duquel d'autres sphères métalliques ne cessaient de léviter. Ce dernier semblait concentré sur un écran digital et sur un clavier attaché à son bras, écran sur lequel la silhouette de Funf et de nombreuses données semblaient s'afficher très rapidement

-Bien. Je vais l'immobiliser pour vous tous.

Alors qu'il disait ça, il sembla entrer ce qui semblait être une ligne de code sur son ordinateur-bracelet et lorsqu'il appuya sur la touche entrée, l'intensité des arcs électriques se fit bien plus grande et les sphères se rapprochèrent du Torterra jusqu'à le toucher complètement, créant une véritable prison qui électrocutait le Stalker chaque fois qu'il bougeait.

-Etto : FIRST MOVE ! ON DIRAIT QU'IL EST TEMPS POUR MOI DE BRILLER ! C'EST PARTI POUR LA REDOUTABLE SILENCIEUSE ET DISCRETE ATTAQUE SECRETE DE LA MORT QUI TUE D'ETTO MISHIMO QUI EST SI TERRIFIANTE A VOIR QUE CEUX QUI L'ONT VU PORTENT MAINTENANT DES LUNETTES DE SOLEIL ! ATOMIIIIIIIIIIC SLASH !

Profitant du fait que Funf était immobilisé, l'homme Kecleon réapparut derrière ce dernier, s'étant finalement décidé à déclencher son Atomic Dodge, et sauta très haut dans les airs en faisant un triple salto avant. Se positionnant ainsi au-dessus de l'homme Torterra, Etto voulut planter son katana dans l'épaule de son adversaire, mais un mur de métal apparut soudainement sur la trajectoire, stoppant net l'ancien Stalker. Celui-ci afficha cependant un grand sourire.

-TU NE LE SAIS PAS ENCORE MAIS TU ES DEJA MORT ! OYAAAAAAAH ! FIRST SHOT !

Pensant ainsi blessé la cinquième Muse, Etto fut cependant surpris de voir sa lame... Juste s'enfoncer un peu dans la couche de métal, s'y retrouvant bloquée. Funf leva alors son visage vers l'homme Kecleon, et chargea une nouvelle explosion... Avec sa bouche. A bout portant. Alors que le ninja essayait de retirer sa lame, il grimaça. Un ninja aussi digne que lui ne pouvait abandonner son arme. Mais il n'arrivait cependant pas à le retirer, alors que l'explosion de Funf finissait de charger.

-Etto : Hey, temps mort, temps mort ! Help, les gens !

Mais soudain, à la dernière seconde avant que l'homme Torterra ne libère son explosion, il y eut une série de flash blancs lumineux, synonymes de téléports, et Etto put entendre Jean-Martin crier :

-TELEPORT-ABRI-PROTECTION-MUR LUMIERE - COUNTERBLAST !

L'homme Kecleon se sentit alors transporté, gardant son sabre dans les mains, et réapparut avec celui-ci planté à la verticale dans le sol, éloigné d'une dizaine de mètres de sa position d'origine. Au même moment, quatre Reflets de Jean-Martin s'étaient à nouveau matérialisés en carré autour de la tête de Funf, les lunettes sur le front, les yeux illuminés, et les mains jointes. Les quatre hochèrent la tête en même temps et l'explosion eut lieu...
... mais elle eut lieu alors qu'une énorme boîte, composée de murs d'énergie, s'était formée autour de la tête du Stalker, contenant la détonation ! Cette dernière n'avait plus nulle part où s'étendre et avait littéralement sauté uniquement au visage de son utilisateur, blessant ce dernier et détruisant la boîte transparente dans un boucan de tous les diables.
Le scientifique réapparut alors au milieu du groupe de Rebelles et de Déchus, la moitié des dix combattants tournant d'un coup la tête vers lui, et lui restant planté là, confus, pendant quelques secondes.

-Euh... Désolé, je sais que c'est mon taff mais j'ai pas masse de plan là ! Je pensais à le faire tomber de l'île, mais il peut changer sa taille indéfiniment !

-Océane : ... Ca ne servirait à rien, de toute façon, n'est-ce pas ?

-Etto : En effet...

L'homme Kecleon s'était redressé et avait repris son calme après tant d'émotions, l'air calculateur comme Jean-Martin à son habitude.

-Mon test a été concluant. Ce n'est pas juste une barrière. C'est littéralement une extension de son âme devenue quasiment indestructible. Quasiment, puisque j'ai pu la pénétrer légèrement. J'ai profité de mon Atomic Dodge pour observer toutes vos capacités... Et cette femme Dracaufeu semble avoir bien emmagasiné de l'énergie.

-Mary : Oh oui, putain, je pète le feu, là !

Etto regarda Jean-Martin dans les yeux, comme pour lui communiquer sa pensée, puis continua de parler :

-Etto : Je pense avoir un plan pour passer sa barrière.

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Funf, après avoir été un peu sonné par l'explosion, hurla de rage, se libérant ainsi de la prison électrique, et s'essuya le visage alors plein de suie, cherchant de l’œil ses adversaires. Il ne vit alors que deux personnes présentes : Regigigas et Regirock. L'homme Torterra grogna et fonça vers les deux golems.

-Funf : AUTRES ON FUIT ? FUNF PAS CONTENT ! FUNF DEVENIR SERIEUX !

https://www.youtube.com/watch?v=RYzYo-XJfUI&feature=youtu.be&t=197

Regigigas lança un rapide coup d'oeil vers la jeune fille, comme s'il s'inquiétait pour elle, mais fût rassuré par son visage inexpressif. Elle ne ressentait donc aucune crainte et était sûre du plan qu'ils avaient finis par trouver.

Regigigas : Hohoho, c'est exact ! Les autres ont fuit car nous sommes les seuls adversaires à égaler ou à dépasser ta force !

Regirock : Hm.

La jeune femme avait émis ce son en acquiesçant et, alors que le colosse fonçait vers eux, les deux Golems esquivèrent sa charge pour ensuite bondir en même temps sur lui, l'attrapant chacun d'un côté, les deux faisant preuve d'une force surhumaine et titanesque. En même temps, Regigigas se mit à tirer Funf et Regirock à le pousser, déplaçant ainsi le Stalker malgré la force qu'il employait pour rester stable. Après l'avoir déplacé sur quelques mètres, les deux hochèrent la tête et lâchèrent prise, poussant leur adversaire en arrière sur une épaisse patinoire que Regice avait formé en secret, caché par une illusion d'Océane. Lorsqu'il réapparut et que Funf toucha la patinoire de ses deux pieds, alors qu'il glissait, tout son corps qui touchait la glace commençait par être emprisonné dans plus de glace tandis que des sphères placées ça et là autour de la patinoire par Registeel, lui aussi caché par l'illusion, électrocutaient l'homme Torterra pour l'empêcher de briser la glace à coup de poing, le paralysant complètement tant par l'électricité que par la glace. Les corps de Regirock et de Regigigas se changèrent entièrement en roche pure tandis qu'ils s'avançaient vers Funf et l'immobilisaient aussi par leur force, assurant une impossibilité de mouvement totale pour le Stalker.

A ce moment, le sol trembla sous leurs pieds mais aucun des Golem ne scilla, tandis qu'Heatran, plus loin, qui semblait avoir emmagasiné une quantité de feu immense, faisait surgir une colonne de lave surpuissante, plus grande que la patinoire encore, les corps des Golems semblant cependant totalement insensibles à cette lave, tout comme la patinoire créée par Regice. Imperturbable, Registeel continuait de pianoter sur son clavier, jusqu'à ce qu'il déclare par télépathie à Jean-Martin et à Etto :

-J'ai calculé précisément les points les plus faibles de son armure en analysant les différentes réactions lors de chaque attaque que nous avons effectué, y compris celle-là.

Une sphère scanna le Rebelle et l'ancien Stalker, semblant leur donner l'ensemble des points faibles où il fallait frapper en priorité :

-Le centre du dos, le dessus du crâne, ce sont des mots qui ne sont pas encore assez précis. Avec les données que je viens de vous transmettre, vous saurez où frapper au millimètre près.

Là où il se trouvait, encore caché par l'illusion, Jean-Martin avait l'air beaucoup trop excité. Cet endroit, où les deux Gijinkas s'étaient positionnés... C'était tout simplement dans les airs, une centaine de mètres au dessus de la surface de l'île. Le stratège portait le ninja à bout de bras, et les deux attendaient le signal de Registeel pour agir. Lorsque la sphère de ce dernier eut fini de les scanner, l'homme Noarfang s'exclama avec enthousiasme.

-Parfait. C'est juste parfait, Etto ! Ton plan se déroule à la perfection et nous avons les données exactes de l'endroit où frapper. C'est absolument génial ! J'adore quand un plan se déroule sans accroc ! ON FONCE !

Sans attendre une seconde de plus, il plongea vers le sol. Les deux Jean-Martin plongèrent à une vitesse démentielle, comme un missile destructeur, le premier des deux accumulant l'énergie de son attaque Piqué et en recouvrant complètement le corps et l'arme du second, qui tenait son sabre en avant comme pour transpercer tout ce qui se mettrait sur leur route. Alors qu'ils arrivaient au contact, les deux hommes hurlèrent sans même s'être concertés auparavant, d'une même voix et d'un même esprit :

-ATOMIC PHOENIX BREAKER !

Et le météore frappa la barrière de Funf avec une violence inouïe, un puissant bruit d'explosion et un énorme craquement se faisant entendre. Le bouclier se fissura alors, puis se brisa d’un coup, laissant l’homme-Torterra à découvert. Ce dernier écarquilla les yeux, complètement bloqué et crachant un peu du sang suite à cette percée. Il regarda alors dans les airs. La seule chose qu’il put voir au-dessus de lui fut Mary et Sarah lui arrivant dessus à toute vitesse du ciel, à la suite des deux hommes.

-Mary : Attaque Dévastatrice du Dragon ! PUISSANCE MAXIMALE !!!

La femme Dracaufeu leva ses deux poings en l'air, empoignés l'un à l'autre, toutes les flammes qu’elle avait cumulées se regroupant à cet endroit avec une densité extrême. Mary hurla en abaissant violemment ses deux poings, et une immense quantité de flammes, sous la forme d'un dragon géant enflammé, fonça à toute vitesse sur l'endroit où se trouvait Funf, le frappant avec une force monstrueuse. Mais sa partenaire n’avait rien à lui envier. En effet, pendant ce temps, Sarah avait invoqué sa magnifique armure de flammes, qu'elle avait utilisée plus tôt face à Harold, l'air devenant extrêmement lourd et pesant à cause de la chaleur qu'elle dégageait, le sol brûlant sous ses pas alors qu'elle s'élançait, pensive, dans les airs, deux immenses ailes de feu s'ouvrant dans son dos, la femme-Arcanin s'envolant à plusieurs mètres au dessus du Stalker. Elle serra ses poings. Elle faisait ça pour Harold. Pour Genkishi. Pour mettre fin à cette guerre.

Pour Rensha.

Ses ailes l'enveloppèrent et cessèrent d'être des ailes, tout comme son armure cessait d'être une armure : les deux se mêlaient l'un à l'autre pour ne devenir plus qu'une immense trombe de flammes qui entourait la femme-Arcanin qui était maintenant en chute libre vers l'homme Torterra, les flammes prenant la forme d'une lance. Sarah tremblait légèrement. Elle n'avait pas utilisé ce pouvoir depuis si longtemps.

-Mon corps est mon arme et mon armure, Rensha est mon esprit et mon guide. Je suis... La Lance de Rensha.

Son pouvoir, son aura, son existence même, tout sembla disparaître alors, comme si la magnifique femme-Arcanin s'était complètement fondue dans le Tout du monde, comme si son existence individuelle n'était plus remarquable par elle-même, qu'on ne pouvait plus la voir sans voir tout ce qui interagissait avec elle en ce moment-même. Elle ne semblait plus avoir le moindre pouvoir ou la moindre puissance, toutes les flammes disparaissant autour d'elle alors qu'elle se laissait tomber, fonçant à une vitesse prodigieuse vers le Stalker. Pourtant, elle ne paniquait pas face à ce qui semblait être un désavantage car son corps était devenu aussi brûlant que les flammes qui l'entouraient, aussi tranchant et aussi rapide qu'une lance. Tout son corps avait maintenant les propriétés de son pouvoir et de l'arme qu'elle incarnait et alors qu'elle s'apprêtait à toucher Funf, toutes les flammes qu'elle avait emmagasiné depuis le début explosaient soudainement, surgissant de son corps comme des bêtes sauvages, tandis que son corps s'apprêtait à le transpercer comme une lance transperce un simple soldat.

Funf brûla et hurla de douleur de tout son être. Il ne put esquiver l’attaque, se faisant transpercer de part en part par Sarah alors que l’explosion, combinée à celle de Mary, fit des ravages tout autour d’elles et du titan. Lorsque la fumée et les flammes se dissipèrent… L’homme Torterra était au sol, à taille humaine, un trou dans le ventre et le corps complètement carbonisé, sa bouche grande ouverte alors que la fumée surgissait de sa peau brûlée au plus haut degré.

Funf ne bougeait plus.

Leur plan avait marché.

» L'Archipel Du Dingue