L'Archipel du Dingue

Capitaine du Space Mountain Messages : 2092 Age : 29

Sikushi fixa longuement la scène, ne sachant plus quoi dire. Erika s'était effondrée à genoux au sol, l'air effaré. Il était trop tard.

-Erika : Non... D-Dolce... Pourquoi... On allait te sauver, stopper Jenna ensemble... Pourquoi...

La femme Phyllali ne comprenait pas son amie. La femme Bouldeneu, elle, la comprenait... Ce qui était pire que tout. Pourquoi cette fille pourtant bien plus faible, bien plus idiote avait réussi à sauver Jenna aussi facilement ? En épargnant involontairement tout l'archipel ? Pourquoi cette femme en avait été capable... Et pas Sikushi... ? Pourquoi... ?

-Sikushi : Jenna...

L'ange mécanique s'approcha du cadavre de la femme Magirêve, la regardant longuement. Se rendant compte que son œil pendait toujours, elle utilisa nonchalamment sa main pour remettre l'objet de vision dans son orbite... Puis tomba au sol à genoux, sa deuxième main rejoignant la première sur son visage.

Il fallait tuer pour sauver.

Pourquoi ?

Tuer était la seule solution.

Pourquoi ?

Tuer. Sauver.

Pourquoi ?

Tuer ? Sauver ?

Pourquoi ?

Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.Tuer. Sauver.

POURQUOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ?!

-SIkushi : WAAAAAAAHHH !!! JENNA ! CARLA ! LES AMIES ! WAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHH !!!

Des larmes coulèrent à flots sur le visage de la femme Bouldeneu, qui avait retiré ses mains et levé le visage au Ciel en hurlant de douleur et de tristesse, pleurant pour la première fois de sa vie..

Au Diable la raison. Au Diable ces histoires d'Anges. Erika avait raison. Et Sikushi en avait marre d'être un monstre sans sentiments. Elle en avait marre de tout régler par le meurtre. Elle voulait voir les gens autour d'elles être heureux. Juste ça. Elle en avait marre de sauver les gens comme elle le faisait. Elle voulait juste sauver les gens autrement... Mais il était trop tard. Il n'y avait que des cadavres autour d'elle. Et Erika venait de perdre sa propre lueur d'espoir, par sa faute... Pourquoi fallait-il... Qu'elle comprenne... Trop tard... ?

Il n'y avait plus de rédemption... Possible... Pour le monstre qu'elle était.

-??? : Ugh... Arf...

Les yeux de la femme Bouldeneu s'écarquillèrent. Son regard redevint terne et inexpressif, alors que les larmes cessaient de couleur sur sa surface métallique. Ce n'était pas terminé ? Sikushi regarda sur le côté et vît une personne qui agonisait mais vivait toujours... Cet homme Noctali. La femme Bouldeneu fronça les sourcils et se leva l'air déterminé, s'approchant d'Erika et lui tendant la main.

-SIkushi : Je suis désolée pour ton amie. Je suis indigne de te parler... Mais il reste une personne à sauver, n'est-ce pas ? On ne peut pas laisser passer cette dernière chance.

Erika regarda alors vers Kuraï et essuya ses larmes avant d'afficher un air déterminé.

*Elle a raison... Dolce... Tu t'es sacrifiée pour cette amie qui comptait tant pour toi, n'est-ce pas... ? Tu as protégée celle qui comptait le plus pour toi... Moi j'ai échoué... Ma seule rédemption possible...*

Les deux femmes eurent alors la même pensée à l'unisson.

*C'est de sauver cet homme !*

Sikushi s'approcha de Kuraï, son visage inexpressif fixant le corps grandement mutilé de l'homme Noctali. Elle ne voyait, dans la situation actuelle, qu'une seule solution à son état.

-SIkushi : J'ai un moyen de te sauver. Et même de te relever plus haut que jamais. Mais ce sera extrêmement douloureux. Impossible pour toi de mesurer à quel point. Je ne veux pas te forcer à cela mais... Es-tu déterminé à vivre, suffisamment pour endurer cela ?

Kuraï peinait à voir ce qui se passait autour de lui de façon nette. Il ne comprenait plus rien. Dolce… Elle aussi était morte ? Il l’avait tellement souhaité sur le coup mais il ne voulait pas que ça se termine ainsi. Il n’y avait plus d’espoir. Il n’y avait plus que cette Stalkeuse face à lui qui lui faisait une proposition absurde. Qu’est-ce qu’il devait faire ? Qu’est-ce que Denka aurait fait ?

Il se demande alors s’il avait déjà fait un choix par lui-même pendant sa vie.

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https://www.youtube.com/watch?v=PltQivyul5g&t=110s

Kuraï était un enfant modèle. Un enfant parfait. Le rêve de tous les parents. Il ne haussait jamais la voix. Il ne refusait jamais quoi que ce soit. Il ne pleurait et ne se plaignait jamais. Il était bienveillant et jouait avec son frère. Il écoutait en cours.

Oui. Un enfant parfait.

Tellement parfait qu’il ne se rebella même pas lorsqu’on lui expliqua que son frère devait quitter la famille. Sa mère avait été très douce à ce moment. Il se souvient d’elle, assise au bord du lit, caressant les cheveux de son fils avec tendresse, le regard fier et aimant. C’était une femme à la voix et aux gestes douces. La meilleure figure maternelle qu’on pouvait avoir.

- Tu dois comprendre car tu es l’aîné de la famille, Kuraï. Le clan Shadow a toujours fonctionné comme ça… Nous faisons tout ce que nous pouvons pour t’élever du mieux que nous le pouvons, mais si nous essayons de vous élever tous les deux, l’éducation de Denka sera faite au détriment de la tienne et vice-versa… Ca ne te semble pas plus juste de le donner à une autre famille qui s’occupera mieux de lui ?

Il avait acquiescé et approuvé cette excuse absurde. Il le savait depuis tout petit de toute façon. Les Shadow ne font pas dans le sentiment. Tout ce qui compte c’est d’avoir un chef parfait qui perpétuera la lignée. Un deuxième enfant, c’était une plaie. Alors autant le donner à une autre famille qui s’en occupera. Ça crée du lien diplomatique, un facteur important pour les Shadows qui se partagent le titre de famille la plus influente de l’archipel avec celle des Ikul et des Shirogami. Sa mère lui souriait et continuait de lui caresser les cheveux.

- Je savais que tu comprendrais. Tu es un enfant intelligent. Les Shirogami viendront récupérer Denka demain matin. Vous vous retrouverez plus tard, comme deux chefs de grandes familles, d’accord ? A vous deux, vous dominerez l’île. C’est pour votre bien… D’accord ?

Kuraï acquiesça de nouveau. Il ne voulait pas rendre sa mère triste. Il ne voulait pas mettre son père en colère. Il ne voulait pas que son frère s’en aille. Il savait bien que, du haut de ses dix ans, il ne pouvait rien faire.

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Cela faisait cinq ans que Kuraï n’avait pas vu Denka. Du jour au lendemain, il était parti avec la femme-Mentali qui était venu le chercher. Il n’en avait jamais reparlé avec ses parents, qui ne lui en avait jamais parlé à nouveau non plus. Il continuait à jouer son rôle et à rendre ses parents heureux. Un jour cependant, la femme était revenue. Sans Denka. Il avait disparu la veille de son départ pour son voyage initiatique, un rituel commun chez les Noctali comme chez les Mentali pour évoluer. Personne ne savait où il était. Kuraï fronça les sourcils. Il avait eu peur lui aussi, la veille de son voyage, mais pas au point de fuguer. Qu’est-ce qui avait pu passer par l’esprit de son frère ?

Elle revint quatre jours plus tard avec son frère. Elle le regardait d’un air méprisant et hautain. Sa mère poussa un cri. Son père serra les dents. Kuraï ne le reconnut pas tout d’abord. C’était un jeune Voltali qu’ils avaient en face d’eux, sale et les joues creuses. D’impressionnantes cernes creusaient son regard émeraude. Il n’avait plus rien du jeune Evoli qu’il était. Il n’avait rien du jeune Mentali qu’il devait être.

- Notre marché est rompu. Vous pouvez avoir honte de votre fils, tout comme nous avons honte d’avoir accepté votre proposition.

L’homme Noctali retourna dans sa chambre avec précipitation, ne semblant plus supporter de voir les larmes silencieuses mais pleine de rage de sa mère, l’expression troublée de son père et le regard perdu de son frère. Plus rien n’allait. Depuis sa chambre, il entendit son père hurler et frapper Denka pendant des heures. Lorsque tout se calma, il entendit des pas, lents et lourds, monter l’escalier. Il attendit devant sa porte pour voir le Voltali qui lui sourit faiblement.

- Aucune famille ne peut m’accueillir maintenant, à part celle-ci. Nos parents tiennent trop à leur honneur pour abandonner un de leur fils. On ne sera plus séparé.

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Les jours et les mois passèrent. Denka était traité comme un étranger par ses parents, mais son frère et lui avaient retrouvés leur complicité. Kuraï songeait souvent que, le jour où il prendrait le contrôle de la famille, son frère sera enfin tranquille.

Il avait à faire d’ailleurs ; son père l’attendait pour une réunion importante. Il descendit rapidement les marches de l’escalier et poussa les portes massives qui menaient vers le bureau de son père. Au milieu de la pièce, son père, l’air calme et sévère comme à son habitude, fumait un cigare, confortablement installé dans un fauteuil en cuir. Il fît signe à son fils de s’asseoir dans le fauteuil vide à côté du sien. En face de lui se trouvait un homme Absol.

- Ah, Kuraï, mon garçon ! Je te présente M. Koléana. C’est une personne très importante qui est venu spécialement pour toi.

Le jeune homme Noctali le salua promptement et respectueusement. L’homme Absol fuma tranquillement son cigare, chaque personne restante silencieuse pendant un moment, jusqu’à ce qu’il demande tranquillement :

- Jeune homme, as-tu déjà entendu parler de l’Ecole Shibusen ?

- Non.

L’homme Absol haussa les épaules, semblant se détendre encore plus.

- Tant mieux, elle est sensée rester secrète après tout. Je me nomme Nyx Koléana et je suis son directeur depuis peu. Mon clan s’occupe de cette école depuis des siècles. Nous avons un recruteur qui s’amuse à sillonner les archipels pendant son temps libre et à recruter les éléments prometteurs qu’il croise par hasard, mais il m’arrive de me déplacer personnellement jusqu’à certaine famille, surtout celles qui sont liés à notre établissement depuis plusieurs générations.

Kuraï acquiesça doucement, comme à son habitude, portant la tasse de café qu’une servante venait de lui donner à ses lèvres. Il allait demander si son frère allait rejoindre l’établissement aussi mais son père parla le premier.

– Si vous venez en personne, j’imagine que cela signifie que mon fils va rejoindre la classe Ultra ?

L’atmosphère changea tout à coup, Nyx fronçant les sourcils l’air visiblement agacé. Le père de Kuraï continua à parler, ne semblant pas faire attention à son interlocuteur.

– Neis Ikul passe son temps à se vanter du fait que son fils ait intégré la meilleure classe de Shibusen ! Evidemment vous comprenez bien que sur notre archipel, ce genre d’événement donne un rayonnement diplomatique sur cette famille prestigieuse qui règne à la fois sur le clan Ikul et sur l’archipel du même nom.

- L’imbécile.

L’homme Absol avait marmonné ça de façon désagréable mais le père de Kuraï ne semblait pas l’avoir remarqué. Nyx poussa un profond soupir et déclara :

- Nous avons un recruteur à part pour la classe Ultra, votre fils intégrera donc bien l’école Shibusen comme un élève « normal ». Ceci dit, les meilleurs éléments de l’école finissent par intégrer la classe Ultra. Cela n’appartient qu’à eux… Vous devriez savoir, cependant, que cette classe ne représente même pas 1% des élèves de Shibusen. Autrement dit, les chances de l’intégrer sont très faibles. Intégrer notre école est déjà, en soit, un grand honneur.

Il avait dit ça avec un calme et une assurance qui avait médusé Kuraï et son père. Il y eut un léger flottement, que l’homme Noctali meubla en balbutiant un « évidemment ». Karima Shadow était un diplomate et un homme de poigne mais il ne semblait pas en mener large face à son invité. C’était une première pour Kuraï, qui ne savait pas du tout la renommée du directeur de Shibusen. L’homme Absol jeta un coup d’œil vers une fiche qu’il venait de sortir de sa veste, puis il continua sur un ton nonchalant.

- Vous avez un deuxième fils selon nos sources.

Carl agita sa main, l’air plus détendu cette fois-ci, en déclarant d’un ton léger :

- Un problème plus qu’un fils à mon avis. Kuraï, lui c’est un vrai garçon avec un grand avenir dans la politique, un jeune homme méritant, respectueux et travailleur qui fera de grandes études au sein de Shibusen ! Notre deuxième fils est un bon à rien qui ne mérite même pas d’être dans la même pièce qu’un guerrier comme vous. On attend juste qu’il soit majeur pour s’en débarrasser.

-Passionnant.

Il se tourna vers l’entrée du salon et déclara :

-Tu peux entrer, petit.

Il y eut un moment de blanc et la porte finit par s’ouvrir, Denka entrant dans le salon, son regard fixé sur le sol pour ne pas croiser celui de son père. Celui-ci commença à protester mais l’homme-Absol le coupa de suite.

- Je crois que vous n’avez pas bien compris que c’est Shibusen qui choisit ses élèves. Denka, c’est ça ? J’ai appris que tu avais été élevé par la famille Shirogami pendant quelques temps. J’imagine que tu connais l’école Shibusen ?

-Oui.

-Tu as déjà rencontré Sakura Shirogami ?

-Oui.

-Tu as suivi des cours de religion, du coup ?

-Oui. Je connais tous les Légendaires et les Prophètes.

L’homme Absol haussa les sourcils. Il demanda, cette fois-ci avec plus d’empressement tout en lançant un coup d’œil agacé vers Kuraï et son père.

-Tous les prophètes, vraiment ?

Pour seule réponse, le jeune homme acquiesça. Tout le monde resta muet pendant un moment, Nyx hochant calmement la tête, l’air pensif.

-Bien. Vous êtes tous les deux pris à Shibusen. Ne parlez à personne de la classe Ultra.

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Après ça, Denka et Kuraï avaient toujours vécu ensemble à Shibusen. Ils n’avaient plus jamais entendu parler de la Classe Ultra et Nyx leur avait interdit d’en parler aux autres élèves. Seul Denka continuait d’y penser, voulant à tout prix l’intégrer avec son frère. Kuraï s’était rendu compte que même s’il ne le montrait pas, Denka était celui qui avait le plus de connaissance et d’ambition. Il s’était dit qu’il n’avait qu’à protéger son frère pour qu’il réalise ses rêves. C’était trop tard maintenant. Puisque Denka était mort, il n’avait sûrement plus de raison de vivre. Il détestait trop Dolce pour vouloir la protéger, si Jenna ne l’avait pas déjà tuée. Il n’avait plus de raison de vivre. Glacia était trop versatile pour fonder quoi que ce soit de stable avec elle. Shibusen n’existait plus et il ne savait pas comment rejoindre cette fameuse classe. Les Stalkers semblaient gagner. Aucun espoir. Pourquoi est-ce qu’il subirait une intense douleur pour survivre et simplement continuer à souffrir dans ce monde froid et vide ?

Il ne voulait plus voir sa famille et être un enfant parfait.
Il ne pouvait plus voir Denka et le protéger.

Il n’avait plus aucun but. Alors autant mourir. Ce serait son seul véritable choix. Il avait laissé ses parents et Nyx choisir pour lui. Il s’était mis en couple avec Glacia sans vraiment entreprendre quoi que ce soit. Il s’était toujours laissé porté par ceux qui l’entourait. Alors s’il devait faire un choix et le bon ce serait de mourir pour ne pas souffrir plus longtemps.

- On n’a vraiment ni la même éducation ni le même caractère ! Les parents ne t’ont jamais appris autre chose qu’à gérer l’archipel… Mais le monde est bien plus vaste. Maintenant qu’on est à Shibusen, ce monde… On pourrait le protéger. On pourrait faire de grandes choses, tu ne crois pas ? Tu as toujours l’air un peu blasé ou désintéressé et pourtant tu acceptes tout sans jamais te rebeller. Si tu affirmais un peu plus ton caractère, tu pourrais avoir plus de volonté et faire tant de choses fantastiques avec ta force !

Il se mit à pleurer sans pouvoir se retenir tandis que ses doigts s’enfonçaient dans le sol. La douleur était atroce mais penser aux paroles de Denka alors qu’il venait de mourir lui faisait encore plus mal. Il devait vivre. Il devait porter l’espoir et la volonté de son frère en lui, devenir l’héritier de sa volonté. Il allait trouver cette classe Ultra et l’intégrer pour Denka. Il n’aurait qu’à en parler à Sarah. Il allait aider des gens, continuer à lutter aux côtés des Rebelles. Tout cela avait encore un sens si Denka pouvait vivre à travers lui. Il leva un regard déterminé vers la femme Bouldeneu.

- Peu importe la douleur elle ne sera jamais aussi grande que ce que je vis en ce moment. Sauve-moi. Sauve-moi pour que mon frère continue à vivre, sauve-moi pour que je puisse, à ma manière, aider ce monde et ses habitants. Aussi fou et aussi stupide que ce le soit j’ai encore de l’espoir, parce que s’il y avait bien une chose que mon frère voulait, c’était que je continue à vivre et à espérer. Je n’ai pas encore joué mon rôle dans cette guerre, je n’ai encore rien accomplit mais je sais maintenant que j’ai quelque chose d’important à y faire. Sauve-moi et je dédierai chaque jour qu’il me reste à vivre à prouver ma détermination.

Sikushi fixa sans ciller la détermination de Kuraï, et estimant être convaincue par celle-ci, indiqua à Erika du regard qu'elle pouvait y aller. La femme Phyllali se précipita alors sur Kuraï, le mit sur le dos, et bloqua sa mâchoire avec un solide bout de bois, afin qu'il puisse encaisser la douleur à venir. Alors qu'elle soulevait avec ses tentacules le corps sans vie de Jenna, l'amenant près d'elle, la femme Bouldeneu eut un soupir de concentration en fermant les yeux alors qu'un horrible souvenir remontait dans sa tête. Un dialogue qui l'avait bouleversé.

-Anastasia : Tu sais, en te voyant, je ne peux m'empêcher de voir l'ironie de ce sinistre monde...

-Sikushi : Hmm ? Et pourquoi ça au juste ?

-Je te regarde, pense au massacre de tes amies, au meurtre de Gédric, à tous ces morts que tu as laissé dans ton sillage après... Et puis je me souviens dans quel objectif premier cette scientifique t'avait conçue à l'époque : "Réparer" tes camarades.

SIkushi rouvrit les yeux, plus aucune once de regret ou de désespoir sur son visage, alors que ses cheveux, d'habitude des tentacules si épais et tranchants, devenaient de très fins fils particulièrement solides et flexibles à la fois. Puis ces dits fils pénétrèrent à toute vitesse le corps de Kuraï. Celui-ci ne put qu'hurler de douleur, la souffrance étant évidemment extrême, alors que plusieurs tuyaux surgissaient du corps de la femme Bouldeneu, pénétrant dans ses blessures ouvertes alors que les fils commençaient à recoudre ces dernières et stopper l'hémorragie. Puis, des tentacules épais démontèrent avec une précision chirurgicale le corps de la femme Magirêve, récupérant son bras, ses jambes, ses parties les plus importantes et encore utilisables.

Puis Sikushi opéra sans bouger elle-même d'un pouce, réparant au fur et à mesure ses blessures tout en transplantant à ses nerfs les différentes pièces mécaniques, ayant retiré toute trace de Jenna "humaine" dessus auparavant. Erika, elle, tenait fermement sur place Kuraï, alors que ce dernier continuait à souffrir le martyr.

En cet instant, pour certains, un nouveau monstre était en train d'être créé.

Mais pour les trois personnes y présentes, ce qui était créé, c'était de l'espoir.

Nelly faisait toujours face à Reshiram, enchaînant les coups d'épées, les coups de scalpels, envoyant serpents après serpents vers la Déchue mais rien n'y faisait. Chaque fois, avec les mêmes gestes mous mais incroyablement efficace, la divinité parait les coups, déviait les scalpels, tranchait les serpents, brûlait les sceaux pour les faire disparaître. La femme-Arbok s'acharnait, enchaînant les coups à une vitesse prodigieuse, les yeux écarquillé et le regard fou, sa respiration se faisait haletante tandis qu'elle riait nerveusement à chaque fois qu'elle échouait dans sa tentative de meurtre. Un sceau se dessina sous la chef des Rebelles et son serpent Artémis en sortit pour planter ses crocs dans le bras de sa maîtresse, tandis que Nelly se mordait la lèvre jusqu'au sang.

-Impossible impossible impossible impossible impossible impossible impossible impossible impossible impossible impossible impossible impossible, c'est IMPOSSIBLE ! Je ne comprends rien rien rien rien rien rien rien RIEN à ce pouvoir, il n'a aucun sens, il est SCIENTIFIQUEMENT IMPOSSIBLE ! Personne n'a contré mon pouvoir avant toi !

Alors que Reshiram tenta de profiter de la confusion de son adversaire pour lui trancher la tête, le corps de Nelly se tordit alors dans un parfait angle droit pour esquiver le coup, comme si la Rebelle n'avait pas de colonne vertébrale.

-Impossible, vraiment ?

La Déchue avait dit ça d'un ton plus sec, semblant moins blasée qu'à son habitude. Elle tenta à nouveau de transpercer le corps de la Rebelle qui éclata alors en une centaine de serpents de toutes sortes et de toutes tailles qui fondaient vers elle, plantant leurs crocs dans la chair immaculée de la Déchue pour flamber un à un au contact de sa peau. Celle-ci continua à parler, semblant comprendre que son adversaire pouvait toujours l'entendre :

-Si c'était impossible, ce serait irréalisable. Ce sont les idéaux, les rêves, les espoirs qui sont impossible. C'est vos tentatives de rendre ce monde meilleur, de tuer Missingno ou les autres Déchus qui sont impossible. C'est votre naïveté qui est si ridicule qu'elle devrait être impossible. Mon pouvoir est bien plus logique que l'existence d'une armée de pacotille qui vit dans le Manoir d'une folle et qui crois pouvoir changer le monde avec cinq soldats.

Tous les serpents furent pris d'un coup dans les flammes de Reshiram, ceux-ci disparaissant pour laisser place au corps de Nelly, bien amoché, qui pourtant concentra toutes ses forces dans un dernier coup, plantant un scalpel dans le cou de la Déchue qui se mit à saigner abondamment.

- Tu es bien présomptueuse. Tu crois que tu sais tout et que c'est à toi de dessiner la limite du possible et de l'impossible... Mais les hommes ont toujours rêvé, pensé et agit pour repousser cette limite et rendre possible l'impossible. C'est cela, le fondement même de la science.

Tandis qu'elle parlait, Nelly continuait de planter ses nombreux scalpels dans le corps de la Légendaire qui ne réagissait toujours pas, jusqu'à ce qu'elle fasse une moue agacée.

-Je vois. Si tu es si déterminée, Nelly Snake, je suis bien obligée de passer à la vitesse supérieure...

Les flammes se fîrent plus grande, plus puissante, tandis que des centaines de sceaux apparaissait, chacun des deux titans laissant exploser son aura, Nelly grimaçant légèrement en sentant que celle de la Déchue était plus dense et plus puissante. Quelle était donc les limites de cette Légendaire ?
Brusquement, l'aura de la Déchue chuta aussi rapidement qu'elle avait montée, toutes les flammes s'éteignant en même temps sous le regard surpris de la Rebelle. La belle femme en blanc fixait le ciel, ce qui poussa la scientifique à faire de même, pour apercevoir une sorte de projection qui montrait Missingno et...

-ELDOR ? Mais qu'est-ce qu'il fout là celui-là ? Quoi, une alliance avec les Déchus ? Mais c'est pas vrai, qui est-ce que je vais disséquer moi dans tout ça, hein ?!

Elle baissa son regard pour fixer Reshiram avec un certain dégoût, avant de déclarer :

-Comme si j'avais envie de faire équipe avec ça.

La Déchue haussa les épaules, visiblement peu touché par la remarque de la femme-Arbok. D'un coup, elle déploya ses magnifiques ailes blanches et s'éleva quelques centimètres au dessus du sol.

-Ne t'inquiète pas. Maintenant que je n'ai plus à me battre contre toi, j'estime que ma mission est terminé. Je vais aller faire la sieste au palais en attendant les autres.

Elle s'étira et bailla avant de se propulser dans les cieux sous le regard hébété de la Rebelle.

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Reshiram observait l'archipel depuis le ciel. C'était un spectacle sanglant et monstrueux. La dure réalité de ce monde qu'elle détestait. Son regard cherchait quelqu'un en particulier, passant sur chaque combattant. Elle vit Regigigas et Registeel qui luttait à eux seul contre les des hordes de soldats Stalkers, Regigigas fracassant les corps de ses adversaie par la force de ses poings tandis que les explosions et les barrières électriques de Registeel faisait leur effet eux aussi. Sur la même île, elle voyait Regice et Regirock qui n'avait plus à combattre leurs adversaires. La jeune femme haussa les sourcils en scrutant une autre île où Terrakium, visiblement, assomait certains soldats sans les tuer pour en protéger d'autres, sans faire de distinction entre les camps. La Légendaire Bannie poussa un profond soupir. Les idéaux de ce Mousquetaire la dépassait. Elle marmonna quelque chose et descendit rapidement vers une autre île. Là, autour d'elle, il n'y avait plus que des corps sans vie, certains soldats était écrasé sous le poids d'une armure trop lourde, d'autre écrabouillé dans des armures qui s'étaient visiblement resserré sur eux jusqu'à leur briser les côtés, tandis que d'autres étaient clairement carbonisé, leurs corps couverts d'impacts noirs tandis que des éclairs de la même couleur continuaient à tomber sur l'île et qu'un solo de guitare endiablé se faisait entendre. La femme Dragon se retourna pour voir Zekrom, debout dans une pose triomphante sur une pile de cadavre, qui semblait trop concentré sur sa musique folle pour apercevoir la Déchue. Après avoir finit son solo, il releva les yeux et eut un grand sourire.

-Oh, Reshiram, ma bitch préféré ! Tu es venue assister à mon magnifique concert ? Le publique ne réagit plus du tout depuis un bon moment, à mon grand regret ! POURTANT UNE MUSIQUE PAREILLE CA DONNE ENVIE DE BOUGER ! YEAH !

Il continua à jouer comme un forcené alors que Reshiram hochait les épaules avec nonchalance.

-Je suis juste venu te dire que j'allais faire la sieste. Fais attention à ne pas autant abîmé tes spectateurs la prochaine fois.

Elle décolla à nouveau, jetant un dernier regard sur l'archipel, son regard étant attiré par l'île où se trouvait Heatran. Elle espérait qu'il ne fasse pas trop de dégâts.

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De son côté, Heatran faisait toujours face à l'homme-Tengalice, les deux hommes étaient entouré d'un vaste champ de cadavres. Visiblement, Heatran avait transformé en monstre tous les sous-fifres de l'île pour tenter d'éliminer Harold, mais celui-ci les avait tous abattu avec son étrange pouvoir. Le Déchu fixait le sol, les deux mains sur ses joues qu'il ne cessait de gratter frénétiquement, le regard complétement fou et le souffle rauque, se grattant jusqu'à arracher des plaques de roches de son visage, de la lave coulant le long de son corps.

-Aaaaah... Ca brûle ça brûle ça brûle... Pourquoi... Pourquoi est-ce que tu ne veux pas alléger mes souffrances... Pourquoi est-ce que tu ne veux pas brûler avec moi et tous les autres, HAROLD METTO ?

Alors qu'il prononçait le nom du Stalker, tous les membres des cadavres qui traînaient sur l'île se mirent à trembler et volèrent pour s'agglomérer, formant un immense titan de bras, de jambes et de têtes couvertes de lave et de plaque rocheuses qui semblaient bien plus résistants que les anciens sbires zombifiés. Son corps semblait aussi résistant que celui d'Heatran. Le monstre poussa un cri brutal, emplit de souffrance et de désespoir tandis que le Déchu ricanait, visiblement apaisé dans sa douleur à la vue de ce spectacle hideux.

-Hahahaha ! Brûle avec moi dans ma haine ! Rejoins nous dans cette souffrance !

Alors que les ricanements du Déchu se faisaient de plus en plus fort, le monstre frappa le sol de son immense poing, fissurant celui-ci et faisant surgir de la lave tant il fracassait le sol. La bête sembla ensuite profiter de cette diversion pour tenter de frapper le lieutenant avec une rapidité étonnante pour un monstre de cette taille.

Capitaine du Space Mountain Messages : 2092 Age : 29

-...

L'homme Tengalice, Harold Metto, se contenta d'un simple saut dans les airs pour esquiver la lave, ne semblant pas plus paniqué que ça face au danger que cette fournaise représentait pour un Gijinka de son type. Par ailleurs, rien, que ce fut l'immondice de la bête ou la haine insoutenable d'Heatran, ne sembla perturber le Lieutenant Stalker, qui se contenta le plus calmement possible de regarder le poing de la bête lui arriver dessus. En toute réponse, Harold prit une pose étrange dans les airs, son aura baissant soudainement alors que l'homme Tengalice tendait sa main gauche devant lui, positionnant ses doigts comme-ci il allait mettre une pichenette dans le vide.

-Eins : Bien que je ne t'ai pas mis dans mon escouade, j'ai totalement confiance en tes capacités, Harold Metto. En dehors de celle-ci et des Neuf, tu es sans contexte notre meilleur élément. Mais j'ai besoin de toi pour autre chose. Connaissant une certaine personne, l'un des Lieutenants va probablement viser directement Miranda Dysnasty. Un autre sûrement être chargé d'éliminer un maximum de sbires sur le terrain, plus particulièrement ces Rebelles. Cela me va très bien...

Harold prit une grande inspiration et ferma les yeux, dans une étrange et courte méditation alors que le temps semblait se dilater au fur et à mesure que le poing de l'immense bête s'approchait.

-... Cependant, je ne peux pas avoir confiance qu'en cela, et il ne fait aucun doute que les Déchus se mêleront à la partie... Aussi... Pour régler ça...

Le poing de la bête s'approchait de plus en plus, n'étant plus qu'à quelques centimètres de l'homme Tengalice qui ne bronchait toujours pas malgré tout.

-... Je compte sur toi pour les éliminer un à un.

https://www.youtube.com/watch?v=_tF692t0I9c

Harold Metto ouvrit soudainement les yeux, et sa pichenette partit d'un seul coup, une énergie absolument incalculable émanant de ses doigts à ce moment précis. Une véritable bourrasque de vent eut alors lieu, déchiquetant tout sur son passage en moins d'une seconde telle une véritable explosion devant l'homme Tengalice, la bête implosant en mille morceaux qui volèrent très loin vers l'opposé du Stalker, une grande partie finissant même par tomber en dehors de l'île pour sombrer dans le vide éternel. L'attaque frappa également les arbres et tout objet ou cadavre sur la trajectoire, balayant tout telle une tornade impitoyable et impossible à arrêter. SI l'on regardait l'île d'au-dessus, tout le cône face à Harold était désormais décimée, ne laissant plus que de la terre et quelques débris. Heatran, qui par chance se trouvait à quelques mètres en dehors de la rafale la plus proche.

-Harold : Te laisser ravager par la haine est purement inutile. Celle-ci devrait te servir de force, de catalyseur, et non te ronger de l'intérieur. En te comportant ainsi...

L'homme Tengalice tapa avec sa claquette deux fois dans le vide, un bruit résonnant comme-ci il avait touché le sol avec, et son corps se mît à tourbillonner à toute vitesse, le Stalker disparaissant pour réapparaître juste à côté d'Heatran, à l'envers, ignorant complètement la gravité. Harold sembla alors charger une drôle de force dans sa jambe droite, celle-ci étant recouverte d'une épaisse couche de vent protectrice et ravageuse.

-Tes chances de victoire descendent à zéro.

Harold Metto donna un violent coup de pied avec sa jambe droite directement sur le Légendaire Déchu, l'attaque frappant comme-ci une véritable tempête, condensée en quelques mètres cube, venait de frapper Heatran, tout ce qui se trouvait aux alentours proches étant propulsés vers l'extérieur de la rafale face à une telle force de frappe.

Heatran se mit à hurler en voyant Harold détruire le titan qu'il venait de former, visiblement dégoûté. Il se remit à se gratter de plus belle, murmurant en boucle les deux même mots "Je brûle", tandis qu'il arrachait lui-même les écailles et les croûtes de sa peau, faisant tomber de la lave à même le sol. Il écarquilla les yeux en voyant l'homme-Tengalice apparaître derrière lui, celui-ci l'attaquant avec un terrible coup de pied. Le Déchu eut le réflexe de se protéger avec ses bras, les plaques de roche sur l'ensemble de son corps se transformant visiblement en une sorte d'acier. Malgré la puissance de l'attaque, le Déchu n'avait reculé que d'un ou deux mètres et ne semblait visiblement pas endommagé. Un véritable sourire éclairait son visage maintenant.

-Frais, frais, frais... Le vent est frais ! C'est froid ! Ca rafraichit ! J'adore... J'adore... J'adore...

D'énormes coulées de lave sortaient maintenant du corps du Légendaire, comme si celui-ci entrait en éruption alors qu'il laissait son aura éclater, une aura oppressante, pleine de haine et de puissance. Le Déchu ne cessait de se contorsionner dans tous les sens tandis que tout son corps se recouvrait de lave.

-J'ADORE TON POUVOIR ! RAFRAICHIS MOI ! Dissipe ma haine et mes brûlures comme tu dissipes ces corps devenus inutiles ! Bwahahaha ! Fais-le donc si tu veux voir mon véritable potentiel !

Le Déchu s'agita alors comme un pantin désarticulé ou comme un fou bougeant dans tous les sens de façon inexplicable, toute la lave se projetant dans tous les sens pour révéler un nouveau corps complétement en acier cette fois-ci, sans aucune trace de fissure ou d'écailles comme avant. Dans ses mouvements frénétiques, Heatran frappa alors vers les cieux et d'un coup une vague de chaleur épouvantable se fît sentir sur l'île, la température montant à une vitesse prodigieuse pour dépasser rapidement les cinquante degré, les rares végétations encore présente sur l'île prenant feu tant la chaleur était écrasante.

-Alors, je t'en prie, ventile moi encore et encore avec ce pouvoir magnifique, HAROLD ! Hahahaha !

Le Déchu écarta alors les bras dans un geste théâtrale, le sol se mettant à trembler sous ses pieds, des éruptions de lave explosant alors tout autour du Stalker, détruisant le sol au passage.

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Harold regarda d'un air posé et froid Heatran se complaire dans sa folie, et eut un léger soupir, alors que la chaleur augmentait considérablement. Puis il se mît à souffler légèrement, comme l'on souffre la fumée d'une pipe, et l'homme Tengalice fut ce coup-ci recouvert à 100% d'une couche de protection semblant imperméable bien que transparente.

-Harold : C'est un sacré pouvoir que tu as là. Auquel j'ai un contre, bien heureusement. Par contre, ton caractère est bien plus décevant. Un pauvre fou rongé par la douleur et la haine qui recherche la délivrance dans l'abus et le partage de sa souffrance envers autrui. Très décevant.

Le Lieutenant Stalker tapa de nouveau trois fois de la sandale dans le vide, ne se sentant pas du tout menacé par la lave au sol, puis commença à tourbillonner de nouveau. Ce coup-ci, une tornade se forma autour d'Heatran, ne le touchant pas directement, mais soudainement, celle-ci s'enfonça avec force dans le sol, détruisant ce dernier telle une foreuse qui transperça complètement la couche terrestre, Heatran se retrouvant à cet instant précis au-dessus un trou de plusieurs dizaines de mètres de diamètre en dessous de lui, celui-ci conduisant directement au vide sous l'île. Mais avant que le Légendaire Déchu ne puisse réagir, Harold réapparut au-dessus de lui en tourbillonnant. Le Stalker était à l'envers,totalement à la vertical, sa main droite pointée vers Heatran, sous la forme d'un pistolet. Alors que le temps semblait perdre son cours, le Déchu ne pouvant réagir dans ce très court laps de temps, Harold lâcha :

-A ton avis, inertie et gravité exerçant... Qu'est-ce que ça fait de se faire propulser à pleine puissance en plein dans le vide ? Tu ne remontes tout simplement jamais. Tu fus un Déchu bien ennuyeux. Next.

Et l'homme Tengalice leva son pouce, une quantité démentiel d'énergie s'accumulant au bout de ses deux doigts en quelques dixièmes de secondes, Harold prêt à lâcher sa redoutable attaque sur Heatran.

Heatran éclata d'un rire complétement fou tandis que le sol s’affaissait sous ses pieds, il délirait tant qu'il n'écoutait pas vraiment les paroles du Stalker. Est-ce que la chute infinie finirait par le rafraichir ? Est-ce qu'il allait enfin arrêter de brûler ? Tant de questions fascinantes lui traversait l'esprit et tout cela était si drôle qu'il ne pouvait s'arrêter... Pourtant il arrêta de rire. Il avait sous-estimé son adversaire. Et il ne pouvait pas mourir pour l'instant. Il voulait que Missingno tienne sa promesse et ça n'avait plus aucun sens s'il mourait. D'un coup, il fut pris d'une profonde panique qui contrastait totalement avec son fou rire d'avant. Il tendit la main comme pour saisir le Stalker mais il était trop tard. Il ferma les yeux, s'apprêtant à tomber.

Il brûlait.
Il brûlait encore plus que d'habitude.

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Il rouvrit les yeux et s'aperçut qu'il était dans un véritable torrent de flammes. Sans qu'il puisse s'en rendre compte, de l'extérieur Harold pouvait voir que Heatran était maintenant enfermé dans un grand poing de flammes qui empêchait le Déchu de tomber. Avant même que l'homme-Tengalice puisse reconnaître cette technique, le poing le percuta de plein fouet avant de reposer le Déchu à côté d'une belle femme-Arcanin qui fumait tranquillement sa cigarette et qui lança un coup d'oeil malicieux au Déchu.

-Eh bien, on dirait que tu m'en dois une ~ Alors j'espère que tu te calmera pour m'aider un peu au lieu de vouloir brûler tout le monde. C'est ce que Missingno a demandé à tout le monde, n'est-ce pas ? Ca tombe bien puisque nous avons un adversaire terrifiant face à nous...

La jeune femme s'étira et jeta sa cigarette, de la fumée semblant sortir de sa peau tant celle-ci était brûlante. Heatran haussa les sourcils ; vu son aura, son ennemi paraissait faible et pourtant elle venait de lui sauver la vie. Il voulut dire quelque chose, mais Sarah continua à parler, son regard se faisant plus sérieux en se concentrant sur le Tengalice.

-En effet nous faisons face à Harold Metto, un des plus puissant soldat que les Kentucky ait connu... Quel honneur de faire face à un tel soldat... Et quel dommage de retomber sur un ancien amant en pleine bataille, n'est-ce pas Harold ? Un dîner aux chandelles aurait été plus romantique ~

La femme-Arcanin se mit alors en posture de combat et donna un coup de poing dans le vide, un immense poing de feu faisant au moins trois fois sa taille se formant alors dans le vide pour foncer vers le Stalker.

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Malgré la force du choc avec le poing de feu qui avait sauvé Heatran, Harold revenait peu à peu vers la femme Arcanin et le Déchu, marchant à un rythme posé dans les airs, sa main gauche levée en l'air paume ouverte et doigts pliés. Comme une extension de son corps, une immense quantité de vent semblait s'être accumulé face au second coup de poing redoutable de Sarah, et avait stoppé net ce dernier, l'homme Tengalice le faisant reculer en avançant lui-même et la bourrasque de vent. Bien que celle-ci n'avait pas de forme matérielle distinctive comme pour la femme enflammée, on avait tout de même cette impression que Harold venait de stopper l'attaque comme un combattant au corps-à-corps l'aurait fait avec sa propre main, face à un véritable poing.

-... Sarah. Je vois que tu n'as pas changé.

Le Lieutenant Stalker ne comprenait pas la présence de cette femme détestable ici. Eins lui avait assuré que statistiquement, les chances que cette femme l'affrontait étaient nulles. Qu'elle resterait probablement dans son coin à fumer une clope après avoir éliminer les faiblards que le chef des Stalkers avait envoyé contre elle. Alors pourquoi était-elle là, révélant sa véritable origine et lui ressassant de bien désagréables souvenirs par la même occasion ? Ce n'était définitivement pas le genre de cet homme de se tromper autant. Cela allait lui compliquer énormément la tâche pour accomplir sa mission d'élimination des Déchus, ce Heatran le premier. Mais bon, puisque maintenant elle était là...

-Un dîner aux chandelles ensemble n'a aucun sens. Tu finis toujours par tout faire flamber, tu le sais bien. Mais ça n'arrivera plus.

Harold soupira légèrement pour expirer toute trace de stress, semblant de nouveau plonger dans une forme de méditation, alors qu'il répétait la même méthode que tout à l'heure avec sa pichenette. Toute trace d'agressivité disparut en cet instant de lui, le temps semblant de nouveau se dilater alors que cette fois-ci, ce fut ses deux mains à la fois qui prirent une posture : la main gauche semblait en train de tenir un fil avec le pouce et l'index, et était placée en arrière d'Harold ; la main droite, elle, était fermement fermé avec de fortes courbures, telle un tronc ferme et solide, et était positionné devant le torse du Lieutenant Stalker. L'homme Tengalice ferma doucement les yeux, alors qu'un silence palpable semblait s'abattre sur le champ de bataille, seule la voix d'Harold persistant.

-J'ai souhaité ta mort de bien des façons... Mais vu que tu es en vie et face à moi, aux côtés de ce monstre, qui plus est, il semblerait...

L'homme Tengalice rouvrit les yeux, l'air impitoyable.

-Qu'on est jamais mieux servi que par soi-même.

Le Lieutenant Stalker sembla lâcher ce fil invisible qu'il tenait de sa main gauche, et un immense bruit de menuiserie et d'eau se fit entendre, alors qu'une immense quantité de vent surgissait de sous ses pieds, prenant très rapidement une forme de barque de plus d'une centaine de mètres de long et d'une vingtaine de mètres de large. Celle-ci était difficile à discerner de base, mais était marquée par la fluctuation du vent et par les innombrables débris aspirés par les courants d'air, dessinant une véritable barque géante dont Harold semblait être au gouvernail. Celui-ci se mît à faire des gestes ultra rapides avec ses mains et ses doigts, et peu à peu, une immense rame faite de vent, de la même façon que l'embarcation, apparut au creux de ses paumes, l'homme Tengalice faisant tournoyer à toute vitesse son arme.

-Barque des Vents Anciens.

Harold arrêta brutalement le mouvement circulaire de sa rame et fît un mouvement de pivot avec ses pieds tout en donnant un coup de rame en arrière, toute la structure de vent opérant un virage sur le côté comme le ferait un navire qui aurait tourné à fond à tribord, avec une vitesse cependant surréaliste vu la taille de l'édifice. Une immense vague de vent gicla alors du côté opposé à la direction prise par la bague, comme-ci celle-ci avait vraiment provoqué un tsunami. Celui-ci s'abattit avec violence et rapidité vers Heatran et Sarah, représentant des bourrasques en mur qui déchiquetaient tout sur leur passage. Cependant, ne s'arrêtant pas du tout au premier mouvement, l'homme Tengalice se mit à enchaîner les virages sur place avec sa barque de vent géante, harcelant ses deux adversaires d'attaques toutes ciblées, rapides et redoutables si elles venaient à toucher.

Sarah fixait Harold avec un visage sérieux, semblant porter une grande attention à ses paroles. Elle haussa un sourcil en entendant que le Stalker souhaitait la tuer.

-Pas très sympa tout ça, t'étais quand même plus mignon quand on était ensemble à l'école ~. Maintenant tu fais la tête et tu te la joue grave haha.

Elle passa sa main dans ses longs cheveux blond qu'elle rejeta en arrière pendant que l'homme-Tengalice formait sa barque. Elle lança un coup d'oeil rapide vers Heatran et lui fît signe de se rapprocher.

-Ne te sens pas exclu, toi, j'aurais bien besoin d'aide. Ce que tu as fait tout à l'heure avec la température... J'espère que tu peux faire aussi bien que moi ou mieux ♪

Heatran prit un air surpris au premier abord qui fut vite remplacé par un sourire carnassier lorsqu'il comprit ce que la femme Arcanin voulait faire.

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Le Déchu fit craqué ses doigts alors que son corps d'acier se craquelait petit à petit pour que plus de lave s'en échappe et, au moment où les tsunamis de vent fonçaient vers eux pendant qu'Harold enchaînait les coups de rame, les deux Gijinka s'élancèrent vers les vagues et frappèrent en même temps dans le vide, une immense vague de chaleur qui dépassait facilement plusieurs centaine de degrés s'élançant vers les tsunamis qui, au lieu de continuer à avancer vers eux, étaient déviés par la chaleur, les bourrasques de vents se retournant vers les cieux pour trancher les nuages. Ils auraient pu s'arrêter là et continuer à frapper dans le vide pour continuer à se protéger, mais une épaisse fumée s'échappa du corps de l'ancienne chef des Dacota qui se mît à courir vers Harold, les bourrasques se déviant naturellement sur sa course à cause de la chaleur.

-Ha, que de la gueule. Tu devrais savoir que les vents changent de direction avec la chaleur, ou bien est-ce que tu préférais me regarder pendant les cours de Physique-Chimie ? Haha, tu es moins sérieux que l'impression que tu donnes au premier abord, mais moi je ne te connais que trop bien, non ?

Arrivant au niveau du bateau du Stalker, la Rebelle bondit alors et lança un puissant coup de poing vers le bateau, une immense vague de chaleur, encore plus puissante que les précédentes, fonçant vers le Stalker mais surtout vers le bateau et la rame fait en vent, alors que plus loin Heatran frappa le sol d'un puissant coup de poing, celui-ci se fissurant alors sous Harold pour donner lieu à un véritable geyser de lave.

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Harold fronça les sourcils. C'état pourtant évident. Sarah ne connaissait que trop bien ses techniques, tout comme lui connaissait les siennes. C'était déjà comme ça à l'époque, ils n'avaient plus aucune notion de surprise face à l'un l'autre... Et les mots de la femme Arcanin ne faisaient qu'enfoncer le couteau dans la plaie. Ses mots faisaient mal, et il était persuadé qu'elle en avait conscience et le faisait délibérément.

-Tss, tu te crois drôle ? Si tu te compares encore aux gamins qu'on était à l'époque... Une telle immaturité explique comment tu as pu aussi facilement te faire voler ta place de Chef des Dacotas par une rookie.

L'homme-Tengalice regarda les flammes de Sarah et la lave d'Heatran lui arriver dessus et soupira en fermant les yeux. C'était toujours la même chose, définitivement... L'un ne pouvait battre l'autre et vice versa. Mais... Les choses avaient changé. Car Harold n'avait pas oublié. Un Kentucky n'oublie jamais. Et il avait forgé à l'aide de ces souvenirs, ainsi que de cette haine insatiable, sa force actuelle... Cette force que lui avait donné les Stalkers. La donne... avait changé.

-Art Interdit...

Les flammes et la lave de ses adversaires avaient presque atteint leur destination. Harold rouvrit les yeux.

-... L'Âme Ultime.

Harold se prit l'attaque de plein fouet, son corps brûlant de mille flammes avant de tomber au sol comme une feuille morte... Et brûlée. Il n'y avait plus la moindre trace de l'homme Tengalice sur le terrain, qui ne réapparaissait pas. Le silence s'était abattu sur le champ de bataille. Le corps de l'homme Tengalice continuait de brûler, et rien ne semblait changer, semblant annoncer une victoire courte mais claire pour Heatran et Sarah.

Sarah haussa les sourcils en entendant la phrase d'Harold, visiblement peu touché par ses propos sur son changement de statut.

-Oh, pas du tout, pas du tout ! J'ai juste laissé tomber mon poste de Grande Chef pour devenir directrice adjointe de Shibusen. Je ne pouvais pas refuser la proposition de Nyx et encore moins celle de... Hein ?

La belle femme-Arcanin ne put finir sa phrase et encore moins retenir son expression de surprise lorsqu'elle vit Harold se prendre les deux coups de plein fouet, son corps carbonisant complétement. C'était aussi improbable que ridicule. Il aurait pu profiter du changement de sens des vents pour s'échapper. Même si elle s'était entraînée depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus, il connaissait ses techniques et il n'avait pas eu l'air d'avoir de quelconques difficultés face au Déchu... Ca n'avait pas de sens.

Elle fut interrompue dans sa réflexion par un ricanement tonitruant. Celui du Déchu derrière elle.

-Hahahaha ! Brûlé ! Brûlé ! Brûlé ! Je ne brûle plus maintenant ! C'EST TOI QUI BRÛLE DANS MA HAINE HAROLD METTO ! HAHAHAHA !

Sa peau de métal craquela complétement pour révéler une peau neuve, tout à fait normale, dépourvue de roche, de croûte et encore moins de lave. Le Légendaire Banni s'étira, tout son corps craquant au passage.

-Je vais bien mieux maintenant, je vais pouvoir reposer mon corps jusqu'au prochain combat.

Sarah fronça les sourcils et alluma une cigarette, visiblement agacée. Ce n'était pas bien d'abîmer son corps comme ça, même si c'était pour combattre... Décidemment, ce Déchu était bien étrange. Il semblait la considérer du regard et elle fut étonnée qu'il ne l'attaque pas dès qu'il en eut fini avec l'homme-Tengalice. Le Déchu se disait simplement que, même si la Rebelle avait prit une pose plus décontractée et semblait fumer tranquillement sa cigarette, elle ne laissait pourtant aucune ouverture et semblait toujours aux aguets. Il poussa un profond soupir et marmonna un :

-Je vois... C'était trop simple pour que ça se finisse comme ça.

Sarah sourit faiblement en entendant la remarque du Déchu. Elle tira une taffe tout en regardant autour d'elle.

-On dirait bien que tu as compris, toi aussi, Heatran... C'est trop étrange pour se terminer ainsi. Nous devons rester sur la défensive et ne pas nous relâcher une seule seconde si nous voulons continuer à survivre.

» L'Archipel Du Dingue