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 Archipel des Lumières

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Annie Panda
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Annie Panda


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MessageSujet: Archipel des Lumières   Archipel des Lumières EmptyMar 15 Sep - 15:46

https://www.youtube.com/watch?v=YugU8hLahD8

-Kss kss, c’est looooong…

Devora Ben, ainsi que son camarade Sinistre Johnny Darsh, et les cinq membres de la famille Sechs, en les personnes de Fillette, Frérot, Belle-Soeur, Père et Mère, se trouvaient tous à bord d’un étrange véhicule volant. Ressemblant à une espèce de canoë spacieux, composé entièrement de feuilles magiques et de bois, l’engin lévitait dans les airs et était propulsé en avant par une hélice à l’arrière, de la même composante que le reste de cette perturbante création. Les différents passagers étaient assis dans le creux du véhicule, en ronde, la femme Vortente, elle, étant à moitié affalée sur le bord la tête pointée vers l’horizon, semblant définitivement s’ennuyer et ne pas être heureuse d’être ici.

-Devora : Pourquoi en plus d’être envoyée pour une mission pas intéressante, il faut que le trajet soit long et chiant à mourir ? Votre truc là, il est si lent…

-Père : Certes, il est vrai… Mais il est beaucoup plus sécurisé. Dans cette situation, vous êtes en posture de pouvoir vous défendre si jamais on nous attaque, alors que… les récents événements ont montré que le transport via troupes aériennes n’était pas le plus prudent.

-Oh, du genre, comme ces guignols de Fallin, c’est ça ? Kss kss~


La Sinistre avait lancé cette pique délibérément et sur un ton très provocateur, un grand sourire carnassier sur le visage en regardant Père, alors que Johnny soupirait face au comportement agressif de sa comparse. Mais à la déception de la femme Vortente, l’homme Méganium ne prit pas la mouche, restant calme et insensible aux remarques. Très désappointée de ne pas pouvoir trouver une trace d’amusement dans cette confrontation à sens unique, Devora perdit son sourire et reprit sa moue ennuyée, regardant de nouveau l’horizon comme un enfant qui ne savait pas quoi faire. Johnny, qui fumait tranquillement son joint, aspira une bouffée qu’il laissa échapper vers le Ciel, la traînée de fumée emportée par le vent et le mouvement de leur moyen de transport.

-Johnny : C’est quand même un drôle d’engin, que vous avez là… Il sort d’où, au juste ?

-Mère : Eh bien, c’est l’une de nos créations, à moi et à Père. Nous possédons tout deux une forte vocation magique, offensive pour sa part et défensive pour la mienne… Et lorsque nous combinons cette magie, nous sommes capables de faire des choses bien plus complexes, comme cette création par exemple.

-Je vois…


Johnny aspira du nouveau une bouffée de son joint, puis regarda les deux parents à tour de rôle.

-Magie offensive… Magie défensive… Magie créatrice...

L’homme Smogo regarda ce coup-ci Frérot, le jeune homme Macronium borgne et stoïque, qui avait un katana posé près de lui.

-Ainsi qu’un spécialiste du combat armé… Et je suppose une spécialiste du corps à corps à mains nues, n’est-ce pas ?

Le Sinistre avait ajouté ça en regardant Belle-Soeur, la jeune Roserade, qui se tenait juste à côté de Frérot. La femme prit un air plus qu’embarassé en étant désignée, rougissant complètement sans oser répondre. Enfin, Johnny regarda Fillette, qui répondit à ses yeux vitreux avec un regard malicieux et insouciant de jeune enfant.

-Et toi… Je sais pas trop, mais je dirais que tu es la pièce polyvalente, pour pouvoir assurer un peu tous ces rôles, non… ? C’est beau de voir une famille aussi complémentaire et bien équilibrée, même si ce n’est pas très naturel.

-Fillette : Hihihi, c’est vraiment gentil, je prends ça pour un compliment !~


Johnny fronça les sourcils, et la conversation s’arrêta dans un léger silence malaisant. Bien que les Sinistres avaient eux-même dû quitter les Stalkers, le fait que “Sechs” se révéla être une traître, une possession de l’un de leurs adversaires de l’époque, même si désormais l’un de leurs alliés… Rien à faire, l’homme Smogo ne pouvait qu’être suspicieux face à ces personnages. Il n’y avait rien de naturel chez eux, Johnny avait juste l’impression de parler avec des coquilles vides, et que la personne qui dirigeait ces marionnettes en cachette pouvait leur mentir ou cacher ses intentions très facilement via ces pantins. Rien que le fait que Johnny s’était rendu compte qu’il ne connaissait pas grand chose à l’époque de cette famille et leurs pouvoirs, lui montrait à quel point il faisait face à des inconnus, malgré leur statut d’alliés. Devora, elle, ne se sentait pas concernée par ces inquiétudes, bien trop concentrée sur le fait de s’ennuyer, et surtout perturbée de ne pas avoir pu faire équipe avec Blizza et Mirabelle également. Johnny la connaissait suffisamment pour savoir que briser le confort de cette femme Vortente la rendait particulièrement irrascible. Comme pour s’occuper et se défouler l’esprit, la Sinistre soupira et lâcha en grommelant :

-Devora : Et… le truc où on va là-bas, la mégalo-truc, ça ressemble à quoi au juste ? A part le côté énergie, électrique, et tous ces trucs barbants...

-Fillette : Eh bien… En fait, je sais pas vraiment moi-même, hihihi~


Johnny et Devora eurent une réaction étonnée face à cette réponse de leur interlocutrice, Johnny se permettant de prendre le pied dans la conversation, l’air sceptique.

-Johnny : Tu sais pas “vraiment” ?

-Fillette : Eh bien, j’y suis jamais allé moi-même, tu vois ! J’ai juste zieuté vite fait via les quelques données que j’ai réussi à filtrer et les informations que j’ai réussi à regrouper mais… Encore une fois, ils sont très reclus sur eux-même, seule l’énergie sort de chez eux ! Ils n’autorisent pas même le tourisme, il faut être un habitant officiel de l’archipel pour y pénétrer~

-D’accord… Donc on est en train de se faire chier à rejoindre un archipel difficile d’accès et isolé pour se retrouver bloqués à la porte d’entrée ? C’est pas ouf, comme plan, non ?

-Fillette : Roh, bon, dit comme ça, on est d’accord, ça vend pas du rêve… Mais ce n’est pas si noir qu’il n’y parait, je vous rassure ! Grâce à ça !


La jeune fille Germignon sortit deux petits étranges appareils, des petites puces électroniques à la forme particulière.

-Vous vous demandez sûrement comment ils contrôlent qui est un habitant et qui ne l’est pas, hein ? Oh, je le sens, vous trépignez d’impatience ! Qui ne le ferait pas, moi je suis en extase rien que d’y penser, hihihihi~ Eh bien, chaque habitant se voit intégrer dans le cerveau une puce un peu comme celle-ci, soit à la naissance, soit lorsque quelqu’un est estimé digne de confiance pour rejoindre l’archipel, mais cette solution est très rare et complexe. Celle-ci permet de “relier” le gijinka au système de défense, créant un équilibre : La personne donne une petite part d’énergie au système, est régi par ce dernier, et en échange, le système le protège et peut le reconnaître parmi des ennemis !

-Devora : Et tu as réussi à reproduire un truc aussi balaize ?!

-Ah euh… Eh bien, pas vraiment, hihihi~ Beaucoup trop compliqué avec le peu d’informations que j’avais. Mais après beaucoup de travail, j’ai réussi à reproduire la partie “identification” ! Grâce à ça, on pourra se faire passer pour des habitants de l’archipel, sans se faire tuer dès l’entrée !


L’ancienne Sechs confia les deux appareils aux Sinistres.

-Pour moi et ma famille, je me suis déjà chargée… d’intégrer la puce ! Mais pour vous, la caler à la racine de vos cheveux suffira. Par contre, vous emballez pas, le système aura beau vous reconnaître comme habitant, vous échapperez pas aux règles de la ville ! De ce que j’ai pu trouvé, c’est très rapide : Que ce soit via votre puce ou celle d’un témoin, si on vous voit faire un crime par rapport aux lois et règles de l’archipel, vous serez immédiatement neutralisé, voir abattu selon la gravité du délit, alors faîtes pas les zouaves, hein !

-Devora : Sigh… Définitivement, je vais vraiment me faire chier là-bas...


*BROUM*


https://www.youtube.com/watch?v=Gm2J__huP8o


Un grand coup de tonnerre vint mettre fin à la discussion, faisant sursauter Devora et Johnny par réflexe plus que par peur. En regardant vers là où ils se dirigeaient, les deux Sinistres purent voir que leur véhicule fonçait droit sur ce qui semblait être la définition même d’une tempête orageuse : Des nuages noirs et épais se tenaient au loin, tellement nombreux et entassés qu’on ne voyait plus l’horizon derrière eux. Le vent soufflait de plus en plus fort alors que des éclairs commençaient à tomber de partout dans cette zone orageuse sur laquelle le groupe fonçait, des coups de tonnerre résonnant de plus en plus en réponse au premier. Fillette afficha un grand sourire amusé, clairement excitée par la situation.

-Fillette : Hihihihi, parfait !~ On arrive enfin à destination~

-Johnny : Euh, attend, quoi ?

-Allez, on accélère ! Accrochez-vous !


Le véhicule sembla prendre un coup de sprint, donnant tout ce qu’il avait alors que Père et Mère lui transmettaient un maximum de magie, l’engin prenait une trajectoire très précise pour pénétrer dans la tempête. Johnny s’adressa à la fille Germignon l’air un peu désabusé et inquiet.

-Eh petite, t’es sûre de ton coup, là ? M’en fous de crever, mais quand même, là, c’est du suicide pour nous tous, non ?

-Fillette : Mais non, ne t’inquiète pas ! Cet orage n’est pas naturel, c’est une sécurité de l’archipel pour stopper les intrus ! Et il existe un trajet sûr à travers ce dernier que j’ai trouvé dans les données que j’ai récupéré !

-... Et si jamais tu t’es gourée sur les données ou tes calculs… ?

-Eh bien, dans ce cas, contente de vous avoir connu !


Johnny haussa les sourcils, désabusé et laissant tomber toute discussion, préférant soupirer en fumant son joint, acceptant son sort, alors que Devora affichait un grand sourire intéressé et carnassier.

-Hahaha, hahaha… Là, c’est tout de suite beaucoup plus amusant comme ça !

*BROUM*

Le vent se faisait de plus en plus fort, des éclairs tombant tout autour du petit groupe et de leur véhicule, tout visant à les effrayer plus que jamais. Mais malgré tout, aussi longtemps que la famille gardait le cap, rien ne les frappa, et ils se retrouvèrent même au fur et à mesure engouffrés dans un courant d’air qui les fit accélérer de plus en plus vite, jusqu’à finalement travers un épais mur de nuages noirs.

Et puis, plus rien. Plus un bruit, comme si l’orage avait disparu. Il n’y avait plus que le silence et un épais brouillard entourant le véhicule, seul le bruit de l’hélice résonnant en ce lieu. Malgré tout, Fillette maintint le cap, jusqu’à ce que l’engin arrive au niveau d’une île, avec juste une falaise, et un tunnel accessible en son centre. Le groupe y pénétra et quitta son moyen de transport, le véhicule magique disparaissant pour revenir à sa source, Mère et Père.


-Johnny : Mouais… Lugubre comme accueil.

En effet, le tunnel était vide, s’étendant sur une centaine de mètres ou deux, avec rien d’autre que des éclairages au plafond pour permettre aux arrivants de voir où ils allaient. Silencieusement, le groupe avança dans ce dernier, jusqu’à en atteindre le bout, où se trouvait une salle “d’attente” très terne, avec quelques bancs dispersés ci et là. Sur le mur du fond, tout était de métal et de câbles, d’étranges appareils étaient pointés vers le groupe, prêts à tirer à la moindre offensive de leur part. Et enfin, au centre de ce mur au niveau du sol, se trouvait un portail, semblant capable de détecter quelque chose au moindre passage, et qui conduisait à un beaucoup plus petit tunnel.

-Devora : Merde alors… C’est encore plus pourri que ce que je pensais, et je m’attendais au pire… On fait quoi maintenant ?

-Fillette : Hmm, je sais pas ! On attend, je suppose !


Quelques dizaines de secondes après la proposition saugrenue de la jeune fille Germignon, un scanner rouge sortit du mur et sembla analyser les sept arrivants de haut en bas, avant de disparaître une fois sa tâche terminée. Puis une voix robotique émana du mur :

-??? : Habitants reconnus comme membres officiels de la Cité des Lumières. La famille Perkins au complet. Heureux de vous revoir. Vous pouvez entrer.

Sans plus de vérification ou de célébration, la voix s’arrêta, Johnny regardant Devora puis Fillette l’air clairement détaché de la situation.

-C’est presque trop simple.

-Fillette : Parce que je vous ai mâché le travail, bande d’ingrats ! Allez, hop hop hop, on entre !

-Devora : Pff, quelle plaie… J’ai juste envie de rentrer à Shibusen, là…


Sans aucune motivation, Devora et Johnny pénétrèrent à travers le portail, qui ne sembla pas réagir négativement à leur passage, puis dans le petit tunnel derrière lui, la famille les suivant. Puis finalement, après quelques mètres à avoir traverser ce dernier, le groupe déboucha enfin sur ce qui semblait vraiment être l’archipel, alors qu’une immense lueur blanchâtre les aveuglait à la sortie du tunnel. Puis finalement, quand leurs yeux s’habituèrent à cette forte luminosité, les deux Sinistres restèrent bouche bée devant ce qu’ils virent. La Cité des Lumières.


https://www.youtube.com/watch?v=-DbLoPEAyxA

Une musique électrique résonnait dans toute la ville, qui était complètement surnaturel pour le petit groupe. Des immeubles éclairés de néons, malgré qu’il fasse jour, s’élevaient de partout, leur structure étant bien plus avancée que celle à laquelle était habituée Devora ou Johnny. Mais ce qui était encore plus choquant, c’était l’ambiance des lieux. Des feux d’artifices s’élevaient partout dans les airs, alors que dans la rue, plein de Gijinkas, principalement de type Elektrik ou Acier et dans des combinaisons ou tenues extravagantes, dansaient dans les rues. Il y avait des parades partout, des personnes s’éclatant directement dans la rue, sur les toits les plus bas, partout où c’était possible de danser. Chaque bâtiment semblait destiné au divertissement ou au plaisir, avec des bars, des discothèques, des casinos à chaque coin de rue. Tout semblait dans une extrême démesure : Des piscines sur les toits ou dans les “jardins”, des machines à sous directement dans certaines ruelles, il y avait même des immenses écrans projetant des spectacles, clips, et autres contenus qui frappèrent les Sinistres d’un grand coup de choc “culturel”. Même Fillette était perturbée par ce spectacle irréel.

-Fillette : Euh… Okay, j’avoue, je ne m’attendais pas à ça.

Devora, elle tremblait légèrement, alors qu’un sourire carnassier se décrivait petit à petit sur son visage.

-Devora : Mais attendez, cet endroit… EN FAIT, IL EST TROP BIEN !
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Annie Panda
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MessageSujet: Re: Archipel des Lumières   Archipel des Lumières EmptyMer 16 Sep - 19:02

https://www.youtube.com/watch?v=wCD70yQQjA0

Cela faisait déjà un petit moment que le groupe avait rejoint la ville des Lumières, et pourtant, rien ne semblait s'arrêter, les musiques s'enchaînant les unes après les autres, des dizaines de gijinkas étant toujours là pour danser à chaque nouveau son. Afin de mieux couvrir la ville et d'être plus discrets, Fillette avait dispersé tout le reste de sa famille en éclaireur dans la ville, Devora et Johnny restant avec la jeune fille Germignon. Après une recherche jusqu'à alors peu fructueuse, l'ancienne Sechs était finalement tombée sur un vieux panneau tout abîmé, en contraste complet avec le mur lumineux du bar sur lequel il avait été fixé. Il s'agissait d'un panneau présentant les règles de la ville. Fillette prit un air perplexe, parlant plus fort que la moyenne pour que sa voix reste audible malgré la musique aussi puissante qu'omniprésente.

-Fillette : Pas d'acte de violence, pas de meurtre, pas d'agression, rien de non-consentant... Ah, et pas de triche. Venant d'un système aussi rigoureux je m'attendais à des centaines de règles complexes. Mais c'est étonnamment léger...

La déception de l'ancienne Neuf était grandissante depuis son arrivée dans la Ville des Lumières, et était visible à la vue de sa moue renfrognée. Johnny, lui, soupira d'aise en voyant que fumer n'était pas interdit, et entama immédiatement un joint qu'il gardait en réserve dans sa poche.

-Johnny : J'avoue que c'est spécial. J'ai l'impression que le système se moque bien de si tu te bourres la gueule, te pourrit la santé, ou que tu te balades à poil dans la rue. Tout ce qui l'intéresse, c'est si tu mets en danger la ville ou la vie d'autrui. En admettant que ça reflète la vision des habitants, au moins, ça colle à ce qu'on voit autour de nous. Des mecs et des meufs qui s'en foutent des responsabilités, ouverts d'esprit, et qui veulent s'éclater sans qu'on leur prenne la tête. Difficile d'imaginer que des gugusses pareils se mêleront volontairement à la guerre.

-Fillette : Je suis d'accord... Mais il reste une piste à vérifier, en la personne du système lui-même ! Si on pouvait se renseigner de plus près, je suis sûre qu'on pourrait voir si ce dernier possède des failles... Oh ça y est, ma motivation revient, hihihihi~ Allez, hop, Johnny, Devora, allons-y !

-Johnny : Devora s'est barrée.


Fillette resta bloquée dans son exclamation d'extase face à cette information, constatant effectivement que la femme Vortente ne les suivait plus. Le sourire de la fille Germignon se transforma rapidement en air boudeur.

-Fillette : Evidemment, ça devait bien arriver à un moment... J'aime pas trop l'idée qu'elle soit toute seule vu les règles. Je l'ai suffisamment vue chez les Stalkers pour savoir qu'elle peut vite devenir violente et dangereuse quand elle s'y met. Il faut vite la retrouver !

-... Ouais, sûrement... La connaissant, au moins, ce sera simple. Je sais parfaitement dans quel genre d'établissement elle est allée se fourrer.



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https://www.youtube.com/watch?v=Adee0zOHQkc

Si l'ambiance présente dans les salles d'arcade ou les casinos était sensiblement différente de l'extérieur, l'esprit restait cependant le même. Une musique d'ambiance entraînante bien que nettement moins forte, des gijinkas en tenue extravagante partout, et de la démesure à ne jamais s'arrêter. Et c'était notamment le cas de l'établissement actuel, le "Tek Nek". Mixant sans parcimonie les différents styles de jeu, que ce soit de casino, d'arcade, ou d'autres bien plus exotiques, tous étaient en train de parier et jouer, le tout sous la tutelle de la musique d'un DJ Elekable, dans un coin de l'immense ensemble de pièces. Tous étaient en train de faire quelque chose, ne semblant jamais s'arrêter : Soit ils buvaient au bar, soit ils jouaient, soit ils regardaient des gens jouer. Et le tout, avec des paris constants à gauche à droite. Tout se misait, de l'argent, des tournées à payer, des vêtements à retirer, des gages à réaliser, ou des choses parfois bien plus atypiques et importantes. Il y avait même certains spectateurs de parties de jeu qui misaient entre eux sur l'éventuel gagnant. Au centre de tout ceci se trouvait une estrade de plusieurs dizaines de mètres de diamètre, où se trouvait le jeu "star" du jour. Ce dernier était provisoire et changeait tous les soirs à Minuit, et attirait le plus gros morceau de la foule et des paris. A l'heure actuelle, il s'agissait d'un jeu très particulier, le "Air Hockey". Mais bien sûr, tout en démesure, la table de jeu, en plus d'être très grande, était recouverte de néons et brillait de mille feux. Et surtout, les deux joueuses s'y tenant actuellement étaient loin d'être des débutantes n'ayant jamais touché un palet. D'un côté se tenait une magnifique femme Luxray, à l'air rebelle et désinvolte, alors qu'en face se tenait une femme Pharamp, tout aussi belle, mais nettement plus élégante et langoureuse. A côté de la table, dans une zone leur étant réservée, se trouvait deux autres gijinkas, un Posipi du côté "rouge" et avec des "plus" de la table et une Negapi du côté "bleu" et avec des "moins", et faisant chacune office d'arbitre impartial pour chacun des deux camps s'affrontant actuellement.

Images:

-Posipi : Oh là là, Mix, cette partie est sensationnelle, n'est-ce pas ?!

-Negapi : Tout à fait, Lix, de redoutables adversaires, hihihi ! Rien d'étonnant venant de deux membres du trio Anarchy !


Les jumeaux dénommés Mix et Lix possédaient chacune un micro attaché à leur oreille, afin de pouvoir commenter la partie en plus de l'arbitrer. Et ils n'avaient pas tort, la partie qui se déroulait sous les yeux du public ébahi était monstrueuse. Le palet fluorescent filait sur le terrain à une vitesse absolument vertigineuse, sans jamais s'arrêter ni pour autant sortir du terrain, attestant de la maîtrise totale du jeu par la femme Luxray et la femme Pharamp. Sa couleur lumineuse changeait en bleu ou en rouge en fonction de si il passait dans le camp de l'un ou de l'autre, et si cela devait d'habitude aider les joueurs à se repérer, ici, le palet allait tellement vite que cela en devenait une alternance de couleurs presque épileptique. Cependant, les deux femmes n'en démordaient pas, bougeant leur bras à toute vitesse pile à là où il fallait comme si elles savaient pertinemment où aller arriver le projectile la seconde d'après. Face à ce niveau de jeu surhumain, les gens étaient impressionnés mais pas surpris, puisqu'il s'agissait de deux membres du trio Anarchy, l'un des groupes de joueurs le plus redoutable de la ville. Ils excellaient dans à peu près tous les jeux, et si les deux femmes s'affrontant actuellement étaient incroyables, leur membre le plus fort était celui actuellement sur le banc de touche, en train de regarder le match les bras croisés et l'air satisfait, intrigué de savoir laquelle de ses amies aller gagner et surtout perdre à ce jeu effréné. Il s'agissait d'un homme Magnézone assez jeune et à la tenue assez excentrique, et semblait bien décontracté et confiant en ses compétences.

Image:

Alors celui-ci affichait un grand sourire, marmonnant un "ça va se jouer maintenant" comme si il avait le temps d'analyser la partie malgré la vitesse de jeu, le palet accéléra soudainement comme si l'une des deux joueuses avait donné un coup de sprint, les deux femmes étant plus concentrées que jamais. Et soudain, le palet disparut dans un bruit bruyant et électrique, les spectateurs n'ayant pas du tout eu le temps de voir de près ou de loin où le palet avait bien pu atterrir. Mais les arbitres, eux, l'avaient vu, et énergétiquement, le Posipi leva la main comme pour donner une indication.

-Mix : Terminé ! La victoire revient à la Pharamp, Nara Tudy !

-Lix : Le gage de strip tease est donc pour son adversaire, Evelyn Noray !

-Putain !


La femme Luxray, Evelyn, clairement enragée par sa défaite, lâcha son poussoir et croisa les bras, l'air sombre. La gagnante, Nara, elle se permit de rire doucement, très satisfaite de sa victoire, et se permit de lâcher malicieusement et sensuellement à son adversaire.

-Nara : Dommage pour toi, c'est moi qui gagne ce coup-ci~ Allez, retire nous quelque chose, fais un peu baver le public~

-Evelyn : Gnagnagna... Tss, t'inquiète, t'es la prochaine à y passer, je te le promets...


De mauvaise humeur, Evelyn exécuta cependant son gage en soupirant, retirant sa veste déjà très légère, de manière lente et provocatrice alors que le public, homme comme femme, pousser une ovation lubrique pour l'encourager dans son geste. Alors que sa veste descendait de ses bras pour finalement tomber complètement, la femme Luxray se retrouva complètement torse nu, cachant sa poitrine avec ses bras croisés et l'air légèrement embarrassé. L'homme Magnezone afficha un petit sourire amusé et lâcha d'une voix très particulière et posée.

-En tout cas, vous avez assuré, les filles, et m'avez donné envie de faire une ou deux parties... Allez, à mon tour~

L'homme Magnézone s'avança aux devants de la table, prenant la place de la femme Luxray qui la lui céda en soupirant, restant les bras croisés et de mauvais poil. La femme Pharamp eut un air très intéressé et demanda suavement à l'homme Magnézone.

-Tu veux peut-être essayer de me déshabiller aussi, Nono ?~

-C'est tentant... Mais ne monopolisons pas la table non plus. Si ça se trouve, quelqu'un veut se mesurer à moi en ce moment-même, il faut être généreux et leur laisser une chance~


Nara prit un air amusé à cette remarque, et rejoignit son amie dénudée pour la taquiner encore un peu, alors que la fille Negapi affichait un grand sourire jovial et se tournait vers le public les entourant.

-Lix : Et c'est maintenant autour du troisième et dernier membre du trio Anarchy, Nova Tudius, de briller à ce jeu !

-Mix : J'espère que vous n'avez pas été trop soufflé par le niveau de nos deux précédentes joueuses, car avec lui, ce sera la même chose !

-Mais pour ça, il lui faut un concurrent... Un challenger... Prêt à y perdre ses vêtements possiblement...

-Est-ce que l''un de vous est prêt à relever ce défi ?!


Dans un premier temps, il n'y eut pas de réponse immédiate, beaucoup réchignant à l'idée d'affronter un tel adversaire. Ils avaient beau aimé le jeu et la luxure des gages, ce défi était beaucoup trop insurmontable pour eux. Nova sembla un peu déçu, s'apprêtant à se rabattre sur son amie Pharamp bien qu'il l'ait déjà affronté plein de fois, quand soudain, une voix singulière émana du public.

-Puisque que personne d'autre n'a les paires pour le faire, je vais me lancer, kss kss~

L'homme Magnézone afficha un air intrigué et intéressé à la fois, alors qu'il regardait s'approcher de la table, en face de lui, une femme Vortente au sourire carnassier, et à la tenue plus que verte. Nova afficha un petit sourire amusé.

-Nova : Effectivement, tu as le mérite d'avoir plus de courage que les autres ici présent... A moins que ce soit de la témérité ?~ En tout cas, j'adore ta tenue, très exotique !

-Devora : Merci, kss kss~ C'est une bonne chose que tu l'apprécies, parce que c'est pas elle qui va disparaître à la fin de la partie~

-Oh oh, ah oui ?~


La curiosité et l'appétit de jeu de Nova semblèrent décupler face à cette provocation, alors que Lix, qui était du côté "bleu" de Devora, lui lâcha amicalement.

-Lix : Comment on doit t'appeler ? C'est la première fois que je te vois ici~ Ca peut être un nom de scène, si tu veux, pas forcément ta véritable identité !

-Devora B... Perkins ! Mais vous pouvez me surnommer la Sinistre !

-Mix : Ooooh, la Sinistre contre l'Anarchiste ! Voilà un duel qui vend du rêve rien qu'au titre !

-Lix : N'oubliez pas, le perdant devra retirer une partie de ses vêtements en cas de défaite, et ça se joue en une seule manche gagnante !

-Vous êtes prêêêêêêts ?


Au même moment, Johnny et Fillette arrivaient dans la pièce principale, l'homme Smogo remarquant sa coéquipière en train de se mettre en place sur la table de Air Hockey. Il soupira, l'air blasé.

-Johnny : Bon bah, c'est trop tard. Elle est dans le jeu, maintenant.

-Lix : PARTEZ !



https://www.youtube.com/watch?v=f0fQGHz0raI

Sans plus attendre, le palet partit au centre brutalement depuis son slot au centre de la table, glissant et rebondissant lentement alors que Nova et Devora se fixaient dans les yeux, scrutant ce que l'autre allait faire. Puis finalement, la femme Vortente tenta une offensive, tapant de toutes ses forces dans le palet en visant plus ou moins efficacement le "but" de l'adversaire, n'essayant même pas de la faire rebondir sur les murs néons du terrain. Nova fronça les sourcils, et répliqua brutalement, le palet rebondissant et allant directement dans le but de la Sinistre, qui perdit instantanément. L'homme Magnézone afficha un air un peu déçu, alors que Lix levait la main.

-Terminé ! La victoire revient au Magnézone, Nova Tudius !

-Mix : Le gage de strip tease est donc pour son adversaire, Devora Perkins !

-Devora : Kss kss, génial... On recommence, hein !


Sans hésiter une seule seconde, Devora retira une de ses manches, un grand sourire à la fois sadique et amusé au visage, alors qu'elle regardait intensément Nova, ce dernier étant un peu décontenancé mais acceptant de se remettre en position pour l'affronter.

-Tu es encore plus fort que je ne le pensais... C'est vraiment extra, kss kss~

-Nova : Et toi... Rassure-moi, tu t'y connais à ce jeu, hein... ?

-Voyons !

-Mix : Vous êtes prêêêêêêts ?


Devora gloussa légèrement, son sourire carnassier arrivant à grandir encore plus, et elle lâcha d'une voix malicieuse :

-Je n'y ai jamais joué de ma vie~

-Lix : PARTEZ !


Le palet repartit de plus belle, Nova fronçant les sourcils et se retenant volontairement de jouer agressivement, afin de jauger son adversaire. Celle-ci se contentait cependant de renvoyer le palet de toutes ses forces, en visant en ligne droite à chaque fois. L'homme Magnézone commença à être agacé, et répliqua finalement, marquant du premier coup, Devora prenant un air étonné en voyant cela.

-Devora : Putain, c'est dingue... ENCORE !

Sans même laisser aux arbitres le temps d'annoncer, Devora retira sa deuxième manche et se remit en position, Nova de plus en plus désabusé. Il était de toute évidence tomber sur une accroc au jeu, au point d'insister même sur un truc qu'elle ne maîtrise pas du tout. Tant pis pour elle. Nova se remit en position, et à la manche suivante, frappa le palet le premier, la mettant immédiatement dans le but de Devora. Mais celle-ci continuait à sourire, de plus en plus bizarre alors qu'elle retirait sa robe de lianes sans la moindre honte ou hésitation.

-Encore~

-...


Et les parties s'enchaînèrent ainsi, le public désormais aussi désabusé que Nova à présent. Seuls les plus lubriques des spectateurs semblaient légèrement intéressés à la vue du corps de la femme Vortente, alors que celle-ci perdait ses vêtements un à un. Mais même eux, face au manque de sensualité et d'embarras de Devora, décrochaient peu à peu, alors que la femme Vortente ne pensait plus qu'à jouer.

-Devora : Encore ! Encore ! Encore !

-Nova : Non, c'est terminé.


Tout s'arrêta d'un coup pour la femme Vortente, qui haussa les sourcils, clairement désappointée.

-Hein ? Mais pourquoi ? Je veux encore t'affronter, je suis sûre que je vais t'avoir ce coup-ci !

-La raison est pourtant évidente. Tu n'as plus rien à miser, je te rappelle.


Et Nova avait raison. Devora n'avait plus le moindre vêtement sur elle, celle-ci ne s'en rendant compte que maintenant tellement elle était absorbée par la partie. Elle perdit son sourire et bégaya :

-Devora : Mais, mais...

-Nova : C'est bien d'avoir la folie du jeu, j'admire ça... Mais si tu n'as pas le niveau derrière, si tu joues sans la moindre chance de gagner, cela n'a plus aucun intérêt. Je suis lassé de ce jeu, maintenant, de toute façon. En tout cas, tu avais raison. Un véritable "sinistre".


Nova commença à quitter la table alors que les gens rigolaient et se moquaient suite à sa dernière remarque, alors que Devora baissait le regard, toujours nue, et serré les poings, tremblante. Fillette grimaça. C'était ce qu'elle craignait, à pousser trop loin le jeu, elle s'était mise dans une situation humiliante et énervante pour elle. Cela ne faisait aucun doute, elle allait craquer, il fallait intervenir. Mais alors que Fillette s'apprêtait à le faire, un bras la stoppa. Celui de Johnny, qui restait calme pour sa part et avait très bien compris ce que comptait faire l'ancienne Sechs.

-Johnny : Tu vois, ma petite... Ta réaction est exactement la preuve que contrairement à ce que tu disais, tu ne connais pas du tout Devora.


https://www.youtube.com/watch?v=yM4PHKJ4MQA

Suite aux paroles de l'homme Smogo, la femme Vortente sembla les appuyer en relevant un regard déterminé vers son adversaire, Nova. Sa voix résonna alors dans la pièce, son sourire carnassier de retour.

-Devora : Eh bien, si je ne peux pas me déshabiller davantage... On a qu'à passer à une mise plus grosse et plus intéressante~

-Nova : Hein... ? Tu m'as pas compris ou quoi ?


L'homme Magnézone se tourna vers Devora, l'air sombre, et lâcha d'une voix un peu irritée :

-J'ai dit que tu m'avais lassé, je ne veux plus t'affronter. Et puis, tu penses à quoi au juste, comme "plus grosse mise", hein ?

-Devora : Toi et moi~


Nova prit ce coup-ci un air étonné, alors que le sourire de la femme Vortente était de plus en plus sadique.

-Celui qui perd "appartiendra" à l'autre pendant... Disons, vingt-quatre heures ! Le perdant deviendra le larbin, l'esclave, la petite "chose" du gagnant, et ce dernier pourra lui demander tout ce qu'il veut ! Tant que c'est légal, bien entendu !

Malgré l'échec cuisant de la Sinistre lors des précédentes manches, la mise était bien trop intéressante pour que le public et Nova lui-même ne soient pas immédiatement captivés à nouveau par la femme Vortente.

-Nova : ... Tout ce qu'il veut ? Genre, tu as conscience de la mesure de tes propos ? Je te préviens, si tu perds, je ne me retiendrais pas dans ma façon de profiter de la mise... Vraiment n'importe quoi ?

Devora cacha avec ses bras ses parties intimes dont elle n'avait rien eu à faire jusqu'à présent, et se dandina légèrement en sortant la langue, clairement provocatrice.

-N'importe quoi, kss kss~

Le public laissa échapper une nouvelle ovation lubrique, Nova comprenant maintenant son petit jeu. Avec une mise aussi incroyable, l'homme Magnézone ne pouvait juste plus refuser de jouer, il en allait de sa réputation publique de joueur.

Tu es prête à aller jusque là pour l'appât du jeu, hein... Très bien, tu as gagné. Tant pis pour toi.

Nova revint à la table, se mettant en garde en tenant son poussoir, alors que Devora affichait un sourire satisfait, semblant avoir obtenu ce qu'elle voulait. Johnny lui-même afficha un petit sourire en coin, pour une raison obscure. Les arbitres donnèrent le signal de départ, et Nova fronça vivement les sourcils.

*Vu la mise, je ne vais prendre aucun risque et y aller sérieusement. Une petite technique de l'angle droit dès le départ fera l'affaire, même un joueur confirmé aurait du mal à l'arrêter.*

Nova exécuta sa pensée, attaquant en premier et claquant le palet contre le mur, dans un angle droit parfait qui partit directement vers le but de la femme Vortente. Mais celle-ci, à la dernière seconde, changea immédiatement de visage, devenant tout à coup sérieuse, et avec une précision et un talent qui n'avaient rien à voir avec ce qui avait précédé, Devora renvoya le palet dans une contre-attaque parfaite, Nova trop surpris et sur le choc pour la voir venir et la stopper. Le palet fila directement dans le but de l'homme Magnézone, tout le monde étant sous le choc, et le Posipi lui-même ayant du mal à annoncer ce qu'elle venait de voir.

-Mix : Euh, eh bien... Hum... Terminé ! La victoire revient à la Vortente, Devora Perkins !

-Lix : Le... Le gage d'esclavage pendant 24 heures... est donc pour son adversaire... Nova Tudius !


Tout le monde fut d'abord bouche bée, mais ce choc se transforma vite en euphorie, en une véritable ovation joviale acclamant Devora. Nova était encore complètement abasourdi, alors que Evelyn et Nara s'approchaient de lui.

-Evelyn : Bah putain, elle t'a bien eu... Elle t'a laissé gagner tout du long pour te la mettre à l'envers sur une grosse mise. Une erreur de débutant de ta part, Nova.

-Nara : Amuse-toi bien avec elle du coup, esclave~ A dans vingt-quatre heures~


Le femme Pharamp gloussa alors que la femme Luxray récupérait sa veste et s'en allait avec son amie, laissant l'homme Magnézone désabusé seul. Il soupira et s'approcha de Devora, qui s'était approchée tranquillement de Johnny et Fillette qu'elle avait remarqué, alors qu'elle se rhabillait tranquillement. Nova soupira et s'inclina devant la femme Vortente.

-Nova : Bien joué, tu m'as bien eu. Je suis tout à toi pour ces prochaines vingt-quatre heures...

-Devora : Ahahahah, super ! Mais ne t'inquiète pas, je vais pas trop te malmener, personnellement, la satisfaction de la victoire m'a déjà plus que ravie ! Cependant, j'aurais quand même un truc à te demander...

-Nova : ... Quoi donc... ?


La femme Vortente adressa un regard fier d'elle et satisfait à Johnny et Fillette, comme si elle avait accompli un grand exploit, puis elle se tourna vers l'homme Magnézone et lâcha :

-Eh bien... Nous aurions besoin d'un petit guide personnel~
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MessageSujet: Re: Archipel des Lumières   Archipel des Lumières EmptySam 19 Sep - 1:15

https://www.youtube.com/watch?v=vXv-DmWm9Hs

Le Soleil avait beau se coucher à l'horizon, cela était à peine perceptible au sein de la Ville des Lumières. La seule différence notable était que les néons étaient plus forts, et donc, la cité encore plus colorée. C'était comme si l'énergie utilisée dans ces lumières était adaptée pour fournir toujours la luminosité, quelque soit la période de la journée, ce qui donnait à ce lieu un statut presque intemporel. La musique était bien plus calme à ce moment-là de la journée, puisqu'il s'agissait en général, pour la majorité des personnes, du moment où tout le monde mangeait des repas copieux aux restaurants du coin. Une brève et éphémère pause dans cette folie sans fin, existant seulement pour permettre aux gijinkas de reprendre leurs forces alors que la "nuit" tombait progressivement. Au milieu de cette ambiance devenue presque mystique et envoûtante, un homme Magnézone guidait d'autres gijinkas parmi la foule, en la personne de Fillette, Devora et Johnny. Nova Tudius, grand joueur du trio Anarchy, conduisait ses suiveurs vers le centre de la ville, après leur avoir déjà présenté le reste des quartiers importants de la ville.

-Nova : Je suis intrigué tout de même... Vous avez besoin d'un guide de la ville alors que vous êtes de leurs habitants ?

-Devora : Eh bien...


La femme Vortente regarda discrètement Johnny et Fillette, l'homme Smogo et la fille Germignon répondant avec des regards bien difficiles à interpréter, alors que l'ancienne Stalkeuse répondait avec un soupçon d'improvisation à l'homme Magnézone.

-C'est un peu compliqué, mais... En gros, nous sommes tous nés ici, et avons vécu ici... Mais il y a de très longues années, nous avions pris un peu notre "envol" entre temps et vu que la ville a pas mal évolué cette dernière décennie, eh bien, on voulait se mettre à jour !

-Nova : Hmm, ce n'est pas fréquent ça, que des personnes décident de partir d'ici aussi longtemps... Et encore moins d'y revenir...


Le membre du trio Anarchy sembla réfléchir pensivement un instant, puis continua finalement, la voix tranquille :

-Mais bon, ce n'est pas jamais arrivé non plus, et ça explique pourquoi je ne vous connaissais pas jusqu'alors malgré ton niveau de jeu incroyable, Devora~ Et puis, c'est vrai que la ville est en évolution constante, je ne dois pas m'en rendre compte vu que je la vis au jour le jour, mais pour des personnes s'étant longuement absentées comme vous, ça doit vraiment se remarquer. Vous vous souvenez du système de la ville, du coup ?

-Johnny : Hmm... Vite fait...


L'homme Magnézone eut un petit sourire en coin et lâcha malicieusement :

-Je vois... Va pour un brin de révision alors~

Alors qu'il disait cela, Nova arrivait finalement au centre de la ville, face à un bâtiment que les Disciples n'avaient pas vu jusque là car caché par le coin de la rue. Alors que le guide conduisait d'avancer jusqu'au dit bâtiment, suivi innocemment par Devora qui s'en moquait un peu, Johnny, lui, se figea quelques instants face à ce qu'il pouvait voir, Fillette s'arrêtant aussi, un grand sourire émerveillé aux lèvres.

-Fillette : Je vois... C'était donc ça, leur secret...

Au sommet de la tour se dressant devant eux, qui formait un véritable bastion technologique inaccessible, se trouvait un immense rond métallique, à la surface absolument lisse sur tout son diamètre. Johnny, malgré la surprise, ne comprit pas tout de suite ce que Fillette sous-entendait par là, alors qu'ils rattrapaient tout deux leur guide. Celui-ci s'arrêta devant le bâtiment, et devant la porte de celle-ci, barricadée, avant de lâcher calmement.

-Nova : Bon, je suppose que vous vous souvenez au moins de la Géode, n'est-ce pas ? Cette boule... C'est notre plus grande création, à nous, l'archipel des Lumières. Ce qui permit notre développement, notre technologie de plus en plus prolifique... Une machine autonome, sans ouverture, sans connexion avec l'extérieur, qui ne fait qu'émettre ce qu'elle doit émettre dans des appareils conçus pour ne réagir qu'à elle.

Fillette était bouche bée, n'en croyant pas ses yeux. Pas étonnant que ses tentatives de piratage avaient échoué. Il n'était juste pas possible de hacker ce système. C'était une machine autonome, dénuée de données, programmer à un usage unique et presque mécanique. Les règles étaient si vieilles pour cette raison : On ne pouvait pas les changer, car l'objet les contrôlant ne pouvait être mis à jour. Et même si on pouvait essayer de corrompre les appareils récepteurs, ils étaient mis à jour si régulièrement, via l'énergie de la ville, que ce serait un acte vain, et surtout suicidaire si le système le repérait. D'une certaine façon, c'était le système de défense parfait, non piratable, sûrement indestructible vu la matière, et qui de toute façon, vous réduirait en charpie avant que vous ayez le temps de tenter quoique ce soit d'agressif directement.

-Fillette : On s'inquiétait pour rien... Il n'y a vraiment rien à craindre du côté de ce système...

-Nova : Hmm ?

-Non, non, rien~ Je suppose qu'accéder à cette tour est prohibée ?

-Pas vraiment... Mais la sécurité y est très très forte. Il y a un vérificateur d'identification notamment, et c'est surarmé, le moindre geste de travers coûterait la vie à l'inconscient faisant l'idiot là-dedans. C'est strict au point que personne n'ose y aller, un simple contact physique avec les machines peut être considéré comme une agression méritant la mort.

-Johnny : Et cette "Géode" est fermée aussi à l'intérieur ?

-Bien sûr, la machine, après avoir été estimée valide, a été scellée à jamais, sinon quoi, on ne pourrait pas dormir sur nos deux oreilles comme actuellement. Cette tour est juste là pour soutenir la boule, et dissuader les curieux de s'en approcher. Mais en soi, la Géode se débrouille très bien toute seule. Tout ce dont elle a besoin est d'énergie, et elle en a plus qu'il ne lui en faut en ce moment.

-Il n'y a donc personne là-dedans ?

-Non, pas que je sache. Pas comme on y servirait à quoique ce soit à part de cible.... Vous aviez besoin d'autres rappels ?


Johnny et Devora regardèrent Fillette, qui hocha négativement la tête. Puis la femme Vortente afficha un grand sourire carnassier, et lâcha malicieusement à Nova :

-Nope, c'est tout bon, kss kss~ Tu auras fait un très bon guide, merci beaucoup !

-Nova : De rien, voyons... Et maintenant, du coup ?

-Oh, bah... J'ai encore une bonne vingtaine d'heures un esclave à ma botte, non ?~


L'homme Magnézone eut un air légèrement inquiet tout à coup, alors que la femme Vortente affichait un air sadique.

-On va profiter de ce temps pour s'amuser un peu, kss kss~


___________________________________________________________________


-Hehe, comme prévu, mes calculs correspondaient parfaitement au chemin qu’il fallait emprunter.

Alors qu’elle prononçait cette phrase, une femme-Arbok qui portait une blouse de scientifique au-dessus de sa robe mauve posait pied sur la falaise de l’unique île visible à l’horizon. Aux côtés de la scientifique se trouvaient un homme Hypnomade qui posa pied sur la terre ferme sans dire un mot et une adolescente aux longs cheveux bleus et aux vêtements ornés de runes rouges qui semblait presque malade et qui déclara d’une voix tremblante :

-Kyogre : J’ai bien cru qu’on allait y passer, moi. Comment tu pouvais être sûr qu’il fallait foncer dans l’orage à cet endroit précis ?

-La certitude n’était pas une option mais un esprit comme le mien peut nous rapprocher de cet idéal.


La femme-Arbok avait émit un léger sifflement railleur après avoir prononcé cette phrase, visiblement satisfaite de prouver à tout le monde qu’elle avait raison. Au même moment, un Gijinka plus imposant que les autres se posa près d’eux et replia ses larges ailes noires. Tout le monde se tourna vers lui comme s’ils attendaient ses instructions et un large sourire carnassier se forma sur ses lèvres alors qu’il déclarait :

-Dès : Nous n’avions rien à craindre depuis le début. Au contraire… Ce sont eux qui devraient craindre la destruction imminente de leur paradis.
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MessageSujet: Re: Archipel des Lumières   Archipel des Lumières EmptySam 19 Sep - 15:42

https://www.youtube.com/watch?v=GcbgXWQ5P-4

Le groupe de Destructeurs avançait silencieusement dans le tunnel de la falaise, chacun regardant autour d’eux comme s’ils cherchaient quelque chose, jusqu’à ce que Kyogre déclare d’une voix terne :

-Honnêtement, je m’attendais à autre chose.

-Nelly : Tss, ce n’est pas le moment d’être médisant, nous sommes à peine arrivés. Peut-être que cet archipel nous réserve de belles surprises.

-Conwell : J’ai en effet le sentiment qu’on va en avoir, héhé...


Dès acquiesça tranquillement, l’air sûr de lui, avant de déclarer, d’une voix posée comme s’il n’attendait aucune réponse :

-Nous savons tous très bien pourquoi nous sommes là. Nous sommes dangereux mais pas imprudents.

Alors qu’il terminait sa phrase, le groupe arriva au bout du tunnel et entra dans la salle d’attente qui permettait aux citoyens de l’archipel d’accéder à la ville des Lumières. La femme-Arbok lâcha un “ooh” intéressé en regardant de loin les câbles et les appareils au fond de la pièce tandis que les autres semblaient bien moins intéressés. Au bout de quelques secondes, un scanner sortit du mur pour scanner chacun des Destructeurs pour ensuite disparaître aussi rapidement qu’il était apparut, une voix robotique résonnant dans la pièce :

-Accès refusé. Interdiction d'entrer. Toute agression ou tentative d'entrée sera punie de mort.

Le groupe resta à nouveau silencieux pendant quelques secondes, alors qu’une silhouette inquiétante se formait derrière eux, dans le tunnel.

-Dès : Tss, on va avoir besoin de tes compétences, Goya.

À ce moment, la silhouette s’approcha pour être en pleine lumière, dévoilant une femme à la peau sombre et aux longs cheveux noirs, dont le corps était à peine caché par un voile mauve.

Spoiler:

Elle acquiesça sans un bruit, une odeur désagréable commençant à se dégager de son corps alors qu’elle répondait :

-Cela ne me prendra pas plus de quelques secondes.

D’un coup, le corps de la Grotadmorv se changea en une épaisse bouillie pestilentielle qui se projeta vers les machines qui devaient défendre le portail pour les attaquer. Mais à peine l’agression fut-elle lancée que la bouillie s’écrasa contre un champ de force jusqu’alors invisible, un véritable bouclier Anti-Maj présent sur absolument toutes les machines depuis tous les angles. La voix robotique parla à nouveau.

-Agression confirmée. Elimination.

Avant même que Goya puisse réagir, une véritable pluie de lasers jaillirent des machines, mitraillant leur cible avec des tirs d’une vitesse et d’une précision parfaitement calculées pour que la cible ne puisse les esquiver. Si la femme Grotadmorv crut un bref instant pouvoir y échapper via sa forme de bouillie, le premier laser la transperçant eut l’effet d’un électrochoc, retirant en l’espace d’une demi-seconde toute trace de magie en elle. Forcée de reprendre sa forme normale, Goya se fit transpercer par des dizaines et des dizaines de lasers impitoyables, faisant de son cadavre déjà décédé un véritable gruyère. Puis une fois le corps réduit en bouillie, les tirs s’arrêtèrent, et le bouclier fut de nouveau invisible, sans aucun commentaire supplémentaire de la part de la voix robotique. Dès haussa les sourcils, sans avoir l’air pour autant surpris avant de déclarer :

-Bon, tout se passe comme tu l’avais prévu, Nelly.

Conwell fronça les sourcils sous son masque. Son sourire avait immédiatement disparu en voyant Goya se faire massacrer sans vergogne par le système de sécurité de l’archipel.

-J’imagine qu’il était nécessaire de voir ce système à l’oeuvre pour en comprendre le fonctionnement, mais même moi j’avouerais que c’était un peu vache comme approche.

Dès haussa les épaules, l’air peu concerné. Il s’apprêtait à expliquer son choix mais Nelly fut plus rapide, la scientifique trépignant sur place alors qu’elle répondait d’une voix excitée :

-Mais non, mais non, il fallait bien vérifier si ma théorie était exacte ! Aaaah, c’est si satisfaisant…

La scientifique avait prononcé cette dernière phrase avec une pointe d’extase dans sa voix qui fit frissonner Kyogre, un air de dégoût s’affichant clairement sur son visage sans qu’elle fasse le moindre effort pour le cacher. Dès acquiesça légèrement avant de répondre :

-Je pensais qu’une forme liquide ou gazeuse pouvait détruire les appareils donc j’espérais ne pas l’envoyer au casse-pipe. C’était soit elle, soit nous de toute façon.

-Conwell : En attendant, ça ne nous avance pas beaucoup sur la façon de passer ce système de sécurité.


L’ancienne Légendaire acquiesça pour confirmer les propos de l’Hypnomade avant de surenchérir :

-J’ai pas vraiment envie qu’on essaie chacun notre tour pour finir comme des passoires.

Dès acquiesça, l’air compréhensif, avant de répondre :

-Même moi je n'essayerais pas de m’attaquer à un système aussi dangereux. On y a longuement réfléchi avec Nelly… Au fond, le mieux, c’est d’utiliser cette pièce de manière adéquate.

La Légendaire haussa un sourcil, l’air intrigué, alors que Nelly affichait un sourire plein d’assurance, comme s’ils s’apprêtaient à prendre une décision importante. Tranquillement, le Dracaufeu se contenta de s’asseoir sur un des bancs, ses deux mains appuyées sur sa canne, l’air détendu, avant de déclarer :

-On s'assoit et on attend.

À son tour, la femme Arbok se mit sur le banc aux côtés du Destructeur et sortit un carnet et un stylo de sa blouse où elle se mit à prendre des notes frénétiquement. En voyant ça, les deux autres membres du groupes s’asseyèrent aussi, plus par dépit. Ils restèrent silencieux pendant quelques minutes, seul Nelly semblant trépigner d’impatience alors qu’elle griffonnait sur son carnet et déclarait, l’air rêveuse :

-Aaah, tous ces miracles technologiques qui doivent être derrière ce portail… J’aimerais tellement savoir ce qui s’y passe !


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https://www.youtube.com/watch?v=E7os8v0QlqA

La nuit battait son plein à l’intérieur de la ville, cette dernière étant complètement insouciante de ce qui pouvait se tramer à l’entrée de l’archipel. Et la plus insouciante de ces gijinkas, Devora Ben, s’amusait plus que jamais, en train de se défouler sur un jeu d’arcade où elle devait danser en rythme en suivant des flèches directionnelles situées au sol, complètement enivrée par le jeu et le rythme de la musique. A ses côtés, Nova Tudius, ainsi que Nara Tudy et Evelyn Noray qui les avaient rejoint entre temps, étaient en train de jouer aussi, les quatre compères s’affrontant dans une compétition musicale acharnée et à haut niveau alors que tout le monde les encourageait. Sauf bien sûr Johnny et Fillette, l’un fumant son joint dans un coin de la pièce tranquille, et l’autre semblant plongée dans ses pensées. Finalement, ce fut Evelyn, spécialisée dans ce genre de jeux, qui remporta la partie.

-Evelyn : YES ! Allez, prenez ça, les amateurs !

-Devora : Rah, fais chier…

-Nara : Bon bah, comme prévu, c’est toi qui choisira notre prochaine tenue à chacun…

-Nova : Allez, ce n’est pas grave, on change de jeu !


Et sans prendre la moindre pause, le quatuor enchaîna directement avec un autre jeu, faisant une partie de poker ultra concentrée et sérieuse, chacun ayant misée la quantité de boissons qu’on devra lui offrir ce soir. Finalement, après un match rempli de bluffs et de surprises, ce fut Devora qui piégea ses trois camarades, remportant tout le pactole.

-Kss kss, vous allez devoir me remplir la panse, on dirait~

-Nova : Eh eh, bien joué… Suivant~


Le trio Anarchy et Devora jouèrent ensuite au billard auquel Nova gagna. Puis au bowling, auquel Nara gagna. Puis ils continuèrent, encore, encore, encore, enchaînant les jeux et les mises sans s’arrêter. Blackjack, roulette, machines à sous, babyfoot, jeux d’arcade, laser game, bref, tous les jeux passant sur leur chemin y passait, les quatre gijinkas ne s’arrêtant plus dans l’euphorie de cette soirée addictive.


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https://www.youtube.com/watch?v=9Y6yuQtIFGQ

Des heures ainsi s’étaient écoulées, la nuit se faisant tardive alors que Devora et le trio Anarchy étaient en train de jouer à ce qui semblait être une variante du tennis, mais en beaucoup plus moderne. Johnny et Fillette, eux, étaient assis à une table, un cocktail chacun en main, continuant à observer leur coéquipière s’amuser. Fillette était encore plus pensive qu’auparavant, intriguée par le visage de plus en plus changeant de Devora. Bien que toujours carnassier, on sentait qu’au fil de la soirée, l’air sadique de la femme Vortente était peu à peu un air jovial et amusé, et même si la différence était fine, l’ancienne Sechs arrivait à la percevoir. Elle se tourna vers Johnny et lâcha avec une tonalité de voix qui ne lui ressemblait pas :

-Fillette : Son comportement… je pense que vous avez raison, je l’ai peut-être mal compris. C’est… la vraie Elle, là ?

-Johnny : Hmm, ouaip… T’sais petite, Devora, elle vit dans son monde bien à elle. Le jeu, les règles, le confort. Je pense que cela est dû au fait que son village a été pillé et détruit pour des raisons loin d’être justes… Du coup, elle a créé sa propre justice… Et s’est vengée en tuant tout ceux ayant perturbé sa vie jusqu’alors si belle et tranquille…


L’homme Smogo parut de plus en plus mélancolique, alors qu’il ajoutait :

-... La vérité… C’est que Devora n’est pas faite pour ce monde. Je veux dire, celui à l’extérieur. La guerre et ses injustices… Cela la met en dehors d’elle. Elle déclenche des représailles au moindre problème, car, c’est sa façon de rétablir ses règles… Cette fille a besoin d’équilibre. C’est pour ça qu’elle a du mal à digérer que notre groupe de Sinistres soit en train de changer, chacun empruntant sa propre voie… Et aussi pour ça… Qu’elle recherche ce confort familial ailleurs.

Fillette haussa les sourcils, comprenant où il voulait en venir en regardant le groupe. En y rajoutant Devora… Le trio Anarchy devenait un quatuor. Avec le même nombre d’hommes et de femmes. Avec cette même ambiance où tout le monde est sur un pied d’égalité. Exactement comme les Sinistres. Johnny soupira, et ajouta finalement :

-Cet endroit… Cet archipel des Lumières… Il faut qu’elle reste ici. J’ai l’impression que c’est fait pour elle, de A à Z. Ici, les règles sont claires et suivies. Tout le monde ne pense qu’au jeu. Pas de trahison, pas d’injustice, pas de tricherie. Tout est parfaitement calibrée pour son petit monde…

-Fillette : … L’archipel a l’air sûr de toute façon… Mais…


La fille Germignon regarda Johnny l’air complice.

-Ce serait pas bête de garder quelqu’un ici pour surveiller les lieux… Je suis sûre que Devora serait parfaite pour ce rôle…~

Johnny hocha la tête, reconnaissant envers l’ancienne Sechs, et déjà moins méfiant à son égard face à cette gentillesse de sa part. Devora n’avouera jamais qu’elle veut rester ici par loyauté envers les Sinistres… Mais si on lui donnait une bonne raison…

-Johnny : On lui en parlera demain matin, avant de partir. Je pense que Blizza et Mirabelle seront d’accord avec notre décision de toute façon… Après tout… Elle a enfin trouvé un endroit où elle peut vivre en paix.


https://youtu.be/UvjExzzhWTs

Tandis que la Germignon et le Smogo discutaient, un léger bruit de fond commençait à s’installer dans la pièce, si fin qu’il était impossible de l’entendre au début, couvert à la fois par la musique et par les voix des différents Gijinkas qui continuaient à s’amuser. Au bout de quelques minutes seulement, le son commençait à s’amplifier et à devenir audible, les individus avec une ouïe affuté pouvant entendre un grésillement semblable au bruit blanc que provoque un écran quand il ne capte plus bien. À mesure qu’il s’amplifiait, ce bruit s’accompagnait d’autres sons étranges et désagréables, semblables à des bandes qu’on rembobine et a de l’électricité qui crépite. Même s’il était impossible de comprendre la source de ces bruits, ils étaient devenus assez imposants pour que plus personne ne puisse les ignorer. Johnny fronça les sourcils, sa main se refermant sur son verre.

-Johnny : Putain, non.

-Fillette : … C’est pas normal… Devora ! Il faut qu’on sorte d’ici !


La femme Vortente, d’abord déçue et énervée d’avoir dû s’arrêter en pleine partie, accepta finalement à contre-coeur, le trio Anarchy, tout aussi intrigués, sortant à l’extérieur du bâtiment. Dehors, les bruits se faisaient toujours entendre, exactement de la même manière, comme s’ils ne s’étaient ni éloignés ni rapprochés de la source de ce fond sonore. Les bruits continuèrent à s’amplifier pendant quelques secondes, personne ne semblant savoir comment réagir. Puis d’un coup…

Plus rien.

Les bruits, la musique, les lumières de la ville, tout s’était arrêté d’un coup, plongeant la ville dans un silence et une obscurité dont les habitants de l’archipel n’avaient jamais fait l’expérience. Et c’est sans étonnement, une certaine panique commença à s’installer en ces lieux. Dans ce silence malaisant, tout ce qu’on entendait étaient les voix de centaines de gijinkas ne comprenant pas ce qu’il se passe. Devora, Fillete et Johnny restaient calmes, mais leur visage était plus sérieux que jamais, y compris pour la femme Vortente.


https://youtu.be/juflfGVFnI4

Tout s’illumina alors à nouveau, de façon aveuglante, de manière aussi abrupte que tout s’était éteint et, au lieu des bruits sinistres, les Gijinkas pouvaient maintenant entendre une musique électronique, toute aussi inquiétante, se diffuser dans l’ensemble de la ville. Les néons, auparavant multicolores et tous différents, projetaient tous la même lumière bleue et orange. Toutes les différentes machines à jeux commençaient à s’emballer et à dysfonctionner, des arcs électriques crépitant sur celles-ci mais aussi sur tous les bâtiments de la ville et en particulier sur la Géode qui semblait être l’endroit d’où partait toute cette énergie électrique. Les écrans qui diffusaient de la publicité ou des matchs s’allumaient eux aussi à toute vitesse pour tous diffuser la même chose : des images de Missingno qui alternaient à toute vitesse avec un écran fixe orange sur lequel on pouvait apercevoir deux grands yeux bleus et un large rictus malfaisant. La musique, de plus en plus violente, était seulement couverte par une voix entraînante qui répétait en boucle “Go, Go, Missingno !”, l’image et le nom de la chef des Déchus devenant de plus en plus omniprésents. La panique ne cessait de grandir dans les foules alors que les images s’enchaînaient de plus en plus vite jusqu’à ce que chaque écran diffuse un jeune homme qui portait un costume semblable à celui d’un croupier et qui avait des cheveux roux en bataille. En même temps,le Gijinka  apparaissait sous forme d’hologrammes un peu partout dans la ville, sa voix résonnant partout sur l’archipel :

-Chers habitants de l’Archipel des Lumières, j’ai l’honneur et la joie de vous affirmer que votre système de sécurité a droit à une mise à jour ! Dites adieu au système Géode et dites bonjour… Au système M.O.T.I.S.M.A. !

Au même moment, chaque habitant reçu comme une décharge électrique qui provenait de la puce électronique que chacun portait et qui les reliait au système de défense de la ville. Seuls les puces de Fillette, Devora et Johnny n’eurent pas cet effet, les trois gijinkas regardant avec stupeur tout le monde se faire agresser directement par le système lui-même, sans ne pouvoir rien faire. Malgré la peine que la décharge semblait avoir provoqué à chaque habitant, aucun ne semblait réellement blessé et la douleur se dissipa rapidement alors qu’aux côtés des hologrammes de Motisma, d’autres hologrammes, d’une femme Lugulabre cette fois-ci, apparaissaient un peu partout en ville, celle-ci semblant tirer un immense plaisir de la situation alors qu’elle déclarait :

-Vous n’avez aucune inquiétude à avoir ! Le système M.O.T.I.S.M.A. est plus performant et bien moins liberticide que l’ancien ! La seule règle est d’adorer Missingno, tout le reste est autorisé ! Quant au reste… Pillages, règlements de compte, tricherie, destruction, agissez comme bon vous semble ! Vos entraves sont levées, vous n’avez plus à craindre un système qui vous persécutait, tout ça grâce à Missingno et au nouveau système !

Malgré l’annonce de la femme Lugulabre, personne ne bougeait d’un pouce. Au contraire, tous étaient énormément récalcitrants, ces personnes si habituées à leur système étant juste perdus. Nova Tudius, qui avait repris ses esprits, grinça des dents, et lâcha sombrement :

-Nova : Je sais pas qui sont ces guignols et comment ils ont pénétré le système… Mais ils se gourrent complètement sur notre compte.

Johnny et Devora regardèrent l’homme Magnézone alors qu’il disait cela, l’air déterminé :

-Ce système ne sort pas de nul part. Ce n’est pas un fardeau que l’on nous a donné. C’est notre création, notre symbole. Nous l’avons choisi car nous y croyons tous. Notre idéal… Il n’est pas présent que dans ces machines. Il est présent aussi en chacun de nous.

Comme pour appuyer le propos de Nova, Evelyn et Nara fronçaient les sourcils, les bras croisés, ne bougeant pas d’un pouce, toute la population de la ville restant imperturbable et fièrement immobile.

En entendant cela, les hologrammes de l’Appelé et du Déchu affichèrent chacun un sourire malicieux, ne semblant pas du tout gênés par cette réaction.


-Motisma : Haha, en effet, cet idéal fait partie de vous… Sous une forme que je contrôle maintenant.

https://www.youtube.com/watch?v=ePv2X_CCaGg

Alors qu’il disait cela, de nouvelles décharges surgirent des puces qui semblaient cette fois-ci véritablement douloureuses pour les habitants de l’Archipel, celles-ci se dérégleant complètement, la panique augmentant de plus en plus alors que les machines dans l’ensemble de la ville semblaient devenir agressives, que les néons crépitaient, que les câbles laissaient échapper des étincelles, l’atmosphère de la ville changeant de plus en plus comme une invitation à la violence. Le ciel lui-même s’emballait, alors qu’il se couvrait d’épais nuages noirs et que le tonnerre se faisait entendre au loin.

-Motisma : La règle d’adorer Missingno n’est pas sans conséquence ! Elle vous ordonne de le divertir, elle inscrit cet ordre en vous et vous forcera à lui offrir un spectacle sanglant !

La douleur était de plus en plus fort, tous les habitants se tordant de douleur, la tension montant de plus en plus jusqu’à ce que finalement, un habitant craque et frappe d’un coup de poing son plus proche. La douleur s’arrêta alors pendant quelques secondes pour le gijinka attaquant, qui avec un regard fou, afficha un grand sourire désespéré :

-Ah ah, ah ah… Ca va mieux… Ahahah… AHAHAHAHAH !

Et perdant complètement les pédales, le gijinka s’attaqua directement et à mains nues à tout ceux qui l’entourant, ces derniers fuyant et la panique s’installant. Avec les brusqueries et la panique, la violence devint de plus en plus présente, et chaque fois qu’elle émergeait, que les habitants goûtaient au plaisir de ne plus ressentir cette douleur… Ils perdaient les pédales, et devait recommencer. Avec un véritable effet boule de neige, toute la ville se retrouva sous une véritable émeute, tous les gijinkas se frappant, cassant ce qu’ils croisaient, créant le chaos autour d’eux pour se sentir mieux, alors que les premiers blessés graves commençaient à apparaître ici et là. En voyant cela, Thysia se mit à danser et à tourner sur elle-même comme si elle s’amusait de la situation, alors qu’un sourire satisfait apparaissait sur le visage de Motisma.

-Lorsque l’archipel et vos idéaux seront réduits en cendres, la douleur disparaîtra ! En attendant… Laissez moi vous proposer quelques NEW CHALLENGERS !

Alors qu’il finissait sa phrase de façon enjouée, un éclair aveuglant s’abattit au milieu de la foule et, lorsque la lumière se dissipa, les habitants de l’Archipel des Lumières pouvaient voir quatre nouveaux intrus leur faire face : Fulguris, qui semblait être à l’origine de l’orage et son Appelée Manternelle d’un côté et, de l’autre, un homme-Gigalithe à l’air froid et concentré, accompagné d’Heatran qui, le regard fou et la respiration haletante, ne semblait attendre qu’une chose : semer le chaos derrière lui. En voyant cela, le rictus de Motisma ne fit que s’agrandir.

*En parlant de new challengers… Vous n’êtes pas au bout de vos surprises, haha...*


__________________________________________________________________


Pendant ce temps, dans la salle d’attente, les Destructeurs attendaient toujours calmement, certains relevant leur tête lorsque des arcs électriques oranges et bleus parcouraient les machines et que tout commençait à s’emballer. Frénétiquement, Nelly rangea son carnet et se mit à se frotter les mains, l’air exalté :

-Haha, tout se passe comme prévu ! Et maintenant…

Comme pour suivre ses paroles, les arcs électriques disparurent et tout sembla arrêter de fonctionner dans la salle, laissant sans problème l’accès au portail aux Destructeurs. En voyant cela, Dès se releva et commença à s’avancer pour rejoindre le chaos ambiant dans la ville.

-Dès : Allons-y. En tant que Destructeurs… Il est de notre devoir de réduire cet archipel à feu et à sang.

____________________________________________________________________


Johnny et Fillette étaient complètement déstabilisés face à l’anarchie ambiante, ne sachant quoi faire. La jeune fille Germignon prit un instant pour prendre du recul et réfléchir, et lâcha finalement à l’homme Smogo :

-Fillette : La Géode… Ce Motisma est sûrement dans la tour. On doit le neutraliser au plus vite, sinon il ne restera bientôt plus rien de l’archipel des Lumières.

-Johnny : Okay, perdons pas de temps alors. Devora, on y va.

-Devora : No… Nova… ?


L’attention de la femme Vortente était ailleurs, malheureusement, devant elle se tenant encore le trio Anarchy, Nova, Evelyn et Nara se tenant fermement la tête en hurlant tous de douleur. Devora était complètement déstabilisée, un grand sourire carnassier différent des précédents, presque inquiet, se dessinant sur son visage alors qu’elle lâchait juste après un rire nerveux :

-Kss… Kss… Ca va aller les gars… Voyez ça comme un jeu ! Vous avez juste à résister à la douleur ! Allez, je mise… Mes vêtements si vous gagnez ! Oh ou vous pourrez me faire tout ce que vous voulez comme des gros coquins ! Ou alors tournée générale ! Ce que vous voulez ! Juste… Vous devez tenir le coup, mes amis, kss… kss…

Johnny était désemparé face à l’état de sa camarade Sinistre, ne sachant comment réagir. Nova se tordit de douleur avant de répondre difficilement :

-Nova : Désolé, Devo… Mais là… Ce jeu n’a… rien de fair-play… Dé… solé…

La femme Vortente écarquilla les yeux, son sourire carnassier disparaissant quelques instants alors qu’en face d’elle, le trio Anarchy se cabrait une dernière fois de douleur, restant immobiles quelques instants, jusqu’à rire tous les trois à l’unisson d’un ton fou et complètement désespéré. Puis soudain, Nova, Evelyn et Nara regardèrent leur nouvelle camarade avec un visage sadique, et lâchèrent, de la sueur partout :

-Nova : On doit… mettre le chaos… Vous… Je le savais depuis le début… Vous comptez empêcher cela, n’est-ce pas ?

L’homme Magnézone sortit des chaînes de ses manches pour s’armer, et lâcha d’une voix complètement différente d’avant :

-Si on t’élimine… Oui… Ca ne fait aucun doute que la douleur s’arrêtera totalement et définitivement pour nous~
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Annie Panda
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MessageSujet: Re: Archipel des Lumières   Archipel des Lumières EmptySam 19 Sep - 23:53

Nova Tudius avançait pas vers ses cibles, Johnny, Devora et Fillette, alors que ses coéquipières, Evelyn Noray et Nara Tudy, le suivaient de près, la femme Luxray faisant apparaître une boule de foudre dans le creux de chacune de ses mains, et la femme Pharamp sortant ce qui semblait être un yoyo électrique, qu'elle s'amusa à faire monter et descendre. L'homme Smogo fronça les sourcils.

*Le niveau de ces trois gijinkas n'est pas vraiment un problème... Ils ont beau être d'excellents joueurs, ils n'ont jamais connu la guerre, on ressent rien qu'à l’œil nu qu'ils ont une aura faible et aucune expérience du combat. Mais le truc... C'est que le problème... Le danger même... est ailleurs...*

En pensant cela, Johnny Darsh regarda en direction de sa camarade Devora Ben, la femme Vortente ayant un regard sombre, un visage dénué de sourire, et les mains aussi serrées que tremblantes. Le Sinistre n'osait pas intervenir ou dire quoique ce soit envers son amie proche, ayant l'impression que le moindre mot de travers, le moindre geste mal interprété, pourrait empirer cette déjà chaotique situation. Devora, elle, resta interdite quelques instants, puis soudain, émit un léger rictus étrange.

-Devora : Hé... Hé... Héhéhé... Putain...


https://www.youtube.com/watch?v=PxgYnpLuunk

Un immense sourire sadique et carnassier apparut peu à peu sur le visage de la Sinistre, alors que le regard de Johnny devenait mélancolique. Il était trop tard, elle avait de nouveau... sombré.

-Je vois, je vois... Vous voulez jouer à ça, hein ? Moi qui pensait que je pouvais vous faire confiance... Mais voilà que je me fais trahir à nouveau, hein ? C'est vraiment pas juste. C'est toujours pareil. Toujours pareil. Toujours pareil. Pourquoi, j'ai fait quoi de mal ? J'ai respecté toutes les règles. Et faut que ce connard de Motisma se ramène et vienne tout gâcher. Et vous... Et vous... Pourquoi vous me faîtes ça à moi ? Je voulais... Je...

Alors qu'on pouvait avoir l'impression que des émotions essayaient de sortir de la bouche de Devora pendant quelques instants, ceux-ci furent finalement ravaler, la femme Vortente n'étant plus animé que par de la haine et de la colère à ce moment-là alors que son sourire carnassier ne disparaissait plus, ses yeux brillant de mille feux.

-Johnny, Fillette, vous bougez pas. Vous trois, vous voulez ma peau, hein ? Très bien, on va jouer alors. Venez je vous attend, kss kss~

Plus ou moins contraints d'obéir, la fille Germignon et l'homme Smogo restèrent en arrière, alors que Devora dépliait ses lianes et fonçait sur ses trois adversaires sans la moindre hésitation. Nara eut un sourire et lança son yoyo électrique vers la femme Vortente.

-Nara : On va jouer, oui... A un jeu morte-

Ayant évité avec aisance le yoyo électrique de son adversaire, la Disciple avait disparu et réapparu juste en dessous de la femme Pharamp, lui donnant un violent coup de pied dans le menton qui brisa plusieurs dents à la membre du trio Anarchy. Nara vola sur plusieurs mètres dans les airs et alla s'écraser sur une table en verre d'un bar plus loin, la femme hurlant de douleur alors que les morceaux pillés s'enfonçaient dans la peau. Entendant ses cris et y voyant une proie facile pour déchaîner leur douleur, les gijinkas les plus proches se jetèrent sur elle, prenant des bouts de verre pour les planter dans la femme Pharamp. Devora écarquilla les yeux quelques instants en voyant cela, mais cette effroi disparut l'instant d'après alors qu'elle ricanait doucement, Evelyn, horrifiée, se jetant à son tour sur elle, au corps à corps ce coup-ci. Encore une fois sans difficulté, la femme Vortente propulsa une liane qui s'entoura autour du cou de la Luxray avant que celle-ci ne puisse l'atteindre. Puis Devora tira avec violence dessus, l'Anarchy se retrouvant tirée en avant vers le sol, son visage s'éclatant contre ce dernier dans un hurlement de douleur.

-Devora : Couché, médor, kss kss~~

-Evelyn : CONNACHE ! CONNACHE !


Au même moment, Nova avait jailli dans le dos de la femme Vortente, un peu plus rapide que ses deux comparses, et tenta d'abattre une de ses chaînes électriques sur Devora. Celle-ci fronça les sourcils en le voyant venir et contre-attaqua avec sa propre liane, les deux armes se confrontant. Puis la femme Vortente propulsa l'homme Magnézone qui roula en avant, s'écrasant près de la femme Luxray. Devora eut un sourire sadique, sans attaquer plus.

-Vous êtes trop faibles pour moi, les clowns. Abandonnez~

-Nova : La douleur... est trop forte... J'ai besoin de... me concentrer... pour te vaincre... DE ME CONCENTRER.

-Evelyn : Hmm ?


Evelyn Noray émit cette onomatopée alors qu'elle sentait son visage ensanglantée être soulevé, Nova, encore assis à genoux à ses côtés, ayant tiré sa tête par les cheveux.

-Nova, qu'est-che que tu f...

*SPLAFF*

Utilisant toutes les forces que son adrénaline et sa colère lui procuraient, l'homme Magnézone plaqua avec force le visage d'Evelyn contre le sol en béton, défigurant encore plus le visage de la femme Luxray. Puis il recommença, de plus en plus fort à chaque coup, provoquant un bruit successivement de plus en plus immonde alors que le corps de son amie, lui, avait des spasmes de moins en moins amples, et de moins en moins vivants. Puis finalement, haletant, Nova se mit à se relever, du sang partout sur sa tenue alors que la femme Luxray était sans vie devant lui. L'home Magnézone expira tout le souffle qu'il avait avant de se tourner avec un regard à la fois fou et déterminé vers Devora.

-Nova : Là maintenant, je vais pouvoir te tuer.

-Devora : Ose m'attaquer, sale connard, ose essayer de me tuer. Et je te jure que je t'étrangle jusqu'à la mort avec tes chaînes.

-J'ai plus rien à perdre de toute façon. Si une personne mérite de crever, ici, c'est toi !


Un peu plus rapide et agile qu'avant, le dernier membre du trio Anarchy n'écouta pas la menace de la Sinistre, et s'élança de front vers Devora. Cependant, malgré ce gain, il n'avait toujours aucune chance, et la femme Vortente empoigna sa chaîne en se protégeant de l'électricité avec des lianes sur sa paume, l'enroula avec dextérité celle-ci autour du cou de Nova Tudius, passa dans son dos, et le bloquant brutalement, l'étrangla de toutes ses forces avec sa propre chaîne, exactement comme elle l'avait annoncé. Alors que son ancien ami se braquait de douleur, Devora afficha un visage sadique et haineux, alors qu'il criait de toutes ses forces :

-Crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève !

-Johnny : Devora. C'est terminé.


La femme Vortente écarquilla les yeux, semblant surprise. Et effectivement... Nova avait succombé rapidement, la force de la Sinistre étant bien trop importante pour qu'il puisse résister. Se sentant vide tout à coup, Devora lâcha le corps de l'homme Magnézone, qui tomba pathétiquement au sol. La Sinistre regarda le ciel, son sourire carnassier ayant laissé place à un visage d'émotions, complètement lassé de la vie. Johnny ne sut encore une fois quoi dire... Il n'y avait rien à dire. Car encore une fois... Malgré sa vengeance... Devora avait tout perdu. Celle-ci reprit finalement progressivement son sourire carnassier, ayant des petits spasmes, et lança un regard diabolique à ses deux coéquipiers comme dans un regain d'adrénaline :

-Ce Motisma. On va lui péter la gueule. Lui arracher les tripes. Lui trancher les testicules. Il va PAYER.

La femme Vortente était absolument effrayante alors qu'il disait cela, donnant envie à Johnny et Fillette de la contredire. Mais elle avait en soi raison. Ils devaient arrêter Motisma, par tous les moyens possibles. Aussi hochèrent-ils la tête simultanément.

-Fillette : Bien... C'est par là, allons-y.


https://www.youtube.com/watch?v=Ob6n397tM4g

Mais alors qu'elle s'apprêtait à partir en première, la fille Germignon écarquilla les yeux tout à coup, comme si elle venait de sentir une présence, et fut bouché bée.

-Fillette : Oh non... Pas elle, impossible...

Alors qu'elle disait cela, sous le regard perplexe de Johnny, l'ancienne Sechs tourna son visage vers la direction opposée, une personne s'approchant alors dans la rue vers eux. Il s’agissait de Nelly Snake qui, sans un bruit, glissait comme un serpent dans les rues, un scalpel dans chaque main et un sourire ravi sur le visage alors qu’elle déclarait :

-La surprise sur ton visage est absolument délicieuse.

Tout en terminant sa phrase, elle lança un scalpel qui se planta dans le sol, juste devant les pieds de Fillette, plus pour la défier et la menacer que pour l’attaquer sérieusement, plusieurs cercles de runes se formant derrière la scientifique au même moment.

-Nelly : Désolé mais… J’ai fait tout ce chemin pour te voir alors tu n’iras pas plus loin ~

-... Nelly Snake… Tu es venu voir ton vieil ami Sivam, on dirait… Intéressant...


Fillette se tourna quelques secondes vers Johnny et Devora, leur lâchant solennellement :

-Cette femme est dangereuse. Filez d’ici, et occupez-vous de cette tour. Je vais la retenir ici, c’est… moi qu’elle veut.

L’homme Smogo fronça les sourcils, sentant au ton si sérieux de Fillette qu’il ne fallait pas plaisanter avec ça et suivre cet ordre à la lettre.

-D’acc, bonne chance, petite.

Et sur ces mots, les deux Sinistres filèrent vers la tour centrale, alors que la fille Germignon se tournait de nouveau vers la femme Arbok, affichant désormais un sourire innocent et enfantin.

-Eh bien, quoi de neuf depuis le temps, Nelly ? Tu as bien changé, mais on dirait que nous avons tous les deux été attirés par l’attrait scientifique de cet archipel, hihihi~

-N’est-ce pas ? Je savais que je finirais par te retrouver si je venais ici ! Et si je n’y arrivais pas, j’aurais au moins pu admirer les prouesses technologiques de cet archipel… Savoir que mes prévisions étaient exactes et que tout c’est passé comme je l’avais prévu me fait plaisir mais je serais encore plus satisfaite si je tenais ce Motisma sous la pointe de mon scalpel…


Un sourire inquiétant et dérangeant se forma sur le visage de la femme Arbok alors qu’elle continuait :

-Et pourtant au lieu d’aller vers lui, c’est toi que j’ai choisi, Sivam. Ne suis-je pas une élève modèle ? J’aurais aimé te voir en chair et en os mais nous savons tous les deux à quel point c’est… difficile.

-Fillette : Hihihihi, oui, je ne te le fais pas dire ! Alors, qu’en penses-tu… Et si nous mettions notre savoir scientifique en commun et allions déloger ce gars de sa tour d’ivoire ? Ce serait bien plus intéressant qu’un combat entre anciens amis qui ne peut mener à nul part, non ?~


La nouvelle membre des Destructeurs fit mine de réfléchir pendant quelques secondes avant de répondre :

-Hmm, j’ai enfin l’occasion de t’approcher et tu crois que je ne vais pas en profiter pour m’amuser avec toi ? Tu ne serais pas naïf au point de croire ça, pas vrai… Sivam ?

La jeune fille Germignon eut un petit sourire amer. Même si lui en soi ne risquait rien, ça lui faisait vraiment mal au coeur de voir son ancienne élève dans un tel état. Et puis, si il y avait bien une personne qui pouvait abîmer ses créations, c’était elle. Il avait bien fait de ne pas envoyer Leach sur le terrain. Fillette soupira, et soudainement, toute la famille jaillit du sol, semblant attendre cette occasion pour apparaître, cinq des six membres du projet Sechs de nouveau réunis. Sivam, sous son apparence infantile, eut un sourire malicieux et lâcha finalement :

-Très bien… Puisque cela semble suffisant pour te faire plaisir, amusons-nous ensemble, ma chère Nelly Snake~
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Joey Kirks
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MessageSujet: Re: Archipel des Lumières   Archipel des Lumières EmptyDim 20 Sep - 1:00

https://www.youtube.com/watch?v=L7apkUomjlg

En quelques minutes seulement, la Ville des Lumières était devenue chaotique. Les vitrines et les écrans étaient brisés sous des coups de barres de fer, des feux s’allumaient ça et là et les citoyens commençaient à s’entre-tuer, certains essayaient de s’enfuir, d’autres se roulaient par terre en hurlant à cause de la douleur que Motisma leur infligeait. Au milieu de ce triste spectacle, un homme restait immobile, les bras croisés, si stable qu’il aurait pu être confondu avec une statue. Son masque qui cachait la moitié de son visage et ses pupilles vides empêchait quiconque de comprendre ce qu’il pensait ou ressentait mais, au bout d’un moment, ses yeux bougèrent alors qu’il concentrait son regard sur un homme couvert de brûlures et de cicatrices qui ne cessait de frapper le sol en hurlant :

-AAAAAH JE BRÛLE JE BRÛLE JE BRÛLE JE BRÛLE ! Est-ce que tu sens comme je brûle, Ernest ?!

-... Calmez-vous, Seigneur Heatran.


Malgré la situation, la voix du Gigalithe ne semblait pas agacée. Au contraire, elle était même d’une douceur qui contrastait avec son apparence.

-Heatran : Me calmer ? Me calmer ?! Aaah, tu as raison oui… Hahahaha ! C’est l’endroit parfait pour que je puisse “me calmer” !

Alors qu’il prononçait ces paroles, le Déchu frappa à nouveau le sol mais, cette fois-ci, des flammes surgirent de son poing et attaquèrent tous les Gijinkas présent autour de lui, même son propre Appelé, qui resta stoïque et ne sembla pas ressentir quoi que ce soit malgré les dangereuses flammes d’Heatran. Les autres Gijinkas, au contraire, tombèrent à terre, des brûlures immondes et des plaques noires se propageant sur l’ensemble de leurs corps alors que celles d’Heatran s’estompaient légèrement.

-Avec tous ces habitants paniqués, c’est le meilleur endroit possible pour moi ! Bientôt, tout le monde brûlera à mes côtés hahahaha… Ah.

Le Déchu était parti dans un grand rire en voyant les Gijinkas qu’il avait touché s’attaquer au hasard aux autres habitants encore “sains”, de plus en plus de personnes semblant contaminées à toute vitesse mais son fou rire s’arrêta lorsqu’il les vit tous tomber comme des mouches, la trentaine de Gijinka taillés en pièce en un instant par un Gijinka Dracaufeu aux cheveux noirs et aux yeux rouges qui arborait un sourire carnassier. Le Déchu, en le voyant approcher, sembla bien plus sérieux qu’à son habitude et se mit clairement sur ses gardes, tandis que son Appelé gardait un air indifférent.

-Dès : Ton pouvoir me fascine toujours autant, Heatran. Ca me lasse de tuer en masse des Gijinkas de pacotille...

Le sourire sûr de lui du Destructeur se transforma en un rictus teinté de folie alors qu’il déclarait avec détermination :

-C’est à un Dieu comme toi qu’un homme de ma trempe doit se mesurer !

___________________________________________________________


A l’autre bout de la ville, le chaos était tout aussi impressionnant et Fulguris ainsi que son Appelée pouvaient constater, l’air perdus, à quel point Motisma avait pu mettre l’archipel sens dessus dessous en quelques instants. Le Déchu du Tonnerre, malgré son apparence impressionnante de colosse, tremblait comme une feuille, clairement effrayé par les événements et se cachait, de façon ridicule, derrière la Manternel qui avait pourtant l’air fine et minuscule à ses côtés. D’un coup, un hologramme de Motisma apparut aux côtés du duo, le Déchu informaticien ayant un petit rire amusé avant de déclarer :

-Haha, désolé de vous avoir embarqué là dedans mais j’avais vraiment besoin de Fulguris pour passer l’orage et rentrer dans l’Archipel, vous savez !

La femme Manternel se tourna vers l’hologramme. Jusqu’ici, elle n’avait rien dit depuis l’arrivée du groupe sur l’Archipel, se contentant d’observer les lieux. Mais alors qu’elle fixait Motisma, désormais elle paraissait… abattue. Ses yeux démontraient une profonde tristesse derrière ses lunettes. Doucement, elle posa la main sur l’épaule de Fulguris, qui se cachait toujours derrière elle.

-Fanny : … J’étais heureuse de venir ici pour pouvoir cartographier cet Archipel auquel presque personne n’accède en temps normal… Mais ça… Tout ce chaos, toute cette douleur… C’est hors de proportion, Motisma. N’y avait-il pas un autre moyen ?

-Hm...


Le Déchu sembla pensif un instant, comme s’il réfléchissait sérieusement à la question. Il s’en voulait d’avoir utilisé Fulguris de la sorte mais en même temps...

-C’est le moyen le plus amusant et qui correspond le mieux à Missingno, hahaha ! Leur petite vie tranquille, stimulée uniquement par des défis de pacotille me dégoûtait… Alors que là.. Là… Là c’est un jeu exaltant !

Suite à cette réponse, Fanny parut plus déçue qu’autre chose. Elle espérait que le Déchu maître des appareils électriques serait plus compréhensif. Mais il semblait réellement prendre du plaisir à observer la destruction qu’il causait… et il avait raison, Missingno était du même bord. Et pourtant… Pourtant, Missingno ne pouvait pas se tromper. Son chemin était le plus sûr. Alors, à cet instant, pourquoi ressentait-elle autant de haine envers Motisma… alors qu’il ne faisait qu’accomplir cette volonté ?

-Dans ce cas… j’ai au moins une requête.

L’Appelée de Fulguris tourna la tête vers une ruelle, qui se trouvait juste en face d’eux. Au fond de la ruelle, on pouvait entendre hurler, gémir, deux voix distinctes, alors que deux toutes petites figures - un petit garçon Magnéti et une petite fille Dynavolt - se frappaient continuellement l’un l’autre, essayant vainement de faire passer la douleur.

-Epargne cette douleur aux enfants de l’archipel. Ils n’ont aucune chance face aux adultes, et ils ne méritent pas d’être pris dans tout ça. C’est ma seule demande.

-Motisma : … Bon sang, ça me fait de la peine. Les pauvres gosses. Mais, dis-moi, tu penses vraiment que tu dois t’inquiéter pour eux ?


En disant ça, Motisma pointa du doigt Fulguris qui semblait de plus en plus stressé par la situation. Comme à son habitude, le colosse ne prononçait pas le moindre mot mais son corps tremblait de plus en plus et son regard n’exprimait rien d’autre que la détresse. En même temps, le ciel s’obscurcissait d’épais nuages noirs et des éclairs frappaient le sol et les bâtiments autour d’eux, provoquant des incendies un peu partout en ville et de violents impacts, foudroyant même certains Gijinkas qui tombaient, carbonisés. Comme s’il était apeuré par ses propres pouvoirs, le génie prit sa tête entre ses mains pour cacher son visage et ne plus voir ce qui se passait autour de lui alors que l’orage continuait à devenir de plus en plus violent. En voyant son Appelé aussi effrayé, Fanny ne put s’empêcher de laisser échapper un petit sourire, se disant que Fulguris était la preuve vivante qu’on ne pouvait pas juger un livre à sa couverture. Elle semblait complètement ignorer les éclairs tombant encore et encore autour d’eux. Alors que cette pluie destructrice s’abattait, elle s’approcha simplement du vieil homme, et posa ses mains sur son cou. Ses mains émettaient une légère chaleur. Elle les remonta légèrement, poussant le Déchu du Tonnerre à écarter les siennes pour laisser voir son visage, et commençant à lui parler comme une mère parlerait à son fils.

-... Ca va aller. Nous nous devons de rester calme, n’est-ce pas Fulguris ? Tout ira bien… Tout ira bien…

Ses mains se mirent à luire d’énergie verte. Une énergie incroyablement apaisante semblait se dégager de ses paumes, alors qu’elle s’en servait pour descendre à nouveau du visage de Fulguris, faisant le tour de son cou, et s’arrêtant sur ses épaules. Derrière le mouvement de ses mains, se formait une sorte de substance blanche, qui venait d’entourer entièrement la nuque du Déchu. On aurait dit de la soie, comme la substance générée par une attaque Sécrétion, à l’exception qu’elle luisait de cette même couleur verte. L’organisme de Fulguris sembla alors ralentir. Son coeur battait moins vite. Sa respiration aussi, reprenait un rythme normal, alors que Fanny lui souriait de façon rassurante.

-Est-ce que ça va mieux… ?

Le Déchu hocha timidement la tête alors que la pluie commençait à tomber sur la ville et que les éclairs et le tonnerre cessaient de faire rage. Comme s’il retrouvait sa contenance, il cessa de se recroqueviller sur lui-même et regarda autour de lui, l’air pleinement conscient de ce qui se passait pour la première fois. La femme-Manternel ajusta le collier de soie autour du cou de son Déchu, avant de se tourner à nouveau vers l’hologramme de Motisma.

-Bien, maintenant que ce détail est réglé, peux-tu accéder à ma re…

Elle interrompit sa phrase avant de la finir, constatant qu’au bout de la ruelle, les deux enfants étaient désormais tous deux au sol. Ses yeux s’écarquillèrent en ayant eu tout juste le temps de capter un flash violet provenant d’une silhouette à peine visible dans l’ombre du mur, un laser de cette couleur fonçant soudain sur elle. En un instant, avec une rapidité surhumaine, Fulguris se projeta sur son Appelée et la prit dans ses bras pour la déposer quelques mètres plus loin, les deux Gijinkas évitant ainsi le projectile qui fit exploser un bâtiment juste derrière eux. Sans prendre le temps de se poser la moindre question, le Génie donna un violent coup de poing dans le vide, des taches mauves semblables à des tatouages apparaissant sur sa peau alors que son coup provoquait une violente bourrasque et faisait s’abattre des dizaines d’éclairs entre lui et l’endroit où devait se trouver son prétendu adversaire. En réponse, l’adversaire en question saisit les pendules à sa ceinture, les faisant tous tournoyer dans les airs en dépit du vent, et générant des portails d’énergie noire tournoyant autour de lui, absorbant les éclairs qui le visaient directement et laissant les autres s’abattre sur le sol. Conwell sortit de l’ombre de la ruelle, souriant tranquillement en gardant deux portails flottant à ses côtés, alors qu’il s’avançait vers le duo.

-Tout doux, tout doux, hahaha ! Je pensais que votre pouvoir avait eu un effet calmant sur lui, demoiselle. Fanny, c’est bien ça ? On dirait que ce n’est pas si efficace qu’on le dit.

La femme Manternel serra les dents en voyant l’état du bâtiment derrière elle. Sans l’intervention de Fulguris, elle aurait fini en charpie. Elle se retourna vers l’homme Hypnomade, prenant une grande inspiration pour ne pas perdre son calme, et lui répondant d’un air sérieux :

-Je ne sais pas qui vous êtes, ni comment vous connaissez mon nom, ni ce que vous avez entendu sur mon pouvoir, mais ça m’importe peu. Qu’est-ce que vous leur avez fait ?

-Conwell : Les gosses ? Vous avez vraiment des préoccupations particulières… Qui sait ? Morts… ou endormis… ? Ils m’ont l’air bien plus paisibles, en tout cas.


Fanny grimaça à nouveau, retenant sa colère. Cet homme allait beaucoup trop loin. Mais alors qu’elle s’apprêtait à dégainer ses armes, Fulguris posa sa main sur la sienne pour l’en empêcher et lui lança un regard qui lui faisait comprendre qu’il allait gérer la situation. Vu la violence et la rapidité des attaques de l’Hypnomade, le Déchu semblait avoir compris rapidement qu’il était le plus à même de le battre. Il leva le pouce, comme pour signifier que tout allait bien se passer puis, brusquement, attrapa la Manternel avec une seule main sans donner l’impression de faire le moindre effort et la jeta en arrière, un petit nuage doux et confortable apparaissant sous elle pour la réceptionner. En même temps, une masse sombre semblable à des nuages orageux se forma autour des bras du Déchu et il s’élança vers Conwell pour l’attaquer.

Fanny hocha la tête, décidant de faire confiance au vieil homme pour gagner ce combat - après tout il en avait largement la force - puis sauta du nuage, profitant de l’attaque du colosse pour passer à grande vitesse à gauche de l’homme Hypnomade. Elle se précipita sur les deux enfants, constatant avec soulagement qu’ils étaient simplement endormis ; puis, après avoir créé un anneau de soie autour de leurs têtes, elle les prit tous les deux sur son dos pour les emmener plus loin, afin qu’ils ne subissent pas les dommages collatéraux du combat entre les deux hommes. Elle se mit à courir à travers les rues, esquivant des dizaines de Gijinkas en furie, et projetant avec vivacité de la soie sur ceux qu’elle ne pouvait pas éviter. Au bout de quelques minutes, elle s’arrêta à un carrefour, épuisée, s’appuyant contre un monument illuminé de néons pour reprendre son souffle. Toute la ville était dans cet état horrible causé par Motisma. Il n’y avait… aucun endroit sûr où elle pouvait déposer les deux jeunes Gijinkas. Aucun endroit sûr… Au moment où cette pensée traversa son esprit, une trombe d’eau déferla sur le carrefour, emportant les différents Gijinkas présents et arrachant violemment le monument, avant de disparaître aussi rapidement qu’elle était apparue sous la forme d’une sphère aqueuse qui gravitait dans la main d’une jeune adolescente aux vêtements couverts de runes. Son regard se posa sur la Manternel alors qu’elle s’avançait vers elle. Ses yeux se plissèrent légèrement alors qu’elle demandait :


-Toi… Tu fais partie de ces fanatiques qui adorent les Déchus, n’est-ce pas ?

Fanny se releva, ayant esquivé la trombe d’eau de justesse, et se mit à fixer la nouvelle venue, fronçant les sourcils en prenant conscience de sa situation. Elle ne pourrait pas se battre à fond avec son fardeau actuel.

-... Et si c’est le cas ?

Les runes sur Kyogre s’illuminèrent d’un éclat rouge malfaisant alors qu’elle déclarait, avec une assurance et un dégoût qui étaient rare chez la jeune fille :

-Ca ferait de toi mon ennemie. S’il y a bien des personnes que je ne peux pas pardonner… Ce sont les Déchus.
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MessageSujet: Re: Archipel des Lumières   Archipel des Lumières EmptyDim 11 Oct - 21:54

https://www.youtube.com/watch?v=LaGw2UT0JbQ

La réaction de Conwell fût immédiate. Alors que Fulguris s’élançait vers lui, les bras recouverts de nuages noirs chargés d’électricité, l’homme Hypnomade fit un mouvement de pendule qui envoya ses deux portails restants vers le haut, avant de commencer à esquiver promptement les attaques au poing du génie. Sa tête masquée et souriante pivota vers Fanny d’un air effrayant tandis qu’elle passait en courant à côté de lui en profitant de l’assaut ; avant de se retourner vers Fulguris encore une fois, le tout sans arrêter d’esquiver. Malgré l’étroitesse de la ruelle, il ne semblait pas en difficulté, reculant continuellement et choisissant les meilleurs angles pour éviter les attaques. Dans le même temps, il faisait tournoyer un pendule argenté dans sa main droite, le pendule en question formant des cercles de lumière dans les airs juste devant le visage de Fulguris.

-Allons, tu me parais bien pressé. J’ai tout un spectacle pour toi. Clockwork !

L’homme Hypnomade esquiva une nouvelle attaque, étant presque sorti de la ruelle, alors que le dernier cercle bleu formé fonçait vers les yeux de Fulguris. Le vieillard fronça les sourcils, l’air contrarié de ne pas en avoir déjà fini. Il poussa un léger grognement et, d’un coup, disparut pour réapparaître derrière Conwell et essayer de l’assommer, sa force et sa rapidité semblant décuplés alors que de plus en plus de nuages entouraient son corps comme une armure. L’hypnotiseur parut surpris par l’attaque mais disparut à son tour, usant d’une attaque Téléport pour échapper au coup destructeur et réapparaître une dizaine de mètres plus loin dans l’autre direction - toujours dans la ruelle, près de l’endroit où l’hologramme de Motisma était apparu précédemment. Le Déchu n’ayant pas le temps de freiner son coup, son poing s’écrasa violemment sur le sol, éclatant ce dernier tandis que des décharges électriques se déversaient tout autour de lui, des étincelles et des éclairs bleus illuminant soudainement la ruelle. Le géant se releva et agita sa main, comme si celle-ci lui faisait mal mais il n’avait clairement aucune trace de blessure ou de fracture sur celle-ci. Il reprit ensuite un air sérieux et, sans laisser de répit au Destructeur, frappa dans le vide, des dizaines d’éclairs bleus fonçant vers son adversaire. Conwell fit un geste vers le bas avec l’index de sa main droite tout en créant à nouveau des portails avec le pendule dans la gauche. Deux nouveaux cercles d’énergie noire apparurent alors, bougeant extrêmement vite pour saisir et absorber les éclairs un à un, à chaque fois à quelques centimètres de leur cible ; alors que les deux portails restés en l’air précédemment se mettaient en mouvement, l’un d’eux volant en direction de Fulguris tout en projetant vers lui des cercles de lumière bleus semblant surgir directement de la matière noire. Puis, l’homme Hypnomade plaqua l’index et le majeur de sa main droite sur son front, semblant charger une attaque psychique. A nouveau, avec une vitesse surhumaine, Fulguris esquiva les cercles hypnotiques projetés par son adversaire et projeta ses éclairs vers le Destructeur, mais cette fois, à sa grande surprise, les portails qui protégeaient son adversaire disparurent, l’homme en jaune libérant à la place une onde de choc psychique dans toute la ruelle. Les éclairs touchés par l’énergie psychique prirent brièvement une teinte sépia avant de disparaître, tandis que le génie sentit une puissante vibration dans ses membres, ses mains se colorant de la même façon que les éclairs, puis retrouvant leur couleur normale dans la seconde suivante.

-Conwell : Entrave.

L’Hypnomade souriait à nouveau, applaudissant lentement, en faisant semblant d’être impressionné. Le Déchu fronça les sourcils et tenta de donner quelques coups dans le vide, pour constater qu'aucun éclair ne se projetait vers l'Hypnomade.

-J’espérais pouvoir t’empêcher d’esquiver mes attaques aussi facilement, mais on dirait qu’il s’agit juste de ta vitesse naturelle, et pas d’un quelconque pouvoir. C’est remarquable. On va se contenter de ces éclairs ennuyeux, alors, héhé...

En entendant ces paroles, le Génie de la Foudre prit un air contrarié. Il sentait bien que, même si physiquement il surpassait clairement son adversaire, le fait de ne plus pouvoir attaquer à distance était un réel problème. De manière générale, il n'avait pas envie de s'approcher de ces pendules. En même temps que ces pensées traversaient son esprit, il sentait une certaine appréhension monter en lui, comme s'il avait un mauvais pressentiment. Il devait en finir vite.

D'un coup, le Déchu poussa un hurlement de rage dont le tonnerre se fit l'écho et il frappa violemment ses deux poings l'un contre l'autre, les nuages orageux se matérialisant sous la forme de bagues crantées et pointues autour de ses doigts qui diffusaient de petits arcs électriques bleus entre elles, ses poings semblant alors à mi-chemin entre le taser et le coup de poing américain. Le Génie entrechoqua à nouveau ses poings et des dizaines d'arcs électriques se diffusèrent sur son corps alors qu'il disparaissait pour réapparaître aussitôt, abaissé en face de Conwell pour essayer de lui asséner un coup de poing au ventre. Mais alors qu’il allait l’atteindre, son poing se fracassa sur la paroi d’un dôme translucide qui venait de se former autour de l’Hypnomade, celui-ci ayant croisé ses poignets et généré une attaque Abri pour bloquer le coup in extremis. Le choc fut tel que le dôme se fissura légèrement et se mit à vaciller, des éclairs jaillissant dans tous les sens en réponse à l’impact. Le Destructeur fit alors un nouveau mouvement de doigts, et le portail noir qui restait depuis le début du combat se déplaça brusquement derrière le génie, vomissant sur lui une nuée de serpents et de scalpels qui semblaient sortir de nulle part. Au même moment, Conwell se téléporta sur la droite de Fulguris, faisant osciller deux pendules à grande vitesse tandis qu’un autre portail noir se matérialisait au dessus du vieil homme, projetant également des cercles hypnotiques vers son visage ; le résultat faisant que le Déchu du Tonnerre se retrouvait complètement pris en étau entre l’Abri encore présent, Conwell, les deux portails et le mur de la ruelle.


-Conwell : Hypnose !

Le colosse prit un air paniqué en voyant les multiples attaques de l’Hypnomade. Il était déjà frustré de voir le combat s’éterniser à son goût et déçu de ne pas avoir réussi à percer entièrement les défenses du Destructeur mais il était maintenant acculé, des gouttes de sueurs froides perlant sur son front alors qu’il réfléchissait à un moyen d'esquiver au mieux les serpents et les scalpels. Comme il était acculé et n’avait pas vraiment le temps de réfléchir, il se précipita vers Conwell, évitant ainsi les projectiles mais pas les cercles hypnotiques.

https://www.youtube.com/watch?v=ZXDqRMT9Fts

Alors qu’il s’apprêtait à frapper l’homme masqué, son regard devint vitreux pendant quelques secondes et, d’un coup, tous ses muscles se relâchèrent. Ses bras, sa nuque, tout se mit à pendre mollement alors qu’il ne sentait plus aucune force dans ses membres. Seuls ses yeux continuaient à bouger dans tous les sens, son regard reflétant clairement la panique qui devait se jouer dans son esprit alors qu’il était paralysé et semblable à un pantin à qui on aurait coupé les fils. Fulguris tomba d’un coup vers le sol, sur le ventre, complètement désarticulé, alors que son adversaire souriait de plus belle, le reflet des ondes hypnotiques sur l’acier du pendule qu’il tenait émettant juste assez de lumière pour révéler un symbole gravé dessus - un symbole représentant un pantin tenu par des fils. Immédiatement, les deux portails disparurent et l’Abri se dématérialisa.

-On dirait que tu es attrapé, hahaha ! Enfin… J’avoue que ce n’était pas une partie de plaisir. Mes respects, Monsieur le Déchu, héhéhéhé !

L’homme Hypnomade se pencha accroupi vers la tête de sa victime, ricanant de plus belle en observant son regard terrifié. Il saisit alors son pendule par la lame et en donna un coup au niveau de la nuque de Fulguris, tranchant le collier de soie créé par la femme Manternel et le jetant en arrière. Immédiatement, le Déchu put sentir que le peu de sérénité et contenance qu’il gardait commençaient à s’évaporer, tandis que Conwell commençait à agiter frénétiquement un pendule portant un symbole similaire à une fissure devant ses yeux, en faisant à chaque fois des cercles complets. Les ondes hypnotiques assaillaient Fulguris, faisant vibrer son crâne avec douleur et lui brûlant les yeux alors que pendant tout ce temps la voix du Destructeur, qui lui parlait doucement et avec confidence, résonnait comme des coups de marteaux dans ses oreilles.

-Le premier pendule dont tu es victime… Sa technique d’hypnose s’appelle Marionnette. Elle neutralise les articulations. Et comme tu ne peux plus non plus utiliser tes éclairs… J’ai assez de temps pour te faire comprendre à qui tu fais face.

La voix du Destructeur avait beau être douce, Fulguris avait l’impression qu’elle lui perçait les tympans. Une fois le châle de Fanny détruit et la nouvelle hypnose lancée, tout lui semblait douloureux, comme si son corps, toujours immobile, était devenu hypersensible, comme si, encore plus que d’habitude, le Déchu était à fleur de peau, à bout de nerfs, sur le point d’exploser. Et pourtant, il en était incapable. Des larmes de rage et de frustration commencèrent à embuer ses yeux avant de rouler le long de ses joues tandis qu’il serrait la mâchoire, complètement impuissant. L’hypnotiseur cessa de balancer son pendule. Il en prit à la place un autre à sa ceinture, qui cette fois portait un symbole ressemblant à une bouche ornée de dents ; et commença à l’agiter à son tour sous les yeux du génie.

-Vois-tu, j’ai beau être membre des Destructeurs, je ne prend pas spécialement de plaisir à tuer. En fait… Je trouve ça assez répétitif et dénué de sens. Surprenant, n’est-ce-pas ? Mais simplement parce que je n’aime pas tuer, ne veut pas dire que je n’aime pas détruire. Là est ma nuance. En particulier, je me spécialise dans la destruction… psychologique.

Les larmes continuaient de couler le long des joues du Déchu alors qu’il fixait, impuissant, le pendule de l’Hypnomade qui lui faisait tourner la tête et que chaque mot lui faisait l’effet d’un coup d’enclume. Au loin, le bruit du tonnerre lui-même lui faisait mal alors que d’épais nuages noirs continuaient à obscurcir le ciel et que la pluie se mettait à nouveau à tomber sur la ville, chaque goutte qui lui tombait dessus semblant transpercer son corps. Il n’avait plus la force ni l’envie de se battre. Cette ville, il s’en fichait. Perdre ou gagner, il s’en fichait aussi. Tout ce qu’il voulait, c’était que la douleur s’arrête. Tout ce qu’il voulait, c’était…

??? : Alalah, je me suis vraiment trompé sur ton compte, on dirait.

Le colosse tourna son regard du mieux qu’il pouvait vers la personne qui venait de parler. C’était une silhouette féminine, frêle et de petite taille comme une pré-adolescente, à l’apparence floue et obscure et à la voix grésillante, de tel sorte qu’il n’arrivait pas à distinguer s’il s’agissait de Missingno ou de Boréas. Il voulait lever son bras pour tendre sa main vers la jeune fille mais son corps était à nouveau incapable de bouger. Le visage de la silhouette se déforma, un sourire malsain se formant sur son visage ainsi que deux yeux verts et rieurs alors qu’elle continuait :

-En fait… Plus qu’un monstre, tu es un incapable.

La silhouette se déforma, comme si l’image grésillait, pour prendre l’apparence de Déméteros qui était cette fois-ci debout, un pied sur le torse du colosse et qui plongeait dans le regard attristé de Fulguris un regard plein de haine et de dégoût.

-Tu n’as jamais eu ta place parmis nous. Tout ce que tu sais faire, c’est détruire ce que nous nous efforçons de créer. Ta maladresse et ta puérilité ne causent que des accidents… Au fond, tu n’es pas mieux qu’eux, tu n’es qu’un fléau qui n’aurait jamais dû naître !

https://www.youtube.com/watch?v=5eJbE0hFmQo

Alors qu’il prononçait ces paroles, la silhouette de Demeteros se dédoubla en une dizaine de silhouettes impossibles à distinguer qui tournaient en rond autour de Fulguris comme si elles dansaient de joie pour fêter sa défaite et son incapacité à agir. Le Génie, lui, voulait protester, se plaindre, faire quoi que ce soit pour faire comprendre à son frère aîné qu’il se trompait mais, comme à son habitude, aucun son ne sortait de sa bouche. À nouveau, la voix du Génie de la Fertilité résonna dans ses oreilles, sans qu’il ne soit pourtant capable de le discerner parmis les silhouettes.

-Si tu ne me crois pas, regarde autour de toi au lieu de te mentir à toi-même ! Regarde ce dont tu es responsable !

Lentement, Fulguris sentit l’effet de la paralysie s’estomper et commença à bouger, d’abord les doigts puis les bras et enfin l’ensemble de son corps pour se relever, l’air hébété et regarder ce qu’il se passait autour de lui comme le lui avait demandé son frère. Alors que les silhouettes continuaient à danser autour de lui en émettant des onomatopées tribales qui semblaient être à la fois une façon de le célébrer et de le huer, il pouvait constater, l’air dévasté, que l’ensemble de l’archipel était en feu, l’incendie ayant été créé par les éclairs qui frappaient les bâtiments, les arbres, l’archipel en général dans un orage dévastateur dont Fulguris était vraisemblablement la cause. Le Déchu pris sa tête entre ses mains en poussant un râle plaintif et se recroquevilla sur lui-même, le visage tourné vers le sol pour ne pas voir les incendies autour de lui et les mains plaquées contre ses oreilles pour étouffer le bruit du tonnerre, le hurlement du vent, le crépitement des flammes, les chants des silhouettes autour de lui… Il n’arrivait pas à comprendre ce qu’elles étaient mais il comprenait ce qu’elles exprimaient par leur chant qui l’exaltait de plus en plus malgré la terreur qui régnait en lui. Les silhouettes l’appelaient pour qu’il se déchaîne. Elles lui rappelaient que son corps, son âme, ses sentiments, son existence, tout chez lui n’était que rage dévastatrice dont l’orage se faisait l’écho.

-??? : Boréas permet aux semences de voyager grâce au vent, Demeteros rend la terre meuble et fertile et la pluie de Fulguris permet aux graines de germer. Du moins, c’est ce que racontent de vieilles légendes… La vérité…

Les silhouettes se rassemblèrent pour n’en former plus que trois, distinctes, celles de Boréas, Démétéros et Missingno qui s’avançaient en même temps vers lui tout en parlant de façon tout à fait synchronisée :

-C’est que nous avons eu tort de croire en toi. Tu n’es qu’une bête immonde.

-Fulguris : Ahh….Aaaah….


La pluie qui tombait était de plus en plus forte mais ne parvenait pas à éteindre les incendies provoqués par les éclairs qui se faisaient de plus en plus nombreux. L’orage devenait de plus en plus dévastateur alors que Fulguris semblait perdre ses esprits à cause de l’hypnose qui, en plus de le faire délirer, continuait à amplifier son hypersensibilité qui rendait tout douloureux, comme si tous ses sens étaient agressés en ce moment. Il ne voulait pas perdre contre cet Hypnomade… Et plus important encore il ne voulait pas perdre contre lui-même… Mais au fond de lui il savait que ce n’était pas qu’un cauchemar. Que tout ce qu’il venait d’entendre était exact, qu’il n’avait jamais été un Dieu censé être un bienfaiteur.

Au fond de lui, il n’y avait rien d’autre que l’orage.

________________________________________________________
(Baisser au minimum audible la musique actuelle)

Cela faisait maintenant plusieurs minutes que Conwell était penché sur le corps immobile de Fulguris, accroupi juste devant lui. Aucun des deux hommes ne semblait bouger, désormais. Le génie, car il était pris au piège dans la transe… et l’hypnotiseur, car il s’en délectait. Sous son masque, ses yeux brillaient d’une feinte lueur violette. Il voyait. Il voyait tout. Alors que Fulguris était prisonnier dans son propre esprit à lutter contre ses démons intérieurs à cause de l’hypnose, Conwell avait utilisé Dévorêve, entrant dans sa tête pour en voir le contenu, en spectateur. Sous son masque, son sourire grandissait. C’était un délice. Un homme si fort en apparence en extérieur, un véritable colosse aux pouvoirs surpuissants… effrayé de sa propre force en intérieur. Craignant d’être rejeté à cause de la destruction qu’il pouvait causer. Rejeté par son dieu, rejeté par ses frères et soeurs. Un autre… Comme lui, il n’avait sa place nulle part. Il n’avait ni rang, ni rôle, ni foyer qu’il ne craignait de voir disparaître en cendres. C’était pathétique à regarder. Une telle puissance accompagnée d’une telle faiblesse...

-Hé… Tu aurais pu faire un bon Destructeur. Il t’aurait manqué cette haine qui nous anime, cependant. C’est fort triste.

Le corps de l’homme Hypnomade se mit à bouger, alors qu’il quittait le Dévorêve. Ses yeux s’éteignirent, retrouvant leur apparence normale. C’était terminé. Il avait détruit le Déchu de l’intérieur. Même si il se réveillait, il n’aurait plus aucune force mentale. Il ne serait plus qu’une coquille effrayée par le monde autour de lui, incapable de la moindre logique ou du moindre courage.
Le Destructeur poussa un soupir de soulagement. Pendant un long moment, il avait cru qu’il serait impossible de trouver une ouverture pour hypnotiser ce mastodonte. Il avait eu un peu de chance. Machinalement, il passa sa main à sa ceinture pour y saisir le pendule en or qui s’y trouvait, mis en évidence au milieu de tous les autres. Il le passa devant son visage, l’observant pendant quelques secondes alors que son expression redevenait glaciale. Le pendule ne reflétait pas son visage comme il aurait dû le faire. En fait, la surface dorée paraissait n’avoir aucun lustre. Conwell fronça les sourcils, apparemment agacé.


-Tsss. Toujours pas. Tant pis.

Il se releva alors, rangeant le pendule doré et en prenant un autre, qu’il tint avec sa main droite. Le peu de lumière qui filtrait à travers la ruelle - à cause des néons et des hologrammes - se concentra sur la lame, le pendule prenant une teinte violette. Puis, Conwell l’orienta vers la nuque de Fulguris et tira, pour le tuer froidement en un seul tir transperçant son corps.[

(Monter au maximum audible la musique actuelle)

-Fulguris : RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH

Mais à sa grande surprise, ce tir ne toucha jamais sa cible. Alors qu’il hurlait de rage en sortant d’un coup de sa paralysie, le Déchu se projeta dans les airs où un épais nuage noir se forma sous ses pieds pour le réceptionner. En même temps, des nuages se formaient autour de son corps et l’enveloppaient complétement tandis que l’orage ne cessait d’être de plus en plus violent et que le tonnerre se faisait l’écho de son hurlement. A nouveau, le Génie se pencha en arrière et leva les yeux vers les cieux enragés avant de pousser un nouveau crie qui s’accompagna de plusieurs éclairs et d’un tonnerre tonitruant.

Oui. Il le sentait. Il le vivait. Tout son corps et son esprit étaient tournés vers l’orage maintenant.

D’un coup, l’aura du Déchu éclata violemment et déferla sur l’ensemble de la ville, pareil à une tempête féroce. Le corps de Fulguris, sous l’épaisse couche de nuages qui l’entourait, semblait se transformer, le bas de son corps s’allongeant et sa silhouette s’affinant pour lui donner une allure de dragon oriental. Lorsque les nuages s’écartèrent d’un coup, une dizaine d’éclairs tombant autour de lui, révélant en pleine lumière sa nouvelle apparence. Sa peau était devenue bleue, tâcheté comme la fourrure d’un léopard par des pois mauves. Sa silhouette était plus fine et athlétique et ses jamabes avaient disparues pour laisser place à une longue queue de serpent couvertes de larges pointes semblables à celles d’un fléau. Enfin, des griffes imposantes s’étaient matérialisées au bout de ses doigts et des pics étaient apparus sur ses phalanges ce qui renforçait son apparence brutale et sauvage. Le Déchu hurla à nouveau, comme s’il était incapable de transmettre une autre émotion que sa colère et le vent et l’orage amplifièrent sous le cri de cette puissance de la nature.

Oui. Plus que jamais, il le sentait. Plus que jamais, il embrassait sa vraie nature. Plus que jamais… Il était l’orage.
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MessageSujet: Re: Archipel des Lumières   Archipel des Lumières EmptySam 12 Déc - 23:29

Kyogre plissa les yeux, scrutant son adversaire pour mieux l’observer. Dans l’idéal, elle préférait éviter la confrontation et suivre le mouvement en accompagnant les autres Destructeurs mais cette fois-ci, la situation était différente. Après tout, la femme qui lui faisait face était du côté des Déchus et n’essayait même pas de le cacher. Même si les Destructeurs ne s’étaient jamais confrontés aux Appelés jusqu’alors, ils avaient tout de même assez d’informations pour connaître leur existence et leur situation. Son poing se serra alors qu’elle pensait au fait que des Gijinkas pouvaient adorer et soutenir les Déchus. Elle avait d’abord cru à une sorte d’hypnose qui ferait de ces Appelés des fanatiques, des fous à lier mais la Manternel en face d’elle semblait bien être en pleine possession de ses capacités. La Légendaire essaya de se concentrer sur les bruits alentours. Son audition n’était pas plus développée que la moyenne et il était difficile, entre le bruit du tonnerre, les cris, les pas, les explosions au loin, de déceler quoi que ce soit de précis. Impossible de savoir quel genre de Déchu pouvait être dans le coin de cette manière. Pourtant, elle en était certaine. Cet orage, ces éclairs, ce tonnerre, cette pluie, ce ne pouvait être que l'œuvre d’un Déchu en particulier…

D’un coup, la Légendaire projeta la sphère aqueuse qu’elle avait dans sa main droite et celle-ci explosa en une large vague qui fonçait vers l’Appelée.


https://youtu.be/as_lOlrPozI

Fanny écarquilla les yeux, un “BANG” de fusil retentissant en dessous d’elle alors qu’elle bondissait dans les airs, les deux jeunes Gijinkas encore attachés sur son dos via de la soie ; évitant de justesse la seconde vague. La Gijinka Manternel retomba de l’autre côté de Kyogre, n’ayant pas vraiment eu le temps de reprendre son souffle. Ses armes, deux kamas aux lames trouées arborant également des gâchettes, fumaient encore de son évasion in-extremis. Elle avait constaté la puissance de ces vagues avec la façon dont le monument avait été complètement pulvérisé et emporté au loin. Elle ne pouvait définitivement pas se permettre d’être la suivante sur la liste des victimes de raz-de-marée. Rapidement, elle projeta sur la Légendaire un jet de soie blanche ayant pour but de l’immobiliser, puis enfonça à nouveau les gâchettes, la détonation la projetant en diagonale à l’opposé de la légendaire, en direction d’un des immeubles de la capitale. Elle tira un nouveau jet de soie sur la façade du bâtiment, se tractant immédiatement à son niveau et commençant à courir à la verticale sur la surface métallique du building tout en tirant en dessous d’elle. La combinaison des tirs et de la soie sous ses chaussures semblait lui permettre d’ignorer la gravité en cet instant. Elle se dépêcha d’atteindre le toit, détruisant la porte de la cage d’escalier pour déposer les enfants à l’intérieur, puis en sauta immédiatement, se propulsant sur l’immeuble voisin dans un nouveau “BANG”, courant sur le nouveau toit, et bondissant à nouveau sur le suivant. Maintenant éloignée de son fardeau, elle s’arrêta une seconde pour scruter le sol et reprendre vue de Kyogre, se préparant cette fois à se battre pour de bon. Elle n’avait aucune envie personnelle de le faire, mais il semblait probable que la Légendaire ne la lâcherai pas, vouant une véritable haine aux Déchus et à leurs Appelés.

La Légendaire, de son côté, glissa rapidement, propulsée sur le côté par des jets d’eau sous ses pieds, pour éviter le tir de soie et se concentra ensuite pour essayer de trouver son adversaire. Elle avait bien remarqué les deux protégés que la jeune femme portait sur son dos et se doutait qu’elle avait dû fuir pour les mettre en lieu sûr. Kyogre fronça les sourcils, l’air contrariée, comme si elle n’arrivait pas à comprendre quelque chose. Elle n’avait pas spécialement envie de s’en prendre à des enfants… C’était sûrement plus simple pour tout le monde de tout détruire sans trop y réfléchir. Enfin, pour elle, c’était certainement trop tard. Elle avait décidé de suivre sa famille, jusqu’au bout. Qu’importe les conséquences. Une dizaine de sphères se matérialisèrent autour d’elle et elle commença à les projeter partout autour d’elle, celles-ci fonçant comme des boulets de canon sur les bâtiments autour de la place. La voyant attaquer dans toutes les directions, Fanny fronça les sourcils. Qu’elle sache ou non où elle avait mis les deux jeunes Gijinkas, cette Légendaire était un danger constant. Elle devait absolument trouver un moyen de détourner son attention d’eux. L’Appelée se lança à nouveau dans le vide, courant sur la façade du building où elle se trouvait en tirant derrière et en dessous d’elle pour ajuster sa trajectoire, et en sautant juste avant qu’il ne se fasse détruire par l’une des sphères d’eau. Elle tira un jet de soie sur le toit du second bâtiment, se balançant dans les airs pour éviter une nouvelle attaque, et finalement se stabiliser les deux pieds à la verticale sur la façade de l’immeuble où elle avait déposé les enfants.


-LAME-FEUILLE !

Les lames de ses kamas s’illuminèrent alors en vert, s’allongeant pour devenir démesurément grandes, alors qu’elle entamait une danse vertigineuse en suspension contre la gravité, courant le long de la façade, tirant, tranchant, tourbillonnant, et découpant une à une toutes les attaques de Kyogre avant qu’elles ne puissent atteindre leur cible - protégeant ainsi l’immeuble contre la Légendaire tandis que tous ceux aux alentours se faisaient bombarder et s’effondraient un à un dans un vacarme assourdissant. Rapidement, la femme Manternel sauta de l’immeuble, tirant vers le sol pour amortir sa chute - dans le même temps que les lames des kamas reprenaient leur taille normale. Puis une fois en bas, elle se mit à courir à toute vitesse vers Kyogre en lui tirant dessus avec ses armes, un barrage de projectiles semblables à des balles graines. Elle contourna la Légendaire en continuant des tirs rapides dans sa direction pour la forcer à orienter ses attaques vers elle et non plus vers le seul bâtiment encore debout, la cadence des balles graines augmentant alors qu’elle mitraillait de balles la déesse des océans, d’une part via ses armes, et d’autre part crachées directement depuis sa bouche.

*Allez vise-moi !*

En voyant ça, la Légendaire poussa un léger soupir et leva sa main au-dessus de sa tête, une sphère aqueuse s’y formant avant d’exploser pour former un large dôme aquatique autour de la Légendaire, l’épaisse trombe d’eau faisant ralentir et dévier les graines, de telle sorte que la déesse des océans ne pouvait être blessée. Elle fit disparaître le dôme une fois la salve de tirs terminée et regarda tour à tour l’Appelée et l’immeuble qu’elle protégeait.

-Kyogre : Je ne sais pas pourquoi tu essaies de protéger ces enfants…

De nouvelles sphères se formèrent autour de la Légendaire alors qu’elle parlait :

-Mais tu te rends compte que ces Déchus sont à l’origine de leur malheur ?!

Sans laisser à son adversaire le temps de répondre, elle baissa rapidement son bras droit et toutes les sphères foncèrent à vive allure vers la Manternel. Cette dernière répéta sa manœuvre précédente, tournoyant et découpant la majorité des sphères avec ses kamas, alors que, dans son mouvement - dans sa danse tranchante - les lames de ses armes commençaient à s’entourer d’une aura rougeâtre. Elle gagnait peu à peu en vitesse et en force en continuant d’enchaîner les attaques tranchantes, détruisant ou esquivant les orbes d’eau de plus en plus vite tout en se rapprochant de Kyogre comme un véritable tourbillon découpant. Jusqu’à finalement interrompre sa technique à bout portant, freinant brutalement derrière la Légendaire en croisant ses faucilles en ciseaux au niveau de son cou, menaçant de la décapiter d’un seul geste.

-Je m’en rends compte. Et je n’accepte pas la façon d’agir de tous les Déchus. Mais… Ma foi envers Missingno va au-delà.

Tout en prononçant ces mots, les membres de Fanny s’illuminèrent d’une lueur verte, à l’incroyable énergie apaisante. La lueur verte sembla se transmettre sur le sol, formant un cercle autour des deux femmes, et soudain, des fils de soie illuminés de la même énergie verte surgirent du sol tout autour de Kyogre pour tenter de la prendre au piège dans un véritable cocon d’araignée. La Légendaire fronça les sourcils, essayant rapidement de trouver un échappatoire, avant de s’abaisser rapidement en reculant de quelques millimètres pour ne pas être tranchée par les lames. Alors qu’elle bougeait ainsi, son corps s’enveloppa d’une couche d’eau et son aura s’intensifia grandement, jusqu’à ce que son énergie explose et qu’une véritable onde aquatique semblable à un Vibraqua mais en bien plus puissant se projette en dehors de la Légendaire, de manière à repousser la Manternel le plus loin possible et à détruire les fils qui essayaient de l’emprisonner. L’adolescente fit ensuite un élégant tour sur elle-même pour se retourner vers l’Appelée, avant de lui répondre :

-Au-delà ? Et de quoi, de son attitude ? De ses crimes ? Tu parles de foi… Mais comment croire quand tu ne sais même pas ce que sont les Déchus, ce que sont les Légendaires ? Et encore moins ce qu’ils veulent ?

L’Appelée repoussée par l’onde de choc de Kyogre dérapa sur quelques mètres, freinant sa trajectoire en plantant ses kamas dans le sol. Bien qu’elle ne le montrait pas, elle était de plus en plus agacée par les paroles de Kyogre.

-Je me fiche de savoir ça. Je me contente d’accomplir ma part dans le plan de Missingno, et je n’ai aucun doute que ma foi me sera rendue. C’est ma façon de croire, une confiance absolue et une foi sereine envers mon dieu !

Tout en prononçant ces mots, elle joignit le manche de ses deux kamas ensemble, les combinant tous les deux en une seule et même arme avec une lame à chaque extrémité. Elle lança le double kama en l’air, joignant ses mains et générant une attaque Reflet - Kyogre faisant maintenant face à sept Fanny réceptionnant toutes leurs armes simultanément et fonçant vers la Légendaire pour l’attaquer à répétition dans une nouvelle danse tranchante. Dans le même temps, toutes les Fanny projetaient de la soie depuis leurs membres dans toutes les directions tout en continuant d’attaquer, le sol se recouvrant en même temps de vraie soie et de soie illusoire alors que la femme Manternel et ses doubles enchaînaient les assauts pour ne pas laisser à la Légendaire le temps de contre-attaquer.

-Kyogre : Tu te fiches de moi ?!

Alors que l’adolescente avait l’air de s’être calmée par rapport au début du combat, sa colère sembla remonter à la surface après avoir entendu la réponse de Fanny. La Légendaire serra les dents, l’air plus que contrariée alors qu’elle continuait à esquiver les coups de l’Appelée aussi bien qu’elle le pouvait, avant de frapper le sol du pied et de faire surgir, sous la plupart des copies de la Manternel et des fils de soie, des trombes d’eau qui percèrent le sol, de véritables geysers d’eau bouillante. En même temps, la jeune femme continuait à esquiver les coups de son adversaire et fit apparaître des sphères d’eau qui explosèrent pour balayer à nouveau la place par de hautes vagues menaçantes.

-La foi, les plans, la confiance… Tout ça n’a plus aucun sens à cause des Déchus ! Ils ont brisé cette relation il y a des siècles. Il n’y a plus ni Dieux ni croyants. Mais si tu y tiens je vais t’apprendre… Ce qu’est un Légendaire !

Toute l’eau accumula se concentra autour de Kyogre et, poussée par les souffles de l’orage et par les pouvoirs de la jeune femme, l’eau accumulée sur la place commença à former un véritable typhon autour d’elle pour la protéger des derniers reflets et des derniers fils qui l’attaquaient avant de s’abattre d’un coup, toute l’eau retombant avec force vers la Manternel. Celle-ci serra les dents face à l’envergure de l’attaque. C’était un véritable raz-de-marée qui allait lui tomber dessus et l’aplatir sur place. Pour l’arrêter...

-Peu importe à quel point ça peut sembler naïf… Je sais que la foi peut déplacer des montagnes ! TEMPÊTE VERTE !

Fanny sépara ses kamas et se mit à cracher de la soie vers le sol depuis sa bouche et ses mains. Elle se mit à tournoyer à nouveau avec ses lames, la soie agissant comme un élastique et freinant son mouvement, avant qu’elle ne lâche et se mette à nouveau à tourbillonner sur elle-même, son mouvement accélérant encore plus que précédemment via l’élan produit par la soie élastique et se mettant à générer une véritable tornade. Des feuilles et des Tranch’herbes apparaissaient tout autour d’elle, immédiatement emportés par la rafale. Le cyclone végétal ascendant frappa de plein fouet la vague, luttant pour repousser la masse d’eau colossale pendant quelques secondes, avant de prendre le dessus et de la fendre en deux, les deux parties de la vague partant s’écraser plus loin à gauche et à droite de Fanny au lieu de s’abattre sur elle. La femme Manternel planta un kama dans le sol, s’arrêtant de tourner et reprenant son souffle. Elle paraissait épuisée suite à l’énergie déployée pour se défendre d’une attaque aussi puissante. En face d’elle, la Légendaire, haletante, semblait toute aussi épuisée. Elle tendit son bras pour montrer d’un signe l’ensemble de la place avant de déclarer :

-Ce typhon, ces vagues, ces raz de marée… Ce sont des calamités. Tout comme cet orage. Les Légendaires, les Déchus, Missingno, voilà ce que nous sommes. Des catastrophes, des malédictions, des calamités. Et Fulguris est sans doute une des pire qui soit.

-Qu’est-ce que Fulguris a fait pour mériter autant de haine de ta part ? Quand je le regarde, je ne vois qu’un être craintif, un corps de vieillard surpuissant contenant l’esprit d’un enfant terrifié par sa propre force et par ce qui l’entoure. Il est loin d’être la crapule que tu décris.

Un sourire froid et triste s’esquissa sur le visage de la Légendaire qui répondit tout de suite, sans être perturbée par les paroles de la Manternel, comme si elle s’y attendait :

-Exactement. Fulguris est une calamité qui rêve d’être une bénédiction. Mais nous, les Légendaires, n’avons pas le choix d’être les deux. Avant, toutes nos relations avec les autres Gijinkas étaient structurées autour de ces deux facettes. L’océan peut être calme et apaisant tout comme il peut se soulever et briser des villes entières. En ce moment, Fulguris est une tempête et la situation peut empirer jusqu’à ce qu’il détruise tout l’archipel.

L’Appelée secoua la tête en signe de négation.

-Je sais qu’il est capable de se contrôler. Cette vision des Légendaires et des Déchus que tu as… Le fait qu’ils ne puissent être que bénédiction ou calamité… Je suis certaine qu’il peut être une bénédiction. Il peut utiliser son pouvoir pour le bien. Pour irriguer… ou pour protéger.

-Et qu’est-il en ce moment ? Il te tuera toi et ces enfants avant de reprendre conscience et de se morfondre. C’est la nature de ces Déchus qui se sont condamnés, eux et les mortels, en essayant de les approcher. Si tu es tellement aveuglée pour ne pas voir la violence de cet orage… Alors mettons un terme à ce combat une fois pour toutes. Je vais te montrer une autre facette de l’océan...


Au moment où elle finissait de parler, la Légendaire se projeta dans les airs à toute vitesse, propulsée par des jets d’eau sous ses pieds. Elle effectua alors une pirouette dans les airs tandis que ses yeux et les runes de ses vêtements brillaient de plus belle avant qu’elle dise :

-Pouvoir destructeur… Abysses.

https://www.youtube.com/watch?v=4Vncd12ZJAs

Tout se passa alors à toute vitesse. Des runes semblables à celles présentes sur les vêtements de Kyogre se gravèrent sur le sol de la place et, d’un coup, celle-ci s’effondra, le sol se dérobant sous les pieds de la Manternel pour laisser place à une étendue d’eau de la taille de la place dans laquelle chuta l’Appelée tandis que Kyogre retomba délicatement sur l’eau, la Légendaire semblant capable de marcher sur celle-ci. La Destructrice lança ensuite un rapide coup d'œil autour d’elle. La pluie commençait à tomber de plus en plus fort et le bruit du tonnerre devenait terrifiant. Des éclairs s’abattaient partout sur l’archipel. L’électricité et l’eau ne faisaient pas bon ménage…

-S’il s’agit bien de Fulguris… Alors l’archipel est condamné.
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Doub
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MessageSujet: Re: Archipel des Lumières   Archipel des Lumières EmptyDim 13 Déc - 20:17

https://www.youtube.com/watch?v=4Vncd12ZJAs

Fanny ouvrit les yeux, le bras tendu vers le haut, comme si elle essayait de s’agripper à quelque chose. Cela ne faisait que quelques secondes qu’elle était sous l’eau… mais la surface du lac… la teinte bleu-nuit du ciel artificiel de l’Archipel des Lumières… Tout ça lui paraissait déjà à des kilomètres. Inatteignable. C’était comme si elle venait de plonger dans un abysse sans fond, un trou béant qui l’attirait inexorablement vers le bas. Une descente qui l’emmenait vers une mort certaine, vers l’oubli dans les abysses. Pour la première fois depuis longtemps, alors que ses yeux se fermaient à nouveau, le sentiment de sécurité en elle disparaissait, remplacé par une peur terrible, une terreur qui envahissait son âme et y écrasait toute notion de calme. La peur de tout perdre. C’était quelque chose qu’elle n’avait pas ressenti depuis longtemps…

https://youtu.be/u3o5YtTPvJ0

Une nuit d’été tombait sur l’Archipel Plainia. Les grillons chantaient sur les troncs des arbres. La lumière d’un croissant de lune filtrait à travers le feuillage, puis à travers la fenêtre d’une habitation de fortune, sorte de petite cabane en bois construite dans les arbres, et située au milieu d’un certain nombre de cabanes identiques. Éclairée seulement par la lumière de la lune, une adolescente Couverdure était assise sur le sol sous la fenêtre, au milieu d’un tas de pièces mécaniques et d’outils. Ses yeux cernés semblaient avoir des difficultés à rester ouverts, alors qu’elle vissait des pièces ensemble, examinait le résultat à travers une loupe, puis les dévissait en grognant, semblant en chercher une précise.

-Qu’est-ce que tu fabriques ?

Un autre Gijinka Couverdure, qui semblait être un garçon à peine moins âgé que la jeune fille, passa la tête à travers la trappe qui permettait d’entrer dans la cabane. En voyant qu’il n’allait pas recevoir d’autre réponse qu’un hochement de tête à peine forcé, il se décida à monter à l’intérieur, regardant autour de lui. Les pièces mécaniques s’amoncelaient sur le sol, sur la petite table à gauche de l’entrée, sur le lit défait. Les objets éparpillés sur celui-ci attirèrent son attention, et il se dirigea instinctivement vers eux, fouillant l’empilement de boulons et de vis pour découvrir plusieurs lames d’acier, deux fusils et leurs munitions éparpillées. Des canons et crosses de revolvers. Des bobines de chaînes métalliques.

-Touche pas à ça.

Le Gijinka Couverdure fronça les sourcils en entendant ces mots, se tournant vers celle qui venait de les prononcer sans même lui jeter un regard.

-Je touche si je veux. Et c’est quoi cette folie avec les armes ? Je comprenais quand tu te taillais un arc pour chasser, mais là, tout ça, ça paraît complètement hors de proportions. On dirait que tu pars à la poursuite d’une bête sauvage six fois plus grande que toi.

La concernée ne répondit pas, se contentant de retirer une vis de la construction qu’elle avait entre les mains et de la mettre sur le côté, avant d’en prendre une autre. Le jeune garçon fronça les sourcils à nouveau, semblant s’énerver, et renversa sur le sol les objets qui se trouvaient sur le lit, causant un vacarme épouvantable.

-HÉ ! Pourquoi tu fais ça ? Fiche-moi la paix !

-Réponds-moi, Fanny, à quoi ça rime ? Depuis qu’on s’est posés ici avec les autres enfants, tu manges à peine, tu dors à peine, et tu passes tout ton temps à construire des abominations mécaniques ! Qu’est-ce-qui te fait peur à ce point ?! DIS-LE MOI !

Une vie entière à courir. Des années passées à parcourir l’Archipel Plainia. Dans un sens, puis dans l’autre. Un pèlerinage interminable, un long voyage pour échapper à une menace invisible. A craindre, chaque nuit, d’être rattrapée par elle, et de voir le monde qu’elle avait construit s’en aller en pièces, et les amis qu’elle s’était fait disparaître l’un après l’autre. Elle ne l’avait dit à aucun d’autre eux, même pas à lui, à Hansel. Elle craignait trop qu’il ne s’en aille en apprenant la vérité. Qu’il apprenne lui aussi qu’elle n’était pas ce guide idéal qui savait toujours où les mener, où trouver de quoi se nourrir, comment atteindre le prochain village ; mais juste une petite fille terrorisée qui tentait de sauver sa peau. Puis un jour, quatre ans plus tard, le voyage s’était arrêté. Ils avaient parcouru tout l’Archipel et trouvé un endroit pour s’arrêter, une forêt isolée sur l’une des îles. Ils avaient construit un village dans les arbres. Et comme elle ne pouvait plus courir, l’échappée de Fanny s’était transformée en une quête de puissance sans fin.

-JE VEUX JUSTE POUVOIR VOUS PROTÉGER TOUS !

Fanny rouvrit les yeux. Elle était encore sous l’eau. Elle tombait encore vers les profondeurs. Bientôt, il serait trop tard pour en revenir. Mais… Elle ne voulait pas juste partir comme ça. Alors même qu’elle s’enfonçait dans les abysses… Elle voulait sauver ces enfants. Elle voulait protéger Fulguris de lui-même. Elle pouvait encore faire une différence… Elle pouvait encore être cette personne à la foi inaltérable, à la confiance inflexible envers Missingno. Si les Déchus n’étaient que les pèlerins de ce long voyage, alors elle les mènerait jusqu’au bout. Et si elle faisait ça… Alors grâce à Missingno, elle les retrouverait.

https://www.youtube.com/watch?v=fE1BkcY1YQc

Alors que Kyogre se tenait à la surface du lac, marchant sur l’eau, elle put soudain entendre un nouveau “BANG” en dessous d’elle. Le son semblait étouffé cette fois, provenant vraisemblablement de loin en dessous la surface. Puis, deux lames de kamas attachées à des chaînes surgirent soudain de la masse d’eau, l’une des chaînes apparaissant derrière Kyogre et s’enroulant autour de son cou alors que la deuxième s’attachait à son bras gauche - le tout suivi d’un dernier “BANG” alors que Fanny réapparaissait à la surface, s’agrippant de toutes ses forces à la Légendaire. L’adolescente chancela un peu sous la pression mais elle continuait de tenir sur l’eau comme s’il s’agissait d’une surface solide.

-Tss, tu l’auras voulu, je vais t’entraîner avec moi !

La Légendaire se laissa alors plonger à son tour, emportant la Manternel avec elle puisqu’elle n’avait plus rien pour se hisser à la surface. Mais alors que son pouvoir cessait et que ses pieds allaient s’enfoncer à nouveau dans l’eau, ceux-ci stoppèrent leur descente, la Légendaire semblant rester en l’air avec l’Appelée toujours sur elle. En levant la tête, elle put constater que Fanny avait créé des dizaines de fils de soie tendus entre elle et les parois rocheuses tout autour du lac, la maintenant attachée exactement où elle se trouvait au dessus de l’eau. Dans la position actuelle de la femme Manternel, on pouvait voir des lettres Zarbi luisantes transparaître à travers ses vêtements trempés, formant le mot “SÉRÉNITÉ” sur sa poitrine, légèrement au dessus du coeur.

-Désolée, mais je ne me laisse pas entraîner par quoi que ce soit. Je suis la tisserande bienfaitrice à la douceur rassurante. Maternus Aranea.

Fanny libéra alors son aura, l’énergie verte de son corps recouvrant complètement Kyogre, avant de se changer en une immense masse de fils de soie l’entourant de toutes parts. Alors que la femme Manternel quittait son perchoir, détachant ses chaînes et grimpant sur l’un des fils vers les murs, la Légendaire se retrouvait désormais prisonnière d’un cocon de soie luisant ayant la taille et la forme de son corps. A l’intérieur, la jeune fille se sentait perdre pied, toutes ses émotions rapidement remplacées par une impression de douceur et de sérénité immenses. Elle n’avait plus aucune envie de bouger. Elle n’avait plus aucune envie de se battre. Elle voulait juste rester là, dans ce cocon suspendu, dans ce sentiment de paix immense et incomparable.
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MessageSujet: Re: Archipel des Lumières   Archipel des Lumières EmptyLun 8 Mar - 15:37

https://www.youtube.com/watch?v=0Dx40srSmxY

Son corps était la foudre. Son esprit grondait comme le tonnerre. Tout son être n’était plus qu’une tempête.

Fulguris n’était plus capable de penser à autre chose. Il était même peut-être plus exact de dire qu’il ne pensait plus du tout, qu’il avait complètement perdu la raison pour se fondre dans l’orage. Tout ce qu’il était capable de voir, c’était son ennemi. Tout ce qu’il était capable de ressentir, c’était la colère. Tout ce qui pouvait l’apaiser, c’était la mort de l’Hypnomade.

Il poussa un nouveau cri et des éclairs frappèrent le quartier de plein fouet. Des feux s’allumaient, des néons et des vitres explosaient, des morceaux d’immeubles et du sol s’effondraient. Fulguris, lui, haletait, sa respiration rauque comme celle d’une bête. Il n’était plus cet enfant apeuré et timide qui se cachait derrière les autres. Il ne jouerait plus ce rôle qu’il s’était donné pour cacher sa nature. Maintenant, c’était à leur tour, à tous, de se cacher et de trembler de peur. Son adversaire aussi, il le ferait trembler. C’était la seule promesse qu’il était capable de se faire dans cet état. Le Génie prit appui sur ses jambes, qui étaient plus semblables à des pattes maintenant, tant elles avaient rapetissé et changé de forme. Son torse s’était allongé et aminci mais ses jambes avaient tant rapetissé qu’il était bien moins imposant qu’avant, comme s’il avait régressé. Pourtant, lorsqu’il s’élança vers l’Hypnomade, il était clair que son corps ne s’était pas affaibli, au contraire. Sa vitesse, son agilité, ses réflexes, tout semblait décuplé, si bien qu’il était presque impossible de voir ses mouvements. En un instant, il arriva face au Destructeur et, sans se soucier des possibles tours de l’hypnotiseur, il tenta de lui mettre un violent coup de boule, d’autant plus dangereux qu’il avait maintenant une corne sur son front et, en même temps, il l’attaquait aussi par derrière avec sa queue chargée d’électricité, pour prendre ainsi l’Hypnomade en cisaille. Celui-ci affichait un sourire de plus en plus grand en voyant son adversaire s’échapper de l’hypnose et se transformer ainsi. C’était grandiose. Il ne s’attendait évidemment pas à ce que quelqu’un échappe ainsi à l’état causé par ses enchaînement d’hypnoses, mais le résultat était éblouissant. Un monstre de rage et de puissance, qui semblait avoir perdu toute raison. Un être de destruction totale et immodérée, d’annihilation aveugle… Cependant, perdu dans cette pensée, Conwell fut surpris par la nouvelle rapidité de Fulguris, et avait qu’il ne puisse en dire un mot, le génie avait disparu comme le vent et était réapparu en face de lui vif comme la foudre, la queue derrière le Destructeur l’empêchant d’esquiver par l’arrière.


*Merde.*

Le coup de boule de Fulguris s’abattit sur lui dans un fracas immense. La corne sur le front du Génie n’était visiblement pas assez affutée pour transpercer et empaler l’Hypnomade mais en tournant tout à coup son visage vers la droite, Fulguris pu l’utiliser pour tailler une entaille sanglante sur le front du Destructeur. En même temps, la violence du coup le projeta vers la queue du Déchu qui lui asséna une puissante décharge électrique tout en le projetant cette fois-ci vers l’avant, face à Fulguris. Sans même attendre, le vieillard poussa un nouvel hurlement et s’élança à nouveau vers Conwell qui tombait vers lui pour essayer de lui asséner une nouvelle salve de coups, tout en laissant toujours sa queue derrière lui pour pouvoir à nouveau l’assaillir de tous les côtés. L’hypnotiseur sonné semblait littéralement être devenu la balle d’une partie de ping-pong, Fulguris l’envoyant en avant et en arrière encore et encore avec ses poings et sa queue pour pouvoir continuer de le frapper sans lui laisser la moindre seconde de répit.

*Merde… ! Je ne peux pas… !*

Au milieu de l’enchaînement d’attaques, alors qu’il commençait à être sérieusement blessé, alors qu’il saignait du visage sous son masque au nez désormais détruit, Conwell parvint à reprendre ses esprits l’espace d’un fragment de seconde - juste assez pour réussir à éviter un nouveau coup en se baissant, et cette esquive lui donna une autre seconde pour plaquer ses doigts sur son front et se téléporter à une vingtaine de mètres, hors du champ de vision de Fulguris. Là, il s’appuya sur un mur, reprenant son souffle. La situation tournait totalement à son désavantage. Il semblait que les effets de l’hypnose se retournaient contre lui en rendant Fulguris trop rapide pour qu’il puisse simplement l’esquiver, sans compter que pour une bête sans esprit, il savait se servir de son corps, en particulier de sa queue. Au moment où cette pensée traversa son esprit, le Déchu apparut à nouveau face à lui, toujours l’air enragé. Sortir de son champ de vision ne semblait plus suffisant pour le fuir.

Rien ne pouvait lui échapper. Il sentait les moindres variations dans le vent qui soufflait, le moindre souffle qui s’échappait du corps de l’Hypnomade pour se mêler à la tempête. Personne ne peut fuir la tempête. Personne ne peut calmer la tempête. Elle ne s'apaisera que lorsque tout sera détruit… car telle est sa fonction.


-Fulguris : RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH

Alors que le son de son cri se mêlait à celui des éclairs, tout le corps de la bête se mit à crépiter d’éclairs bleus et le colosse se mit à frapper à vive allure dans la direction de Conwell. Il frappait à l’aveugle dans toutes les directions, dans le but de réduire en miette tant le mur que le corps de l’Hypnomade. Ce dernier semblait cependant l’avoir vu venir et tendit la main rapidement pour générer un nuage de Gaz Toxique et se masquer à ses yeux. Les poings de Fulguris s’abattirent à l’aveugle dans le nuage en le dissipant presque immédiatement, pulvérisant un Abri caché par la brume, puis un deuxième, un troisième et un quatrième créés de plus en plus petits les uns à l’intérieur des autres, chacune des protections ne tenant même pas une seconde ; tandis que la cinquième attaque passa directement au dessus de la tête de Conwell, frôlant ses cheveux et détruisant le mur d’un seul coup. L’hypnotiseur s’était recroquevillé à l’intérieur du quatrième Abri en faisant tournoyer rapidement un pendule devant son visage, ses yeux s’illuminant d’énergie sous son masque, l’enchaînement entier ne lui ayant pas laissé le temps de faire plus d’un seul tour d’hypnose avant qu’une sixième attaque ne fonce droit sur lui.

Mais cette fois, alors que son crâne était destiné à entrer à nouveau en collision avec le poing destructeur… surprenamment, l’homme Hypnomade bondit directement vers l’attaque. Ses jambes parurent libérer une étincelle d’énergie, sa position accroupie actuelle lui permettant d’effectuer une sorte de saut de grenouille très rapide pour rencontrer la main de Fulguris à mi-chemin avec une attaque Psykoud’boul. Le poing et l’orbe d’énergie psychique solides s’entrechoquèrent dans un fracas épouvantable, des étincelles jaillissant dans tous les sens. Les yeux de l’Hypnomade s’allumaient de flashs bleus alors qu’il semblait lutter pour égaler la puissance physique brute de Fulguris avec son attaque, un exploit possible uniquement grâce à l’auto-hypnose qu’il venait de faire ; jusqu’à ce que finalement ladite attaque explose d’elle-même, repoussant les deux combattants dans des directions opposées. Le Destructeur fut envoyé à travers le mur détruit de l’habitation, se téléportant en plein vol pour se retrouver à nouveau en position debout à l’intérieur. Fulguris avait poussé un long grognement, semblable au grondement des cieux, en voyant son adversaire lui tenir tête et résister. Lentement, cette fois-ci, il s’avança de quelques pas vers son adversaire, avant de s’arrêter à nouveau et de pousser un nouveau rugissement. Alors qu’il hurlait sa haine et sa colère, des éclairs se mirent à tomber sur le Déchu, la corne sur son front et sa queue semblant capter l’électricité. Il fixa le Destructeur pendant quelques instants, comme s’il cherchait à le défier du regard et, soudain, toute l’énergie électrique qu’il avait emmagasiné se déferla d’un coup, d’immenses éclairs surgissant du Déchu pour frapper tout ce qui l’entourait sans rien épargner. Au même moment, Conwell ouvrait grand les yeux sous son masque détruit, comme si il venait d’avoir une illumination pendant que son adversaire le fixait.


*Cette queue… Cette corne, cette forme… Bon sang mais je sais !*

Le déferlement d’électricité s’abattit sur lui, tout ce qui se trouvait autour du Déchu se faisant annihiler dans le processus. L’attaque ne semblait pas s’arrêter, jaillissant en continu pendant plusieurs minutes, les bâtiments s’effondrant, et le toit de la maison où se trouvait Conwell s’écroulant sur sa tête dans un fracas de poussière et de débris. Puis, Fulguris cessa son attaque. Là où se trouvait son adversaire auparavant, ne restait désormais qu’un enchevêtrement de poutres… et un énorme morceau du toit empalé dans celles-ci. Du sang se répandait sur le sol sous l’amas des restes de la maison, glissant à travers les fissures et se mélangeant aux flaques créées par la pluie torrentielle de Fulguris. S'il se trouvait encore au même emplacement, l’homme Hypnomade ne semblait pas avoir pu survivre à ça. Mais alors qu’il paraissait mort et enterré… Son rire se mit à résonner, provenant de sous les décombres. Un rire sarcastique, puis un rire fou, de plus en plus fort. Alors, une nouvelle gerbe d’électricité jaillit là où se trouvait l’hypnotiseur, une sorte d’explosion d’énergie projetant les poutres dans tous les directions, et Conwell ressurgit de sous les débris, les deux bras au dessus de lui, un pendule au niveau de chaque main, accrochés à ses index. Son manteau était complètement déchiré, notamment au niveau du torse, là où il s’était fait transpercer par le toit… mais le trou dans son vêtement révélait que désormais, sa peau était devenue bleue tachée de noir, exactement comme celle de son adversaire. Des arcs électriques se déplaçaient le long de ses membres, et surtout, il ne semblait pas avoir la moindre blessure. En fait, il paraissait même moins blessé qu’avant cette attaque, son masque à moitié détruit semblait être la seule trace restante du précédent assaut de Fulguris. Ses habits étaient bien ceux de quelqu’un ayant reçu de nombreux coups de poings et le toit sur la tête, mais son corps était désormais intact. Il ricana à nouveau, murmurant un unique mot.

-Imitation...

Puis, sans laisser le temps à Fulguris de réfléchir à ce qu’il venait de faire - si tant est qu’il aurait pu tenter d’y réfléchir - Conwell s’élança en avant, utilisant la même énergie que précédemment pour bondir à nouveau vers le génie pour l’attaquer au corps à corps, tentant de lui infliger un Psykoud’boul. Le Dieu du tonnerre grogna à nouveau, semblant comprendre ce qui s’était passé. Les arcs électriques qui le parcouraient de temps à autre cessèrent de crépiter, signe qu’il laissait tomber l’électricité pour se concentrer sur sa force pure. D’un coup, le Déchu s’élança à son tour vers l’Hypnomade pour lui infliger un violent coup de boule. En même temps, il tendait ses bras vers Conwell, comme s’il essayait d’attraper les poignets de l’homme pour l’immobiliser, le Déchu semblant compter sur toute sa force physique pour mettre son adversaire KO le plus tôt possible. Les deux attaques frontales s’entrechoquèrent une nouvelle fois, la force boostée de Conwell faisant encore une fois jeu égale avec celle du Déchu, tandis qu’ils se saisissaient l’un l’autre, les deux hommes se tenant front contre front et mains contre mains. Le Destructeur souriait sous son masque, sûr de son coup, alors que cette fois, une aura noire commençait à entourer les poignets de son adversaire, puis les siens. Alors qu’il luttait pour essayer de surpasser son adversaire tout en émettant un grondement sourd et rauque, le Déchu se mit soudainement à appuyer de toutes ses forces, rajoutant encore de la pression à l’Hypnomade. Il sentait cependant que c’était inutile : les deux Gijinkas étant définitivement à force égale. Alors, sans prévenir et à toute vitesse, Fulguris profita de la situation pour frapper les mollets du Destructeur avec sa queue, sans pour autant le lâcher, dans l’espoir de prendre enfin le dessus en déséquilibrant son ennemi. Dans sa position actuelle, Conwell ne pouvait pas réellement l’esquiver, et reçut donc le coup de queue de plein fouet. Perdant en un instant le duel de force physique, en dépit de l’attaque Tricherie qu’il préparait pour le gagner, ses pieds dérapèrent et la force surhumaine de Fulguris l’emporta vers l’arrière avec violence, le génie poussant pour l’écraser contre un restant de mur de la maison. L’Hypnomade lâcha un cri, lançant une attaque Téléport juste avant d’être aplati, et réapparaissant plus loin dans la rue, de l’autre côté du mur, mais ses yeux s’écarquillèrent en arrivant, de la sueur glissant sur son front en réalisant qu’il n’avait pas échappé à son adversaire. Non, en fait, il venait même de se mettre dans la pire des situations. Le dieu du tonnerre lui tenait toujours fermement les mains, avec une force telle qu’il paraissait maintenant impossible de s’en défaire. Il n’avait même pas bougé : le Téléport l’avait tout simplement emmené puisqu’il était au contact.

-Conwell : Non, argh !

A nouveau, le Dieu du Tonnerre poussa un terrible rugissement, des éclairs frappant les débris d’immeubles et de machines qui prirent rapidement feu, de telle sorte que les flammes encerclaient les adversaires. Avec toute la violence dont il était capable, le Déchu fracassa son crâne et sa corne contre celui de l’Hypnomade, un bruit sourd de craquements et d’os qui se brisent se faisant entendre. Le Destructeur hurla de douleur, n’ayant pas accès à ses mains pour générer un nouvel Abri ou quoique ce soit d’autre, et bien qu’à moitié assommé, se mit à se téléporter à répétition, les deux hommes passant en continu d’un espace et d’une position à l’autre, dans la rue, sur les toits, dans la ruelle, pivotant encore et encore verticalement et horizontalement, l’hypnotiseur tentant de forcer Fulguris à le lâcher de toutes les façons possibles, quitte à les maintenir tous les deux dans les flammes. Rien n’y faisait, la bête enragée qui l’affrontait avait comme refermé ses crocs et ne lâchait pas prise. Au contraire, il paraissait y mettre de plus en plus de force, au point que Conwell en avait les poignets broyés. Non, ce n’était pas Fulguris qui serrait plus fort… C’était lui-même qui venait de perdre l’auto-hypnose et qui redevenait physiquement plus faible.

*C’est un cauchemar.*

Alors que cette pensée traversait son esprit, Fulguris propulsa à nouveau sa tête en arrière et asséna un nouveau coup de boule à l’Hypnomade, qui lui semblait d’autant plus puissant que sa résistance diminuait. L’homme en jaune hurlait. La douleur était trop intense, et pour la première fois depuis longtemps, il était réellement terrifié. Il n’était même plus en position de dire lesquels de ses os brisés lui faisaient le plus mal, alors qu’il subissait coup de boule sur coup de boule. Son masque était tombé, révélant ses yeux rouges, qui disparaissaient sur son visage de plus en plus ensanglanté. Il n’arrivait plus à les garder ouverts. Non… en dépit du fait qu’il avait renoncé à vivre… Il ne voulait pas mourir maintenant… Pas comme ça… Il voulait… Il voulait survivre !

-Conwell : AAAAAAAAAAAAAAAH !

Sa conscience se réveilla d’un coup. Il ne savait même pas d’où il tirait encore la force mentale de faire ça, mais… Ses oreilles vibrèrent, et en un instant, il se téléporta à un endroit au moment exact où la foudre y tombait. Tout autour du duo semblait exploser, et le sol n’était plus qu’un immense incendie, mais soudain, des arcs électriques couraient à nouveau sur lui, et il sentait les os de son crâne se reconstruire. Ça n'avait duré qu’une fraction de seconde et il allait subir une nouvelle attaque qui allait le réduire en pièces. Alors, la fraction de seconde suivante, il se téléporta encore, à nouveau là où la foudre tombait. Et il l’absorba encore, avant de prendre un nouveau coup, mais cette fois il continuait à se téléporter, encore et encore. Il ne savait pas comment mais en étant aussi près du colosse, il parvenait à sentir des vibrations dans l’air. Peut-être qu’il était inconsciemment en train de lire en lui. Encore un coup de boule. Survivre… Survivre… juste assez longtemps pour…

-POUR DÉTRUIRE !

Soudain, une vague psychique sembla surgir d’un portail - très différent de ceux utilisés auparavant - et fonça sur Fulguris, le frappant en plein visage, résonnant dans son cerveau comme si une cloche venait de lui frapper la tête. Une Prescience. Le colosse prit un air surpris, clairement étonné de voir son adversaire se débattre encore pour survivre alors qu’il pensait l’avoir mené à bout. A toute vitesse, il tenta de se déplacer pour éviter les rafales psychiques mais de nouveaux portails apparaissaient ça et là, comme s’ils suivaient chacun de ses mouvements, comme si l’attaque était inévitable. Au bout d’un moment, le Génie fut frappé de plein fouet par l’attaque psychique malgré ses efforts. La panique et la force de l’attaque lui firent perdre sa prestance et, pendant quelques secondes, il libéra le Destructeur de son emprise. Il écarquilla les yeux. Tout en lui hurlait instinctivement qu’il s’agissait de l’erreur fatale mais il était incapable de se projeter vers l’Hypnomade pour le saisir et d’éviter les attaques en même temps. Il devait faire un choix. Au moment où cette pensée lui traversa l’esprit, il put sentir dans l’air que Conwell s’était téléporté dans la rue, à une vingtaine de mètres directement en face de lui. Son adversaire était finalement parvenu à se libérer, mais il était effectivement à bout de force. Les Presciences étaient son issue de secours, et il avait été sauvé uniquement parce qu’il avait eu la présence d’esprit d’en lancer plus tôt. L’Hypnomade à bout de souffle grimaça, réalisant qu’en dépit d’avoir réduit les options de son adversaire, il avait subi beaucoup trop de dégâts et ses coups étaient restés en majorité inefficaces. Le colosse était beaucoup trop solide. Même en pouvant se régénérer grâce à Absorb Volt, il serait mort avant d’en venir à bout. Il ne lui restait plus qu’une chose à faire…

https://www.youtube.com/watch?v=yKbDG7mFO5M

Conwell décrocha tous ses pendules de sa ceinture et les lança en l’air, utilisant ses pouvoirs psychiques pour les faire flotter et se rassembler en cercle, formant un anneau d’argent. Au centre des dix pendules argentés tous gravés d’une rune différente, se tenait l’unique pendule en or, celui sans éclat. L’anneau se mit à tourner sur lui-même très rapidement, la rotation semblant presque faire fusionner les pendules entre eux, tandis que l’hypnotiseur rouvrait les yeux, ceux-ci semblant s’être illuminés de flammes. Le Génie pouvait sentir que son aura n’avait plus rien à voir avec ce qu’elle était auparavant.

-Je ne vais pas me contenter de te détruire… Tu vas complètement disparaître ! TOUT VA DISPARAÎTRE ! POUVOIR DESTRUCTEUR, RADIATION DE L’OUBLI !

Les nuages de tempête s’écartèrent, créant une minuscule brèche. Un mince rayon solaire au dessus de l’anneau de pendules, qui tomba dessus sans bruit. Puis, ce fut un grand flash. L’objet tournoyant s’illuminait, brillant de plus en plus fort. La lumière était d’une intensité insoutenable, aveuglant tout ce qui avait des yeux jusqu’à plusieurs kilomètres à la ronde. Le sol, les immeubles, le ciel même paraissaient perdre leur couleur et ne devenir qu’un gigantesque blanc, tandis que dans cette lumière, on pouvait entendre des explosions retentir dans toutes les directions. C’était comme un grand soleil… mais tout sauf bienveillant. Celui-là n’était rien d’autre qu’un astre destructeur annihilant tout autour de lui. Le Déchu resta figé pendant quelques temps devant la masse lumineuse. Il y avait quelque chose de magnifique dans ce "soleil". Quelque chose de fascinant. Et pourtant, il sentait bien qu'il ne devrait pas ressentir une telle attirance pour cette force pure qui allait le réduire à néant d'un moment à l'autre. Que pouvait-il faire ? L'intense lumière blanche avait chassé les épais nuages orageux. Il n'y avait plus de tempête, plus de vents violent, plus rien d'autre que cette violente lumière. Il ne savait même pas si sa fascination avait apaisé sa colère ou si cette masse destructrice avait détruit sa haine. Peut-être avait-il déjà oublié les raisons de sa colère. Tout ce qu'il lui restait en ce moment, c'était son instinct de bête sauvage et elle hurlait, avec tous ses sens, de fuir ou de protéger quelque chose de cet immense rayon destructeur. Fuir, pour aller où ? Et protéger qui ? Que lui restait-il, une fois toute cette colère déversée ? Les jambes du Déchus, qui tremblaient depuis un moment, fléchirent subitement et il tomba sur ses genoux, à bout de force une fois l'adrénaline disparu, tandis que les épais nuages noirs sur son corps disparaissaient et que son métabolisme changeait pour qu'il reprenne son apparence habituelle. Il ne voulait plus se battre de toute manière. Pourquoi s'était-il battu ? Y avait-il quelqu'un qu'il souhaitait protéger ? Y avait-il eu un sens à tout ce chaos ? Ou s'était-il contenté de répéter les erreurs du passé ?

https://www.youtube.com/watch?v=ihtdBH0kSxc

Alors que la lumière se faisait de plus en plus puissante et menaçante, qu'elle s'approchait à toute vitesse du Déchu, un vent frais dont il ignorait l'origine caressa son visage. Il écarquilla les yeux en voyant un bout d'étoffe porté par le vent et tendit lentement la main pour l'attraper au vol. Ce morceau de soie... C'était le foulard que lui avait offert Fanny pour le calmer. Alors que la lumière allait le happer, il serra l'étoffe contre sa poitrine, se recroquevillant sur lui-même, comme pour la protéger avec son corps. L'étoffe serrée ainsi contre son cœur le calmait. Il ne ressentait plus ni colère, ni tristesse, ni angoisse.

Fulguris était accroupi dans un somptueux jardin. A l'abri des regards derrière les haies de fleurs, recroquevillé sur lui-même et le regard penché vers le sol, le Génie était semblable à un enfant boudeur, celui qui sait qu'il a fait une bêtise et préfère se cacher du reste du monde, comme s'il cessait d'exister, pour ne plus jamais commettre de maladresse. Son index pointé vers le sol, il laissait tomber, goutte à goutte, de l'eau de pluie sur la terre meuble et fertile du jardin. Il avait de nouveau provoqué des incendies avec ses éclairs pendant la dernière mission et les habitants, furieux, l'avaient maudits, insultés, chassés. "Monstre". Ce mot ne cessait de résonner dans son esprit.

Tout était de sa faute. Il était incapable de faire son travail correctement et il devenait un fardeau pour son frère et sa soeur en les empêchant de remplir leurs contrats. Et s'ils venaient à disparaître à cause de ses erreurs ? Le Génie poussa un profond soupir mélancolique et une pluie diluvienne commença à tomber sur le jardin.


-Ah, je t'ai enfin trouvé ! Il est là, il est là !

Même en entendant cette voix familière, Fulguris ne releva pas la tête, toujours recroquevillé sur lui-même.

-Moooh, tu vas attraper froid avec tes bêtises. Allez, relève-toi, fait pas l'enfant !

-Laisse-moi faire.


Une deuxième voix, plus calme, se fit entendre à travers la pluie. Boréas, à sa gauche, avait essayé de secouer son épaule pour le faire réagir, sans succès. Cette fois, c'était Déméteros qui s'avança vers le colosse et se mit accroupi à son tour pour être à sa hauteur. Il était cependant toujours incapable de croiser son regard puisque le Génie continuait obstinément à regarder le sol.

-Démétéros : Regarde.

Lentement et avec beaucoup de douceur, le Dieu de la fertilité posa sa main sur celle du Dieu du tonnerre et la déplaça pour poser les deux mains, l'une sur l'autre, à même le sol. Alors, de l'herbe et des fleurs commencèrent à pousser, celles-ci germant et bourgeonnant à toute vitesse pour finalement éclore.

-La foudre peut frapper les récoltes et les brûler, c'est vrai. Le vent peut souffler si fort que les arbres se déracinent et les coulées de boue peuvent emporter des villages entier. Sommes-nous des monstres pour autant ?

Alors que le Génie des récoltes parlait ainsi, Boréas dénouait silencieusement son écharpe mauve pour la mettre autour du cou de son petit frère afin de le réconforter et de l'apaiser. Elle enlaça ensuite Fulguris et se pencha vers les plantes pour souffler sur elles.

-Boreas : Le vent emporte les semences, la terre meuble les accueille et la pluie les fait germer. Nous avons tous les trois notre importance alors, ce que je veux dire c'est que... C'est qu'on arriverait à rien sans toi, d'accord ?

Le colosse acquiesça, l'air peu convaincu mais montrant ainsi qu'il était prêt à les écouter.

-Démétéros : Ensemble, nous sommes capables de belles et de grandes choses. Tu n'es pas un tas de muscles, un empoté ou un esprit malin. Tu es un Génie qui porte en lui la puissance de réaliser les voeux des Gijinkas pour améliorer ce monde. Alors, tu peux rester ici et faire comme si personne n'avait besoin de toi ou tu peux te relever et venir avec nous pour réparer tes erreurs en faisant pousser les récoltes qui ont brûlées.

Fulguris releva enfin la tête, plongeant un regard embué de larmes mais plein de gratitude dans celui de son frère, avec une expression qui semblait vouloir dire : "Vous feriez vraiment ça pour moi ?". Démétéros lui sourit en retour, d'un air confiant et serein avant d'ajouter :

-Tu dois juste nous promettre une chose en échange... Celle de ne jamais oublier ce que nous t'avons dit aujourd'hui. De ne jamais oublier que tu n'es pas un monstre.


Fulguris se recroquevilla un peu plus pour lui-même, serrant de toutes ses forces la soie de la Manternelle en se remémorant cette discussion qu'il avait eu avec sa famille.

*Boréas, Démétéros... Je n'oublierais jam...*

La lumière se dilata d'un coup, le rayon happant Fulguris et tout ce qui l'entourait.

Après un long moment, lorsque la lumière s'était enfin estompée, il ne restait plus rien du Déchu ou de l'étoffe. Il ne restait plus rien des décombres et de l'orage. Face à l'Hypnomade, il ne restait plus qu'un vaste champ de poussière et de désolation dont il était la cause.
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