Nulle Part

https://www.youtube.com/watch?v=K0eOHEf8sHY

Nulle part. Et partout à la fois.

Telle était l'incompréhensible définition de ces lieux, cet espace infini, cet espace silencieux, cet espace au delà de toute loi physique ou quantique. Cet espace où seul l'aura pouvait exister, et où toute forme de vie physique était proscrite, incapable de ne pas se dissoudre au bout de quelques instants. Il s'agissait donc, par corrélation, d'un espace "mort".

Un espace sombre, où seuls les ténèbres d'un noir opaque s'étendaient à l'horizon.

Un espace silencieux, où pas le moindre bruit ne se laissait percevoir, dans un silence pesant.

Un espace flottant, tel le néant lui-même, qui n'obéissait à aucune règle, coincé entre les mondes.

Un espace vide, où la vie n'avait jamais existé et n'existera jamais.

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Enfin, bon, après c'est sans compter le cas d'Er-

-EN AVAAAAAAAAAANT!!!~


https://www.youtube.com/watch?v=m3_gqpUhlAw

Une musique extrêmement forte brisa le silence ambiant. Erina Rose, la femme Nymphali, déboula au beau milieu de nulle part, à dos d'une licorne rose, en pleine chevauchée dans le vide, brandissant un drapeau avec une image de cœur rose dessus. Et c'était sans compter les dizaines de licornes roses déboulant derrière elle, dans une course rocambolesque sur un sol en circuit rose se traçant au fur et à mesure que les bêtes roses, composées d'aura, s'élançaient sur le chemin. Heisenberg, l'homme Arcanin, était sur l'une des dernières licornes, la seul orange, peinant beaucoup à suivre le rythme des autres montures alors qu'il affichait clairement un air désabusé et agacé par la situation.

Jour 8.

Erina Rose jouait à la marelle sur un plateau de jeu géant, avec un parcours de plusieurs kilomètres à traverser à cloche-pied et en comptant chaque case, la femme Nymphali le faisant en rythme avec la musique, sautillant gaiement, avec une fluidité et une agilité impressionnantes, alors que Heisenberg peinait à suivre le mouvement, étant bien plus balourd et maladroit, au point d'en avoir marre et de finir par marcher normalement les mains dans les poches, grommelant dans sa barbe.

Jour 11.

La femme Nymphali et l'homme Arcanin étaient assis face à face dans le vide, un échiquier rose entre eux, avec respectivement des pièces roses et oranges, Heisenberg réfléchissant avec sérieux jusqu'à déplacer son pion, et se prendre un Echec et Mat au tour suivant qui le fit se frapper le front alors qu'Erina rigolait allègrement.

Jour 17.

Erina Rose et Heisenberg étaient sur des planches de surf respectivement orange et rose, sur une mer déchaînée d'aura complètement rose jusqu'à en donner l'envie de vomir. La femme Nymphali s'amusait à danser gaiement sur sa planche, de manière élégante et mignonne, alors que l'homme Arcanin s'agitait dans tous les sens avec sa planche, ayant beaucoup plus de mal, jusqu'à tomber dans l'étrange océan, ressortant de celle-ci avec le visage le plus blasé et le plus désabusé du monde.

Jour 34.

Des dizaines de Nymphali aux corps idylliques et parfaites, bien que composées à 100% d'aura également, étaient en train de danser en groupe, dans une harmonie totale et une synchronisation parfaite, alors que l'homme Arcanin était assis face à elles, grignotant des cacahuètes oranges en spectateur, pour s'occuper la mâchoire qui avait un peu trop tendance à bailler, alors qu'il regardait le "spectacle" offert par les filles en rose d'un air profondément ennuyé, montrant à quel point il était lassé de la situation.

Jour 57.

Erina Rose se battait à la boxe contre Heisenberg dans un ring rose, alors que l'une avait des gants roses et l'autre des gants oranges. L'homme Arcanin essaya pour le coup de se motiver et ne se retint pas dans sa volonté de mettre une bonne raclée à son adversaire. Mais sa motivation fut vite réduite lorsqu'il se prit plusieurs directs du droit et un uppercut de la part de la femme Nymphali, qui dansait tout en combattant, et faisait preuve d'une agilité dans ses mouvements et d'une force dans ses poings remarquables. Lorsque l'Arcanin jeta ses gants pour abandonner et tourna le dos à sa rivale, cette dernière afficha un sourire espiègle et s'avança, commençant à le chatouiller sous les bras, décontenançant totalement Heisenberg qui ne put que rougir et se tordre de rire au sol.

Jour 78.

Erina et Heisenberg étaient tous les deux allongés agrippés sur ce qui semblaient être deux gros tubes oranges et roses, accrochés à ces derniers, alors que Heisenberg faisait ce qu'il pouvait pour ne pas regarder la culotte clairement visible, d'une couleur que les spectateurs ne seront pas en droit de savoir privilèges obligent, de la femme Nymphali devant lui. Celle-ci, s'en moquant complètement, regarda en arrière son partenaire avec un grand sourire, ce dernier montrant d'un hochement de tête accompagné d'un sourire déterminé qu'il était prêt, et Erina afficha un grand sourire narquois, faisant apparaître un briquet rose, émanant une flamme rose, qui alluma deux mèches, une rose et une orange. Ces dernières se réduisirent à toute vitesse, jusqu'à rentrer dans le réceptacle où étaient les deux Gijinkas : Deux fusées. Ces dernières se mirent à gonfler énormément, puis leur queue explosa, les deux fusées filant à une vitesse folle dans cet espace infini, la femme Nymphali et l'homme Arcanin dirigeant leur moyen de locomotion, avec un succès même présent pour le deuxième. Évitant des météorites roses que Erina avait mis sur leurs chemins, les deux partenaires évitaient tout avec entrain, la femme en rose affichant un grand sourire enjoué en tournant la tête vers l'homme en orange. Ce dernier lui rendit un sourire sympathique, se prenant alors une météorite en pleine figure explosa avec lui et la fusée, faisant rire Erina aux éclats.

Et ainsi passait le temps dans ce lieu qui n'était Nulle Part.


https://www.youtube.com/watch?v=7eD7jEhqR3s

Une musique plus douce résonnait en ces lieux, une musique envoûtante et rassurante passant en boucle. Assise dans le vide en tailleurs, Erina Rose se laissait aller au rythme de la musique qu'elle créait elle-même, sa magnifique voix accompagnant parfois cette dernière. Heisenberg se remettait comme il pouvait de ses émotions et du choc explosif qu'il avait subi, allongé dans un hamac orange composé de son aura pendant dans le vide, se laissant doucement bercer par le son de la femme Nymphali. Puis finalement, se détachant de son air pensif et distrait, l'homme Arcanin s'adressa à son amie... à sa partenaire, d'une voix très calme et apaisé :

-Heisenberg : Le temps est vraiment le pire de nos ennemis ici...  Je suis ici depuis moins de trois mois, et j'ai l'impression que ça fait une éternité... Moi qui était lassé de ma vie dans le vrai monde, maintenant que j'en suis privé et suis enfermé ici, je regrette fortement mes années de procrastination...

Erina afficha un grand sourire, se concentrant sur l'homme Arcanin sans arrêter sa musique, et lui répondit entre deux chants :

-C'est là le lot de tout ceux ayant la chance de finir ici... Tant qu'un nouveau cycle n'arrivera pas et nous ramènera pas temporairement dans ce monde, nous devrons attendre, même si cela doit prendre des années, nyah... Vois le bon côté, grâce à ça, tu as le temps d'améliorer ton aura et de la contrôler comme de la pâte à modeler, exactement comme moi~

-Heisenberg : Je dois avouer que pour galérer moi-même, tes compétences de maîtrise d'aura m'impressionnent... Je me demande combien de jours tu as pu passé ici pour atteindre un tel niveau de perfection...

-Maiiis nyah ! Vilain monsieur ! Ta remarque revient à demander à une femme quelle âge elle a, c'est vraiment déplacé, nyah !

-Ah ? Hum, pardon, pardon...

L'homme Arcanin grimaça de gêne et regarda ailleurs, alors que la femme Nymphali affichait un grand sourire moqueur et amusé. Mais celui-ci se transforma soudain pour révéler un visage beaucoup plus sérieux et marqué par le temps.

-J'en suis désormais à 117.898 jours.

-Heisenberg : ... Tu... Tu...

L'homme fut autant surpris par le ton sérieux d'Erina que par le contenu de celle-ci, ne trouvant sur le coup par quoi y répondre. Puis finalement, l'homme Arcanin ferma les yeux quelques secondes, puis les rouvrit avant de lâcher calmement et sombrement :

-Je suppose qu'au final, cette attachement à la jovialité et au fait de profiter de chaque instant de la vie, qui m'avait tant énervé la première fois que je t'avais rencontré à Eternal, est loin d'être anodine et capricieuse, n'est-ce pas... ? Je ne sais pas combien de temps il me reste avant de pouvoir à nouveau profiter du vrai monde... Mais je sais que si demain, on me proposait soudainement d'y passer quelques jours, je profiterais de chacun d'eux comme si c'était le dernier.

Erina afficha un doux sourire, empli d'un mélange de sympathie et de peine.

-On fait avec ce qu'on a pour survivre psychologiquement à cette éternité, nyah... Mais tu sais, c'est très différent maintenant. J'attendais tellement que tu arrives ici me rejoindre... Le temps passé semble bien moins long et agréable quand nous sommes deux pour en profiter, nyah...

Heisenberg plongea ses yeux compréhensifs dans le regard envoûtant et mélancolique d'Erina, un silence empli d'expression se déroulant entre les deux compagnons jusqu'à ce que Erina brise la glace et se relève en s'étirant, reprenant son air jovial et insouciant.

-Nyaaah ! Allez, assez discuté, allons nous amuser un peu... Je sais !  Dans une piscine à balles ! Tout le monde adore les piscines à balles !

-...

-Allez, feignant, on se lève !

-Ouais, ouais... Très bien...

Heisenberg quitta son hamac, l'air sérieux et déterminé. il attendra le temps qu'il faudra le prochain cycle. Et si celui-ci n'est pas le bon, ce sera le suivant. Cela pourra bien prendre une éternité... mais il retrouvera ses camarades, même si ce n'était que pour 48 heures, et il les protégerait de toute son âme.

*Ce n'est pas l'éternité qui me fera oublier ma promesse, Martin. Rien ne le fera.*