QG des Stalkers

Capitaine du Space Mountain Messages : 2092 Age : 29

https://www.youtube.com/watch?v=x_2Sso-JoO4

Quelques minutes avant que le Time Break n'ait lieu, au sein d'une des salles du QG des Stalkers, Viridium attendait en faisant les cent pas, jusqu'à ce que finalement, une femme Gardevoir, Anastasia Sunchuka, apparaisse en face d'elle, comme si elle avait été téléportée par un sceau similaire à celui qui l'avait fait disparaître en premier lieu. Un air inquiet se mélangeait au sourire empathique de l'ancienne Stalkeuse.

-Anastasia : Je... Je suis de retour... Démétéros te passe le bonjour, haha...

La femme Gardevoir craqua rapidement, et se lança sur l'élue de son cœur, semblant morte d'inquiétude, avant de l'enlacer dans ses bras de son corps doux et léger. C'était comme une couverture qui se posait sur les épaules de Viridium, et la réchauffait. Anastasia regarda la Déchue dans les yeux.

-... C'est fait... Mais... J''ai... Je ne sais pas, j'ai le sentiment que cela va échouer. Que je ne vais pas pouvoir échapper à mon destin... Et si le Time Break a lieu... Je ne veux pas être séparée de toi, Viri... Je ne veux pas...

La mousquetaire posa doucement sa main sur le visage de la femme Gardevoir, caressant sa joue avec tendresse avant de lui sourire, d’un air à la fois triste et étrangement confiant à la fois :

-J’ai confiance en toi, Anny. J’ai confiance en ton plan. Et j’ai confiance en nous. Si jamais le Time Break devait nous séparer… Je suis sûre qu’on se retrouvera, d’accord ?

La Déchue resta ainsi un instant, jusqu’à ce que son sourire se brise et que ses yeux commencent à s’embuer de larmes. Par réflexe, comme pour ne pas infliger ce spectacle à Anastasia, elle la tira vers elle et l'enlaça tendrement pour cacher son visage avant de dire :

-Désolé, Anny… J’ai vraiment confiance en ton plan mais… Je ne veux pas être séparée de toi non plus. Même si on se retrouve, je ne veux pas… Je ne veux pas que quoi que ce soit change entre nous. Je ne veux pas passer une seule seconde loin de toi, même dans un monde où je t’aurais oublié… Je veux juste te garder près de moi.

-... Viri...

Le visage d’Anastasia passa alors de mélancolie à détermination.

-... Tu sais, mon Bouclier Ultime me permet de résister au Time Break aisément. Je peux bloquer l’accès à mon âme. Et en te gardant contre moi, t’en protéger aussi…

Anastasia recula de quelques pas, puis continua, l’air sérieux, alors que des larmes avaient commencé à couler sur ses joues.

-Mais en faisant ça, nous ne saurons rien de notre entourage. C’est comme si nous arrivions dans un monde qui n'est pas le nôtre, rempli d’étrangers, avec une vie qui n’est pas la nôtre. Certains y perdent la vie, faute à la folie… C’est pour ça que je m’étais résigné à me laisser aller au sort de Miranda. Mais…

Anastasia glissa sa main droite le long du haut de son corps, s'arrêtant au niveau de son coeur.

-Si cela me permet de rester avec toi, je suis prête à ce qu’on subisse cette épreuve ensemble, tant qu’on a la certitude de ne pas être séparées. Viridium… Voudrais-tu venir avec moi vers cet avenir incertain… ? Es-tu prête à me confier ton coeur, ton corps et ton âme, quelque soit l’adversité et les sacrifices ? Car sache-le…

La femme Gardevoir eut un doux et sincère sourire.

-Pour moi, c’est déjà pleinement décidé et accepté… Je te veux auprès de moi… Pour toujours… Je t’aime, Viridium...

La jeune femme écarquilla les yeux en entendant la proposition d’Anastasia. Alors il y avait une solution… Elles pourraient rester ensemble. Evidemment, il y avait des risques à prendre. Mais est-ce qu’elle n’avait pas déjà fait son choix en quittant ses amis pour suivre la femme qu’elle aime ? Elle eut un sourire émue alors qu’elle répondit solennellement :

-Evidemment que je suis prête… Car tant que nous serons ensemble, ce monde sera bien le nôtre, Anastasia. Je t’aime.

Tout en prononçant ces dernières syllabe, la Mousquetaire rapprocha son visage de celui de la femme-Gardevoir pour l’embrasser avec tendresse et détermination, confirmant définitivement son choix, alors que tout semblait se détruire et se reconstituer dans une vive lumière blanche autour d’elles et du bouclier ultime d’Anastasia..

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Le Time Break était passé depuis peu, il y a quelques heures à peine, et tout était resté calme, comme si rien ne s’était passé. Anastasia Sunchuka était allongée sur le dos, dans le lit d’une des chambres du QG des Stalkers. La seule chose qui protégeait visuellement le corps alors complètement dénudé de la femme Gardevoir était la couverture la recouvrant jusqu’au niveau de la poitrine, alors qu’elle regardait vers le plafond, l’air mélancolique et pensif. En voyant l’air attristé de la jeune femme, Viridium se déplaca doucement sous le drap pour blottir encore plus son corps contre celui de la femme-Gardevoir, posant sa joue contre celle d’Anastasia avant de lui demander :

-Ca ne va pas, Anny ? Je sais que Miranda a bien atteint ses objectifs mais… Tu as fais tout ton possible pour l’en empêcher et tu as réussi à nous protéger toutes les deux, tu sais ?

-...

Les yeux de la femme Gardevoir se plissèrent légèrement, ne se détachant pas du plafond malgré le confort et le chaleur de la peau de sa bien-aimée.

-... J’ai causé la mort de tant de personnes, Viri… J’ai… J’ai tout sacrifié pour empêcher cet homme de revenir… J’ai détruit le futur des Evolis… J’ai manipulé l’amie la plus proche que j’avais… Tout ça pour voir que tout était vain…

Des larmes remplies de regrets et de culpabilité perlèrent aux yeux d’Anastasia.

-Je…. Je suis un monstre, Viri… Et incapable en plus de ça… J’ai causé le malheur autour de moi… Et je me permets pourtant le loisir d’être heureuse, d’être dans tes bras en ce moment-même… Je ne mérite pas ça… Je ne te mérite pas…

Viridium resta silencieuse un court moment, semblant réfléchir aux paroles de la femme-Gardevoir, y prêtant une réelle intention qui montrait qu’elle ne voulait pas juste la réconforter sans comprendre réellement ce qui la tourmentait. Finalement, elle répondit, d’une voix sereine qui ne montrait aucun signe d’hésitation ou de doute dans ses propos :

-Je suis un idéal de Justice, Anastasia, si le bonheur que je te donne était injuste… Je serais incapable de te le donner. Je peux comprendre que tu sois attristée mais… Tu n’es pas un monstre. Tu as seulement fais ce que tu jugeais être juste… Parce qu’au fond, tu visais quelque chose que tu pensais plus important que tous les sacrifices nécessaires. Ce n’est pas de la monstruosité, ça, c’est de la détermination. Et ce n’est pas fini… Nous sommes toujours déterminées toutes les deux, n’est-ce pas ? A achever notre idéal de paix et de justice…

Tout en prononçant ces mots, Viridium se réhaussa, dévoilant complètement le haut de son corps pour serrer la Gardevoir contre son torse, formant comme un cocon protecteur à la fois doux et confortable pour Anastasia.

-Tu n’avances pas seule, tu n’es pas un monstre prêt à tout détruire pour réaliser tes objectifs… Bien sûr, il y a moi, mais il y a aussi nos troupes, peu nombreuses certes mais qui finiront par comprendre la beauté de notre objectif… Il y a Démétéros aussi qui a cru en toi pour une bonne raison… Enfin, nous savons tous que tu souhaites créer quelque chose de magnifique. Alors ne t’afflige pas trop… Si quelqu’un comme toi, qui veux offrir un sentiment de bonheur et de sécurité à chaque Gijinka, ne pouvait pas expérimenter le bonheur soi-même, ce serait vraiment la plus grande des injustices…

-Vi… Viridium… Je… Je t…

-??? : Hum, hum.

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Les deux femmes sursautèrent en entendant cette voix masculine, et Anastasia se recouvrit par réflexe au maximum le corps avec la couverture. Puis elle comprit de qui il s’agissait, et fut tout de suite plus rassurée, se détendant un peu et relâchant la couverture en comprenant que ce serait inutile.

-Anastasia: Oh… John… Je-Je ne m’attendais pas à votre présence ici… Vous êtes entré comment ?

Un homme Libegon se tenait dans la pièce, la porte pourtant fermée à clé derrière lui, les bras croisés et ses yeux plongés dans le vide, sans la moindre trace de vie dans ces derniers, témoignant visuellement de la perte de sa vue. La voix de l’homme était grave et sombre, assez impressionnante dans ce contexte de surprise.

-John : Par la porte. Elle était restée ouverte, en tout cas, dans certaines réalités.

-Anastasia : Je… Je vois...

La femme Gardevoir lança un regard gêné à Viridium, puis lâcha à l’ancien Zwei :

-Et… Tu voulais… ?

-John : Vous nous aviez donné rendez-vous dans la salle de réunion il y a plusieurs heures. Les autres ont laissé tombé et se sont cassés de leur côté au bout de la première demie-heure, quant à moi... J’aimerais bien savoir si la réunion est maintenue ou non.

-Eh… Eh bien…

Anastasia regarda de nouveau sa bien-aimée, encore plus embarrassée, cherchant de l’aide dans ses yeux. Elle n’avait aucun souvenir d’avoir proposé cette réunion, cela faisait sûrement partie de ce nouveau monde où elles avaient atterri. La Déchue avait l’air toute aussi perdue mais ne semblait pas gênée pour autant, son attitude n’ayant pas spécialement changée depuis l’arrivée de John. Finalement, elle haussa les épaules, comme pour indiquer à la femme-Gardevoir qu’elle n’avait jamais entendue parler de cette histoire de réunion elle aussi, avant de répondre :

-Bah, on a qu’à la faire cette réunion, non ? Ca nous permettra de voir tout le monde et, euh, on devait bien avoir quelque chose à leur dire, haha !

-John : … Bon, je vous laisse vous rhabiller ? Je viens de prévenir Omato avec un autre moi, elle va partir chercher les deux autres. Moi… J’ai quelque chose à faire d’abord.

L’homme Libegon disparut comme il était apparu, Anastasia soupirant d’aise.

-Anastasia : Je ne sais vraiment pas à quoi m’attendre dans ce nouveau monde… Je me demande à quel point les choses ont pu changer dans notre entourage…

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Violetta était dans l'une des serres du QG, en train de préparer la terre, pour y planter des graines de tulipe. Alors qu'elle cherchait les graines du bout des doigts, une main douce se posa sur le sachet les contenant, et les lui donner. La jeune Rafflesia l'attrapa, affichant un sourire heureux et timide face à cet acte de générosité.

-Violetta : Merci Marisa...

-Marisa : De rien, soeurette ! Hihihi~

Sa soeur, Marisa, une jolie femme Joliflor, vint s'installer à côté de Violetta, l'aidant dans sa préparation botanique, semblant joviale et ravissante. S'étirant longuement, la jeune Joliflor s'étira longuement et se mit à se plaindre d'une voix insouciante.

-Ah là là… Les deux amoureuses nous ont bien laissé en plan, n’est-ce pas ? C’est bien la peine de nous réunir si c’est pour qu’on passe tous notre temps dans notre coin…

-Violetta : Ca me va, moi… Nous sommes en paix, ici… Ensemble… Sans combat dangereux, mettant en péril ta vie…

-Mais je suis là, et je vais bien, soeurette~ Mais tu as raison sur un point...

Marisa se positionna devant Violetta et prit les mains de sa soeur dans les siennes.

-Nous sommes biens, ici, ensemble et heureuses~

-Marisa… Je suis si contente d’être avec toi…

-Moi aussi~ Je serais toujours là pou-

-Omato : Annulation.

Tout se désactiva d’un seul coup. La voix, le corps, la présence toute entière de Marisa disparut d’un seul coup, le sourire de Violetta disparaissant immédiatement. Omato Susubashi, la femme Migalos, se trouvait dans un coin de la serre, les bras croisés, l’air sombre et triste pour sa camarade.

-Désolée d’interrompre mon art interdit, Violetta… Mais finalement, la réunion va bien avoir lieu. Ca va aller… ?

La femme Rafflesia ne répondit pas, sous le choc et totalement vide. C’était comme si elle venait de prendre une drogue et que l’effet était retombé aussi vite que le contrecoup et la sensation de manque qui s’en suivait. Omato afficha une grimace peinée. Elle avait accepté d’utiliser son pouvoir sur Violetta pour l’aider à tenir le choc, mais ça semblait avoir eu l’effet tout contraire, la jeune femme lui faisant face restant figée, le regard brisé plongé dans le vide. Ne supportant plus cette vision atroce, la femme Migalos s’approcha et aida sa camarade à se lever en la soulevant doucement par le bras.

-Violetta : Ma… Marisa… Marisa…

-Omato : … On doit vraiment y aller, Violetta… Courage, s’il te plaît…

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Les deux femmes avançaient dans les couloirs de l’ancien QG des Stalkers, dans un silence déplaisant. Il n’y avait quasiment plus d’âme qui vive dans le bâtiment, les survivants y tenant à six pour ce qui était prévu pour des centaines de soldats. Alors que Violetta marchait vaguement et sinistrement derrière, toujours aussi morbide, Omato, elle, se changeait les idées en ruminant sur les évènements.

-Omato : Bon sang, ce coup-ci, ça a intérêt à être la bonne ! Hors de question que je poireaute à nouveau, si elles ne sont pas là, je vais les chercher par la peau des fesses, ces potiches, je te jure…

-Violetta : … Il y a aussi… L’autre monsieur…

-Uuuuh…

Omato se mit immédiatement à rougir face à cette remarque, toute embarrassée, et se mit à balbutier d’une voix colérique :

-Q-q-q-q-qui, lui ? Et puis quoi encore, il m’a pris pour une coursière ou quoi ? Surtout que ça a l’air d’être l’homme le plus ennuyeux et le plus aseptisée qui soit…

*Bon, il est super beau gosse, mais quand même…*

-I-i-i-il a qu’à se débrouiller ! C’est un grand garçon !

-Violetta : …

-... Bon, bon, d’accord !

Omato fit un petit détour par un autre couloir, et frappa du poing sur l’une des portes de salles, avant de poser ses poings fermés sur ses hanches.

-Ooooy, Yukimoto ! Sors de là, on a une réunion pour de vrai, ce coup-ci ! Et crois pas que je viens te chercher parce que je m’intéresse à toi, c’est Violetta qui y a pensé, d’abord !

En entendant Omato frapper à la porte de sa chambre et l'interpeller, Yukimoto Sakurai haussa les épaules, se contentant de sourire tranquillement et de fermer le livre qu'il avait dans les mains. Etant donné que la réunion des Néo-Stalkers avait été interrompue - ou plutôt, n'avait même pas commencé à cause de leurs deux leaders absents - il s'était éclipsé sans un bruit vers sa chambre, où il s'était installé sur son lit et avait repris la lecture qu'il avait commencé un peu plus tôt, un volume assez épais de L'Histoire des Gijinkas. L'homme Persian se leva, posant délicatement l'ouvrage sur la table de la pièce, à côté d'un château de cartes qu'il avait eu le temps de mettre debout depuis qu'il s'était installé ici. Ce château lui rappelait à quel point le temps semblait passer lentement depuis qu'il avait pris la décision de suivre Anastasia Sunchuka dans ses projets de paix. Jusqu'ici, ils n'avaient pas vraiment fait grand chose d'utile... et le jour d'aujourd'hui semblait prouver que cette femme semblait bien plus intéressée par son âme-soeur, Viridium, que par les projets en question. Ainsi, le joueur de poker espérait que cette fois était la bonne. Il n'était pas vraiment tenté par l'idée de construire un énième château de cartes sur la table de la salle de réunion à côté des deux autres qui s'y trouvaient déjà. Si Anastasia et Viridium n'étaient pas décidées à prendre les choses en main sérieusement, il le ferait lui-même. Peut-être que John serait du même avis ? Tout en ruminant ces pensées, Yukimoto ouvrit la porte de la chambre, se trouvant en face d'Omato. Il se mit à rire en voyant que celle-ci avait les poings sur les hanches et semblait détourner le regard de lui, rougissante.

-Hahaha ! Eh bien, je te remercie quand même d'être venue me chercher. C'est toujours un plaisir d'être tiré de ma contemplation littéraire par une jolie jeune fille ~

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-Omato : ... B-B-BAKA ! Blurp...

Après avoir rougi de tout son visage en un instant, réagissant de manière beaucoup trop brutale au commentaire de l'homme Persian, Omato fut totalement embarrassée et en perte de ses moyens, et face à la montée beaucoup trop violente d'adrénaline que la situation lui procura, le corps de la femme Migalos lui échappa, et après qu'elle ait légèrement vacillé, sa main se posa sur sa bouche, ses joues se gonflèrent, et dans un petit bruit qu'elle essaya de retenir le maximum par gêne et honte, Omato laissa échapper un vomissement de poison acide, qui aspergea le mur juste à côté de Yukimoto. Le béton armé fondit en quelques secondes, l'homme constatant la dangerosité de ce qui venait de le frôler, alors que Omato se tenait la bouche, l'air extrêmement gêné et affligé par elle-même. Puis elle baissa puis détourna les yeux, rouge de honte, et balbutia d'une voix on ne peut plus perturbée :

-... Baka... Je... Je te déteste... Sniff...

Et sur ces mots, la femme brisée partit en pleurant et en courant dans le couloir, laissant sur place Violetta et Yukimoto qui ne purent qu'être désabusés par toute ce surplus émotionnel de la part de la femme Migalos, ainsi que la dangerosité de ses vomissements. Violetta soupira légèrement :

-Violetta : Vivement que la réunion soit finie...

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John Kentucky était à l'extérieur du QG des Stalkers, sur une falaise du bord de l'île où il se trouvait avec les autres. Il était totalement silencieux, seul les courants d'air se frottant à lui faisant signe de sa présence. Ses yeux vides regardaient vers l'inconnu, l'homme lIbegon semblant empli de nostalgie et de mélancolie en cet instant. Des images remontaient alors dans sa tête, comme un fredonnement dans ses oreilles mélangé au murmure du vent.

John se tenait sur son bureau, légèrement penché sur le siège de son bureau, alors qu'il regardait d'un air interrogateur et désabusé la bouteille de vin de haute qualité se trouvant sur sa table, posée par l'un des quatre hommes lui faisant face. Heisenberg, Martin, Harold et Midales, les quatre Gijinkas semblant fiers de la complicité dont ils avaient fait preuve et du cadeau qu'ils venaient d'offrir à leur chef.

-Heisenberg : Et voilà, chef, une récompense bien méritée pour votre dernière victoire...

-John : ... Vous savez que je ne bois pas, hein ? Je trouve l'alcool vraiment amer...

-Roh, c'est bon, une petite gorgée ne vous fera pas de mal...

-Midales : Oui, et puis il est important de fêter une telle victoire, vous ne pensez pas ?

-John : Une telle victoire... ?

Martin hocha la tête, prenant la parole avec un sourire sympathique.

-Vous devez apprendre à vous détendre, chef... Et puis, plus que pour le célébrer envers vous, dîtes vous que c'est pour passer un bon moment avec nous... Voyez en cette bouteille une façon d'exprimer notre bonheur d'être toujours debout à vos côtés, toujours aussi fiers d'être sous vos ordres...

-John : ...

L'homme Libegon resta interdit, puis se leva de son siège, prit la bouteille, puis la mit au placard, sous le regard désemparé de ses confrères.

-Harold : ... John, voyons...

-John : Cette bouteille est pour fêter notre victoire ? Le fait d'être toujours ensemble ?

Le chef des Kentucky se tourna vers ses camarades, un petit sourire au visage.

-Dans ce cas, je vais la conserver. Et je la ressortirais le jour où nous aurons terminé cette guerre. Que les Dacotas et les Kentucky ne seront plus, et que j'aurais atteint mon objectif... Ce jour-là, avec chacun d'entre vous qui aura survécu et qui sera encore à mes côtés... Je pourrais boire cette bouteille avec un bonheur et une fierté envers vous sans précédente...

Les quatre hommes furent rassurés et enchantés par ces propos, et hochèrent la tête à l'unisson.

-Bien, chef !

John Kentucky regardait sombrement sans vraiment la voir la bouteille de vin débouchée qu'il tenait dans sa main, cette même bouteille datant de cette époque merveilleuse. Puis l'homme Libegon lâcha un léger soupir empli de tristesse, et en but une gorgée, seule face à l'immensité du Ciel. L'homme grimaça légèrement, alors que des perles de larmes pointaient aux coins de ses yeux.

-Tss... L'alcool... a vraiment un goût amer...

Et après s'être efforcé à boire un cinquième de la bouteille, John en déversa le reste du contenu du haut de falaise, laissant le liquide s'écouler dans le vide, alors que le bruit de la bouteille se vidant cacher le bruit de ses sombres sanglots.

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L’ambiance était sombre et mélancolique dans la salle de réunion. John Kentucky était appuyé contre un mur proche du bar, immobile et silencieux, ayant constaté un peu plus tôt que la pièce n’avait pas changé, avec sa salle de billard, sa table de jeu où étaient empilés les châteaux de cartes de Yukimoto, le célèbre canapé de haute qualité… C’était juste qu’il n’y avait plus que John, en tant que Zwei, qui pouvait en témoigner. Et même lui, aveugle comme il était, n’était point une source fiable. Omato Susubashi était assise sur le canapé, les bras et jambes croisés, alors qu’elle déviait le visage vers la direction opposée de celle de Yukimoto, affichant clairement le fait qu’elle lui en voulait toujours pour le coup de tout à l’heure. Ce dernier semblait avoir été perturbé par sa réaction et affichait un air légèrement morose. Il était assis sur l’accoudoir, à l’autre extrémité du canapé, et son regard fuyait également la jeune fille. Il tenait de la main gauche un verre de vin qu’il avait rempli au bar, alors que les doigts de son autre main tapotaient frénétiquement son genou, dans l’hésitation de dire quelque chose.

-Yukimoto : … Franchement... Je suis désolé. Je ne pensais pas que tu le prendrais si mal. Ça se voulait être un compliment, pas une insulte, et je n'étais pas en train de me moquer de toi ou quoique ce soit, hein...

Cela ne fit que renforcer la distance farouche qu’affichait Omato face au comportement qu’elle considérait clairement et visuellement désobligeant de la part de l’homme Persian, murmurant un petit “Baka” en rougissant. Violetta Jünmager, elle, était entre les deux personnages, faisant office de bouclier dans la tension de ses deux camarades. Mais elle les ignorait complètement, étant pensive et attristée, les poings fermés posés sur ses cuisses. Tout semblait morose et déprimant dans cette salle, autant le calme y régnant que l’humeur de ses habitants.

Puis finalement, la porte d’entrée du salon alias salle de réunion s’ouvrit, laissant entrer, habillées cette fois, Anastasia Sunchuka et Viridium. La femme Gardevoir resta bloquée un instant devant l’entrée. Toutes ces personnes… étaient malheureuses, chacune à sa façon, et elle en était toujours au moins partiellement responsable. Même Yukimoto, qu’elle ne s’attendait pas à revoir ici, avait subi un destin tragique à cause d’elle dans l’ancien monde, et elle ne put que ressentir une forte culpabilité en le voyant. Tous ces sentiments négatifs étaient une véritable bouffée d’air chaud, un nuage de gaz frappant Anastasia et la plongeant dans une profonde mélancolie qui la tétanisa sur place, silencieuse et fébrile, devant l’entrée du salon, la femme Gardevoir peinant à aller de l’avant. Bien qu’il ne voyait rien, John sembla froncer les sourcils dans le vide à ce moment-là, dans ce moment de gêne intense pour Anastasia. En voyant cela, Viridium prit un air concerné l’espace d’un instant, avant de s’approcher de la femme-Gardevoir et de murmurer à son oreille :

-Soyons leur espoir ou faisons les au moins avancer, d’accord ? Je crois en toi !

Après avoir prononcé ces quelques mots, la Déchue poussa légèrement la femme vers l’avant, mais toujours avec tendresse, avant de dire plus fort et d’un ton enjoué :

-Allez, tout le monde t’attends, Anny ! ♪

-Anastasia : … Bonjour, chers nouveaux Stalkers.

Avec une certaine élégance, emplie de légèreté, la femme Gardevoir partit s’asseoir à l’une des chaises de la table de jeu, se positionnant visuellement entre les deux châteaux de cartes par rapport à la vision de ses camarades, ses mains tendrement croisées sur la moquette du tapis de jeu. Viridium, l’air toujours assez confiante et enjouée malgré l’état des troupes, s’avança vers la table de billard avant de s’asseoir au bord de celle-ci, la Déchue ne quittant pas Anastasia du regard, comme pour l’encourager. La femme Gardevoir prit une grande inspiration, et lâcha d’une voix douce et envoûtante, plongeant tout le monde dans un état second très agréable :

-Je suis désolée pour tout à l’heure… Nous avons de bonnes raisons de n’avoir pas été présentes, et nous allons y venir après…

-John : De bonnes raisons, hein…

-...

Anastasia fut d’abord gênée par la remarque de l’homme Libegon, s’apprêtant à rougir d’embarras, mais remarqua étrangement que John ne semblait pas ni cynique ni désagréable. Au contraire, son visage et son regard étaient très sérieux. Bien que cela étonna la chef des Stalkers, celle-ci n’en tint pas rigueur et continua.

-Mais d’abord, je pense important que nous posions les bases de notre nouveau groupe. Nous revenons tous d’épreuves et de décisions difficiles… Nous avons besoin d’être soudés, et cela passe par des règles et des principes fixés dès le début, que tous doivent s'efforcer de respecter.

-Omato : Je suppose que les retards n’en font pas partie, hein ?

-... Non, ne vous inquiétez pas pour ça ~ En fait, ce sont des règles beaucoup plus… personnelles et sociales…

Anastasia prit un air sérieux, puis continua :

-Règle numéro un. Nous devons être solidaires et unis. Nous ne sommes déjà pas très nombreux… Et pour certains, pas dans une situation facile à vivre. Nous devons nous entraider constamment et nous faire mutuellement confiance. Et en parlant de confiance… La règle numéro deux… Nous devons être transparents entre nous.

La femme Gardevoir insista beaucoup sur cette dernière phrase, et tout ce qu’elle impliquait autant pour les Stalkers que pour elle.

-Moi et Viridium ne comptons rien vous cacher, que ce soit sur nous-même, sur nos intentions, ou même sur nos plans. Nous espérons que vous arriverez à suivre ce principe autant que nous… Et troisième règle, nous sommes tous égaux en décisions… Et chacun est libre de ses mouvements, rien ne sera imposé à quiconque. Si une décision doit être prise pour le groupe, elle se jouera à la démocratie… Et voilà, c’est tout, je pense.

-Yukimoto : Ca me semble assez simple en théorie. Alors, vous allez nous dire ce que vous faisiez ces deux dernières heures, pendant que nous vous attendions ?

John Kentucky soupira à la question de Yukimoto, se doutant de la situation stupide et gênante à laquelle ce genre de discussions mènerait alors que les deux femmes devraient esquiver le sujet.

-John : Écoute, Yukimoto, c’est ça ? Tu devrais laisser tomber ce sujet, elles…

-Anastasia : Moi et Viridium faisions l‘amour.

https://www.youtube.com/watch?v=1dgLGcxY1-s

Anastasia avait annoncé cela avec honnêteté et le plus grand des sérieux, son menton posé sur ses mains accoudées à la table et croisées entre elles, alors que son visage laissait transparaître une ambition nouvelle, contrastant avec la gêne précédente, rappelant soudainement aux personnes présentes à qui elles avaient à faire. Omato se mit à rougir soudainement, et lâcha en balbutiant l’air un peu énervé.

-Omato : Hey, voyons, tu balances ça comme ça… ?

-Je vous l’ai dit, je ne compte rien vous cacher. Moi et Viridium nous nous aimons de manière passionnée, c’est important que vous le sachiez. Je ne veux pas qu’il y ait de doute ou de tension à ce niveau à cause d’un comportement trop implicite. J’assume totalement mon amour envers elle, et ce que cela implique pour notre groupe.

-Attends, tu veux dire que pendant qu’on vous attendait, vous étiez en train de… ? Tu déconnes là, j’espère ?

-Non. Mais nous avions une bonne raison. Nous ne souvenons pas de cette annonce de réunion… car moi et Viridium venons d’une autre “réalité”.

Cette fois, l’homme Persian manqua de recracher le vin qu’il était en train de boire.

-Pardon ?!

-Anastasia : Oui, je sais. C’est choquant. Mais je pense qu’avec tout ce que nous avons vécu, vous comprenez la plausibilité de la chose. Les deux femmes que vous connaissiez jusqu’à il y a quelques heures, ce n’est plus nous. Nous avons connu une temporalité complètement différente. Il ne faut donc pas nous en tenir rigueur si vous avons oublié un évènement passé, on compte d’ailleurs sur vous pour nous aider à nous souvenir progressivement de ce qui s’est passé dans ce nouveau monde.

Le comportement de John avait complètement changé. Ses bras s’étaient décroisés et il s’était détaché du mur, se tournant sérieusement dans la direction de la voix d’Anastasia.

-John : … Je veux bien plus d’informations sur ces questions de réalité, chère personne “transparente”.

-Omato : Laisse tomber, ce n’est que de la poudre aux yeux, un bobard pour cacher leurs cochonneries…

-Non. Je ne crois pas.

John Kentucky était extrêmement assuré en disant cela, surprenant la femme Migalos, alors la femme Gardevoir répondait avec tout autant d’assurance.

-Bien sûr. Une certaine Miranda a changé l’Histoire, et réécrit les âmes du monde entier. Nous avons réussi néanmoins à y échapper.

-John : Ce sort… C’était pour ramener Mavis, n’est-ce pas ?

L’homme Libegon avait lâché cela de but en blanc, prenant de nouveau au dépourvu Anastasia, alors que Violetta écarquillait les yeux.

-Violetta : Tu veux dire… L’homme que les anciens Stalkers, dont nous faisions partie, voulaient éliminer à tout prix ? Mais il est apparu dès l’arrivée des Légendaires, et bien vivant…

-John : … Ce n’est pas un petit changement dans l’histoire, n’est-ce pas ?

-Anastasia : … Non, effectivement, et cela est très grave. La menace que représente Mavis pour ce monde est immense, il veut sa destruction pure et dure, avec aucune chance pour aucun d’entre nous d’y échapper. Mais si vous êtes ici en tant que Stalkers, ça, vous devez déjà le savoir.

Il y eut un silence pesant, la femme Gardevoir lâchant finalement, toujours aussi solennelle et déterminée.

-D’autres questions ? Je ne cacherai rien ni ne mentirai, soyez-en assurés.

Yukimoto soupira, et se leva avec nonchalance, marchant en direction du bar, pour aller de nouveau remplir son verre. Il ne savait quoi penser de cette situation. Anastasia et Viridium n’étaient plus les mêmes personnes qu’auparavant. Cette idée lui paraissait complètement saugrenue… mais si John, qui pouvait voir des milliers de réalités, y croyait… Tout en remplissant son verre, il prononça, d’une voix ferme :

-J’espère bien que vous ne mentirez pas. Je trouve déjà votre histoire de réalité alternative difficile à avaler… M’enfin, j’imagine qu’il est l’heure pour vous d’avoir un cours de rattrapage. Premièrement, Mavis est actuellement à la tête de l’Armée Rebelle, dont je faisais partie précédemment, et dont le quartier général est localisé dans cet archipel avec un grand manoir, qu’ils ont nommé l’Archipel de l’Espoir. Tout va bien jusqu’ici ?

Anastasia hocha silencieusement la tête. Omato soupira et ajouta :

-De ce qu’on a compris, il s’est passé un truc de fou furieux avec la nouvelle Génération. Ils ont tous rejoint Missingno à travers le monde. Même le gugusse que j’avais hypnotisé a échappé au contrôle de mon Art Interdit, c’est juste invraisemblable… Enfin, pas plus que votre histoire de réalité au final…

L’homme Libegon sembla hésiter pendant un instant, puis ajouta finalement :

-Vous nous avez repêchés pendant la redoutable bataille de l’Archipel de l’Espoir. Un véritable massacre. J’ai été va… J’y ai malencontreusement perdu la vue et mon Art Interdit, en abusant de mes pouvoirs, et mon compagnon Midales a préféré partir suivre sa propre cause.

-Anastasia : Hmm, rien de nouveau de ce point de vue là… et qu’en est-il si je vous parle… de l’archipel Renouveau ?

-John : … Vous avez oublié un évènement aussi important ?

Viridium haussa les épaules, avant de répondre :

-Oublier n’est sûrement pas le terme exact, je dirais plutôt qu’on ne l’a sûrement pas vécu de la même façon. Dans nos souvenirs, Anastasia, Demeteros et moi avions essayé d’empêcher le retour de Mavis grâce à la force des pierres Evolis. Le principe était simple, une amie d’Anny devait s’introduire dans le sort de Miranda pour l’empêcher de réécrire l’Histoire… Mais, comme vous devriez vous en douter, ça n’a juste pas fonctionné. J’imagine que ce qu’Anastasia voulait savoir, c’était si un tel événement avait pu avoir lieu dans cette réalité aussi. Après tout, c’était un événement important pour nous aussi… Les stèles ont été détruites.

-John : … Je comprends...

L’homme Libegon soupira un peu, comme si il réfléchissait de nouveau à ce qu’il allait dire, puis finalement, John lâcha sérieusement :

-Une tarée nommée Erina a utilisé le pouvoir des Evolis contre nous. Cela doit être le karma, d’une certaine façon. Elle et cette Miranda ont embrigadées plusieurs Evolitions, et les ont manipulé pour utiliser le pouvoir des pierres, sans leur préciser les conséquences que ça aurait. Cette Erina a utilisé ce pouvoir pour intercepter la Matrice, et éliminer sa gardienne. C’est ce qui a permis aux rebelles d’éliminer notre ancien chef Eins. Du moins, l’un des Rebelles.

L’ancien Zwei fronça les sourcils en prononçant ces mots, puis ajouta finalement :

-Nous sommes au courant de ça grâce à toi, Anastasia… Mais les Rebelles n’en savent rien. Miranda a effacé leur mémoire à tout ceux étant au courant de ce plan. Les Evolis pensent avoir perdu la puissance de leurs stèles des suites à un cataclysme magique inexplicable.

-Anastasia : … Je vois…

La femme Gardevoir plissa les yeux face à ces informations, John en profitant pour la jauger de son regard vide, comme si il guettait la moindre réaction non visuelle de sa nouvelle chef. Puis finalement, l’homme Libegon prit la peine d’enchaîner sur un autre sujet, semblant vouloir ses propres réponses :

-John : J’aimerais bien savoir une chose, en fait. En toute transparence, évidemment.

-Anastasia : Bien sûr, je t’écoute…

-Toi et Viridium… Quelles sont vos intentions exactement ? Et surtout, que prévoyez-vous pour la suite, à part vos petites sauteries ?

La femme Gardevoir fronça sérieusement les sourcils, s’attendant bien à ce que cette question tombe à un moment ou à un autre. Sachant l’importance que cela représentait pour la suite, Anastasia ne voulut pas aborder ce sujet seule, bien qu’elle en avait plus que parler avec Viridium, et dirigea son regard sur cette dernière, lui donnant implicitement la main. La Déchue acquiesça doucement, avant de répondre, tout sourire et d’une voix enjouée :

-C’est très simple ! Si je devais résumer notre idéal à Anny et moi en une seule formule ce serait… Une justice qui permette la paix, une paix qui permette la justice. Je ne vois pas de meilleure façon de le dire. Voilà ce que nous voulions apporter à notre monde et ce que nous voulons toujours apporter à celui-ci. Évidemment, cela paraît très compliqué et nous en avons bien conscience… Mais nous n'essaierons pas de réaliser un projet aussi ambitieux si nous n’avions pas de plan, haha ♪ ! Pas vrai, Anny ?

La belle Légendaire avait ponctué sa phrase par un sourire complice et encourageant, montrant clairement qu’elle laissait la seconde partie de la réponse à Anastasia. Mais alors que celle-ci allait intervenir, Omato interrompit leur élan solidaire de sa voix agacée.

-Omato : “Ambitieux” ? “Compliqué” ? Ca tient carrément de l’utopie, votre truc.

-Anastasia : Autant que détruire le monde ou le remplacer… Pas vrai ?~

https://www.youtube.com/watch?v=kVP09lhSPm4

Omato perdit ses mots face à une telle réponse, ne s’y attendant pas du tout, et n’arrivant qu’à balbutier dans sa barbe, alors qu’Anastasia affichait un grand sourire. La femme Gardevoir laissa volontairement planer un certain silence, pour bien marquer que personne n’avait envie de répondre à ça, et juste d’entendre la suite. Plus personne n’était d’humeur à l’interrompre, voulant juste voir où elle voulait en venir. Satisfaite de ces réactions, la chef des nouveaux Stalkers se mit à caresser doucement du bout des doigts le dessus de l’une des cartes du château à sa droite, celle la plus au centre et consolidant toute la structure.

-Ce que je vais vous dire là n’est pas une information à prendre à la légère. C’est une information que nous n’avions pas révélé aux Stalkers, et que Viridium devait garder secrète… Mais encore une fois, il n’y aura pas de secrets entre nous. Nous allons vous révéler le plan de Mavis, et celui de Missingno, qui malgré leurs idées opposées et leur rivalité, est ironiquement le même.

Anastasia leva des yeux sages mais déterminés vers ses camarades, posant une ambiance sérieuse et imposante autour d’elle alors que son index et son pouce se resseraient lentement mais fermement sur la carte qu’elle caressait.

-Jirachi. Ce nom doit vous être familier, n’est-ce pas ? Il s'agissait d’un des subordonnées d’Arceus, avant qu’il se transforme en cristal. Cependant, ce n’est pas un simple laquais. Il possède un pouvoir enfoui en lui bien plus puissant qu’il n’y parait, et que Missingno compte bien exploiter en l’éveillant, et Mavis en le lui volant. Jirachi peut exaucer n’importe quel Voeu, aussi extraordinaire et surréaliste soit-il.

Personne n’osait parler. La tension était palpable. Chacun comprenait l’importance de ce qui était en train d’être prononcé, et que la femme Gardevoir n’était pas arrivée dans cette pièce sans une idée et un plan précis derrière la tête.

-Missingno et Mavis veulent utiliser ce Voeu différemment, mais veulent tous deux profiter de cet atout pour détruire ce monde et en créer un nouveau à l’image de leurs idéaux. Cela ne correspond évidemment pas à nos intentions à moi et Viridium, et nous coûterait à tous la vie. Par conséquent, la première étape… Sera de leur retirer cet atout.

La femme Gardevoir retira subitement la carte en l’agrippant dans sa main, le château de cartes s’effondrant d’un seul coup, toutes ses pièces s’envolant et se dispersant dans direction précise et sans unité. Puis, Anastasia afficha un sourire malicieux et continua :

-Cependant, il serait dommage de s’arrêter à cette étape, n’est-ce pas ? Nous avons leur atout dans le creux de la main après tout… Par conséquent…

La femme Gardevoir passa la carte mère dans son autre main, et la glissa directement dans le deuxième château de cartes à sa gauche, avec une précision et une élégance envoûtantes et impressionnantes, la carte remplaçant la carte déjà présente à la position exacte qu’elle avait sur l’autre château, solidifiant la base de la structure sans que le tout ne bouge d’un cil. Le regard d’Anastasia s’illumina, et elle termina finalement sur ces mots qui firent frémir chacun de ses camarades :

-Nous allons utiliser le Voeu de ce Jirachi… Et créer cette utopie à notre image, tous ensemble.

Capitaine du Space Mountain Messages : 2092 Age : 29

-Un tournoi ?

Omato Susubashi avait demandé ça l’air dubitatif, alors que tous les Néo-Stalkers étaient réunis dans le même salon habituel, la femme Migalos ainsi que Violetta écoutant avec étonnement ce que leur disaient Anastasia et Viridium.

-Anastasia : Oui… Je pense que cela vous ferait le plus grand bien. Nous savons tous que tu passes une période difficile, Violetta. Nous tentons tout notre possible pour t’aider à aller mieux, mais par rapport à la brutalité de ce que tu as vécu, nos efforts sont bien vains… Du coup, on a réfléchi avec Viridium et on pense qu’il vaudrait mieux que tu te changes les idées avec ce tournoi. Il a l’air très intéressant, cela te fera forcément du bien d’y assister.

-Violetta : Hmm…

La réponse de la jeune femme Rafflesia était teintée de désintérêt et de tristesse. Anastasia sembla très navrée en voyant cette réaction, et ajouta en direction d’Omato ce coup-ci :

-Anastasia : Evidemment, ce n’est pas une bonne idée de laisser Violetta seule dans son état, c’est pour cela qu’on aimerait beaucoup que tu l’accompagnes, Omato…

-Omato : Hmm… Bon okay. En y pensant, il y aura sûrement de supers beaux garçons à un tournoi martial comme celui-ci. J’y trouverai peut-être mon âme soeur, qui sait.

-Yukimoto : Je n’en doute pas, héhé. Je pense que ce tournoi aura une grande importance pour chacun de ses participants.

John, qui était à côté de Yukimoto, posé contre un mur les bras croisés, regardait dans le vide, et n’intervint pas, restant de marbre. Anastasia afficha un grand sourire sympathique.

-Ne tardez pas alors, le tournoi n’est pas dans si longtemps que ça… Donnez-nous de vos nouvelles surtout, pas qu’on soit trop inquiets…

-Omato : Oui oui, t’inquiète… Allez viens, Violetta, on va se préparer.

-Violetta : Si tu veux…

La femme Migalos quitta la pièce avec une femme Rafflesia sans vie à sa suite. John attendit un moment après que la porte se referme, et toujours sans bouger et en regardant le vide, se contenta de lâcher pragmatiquement :

-John : Tu cherches à les éloigner de nous, Anastasia. A quoi pensez-vous exactement, Viridium et toi ?

Anastasia eut un léger sourire amer et désolé, et répondit :

-Nous cherchions à éloigner Violetta, effectivement. Le reste était sérieux, Omato est déjà au courant et a joué le jeu.

-Moi qui pensait qu’il ne devait pas y avoir de mystères entre nous.

-Anastasia : C’est vrai… Mais au vu de son état, la santé de Violetta prime sur la vérité, selon moi. Elle n’aurait pas survécu à ce dont je vais vous parler maintenant.

https://www.youtube.com/watch?v=Oy65AXcjDBg

La femme Gardevoir laissa échapper un léger soupir, laissant planer un court silence, et annonça finalement :

-J’ai obtenu des informations sûres d’une… source que j’ai sur l’archipel Blumm. Les grandes familles se sont rassemblées pour prendre parti dans cette guerre. Ils vont décider de quel camp ils vont soutenir, et croyez-moi, avec leur diplomatie, ce sera primordial pour la bataille finale annoncée par Missingno.

John fronça les sourcils, prenant la chose au sérieux.

-John : Je suis étonné. Je ne pensais pas que Blumm arriverait à se relever aussi vite après le massacre de sa famille principale, les Bai…

L’homme Libegon s’interrompit dans ses propos, comprenant pourquoi Anastasia avait fait s’éloigner Violetta après qu’elle lui ait raconté son passé il y a quelques jours.

-Ne me dis pas que…

Viridium acquiesça pour confirmer les doutes de l'ancien Kentucky, avant d'expliciter :

-Les différentes familles se sont bien réunies autour de la figure d'Angelina Bailerina. Elle serait de retour.

-John : Elle a donc survécu… Mais ça voudrait dire que la mère de Violetta est en vie…

-Anastasia : Sauf qu’elle ne l’est pas. Pour l’avoir vue mourir de mes yeux et son âme disparaître, je peux vous le garantir… Il s’agit d’un imposteur. Quelqu’un se fait passer pour elle, et utilise son très haut prestige pour influencer le conseil et lui faire prendre la décision qui arrangera au mieux son parti.

Yukimoto fronça les sourcils, cessant de mélanger un paquet de 52 cartes qu’il comptait et recomptait régulièrement. Il en tira une, un as de trèfle, et la fit tourner dans ses mains, avant de répondre aux paroles d’Anastasia, plus sérieux qu’à son habitude :

-Et comme il s’agit de l’archipel au pouvoir diplomatique le plus important, cette personne, qui qu’elle soit, se trouve alors en haut de la pyramide pour prendre des décisions qui influeront sur le reste du monde. Quand on y pense, notre système d’archipels semble stable, mais il est terrible en pratique… Ce n’est qu’un ensemble de monopoles. L’un contrôle les relations, l’autre la nourriture, un troisième l’énergie, et dès qu’une personne mal intentionnée parvient à prendre, de gré ou de force, un de ces secteurs, tout le monde est en danger. Une seule nouvelle carte dans la main d’un joueur et…

Le joueur de poker soupira, souriant à nouveau légèrement, malgré la sombre vérité qu’il venait d’énoncer à voix haute. Il pencha la tête vers John.

-La partie est truquée. Pas étonnant que ces guerres durant depuis aussi longtemps.

John hocha légèrement la tête pour montrer son accord.

-Nuançons quand même ce monopole. Ce n’est pas si aisé d’en prendre le contrôle. Prenons Blumm. Les décisions importantes sont prises dans une salle Anti-Maj, empêchant toute tricherie, influence ou illusion. Plusieurs lois sont aussi en place, si jamais un conseil est levé pour prendre une décision, et que l’un des participants subit une influence extérieure l’indisposant, comme la mort, le conseil est annulé, et doit être réformé avec un membre représentant chaque famille, au complet, pour pouvoir prendre une décision à nouveau. S’infiltrer en imposture comme notre individu a réussi à le faire est un véritable exploit. Sait-on d’ailleurs pour quel camp il oeuvre ?

-Anastasia : De manière sûre ? Non. Mais “Angelina” est extrêmement favorable à une alliance envers les Déchus. A moins d’un piège très subtil, c’est de toute évidence parmi eux ou les Appelés que notre imposteur se trouve.

Viridium, tout en écoutant les paroles de ses différents alliés, semblait distraite et un peu rêveuse. Finalement, elle fut sortie de ses rêveries en entendant parler des Déchus.

-Je sais que Missi' a l'air impulsif mais c'est quelqu'un de bien plus réfléchi qu'il n'en donne l'air. Et surtout… C'est quelqu'un qui a réussi à très bien s'entourer. On sait que cette fausse Angelina est accompagnée de Victini…

Le visage de la jeune femme sembla s'attendrir lorsqu'elle prononçait son nom, comme quelqu'un qui parlerait d'un enfant qu'il a tendance à préférer aux autres.

-Il est vraiment trop chou et je ne le vois pas faire quoi que ce soit de mal, haha ! Par contre, il est un peu naïf… Et surtout, il a tendance à ne pas se rendre compte d'à quel point il est redoutable.

Anastasia lança un regard tendre à Viridium, comme si elle s’abreuvait de ses paroles avec un plaisir platonique, puis reprit finalement la parole :

-Une action aussi subtile, aussi discrète… Les chances que les autres factions soient au courant sont quasi nulles. On est les seuls aptes à faire pencher la balance dans notre camp. Pour récupérer cette fameuse carte supplémentaire. Ainsi, moi et Viridium allons nous y dédier, en utilisant comme moyen d’entrée notre fameuse source. Ce sera une tâche complexe et dangereuse, mais ça en vaut la chandelle.

John regarda vers là où se trouvait Yukimoto, puis lâcha finalement :

-Le fait qu’on ne vous accompagne pas est voulu, je suppose.

-Anastasia : Tout à fait. Il y a un autre point sur lequel j’aurais besoin de vous deux.

-Yukimoto : Allons-y ! Vous savez que mon être tout entier est dévoué à votre cause, hahaha !

John laissa échapper un soupir, et Anastasia complèta finalement :

-Un autre archipel nous paraît important à reprendre en main… Et il s’agit de l’archipel Hauteur.

» QG des Stalkers